[MàJ] Les licences libres, poil à gratter de la PPL sur la contrefaçon

[MàJ] Les licences libres, poil à gratter de la PPL sur la contrefaçon

Les Verts sont dans le free

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Marc Rees

Publié dans

Droit

20/11/2013 3 minutes
34

[MàJ] Les licences libres, poil à gratter de la PPL sur la contrefaçon

La proposition de loi sur la contrefaçon, discutée au Sénat le 20 décembre, va accentuer les peines en matière de contrefaçon. Cependant, Hélène Lipietz et les membres du Groupe écologiste ont déposé un amendement en faveur du logiciel libre. Leur texte veut ainsi punir de la même peine ceux qui limitent les « droits associés » à ce type de licence.

hélène lipietz

 

À l’occasion des débats sur le projet de loi contrefaçon, le groupe des sénateurs écologistes a déposé un amendement afin d’affirmer clairement dans le code de la propriété intellectuelle que « constitue également une contrefaçon le fait de redistribuer un logiciel acquis sous un régime de licence libre en en limitant le droit de reproduction ou le droit d’adaptation ou le droit de distribution. »

 

Dans l’exposé des motifs, qui viennent expliquer les raisons d’une telle proposition, les sénateurs verts indiquent vouloir « étendre la définition et le régime de la contrefaçon aux logiciels libres », et « considérer comme une contrefaçon l'utilisation d'un logiciel libre en limitant les droits qui lui sont associés. »

Des droits libres mais des obligations

Contacté, le bureau parlementaire d'Hélène Lipietz nous indique que « l’idée est de rappeler que le logiciel libre est aussi sous licence, avec des droits et des obligations. Et donc que c'est un élément digne d’intérêt. Ainsi, qui contrevient à ces obligations est aussi sous le coup de la loi. C’est une manière de rappeler que la contrefaçon n’est pas uniquement appliquée à des brevets ou d’autres éléments auxquels on a l’habitude d’associer l’esprit financier ». De même, « sur des licences Creative Commun, on a un certain nombre de cas de figure où il serait utile d’avoir une telle affirmation ». Selon les collaborateurs de la sénatrice, la défense des solutions ouvertes est aussi digne d’intérêt que les licences propriétaires.

Un amendement d'appel

Pour Frédéric Couchet, de l’April, association pour la promotion du libre, « l’idée est louable » mais celui-ci note cependant la nécessité de bien borner les termes. « La rédaction de ce type de texte peut poser des soucis à des licences non copyleft. Dans l’idéal, l’amendement devrait parler des violations de la licence libre ou évoquer ouvertement le non respect des clauses sans trop rentrer dans les détails. »

 

L’amendement doit en l’état être vu comme un amendement d’appel d'autant que l'action en contrefaçon est déjà activable à l'égard des licences non fermées. Cependant, il va permettre d'alerter et donc sensibiliser les autres parlementaires et surtout obliger le gouvernement à sortir du bois pour affirmer à voix haute sa position à l’égard des licences libres. Sûrement une nécessité après les dossiers touchant à l'éducation nationale, l'armée ou les DRM sur les ebooks.

Écrit par Marc Rees

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Des droits libres mais des obligations

Un amendement d'appel

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Commentaires (34)


Softronic va pleurer <img data-src=" />


« considérer comme une contrefaçon l’utilisation d’un logiciel libre en limitant les droits qui lui sont associés. »



Bizarre, il y a déjà une licence qui serait violé, donc, il y a déjà contrefaçon.



Par contre, il manque 2 choses :




  • que l’état donne les moyens de défendre ces licences, le petit codeur dans son garage n’en a pas forcément les moyens.

  • d’étendre la contrefaçon aux “copyright fraud” pour protéger le domaine publique, qui lui, ne dispose d’aucune protection juridique.


Rejeté.<img data-src=" />








Ricard a écrit :



Rejeté.<img data-src=" />







La bonne formulation est : “Avis défavorable”









Hoper a écrit :



La bonne formulation est : “Avis défavorable”





anéfé.



<img data-src=" /><img data-src=" />



salut

ça m’étonnerait que soit accepter ?

(Lobbys..toussa) <img data-src=" />








cyrano2 a écrit :



« considérer comme une contrefaçon l’utilisation d’un logiciel libre en limitant les droits qui lui sont associés. »



Bizarre, il y a déjà une licence qui serait violé, donc, il y a déjà contrefaçon.





+1 à priori.





