Avec 44 millions d'euros générés en 2013, le livre numérique a fortement progressé en France par rapport à 2012. Il ne représente toutefois qu'une goutte d'eau dans un marché du livre qui représente un peu moins de 4 milliards d'euros.
1,1 % du marché total, mais une forte progression
Avec 356 millions d'exemplaires écoulés l'an passé, pour une production de plusieurs dizaines de milliers de titres, le marché du livre reste un secteur important en France. Il est toutefois en baisse et a de nouveau chuté de 2,7 % en 2013. Il est ainsi et pour la première fois depuis un moment passé sous la barre des 4 milliards d'euros (3,9 milliards précisément). Mais si l'on s'intéresse de près au marché numérique, la logique est différente.
En 2013, portés par le succès des liseuses, des tablettes et des smartphones, les livres numériques ont généré 44 millions d'euros. Un beau résultat par rapport à 2012, puisqu'en hausse de 110 %. Mais par rapport au marché total du livre, cela ne représente que 1,1 % du chiffre d'affaires. Une goutte d'eau donc. En volume, le rapport est d'ailleurs similaire, puisque 5 millions de titres numériques se sont vendus, soit 1,4 % du marché.
Le papier fait donc plus que de la résistance, alors qu'à l'étranger, le numérique représente entre un tiers voire la moitié des ventes de certains éditeurs. Et quelques auteurs internationaux vendent déjà majoritairement en numérique. En France, selon GfK, « si l’on restreint le périmètre d’analyse à la littérature générale, le numérique représente alors 4 à 5 % des ventes totales avec pour certains titres, des pics compris entre 10 et 15 % ».
Mais comme le note l'institut, le problème du numérique face au secteur physique, outre le fait évidemment que bien des lecteurs préfèrent encore le papier, c'est bien que l'offre est très loin d'être équivalente. De nombreux ouvrages, notamment jeunesses (mais pas que) ne sont tout simplement pas disponibles. Les deux secteurs ne luttent donc pas à armes égales. Et si les romans ou les essais sont de plus en plus accessibles en numérique, d'autres genres sont nettement à la traine.
Une croissance de 300 % en quatre ans attendue
Grâce à l'essor des appareils électroniques et à l'amélioration du livre, la croissance du marché numérique pourrait toutefois perdurer encore quelques années. Rien que cinq ans à un rythme de 100 % de croissance par an permettrait ainsi à ce secteur d'atteindre 1,4 milliard d'euros en 2018, soit, en cas de stabilité du secteur, environ 36 % du marché du livre. De quoi pousser à la fermeture de nombreuses librairies assurément. GfK n'est toutefois pas si optimiste pour le numérique et donc pessimiste pour les librairies. L'institut s'attend plutôt à voir le marché du livre numérique bondir de 160 % en deux ans, soit 115 millions d'euros en 2015, et de 300 % en quatre ans, soit 180 millions d'euros en 2017. Cela représenterait moins de 5 % du marché. Pas de quoi bouleverser le secteur en somme.
Pour rappel, le marché des ebooks aux États-Unis est incomparable à celui de la France. Il représente environ 5 milliards de dollars, soit environ 30 % des ventes parmi les livres grand public. Le passage de témoin entre le numérique et le papier pourrait avoir lieu en 2017 selon les prévisions de PWC.
Commentaires (63)
#1
Depuis que j’ai ma liseuse, je prends surtout des œuvres gratuites, libres de droits.
J’ai lu ou relu Jules VERNES, Alexandre DUMAS, etc …
J’ai acheté 3 ou 4 livres, mais vu le prix par rapport au même livre en version papier !!! Autant acheter la version papier.
Il arrive que la version numérique soit plus cher que la version papier alors que ce n’est que du virtuel, et souvent certains titres sont introuvables en version numérique.
#2
Un autre précision, j’ai testé Google Livre, mais quand on voit la traduction de certains titres " />
#3
Pour les livres numériques le GROS point noir c’est le prix
Car bon payer le même prix pour un livre papier et un numérique " />" />" />
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Je n’ai pas réussi à m’y faire au numérique pour la lecture, j’ai 2 tablettes et 3 liseuses, mais je n’arrive pas à m’en servir pour lire et j’achète mes livres en versions papiers.
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Personnellement, je trouve que les éditeurs devrait proposer la version numérique avec la version papier, ça donnerait un coup de boost au marché.
