Le gouvernement des Bahamas a publié une réponse officielle à l’affaire des conversations téléphoniques enregistrées par la NSA. Les autorités indiquent avoir pris acte de ces informations mais précisent qu'elles méritent une vérification. Si elles devaient s’avérer exactes, il s’agirait bel et bien d’une trahison.
Frederic Jacobs (licence CC-BY 2.0)
Les Bahamas réagissent officiellement
Plus tôt dans la semaine, le journaliste Glenn Greenwald, le premier à avoir interviewé le lanceur d’alertes Edward Snowden, publiait de nouvelles informations sur les activités de la NSA. On apprenait ainsi que cette dernière enregistrait en permanence les conversations téléphoniques des Bahamas et de ses 300 000 citoyens. Cette collecte remplissait une base de données contenant en permanence les trente derniers jours écoulés. Un matériau de premier choix pour les analystes.
Le gouvernement des Bahamas a réagi officiellement. Il fait savoir à travers un communiqué qu’il a bien pris connaissance des informations divulguées dans l’article de Glenn Greenwald et le travail réalisé par la NSA. Il cite notamment le passage de l’article abordant la collaboration de l’agence avec la DEA (Drug Enforcement Administration) pour justifier cette opération, qui doit permettre de mieux combattre les cartels de la drogue.
Le message officiel se veut clair, mais assez apaisant : « Les informations selon lesquelles il y a espionnage et collecte des conversations audio des téléphones mobiles des Bahamiens par une agence d’un autre pays sont réellement surprenantes. Les faits doivent être examinés. Sans quoi, l’attitude décrite serait clairement illégale et, à première vue, une utilisation abusive du pouvoir. Elle représenterait également un grave manquement moral de la part de ses responsables, sans parler des atteintes aux principes fondateurs de la loi. Ce serait également une invasion de la vie privée de l’individu, une valeur démocratique chérie et un droit ».
Des explications attendues, une trahison en filigrane
Les autorités affirment en outre que « des explications sont requises pour confirmer ou infirmer la vérité et l’authenticité de ces allégations ». Elles indiquent donc à la fois que les rapports pourraient se tendre brusquement, mais, dans le même temps, qu’une vérification s’impose. Cela étant, il se pourrait que les rapports soient déjà tendus du fait même de ces révélations.
En effet, la communication des Bahamas commence par le rappel de certains faits. Ainsi, le 19 mai, lors d’un repas avec le diplomate américain John Dinkelman, ce dernier a averti les Bahamas que des informations émanant des documents volés par Edward Snowden impliqueraient le pays. Mais cet avertissement, particulièrement précis, suivant deux autres qui avaient été émis plus tôt par l’ambassade des États-Unis, dont un par le même chargé d’affaires.
Cette affaire de surveillance et d’espionnage illustre une nouvelle fois la tension géopolitique qui peut exister entre les États-Unis et d’autres pays suite aux révélations d’Edward Snowden. Pour rappel, WikiLeaks doit publier demain le nom de l’autre pays dont les conversations téléphoniques sont enregistrées, alors que Glenn Greenwald avait choisi volontairement de ne pas le mentionner, arguant d’un contexte très particulier et des violences qui pourraient y avoir lieu.
Commentaires (25)
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Et ils feront quoi ?
Ils interdiront leur paradis fiscal à tous les ressortissants / entreprises américains ?
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Je serais curieux de connaitre le rôle du GCHQ sur le sujet " />
En tout cas, le jeu du pays mystère continue (dans la brêve, pas dans la news, histoire de ne pas polluer) " />
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C’est pour votre sécurité on vous dis.
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Ouais, c’est comme le secret bancaire, c’est pour la sécurité des petits épargnants et des honnêtes travailleurs ! " />
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Ce qui est marrant, c’est que ça faisait déjà deux jours que les États-Unis étaient au courant de la teneur de la réaction mot pour mot du coup…
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S’ils sont arrivés à cacher leurs conversations aux Stazunis, on peut dire « Aux Bahamas’qué ohé éhé » " />
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Une enquête dont le résultat va se négocier avec la maison blanche…
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Ben de toute façon, les Bahamas font parti du Commonwealth et ont pour monarque Elizabeth II, ça ne peut que bien se passer avec les USA ^^