Par contre, il manque 2 choses :




  • que l’état donne les moyens de défendre ces licences, le petit codeur dans son garage n’en a pas forcément les moyens.

  • d’étendre la contrefaçon aux “copyright fraud” pour protéger le domaine publiquec, qui lui, ne dispose d’aucune protection juridique.



  • oui enfin il faudrait assortir cette possibilité de conditions d’attribution de l’aide, conseil juridique…faudrait pas que l’état se ruine pour 3 conneries.

  • +100 pour le copyright fraud.



Le message est clair.

“T’as du pognon, l’Etat mettra tout les moyens en oeuvre pour t’aider. T’en as pas, tu as juste le droit de te faire enfiler par les gros qui seront encore aidés par l’appareil d’Etat que tu finances.”

4 Aout 1789, abolition des privilèges, tout ça. Magnez-vous ça dérape déjà.








cyrano2 a écrit :



« considérer comme une contrefaçon l’utilisation d’un logiciel libre en limitant les droits qui lui sont associés. »



Bizarre, il y a déjà une licence qui serait violé, donc, il y a déjà contrefaçon.







Pas évident: La contrefaçon vise la reproduction/imitation d’une propriété intellectuelle. Pas l’usage.



Même si ce dernier est traité par les licences libres, il n’y a actuellement pas de risque juridique aussi important à faire du soft privateur intégrant des parties libres.



Les verts ont su faire preuve d’a-propos pour une fois! <img data-src=" />









hellmut a écrit :



anéfé.



<img data-src=" /><img data-src=" />









Ricard a écrit :



Rejeté.<img data-src=" />





<img data-src=" />









Hoper a écrit :



La bonne formulation est : “Avis défavorable”







hellmut a écrit :



anéfé.

<img data-src=" /><img data-src=" />





J’ai souri, mais vous confondez l’avis du rapporteur/gouvernement (favorable ou défavorable) et le résultat du vote (adopté ou rejeté).



Oula, ca veut dire interdiction a la vente de windows ?

Vu qu’il utilise du code open source sous licence BSD.



Vraiment mal rédigé comme amendement.








Spidard a écrit :



Softronic va pleurer <img data-src=" />







c’est softonic, le premiere site de téléchargement référencé dans les résultats Google , mais par contre

“étendre la définition et le régime de la contrefaçon aux logiciels libres », et « considérer comme une contrefaçon l’utilisation d’un logiciel libre en limitant les droits qui lui sont associés. ”





ne fait pas vraiment parti de Softonic, bon certes ils rajoutent masse adware malware et autre <img data-src=" />, <img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />

mais ils limitent pas non ?



PS : ce genre de site faudrait vraiment le blacklister au niveau National , car c’est écœurant de laisser faire de telle pratique



Démagogie ou incompétence ? Cet amendement est stupide et ne va servir qu’à alourdir encore un peu plus la loi. Le logiciel (libre ou pas) est sous le régime du droit d’auteur. Dans le cas d’une licence libre, celle-ci octroie plus de droits, à l’initiative de l’auteur, pour l’utilisateur que ce qui est prévu par la loi. Donc, la contrefaçon s’applique pleinement et naturellement au logiciel libre ce qui était l’objectif initial et le socle fondamental du libre pour qu’il puisse se développer en toute légalité.



Bref, encore de la pollution législative à venir.








francois-battail a écrit :



Démagogie ou incompétence ? Cet amendement est stupide et ne va servir qu’à alourdir encore un peu plus la loi. Le logiciel (libre ou pas) est sous le régime du droit d’auteur. Dans le cas d’une licence libre, celle-ci octroie plus de droits, à l’initiative de l’auteur, pour l’utilisateur que ce qui est prévu par la loi. Donc, la contrefaçon s’applique pleinement et naturellement au logiciel libre ce qui était l’objectif initial et le socle fondamental du libre pour qu’il puisse se développer en toute légalité.



Bref, encore de la pollution législative à venir.







Tu n’auras pas manqué de lire la fin de l’article :



L’amendement doit en l’état être vu comme un amendement d’appel d’autant que l’action en contrefaçon est déjà activable à l’égard des licences non fermées. Cependant, il va permettre d’alerter et donc sensibiliser les autres parlementaires et surtout obliger le gouvernement à sortir du bois pour affirmer à voix haute sa position à l’égard des licences libres. Sûrement une nécessité après les dossiers touchant à l’éducation nationale, l’armée ou les DRM sur les ebooks.