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Bah, avec le tarif des ebooks, sauf quand L’atalante fais des soldes c’est pas top.
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Depuis que j’ai ma liseuse je dévore des ouvrages techniques que je m’étais promis de lire depuis des années, c’est formidable. En revanche je ne me vois pas du tout lire des romans dessus.
Par contre, entre les DRM et les prix, l’offre légale est un gros foutage de tronche, comme d’hab’. Merci le piratage ! Petite pensée à cet éditeur français qui, interrogé à propos des prix délirants des ebooks, répondit qu’il fallait que le livre reste cher. Du balai les manants, la culture c’est pour ceux qui ont du pognon et plutôt me coincer les parties dans la porte que de vous laisser lire nos livres !
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Ces commentaires me rassurent… " />
J’avais peur de lire comme on peut lire trop souvent pour les CD/DVD/BR
Ouais ça sert à rien les livres papier, c’est ringard, c’est dépassé, vivement que ça disparaisse !!
Ravi de voir que le bon vieux livre semble échapper au massacre.
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Quand on lit en anglais, l’offre est intéressante et plutôt fournie, par contre si on veut lire en français… les commentaires au-dessus résume bien la situation.
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je suis conquis par le livre numérique. très pratique, notament la traduction de certains mots quand on lit en langue étrangère.
après je dis ça car je suis complètement en dehors de l’offre légale… car au dessus de 4e le livre c’est du vol pour moi.
donc je reste encore souvent sur abebooks ;)
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C’est sur que quand on vend des bouquins d’une quinzaine d’années disponibles en poche depuis belle lurette au tarif non poche dématérialisé, faut pas s’étonner que ça décolle pas, la pigeonnerie des lecteurs a une limite " />
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Bien que vendre à prix égal le numérique et la version papier soit une idiotie, il ne faut pas oublier que l’impression et la distribution ne représente qu’au mieux 30% du prix du livre… Donc il est ridicule d’exiger d’avoir des nouveautés au prix planché des livres de poche. En pratique, la version numérique devrait être 10 à 25% moins chère que la version papier.
Personnellement je n’ai pas encore fait l’investissement dans une liseuse numérique. Mais je commence à l’envisager. Je pense que fin de cette année, début 2015, je franchirai le pas.
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Solution livre numérique légal sans DRM.
Passage chez un bouquiniste achat livre sale état à 1€
Faire sauter la tranche et la colle
utilisation d’un scanner pro recto verso avec reconnaissance des caractères.
Bonjour monsieur EPUB
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Les éditeurs font la même erreur que celle faite pour la musique :
Quand le marché sera à point, ils seront tellement en retard qu’ils viendront pleurer dans les jupes du gouvernement pour survivre. Et ça arrivera, parce que si ça marche si bien en-dehors de la France ce n’est pas une anomalie mais bien parce que c’est un marché d’avenir.
Bien que vendre à prix égal le numérique et la version papier soit une idiotie, il ne faut pas oublier que l’impression et la distribution ne représente qu’au mieux 30% du prix du livre… Donc il est ridicule d’exiger d’avoir des nouveautés au prix planché des livres de poche. En pratique, la version numérique devrait être 10 à 25% moins chère que la version papier.
Oui mais bien souvent le prix de la version électronique reste égal à celui de l’édition grand format même lorsque la version poche sort. Résultat, on a une version électronique à 20€ contre une version livre de poche à 8 €. Quand un acheteur voit ça, il se dit qu’on se fout de lui et va chercher à télécharger le bouquin gratos.
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Mais comme le note l’institut, le problème du numérique face au secteur physique, outre le fait évidemment que bien des lecteurs préfèrent encore le papier, c’est bien que l’offre est très loin d’être équivalente.
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Personnellement les ebooks m’ont remis au “gout de lire”.
Je n’aime pas me trimballer avec un livre papier dans le métro, trop lourd, très fatiguant avec la lumière médiocre d’une rame de métro.
Je n’achète pas de “nouveautés”, essentiellement de la SF ou du HF autour de 5€, 10€ pour un “pavé” que je n’aurais jamais lu en temps normal.
Bref expérience depuis 2 ans très positive mais je ne suis pas surpris du résultat très moyen des ventes en France avec une offre très incomplète et globalement je comprends les réticences à payer le même prix une version dématerialisée par rapport au “bon vieux papier qui prends la poussière” ;)
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Pour les prix, voici un exemple d’un livre que j’ai acheté d’occase récemment.
