L'ANSSI désormais armée pour labelliser la sécurité

L’ANSSI désormais armée pour labelliser la sécurité

Label et la quête

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Marc Rees

Publié dans

Droit

30/03/2015 4 minutes
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L'ANSSI désormais armée pour labelliser la sécurité

En janvier dernier, Guillaume Poupard, le directeur de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, avait prévenu de la publication prochaine des textes d’application de la loi de programmation militaire. Une étape importante a été franchie ce week-end, avec la diffusion au Journal officiel du décret relatif à « la qualification  des produits de sécurité et des prestataires de service de confiance pour les besoins de la sécurité nationale. »

L’enjeu de ce décret est d’identifier, parmi les prestataires et éditeurs disponibles sur le marché de la sécurité, ceux qui peuvent être qualifiés de « confiance ». « Notre objectif n’est pas de faire un classement, mais de dire qu’au nom du premier ministre, on s’engage sur la confiance dans la qualité de leurs travaux », prévenait Guillaume Poupart, lors du dernier Forum international de la cybersécurité à Lille. « Avoir les plus beaux PowerPoint n’est pas forcément un gage de sécurité ! »

Ce label de confiance n’a pas seulement de précieuses vertus commerciales, puisque ces éditeurs et prestataires écrémés seront aussi imposés aux opérateurs d’infrastructures vitales, c’est-à-dire ceux « dont l’indisponibilité risquerait de diminuer d’une façon importante le potentiel de guerre ou économique, la sécurité ou la capacité de survie de la Nation ». Sont visés ici les centrales nucléaires, les opérateurs télécom, de santé, de transports, etc., en tout 250 acteurs définis à l’article L.1332-1 du Code de la défense, et sur la sécurité desquels l’ANSSI veille.

Une labellisation orchestrée par l’ANSSI, épaulée par des centres agréés

Le décret publié hier au Journal officiel décrit donc dans le détail le processus de labellisation « des produits de sécurité et des prestataires de service de confiance pour les besoins de la sécurité nationale. »

Pour résumer, les demandes seront adressées à l’ANSSI, qui aura précédemment défini une série de critères sur son site. L’éditeur devra du coup répondre à un lot d’objectifs, de fonctionnalités tout en prenant soin de fournir l’intégralité du code source « sans restriction ». Son dossier complet, il se rapprochera d’un centre d’évaluation agréé, lequel pourra être épaulé par l’ANSSI dans les cas très pointus. L'audit se soldera par un rapport permettant à l’Agence de labelliser (ou non).

Le texte organise tout autant l’agrément des centres d’évaluation eux-mêmes. Une procédure qui passe par l’audit des compétences du personnel, des moyens déployés, des ressources, mais aussi de son « activité passée », etc.

Une profonde enquête administrative préalable

Les prétendants doivent évidemment être en mesure de respecter les prescriptions relatives au secret de la défense nationale (information classifiée) puisqu’ils seront susceptibles de se voir confier des données très sensibles.

Surtout, ils feront également l’objet d'enquêtes administratives préalables, celles « destinées à vérifier que le comportement des personnes physiques ou morales intéressées n'est pas incompatible avec l'exercice des fonctions ou des missions envisagées » (L114-1).

Cette contrainte autorisera l’État à déployer largement toute l’attention de ses services, histoire de déceler d’éventuels mauvais canards, voire des chevaux de Troie : possibilité de consulter les fichiers de procédures judiciaires qui les concerneraient, de vérifier leur entourage, leurs activités publiques, tous les agissements « susceptibles de recevoir une qualification pénale », et même de scruter leurs comportements et déplacements (article R236-12 du Code de la défense).

Écrit par Marc Rees

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Sommaire de l'article

Introduction

Une labellisation orchestrée par l’ANSSI, épaulée par des centres agréés

Une profonde enquête administrative préalable

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Commentaires (23)


Haaaa. GPG doit être dedans, de toute évidence vu la râlerie d’INterpol de ces derniers jours <img data-src=" />


La liste des logiciels labélisés sera-t-elle rendue publique?


Office et son pare-feu sont déjà pré-labellisés, selon un communiqué du ministère. Mais SGDG, comme d’habitude.


Le sous-titre !&nbsp;<img data-src=" />&nbsp;<img data-src=" />


c’est bien, il vont pouvoir aider l’hadopi a etablire la liste des solutions de securisations qu iest attendue depuis…. heu combien d’annees deja…








trou a écrit :



Elle l’est déjà :http://www.ssi.gouv.fr/administration/produits-certifies/





Heu… elle est où ta liste ?



&nbsp;







nday a écrit :



Le sous-titre !&nbsp;<img data-src=" />&nbsp;<img data-src=" />





Qué quête ? <img data-src=" />



Merci pour l’info.


J’adore :&nbsp;



&nbsp;tout en prenant soin de fournir l’intégralité du code source «&nbsp;sans restriction&nbsp;»

&nbsp;Tant qu’à pas se casser le choux à le récupérer illégalement. C’est ça le choc de simplification <img data-src=" /> on vole plus, vous nous l’apportez sur clé usb 3.0 s’il vous plait ^^


hum en gros, c’est des certifications obsolètes :)








mikfr a écrit :



hum en gros, c’est des certifications obsolètes :)





Heu… non. Les versions des logiciels sont peut-être obsolètes, mais pas la certification, par définition. ^ -^’



Oui enfin je vois mal une boite dire qu’elle utilise des versions certifiées par l’anssi et que par conséquent, c’est sécurisé


Y’en a qui vont pas se priver.

Mais bon ça change pas ce que ça vaut&nbsp;<img data-src=" />


Faut rajouter aussi qu’une version obsolète n’est pas pour autant inefficace et insécurisée.


Alors toi, je te mets 1 Ricard (sinon rien)…




«&nbsp;Avoir les plus beaux PowerPoint n’est pas forcément un gage de sécurité !&nbsp;»

Ça&nbsp;vire pas mal de monde&nbsp;<img data-src=" />








Ricard a écrit :



Qué quête ? <img data-src=" />



du requin mâle <img data-src=" />



Rien que ça déjà… “L’éditeur devra du coup répondre à un lot d’objectifs, de fonctionnalités” <img data-src=" />


Et en plus des sources à “offrir”, quel autre “service” doit on fournir? Oreillers, voyages, montres, valise d’espèces, sa copine ? Et tout ça pour que l’ANSSI refile les “bébés” gratos aux copains membres de l’arrangement de Wassenaar ! Y’a pas à dire, mais ils se foutent vraiment de notre gueule ! <img data-src=" />



C’est pour cela qu’une société d’origine française (TWD Industries) que l’ANSSI voulait dépouiller de son savoir s’est éclipsée en Suisse pour proposer ses très intéressants services de cryptographie http://www.trustleap.com) ! <img data-src=" />