Ce n’est pas de la pollution législative mais de l’action politique.









Freb a écrit :



Ce n’est pas de la pollution législative mais de l’action politique.







Un oxymore se cache dans cette phrase… Sérieusement les dégâts de ce genre d’amendements, éventuellement sous-amendés, peuvent être dévastateurs et en cas d’adoption ils restent contrairement à une position la com’ d’un gouvernement.



Ce genre de moyen « d’action » est minable et revient à prendre en otage la législation, normalement il y a les questions au gouvernement pour ça (et en plus ça passe même à la télé).









yl a écrit :



Pas évident: La contrefaçon vise la reproduction/imitation d’une propriété intellectuelle. Pas l’usage.



Même si ce dernier est traité par les licences libres, il n’y a actuellement pas de risque juridique aussi important à faire du soft privateur intégrant des parties libres.



Les verts ont su faire preuve d’a-propos pour une fois! <img data-src=" />







Ouais mais là on parle explicitement de redistribution non-autorisée, donc je ne vois pas pourquoi ça ne tomberait pas déjà sous le coup de la contrefaçon. La distribution c’est de la reproduction dans le cas d’un logiciel.



Parce que le risque a être trop précis dans la loi, c’est justement que les cas non précisément mentionnés vont être exclus.

D’ailleurs c’est assez bizarre qu’ils utilisent le terme distribuer qui est assez ambigüe en français (cf les procès d’il y’a quelques années où il y’a eu bataille sur la traduction de “distribute” en français il me semble….).





constitue également une contrefaçon le fait de redistribuer un logiciel acquis sous un régime de licence libre en en limitant le droit de reproduction ou le droit d’adaptation ou le droit de distribution



Ce que je trouve le plus aberrant c’est l’introduction du terme licence libre (c’est défini dans la loi ça ??). Ca va introduire des débats sans fin dans les tribunaux pour savoir si la licence est “libre” ou pas…



Idem pour les précisions qui suivent qui vont automatique limiter la portée de l’amendement (et donc de l’application de la contrefaçon) aux 3 cas cités (reproduction, adaptation, distribution).

Par exemple, un cas absent est l’usage pur et simple: si je re-publie du code GPL est limitant uniquement l’utilisation du logiciel à un usage commercial (je dis pas que ça a du sens, hein), l’amendement ne s’applique pas.








Elwyns a écrit :



c’est softonic, le premiere site de téléchargement référencé dans les résultats Google , mais par contre



ne fait pas vraiment parti de Softonic, bon certes ils rajoutent masse adware malware et autre <img data-src=" />, <img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />

mais ils limitent pas non ?



PS : ce genre de site faudrait vraiment le blacklister au niveau National , car c’est écœurant de laisser faire de telle pratique





Nan effectivement ils limitent pas, mais ils ont aucune scrupules a récupérer les softs libres ou gratos et à incorporer un installeur honnêtement douteux laissant bien souvent penser à celui qui ne se méfie pas que c’est eux les créateurs.

Quand je vois ça :http://vlc-media-player.softonic.fr/ j’ai envie de hurler au scandale…









Spidard a écrit :



Nan effectivement ils limitent pas, mais ils ont aucune scrupules a récupérer les softs libres ou gratos et à incorporer un installeur honnêtement douteux laissant bien souvent penser à celui qui ne se méfie pas que c’est eux les créateurs.

Quand je vois ça :http://vlc-media-player.softonic.fr/ j’ai envie de hurler au scandale…







Heureusement qu’il n’y a pas les mots derrière les smiley <img data-src=" /> , c’est totalement dégeulasse tout ces détournements , t’as une url quasi pour chaque site, quand tu tapes wikipedia softonic tu as aucun résultat de Wikipédia dans les 1er résultats , que des redirection de softonic.





http://www.alexa.com/siteinfo/softonic.com



Juste une question…



Je suis un site internet qui publie des vidéos et qui permet aux internautes d’uploader tous les formats vidéos possibles et imaginable.



Sur mes serveurs, j’utilise un logiciel comme FFMPEG (dans sa version GPL2) afin de convertir tout ce qui rentre vers du MPEG4.



Mon service de conversion est payant (ou assimilé via la pub, les abonnements…).



Est-ce légal ?



Pour faire plus simple : Avec l’essor du haut-débit et du cloud, si je propose un service payant vers une application GPL qui n’est pas exécuté chez le client, mais sur mes serveurs et utilisée via une connexion RDP/VNC (ou équivalente)… Est-ce légal ?








christophe_gossa a écrit :



Juste une question…



Je suis un site internet qui publie des vidéos et qui permet aux internautes d’uploader tous les formats vidéos possibles et imaginable.