Prix US version papier : \(25
Prix Kindle Amazon : \)9
Après, faut lire l’anglais… Celui-là n’est pas traduit en français à ma connaissance.
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Pour faire décoller le marché, c’est très simple :
Et bien sûr, à terme, l’idéal serait que les auteurs s’auto-éditent un maximum pour squeezer les éditeurs (et ça permettrait probablement de contourner la législation du prix unique, non ?)
Et j’oubliais le principal : que toutes les oeuvres soient disponibles. Quand on voit que même le Seigneur des Anneaux, un des bouquins les plus lus au monde, n’est pas dispo légalement en ebook VF, y’a de quoi se poser des questions…
http://www.offrelegale.fr/oeuvre/le-seigneur-des-anneaux
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Il faudrait détaxer les versions numériques, pour l’écologie !
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Mouais… Grâce aux bibliothèques solidaires, j’achète d’occase les bouquins à 1 ou 2 € (3 € les “docs” avec belles photos), les bd à 2 € et les cd à 0.5€. Une fois lus, je leur redonne ce que je ne veux pas garder…
C’est sûr qu’il ne faut pas vouloir les dernières sorties, mais on a toujours l’occasion de tomber sur des vieilles petites pépites, notamment les cd qu’on ne trouvera plus jamais dans le commerce. " />
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Perso, quand j’ai le choix entre la version papier et la version numérique, je privilégie ma liseuse, que je trouve plus pratique sous bien des aspects. J’aime bien le livre papier, mais en numérique je peux lire 80 bouquins à l’année et ne pas crouler sous des piles de romans… je ne vis pas dans 150m² malheureusement !
Une chronologie des médias me semble incongrue, vouloir développer le numérique et imposer une exclusivité au papier sur une durée donnée à la sortie d’un roman, c’est pour le moins contre-productif.
Le tarif est déjà souvent moindre en numérique par rapport au livre papier, on trouve fréquemment l’ePub à 15€ maxi pour une version papier à 20€ ou plus.
Par contre, il est clair que le prix du numérique devrait pouvoir s’adapter au prix de la version poche quand cette dernière est disponible.
Quant aux DRM, ils ne me gênent pas, il est facile de les faire sauter pour pouvoir mettre les livres sur différents supports.
Depuis que je suis passé sur liseuse, je lis beaucoup plus qu’avant, et il m’arrive d’offrir la version papier d’un roman que j’ai lu en numérique.
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le nain il est de jardin ou citadin ?
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Qui parle de numériser ? Vous pensez que les bouquins papier sont tapés à la machine à écrire et ensuite photocopiés ? De nos jours le format électronique précède toujours le format papier. Pour produire un ebook on parle juste de transcoder un fichier existant, pour en faire un epub/pdf/whatever, c’est fait en trois coups de cuillère à pot.
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Si certains éditeurs font vraiment ça, faut pas s’étonner de trouver des ebooks à 15€ et qu’ils arrivent encore à se plaindre de ne pas faire d’argent dessus.
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Le “juste” prix d’un ebook devrait, selon moi, se situer en-dessous de 10€ pour une nouveauté et à 3 ou 4€ maximum pour un truc un peu plus ancien (équivalent d’une sortie poche disons). Càd en gros, à édition équivalente (grand format / poche), moitié moins cher que la version papier.
Les inconvénients de l’ebook sont de fait nombreux pour l’utilisateurs :
Quelques avantages (facilité de transport, etc) contrebalancent ces inconvénients mais ce n’est pas suffisant pour attirer le client en masse. Seul le tarif fera venir le client je pense.
Les gains, par contre, pour l’éditeur, sont énormes :
Bref, le jour où les éditeurs comprendront qu’il feront autant et même probablement plus de bénef avec un ebook à 3€ qu’avec un poche à 8€, on avancera.
Il a fallu prés de 10 ans aux petits gars des majors pour comprendre qu’il valait mieux vendre des brouettes d’album à 9.99€ sur Itunes que quelques cd physiques à 20€ en boutique donc logiquement dans une dizaine d’année, in devrait avoir des ebook à un prix correct " />
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et le humble bundle qui lance une offre ebook à pas cher et drm free … Y a pas à dire, on verra jamais ça en France !
https://www.humblebundle.com/
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