Sur mes serveurs, j’utilise un logiciel comme FFMPEG (dans sa version GPL2) afin de convertir tout ce qui rentre vers du MPEG4.



Mon service de conversion est payant (ou assimilé via la pub, les abonnements…).



Est-ce légal ?



Pour faire plus simple : Avec l’essor du haut-débit et du cloud, si je propose un service payant vers une application GPL qui n’est pas exécuté chez le client, mais sur mes serveurs et utilisée via une connexion RDP/VNC (ou équivalente)… Est-ce légal ?







ça dépend le contenant du conteneur









christophe_gossa a écrit :



Est-ce légal ?



Pour faire plus simple : Avec l’essor du haut-débit et du cloud, si je propose un service payant vers une application GPL qui n’est pas exécuté chez le client, mais sur mes serveurs et utilisée via une connexion RDP/VNC (ou équivalente)… Est-ce légal ?







Oui. La GPL s’applique uniquement à la distribution du logiciel. Tant que tu distribue pas, pas de problèmes, c’est d’ailleurs une faille de la GPL corrigé par la license AGPL. D’ailleurs, avec la GPL rien ne t’empêche de vendre le logiciel, il faut juste que tu distribue les sources avec.



(Par contre, comme tu fais de l’encodage Mpeg4, même avec ffmpeg, il doit te falloire une license de chez Mpeg-LA)









cyrilleberger a écrit :



(Par contre, comme tu fais de l’encodage Mpeg4, même avec ffmpeg, il doit te falloire une license de chez Mpeg-LA)







On est en france, les brevets logiciels, ca ne s’applique pas.









Elwyns a écrit :



ça dépend le contenant du conteneur







Tu peux développer ?<img data-src=" />









Julgas a écrit :



On est en france, les brevets logiciels, ca ne s’applique pas.







Ce qui est faux. On est en France, et les brevets purement logiciel ne s’applique pas, mais les brevets hybrides logiciels/techniques s’appliquent peut-être, et il y en a un paquet sur le mpeg4. Jusqu’à présent, il n’y a eu très peu de décision de justice portant sur ces brevets hybrides, et en aucun cas, elles ont validé ni invalidé l’existence de ces brevets, plus de détails sur la page wikipedia (en anglais). De fait, en France, il y a eu des décisions de justice dans les deux sens.



Par contre, ces brevets hybrides logiciels/techniques sont très difficile à défendre, vu qu’il faut démontre le caractère technique, et du coup, le coût en Justice est très élevé, donc en effet le risque juridique pour une petite structure est très faible.



Et les logiciels d’occasion, ça rentre dans quel genre de licence ?








cyrilleberger a écrit :



plus de détails sur la page wikipedia (en anglais).







Le procès de 2007 de INFOMIL:



…une structure qui constitue un système informatique, dont le caractère protégeable lui n’est pas discuté



le tribunal a tout de même jugé que le brevet contenant du vent mais il affirme qu’un système informatique est protégeable par brevet.



Sans contrefaçon …..





…. Je serai un garçon… <img data-src=" />


Gne ?








dam1605 a écrit :



Par exemple, un cas absent est l’usage pur et simple: si je re-publie du code GPL est limitant uniquement l’utilisation du logiciel à un usage commercial (je dis pas que ça a du sens, hein), l’amendement ne s’applique pas.







Tu ne peux pas limiter les conditions d’utilisation









yeti4 a écrit :



salut

ça m’étonnerait que soit accepter ?

(Lobbys..toussa) <img data-src=" />







salut

bien vu ! <img data-src=" />









yeti4 a écrit :



salut

bien vu ! <img data-src=" />





<img data-src=" /> <img data-src=" />









v1nce a écrit :



Tu ne peux pas limiter les conditions d’utilisation







Je n’ai pas le droit, mais si je le fais j’échappe à l’amendement.

Le bit n’était de donner un exemple probable/utile mais plutôt de montrer qu’en précisant des cas on limite la portée…



Par exemple, dans le genre formulation pas claire à lourde conséquence, y’a (avait ?) le texte sur les brevets logiciels qui parle (si je me souviens bien) de “logiciel en tant que tel”. Résultat dans les tribinaux ça se bagarre pour savoir si le logiciel est “en tant que tel” ou pas….