Marier le droit à l'oubli et la liberté de la presse : les explications de la CNIL

Marier le droit à l’oubli et la liberté de la presse : les explications de la CNIL

Et prochain sujet du 14h42

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Marc Rees

Publié dans

Droit

19/09/2013 8 minutes
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Marier le droit à l'oubli et la liberté de la presse : les explications de la CNIL

Dans une consultation en cours, la CNIL envisage plusieurs pistes pour faire du droit à l’oubli numérique un droit effectif, véritable et entier. Et pour cause, il fera bientôt partie des droits reconnus en Europe dans le futur règlement sur les données personnelles. L'actuel projet évoque toutefois plusieurs exceptions notamment la liberté de la presse ce qui pose un problème de frontières. La CNIL se fait déjà l'écho de plusieurs pistes pour nouer ce mariage délicat, par exemple en rendant non indexables les articles qui citent des données nominatives. L'autorité nous assure cependant que rien n'était arrêté à ce stade.

gomme

 

L’actuel projet de règlement européen prévoit d’instaurer dans toute l’Europe des règles communes pour la manipulation des données personnelles (notre dossier). Les problématiques sont lourdes en ces temps connectés. Elles touchent par exemple à la question des cookies et du profilage, dont on sait les gros acteurs - pas seulement américains - friands lorsqu’il s’agit d’optimiser leurs ressources publicitaires.

 

Le sujet touche aussi au fameux droit à l’oubli. Un droit malmené lorsque la moindre donnée personnelle postée sur les réseaux s’enracine sans limites dans les mémoires des Facebook & co. En France, le sujet est suivi de près par la CNIL qui soutient ce « renforcement des droits des individus avec la consécration du droit à l'oubli numérique et de la portabilité des données ». Elle envisage même de coupler ce droit avec un droit de déréférencement dans les moteurs. En avril 2013, Édouard Geffray, secrétaire général de la CNIL, nous l’exposait sans détour sur PC INpact : « L’idée est de corréler étroitement ce droit à la désindexation avec celui à l’effacement : à partir du moment où j’ai obtenu un droit à l’effacement d’une information, la logique voudrait que j’en obtienne le déréférencement. »

Des exceptions aux exceptions au droit à l'oubli ?

Cette attention se heurte cependant à des récifs bien ancrés. Le projet de règlement européen, future bible de toutes les autorités de contrôle des données personnelles, prévoit ainsi une série d'exceptions au droit à l'oubli qui ne doit donc pas être absolu. Les travaux des historiens ou des archivistes, des impératifs de santé publique ou encore l’exercice du droit à la liberté d’expression sont cités par l'article 17 du texte.

 

Dans une consultation non publique lancée cette année, la gardienne des données personnelles précise à juste titre que « le règlement impose aux États membres de prévoir des dérogations au "droit à l’oubli numérique" à l’égard, notamment, des organes de presse qui diffusent leurs éditions en ligne. »

 

Posée simplement, la question revient à se demander si un article de presse mentionnant les déboires judiciaires de l’internaute Michu doit ou non être anonymisé. Une personne nommément désignée dans une affaire sordide doit-elle trainer ce boulet durant toute sa vie, accessible à la moindre requête sur un moteur, ou doit-on au contraire entretenir le devoir de mémoire ?

 

Qui dit droit et exception, dit recherche d'un équilibre délicat. Dans sa consultation adressée à des journalistes, des moteurs, etc. la CNIL évoque ainsi plusieurs pistes pour marier liberté de la presse et droit à l'oubli. Elle réfléchit ainsi « aux différentes dérogations, juridiques et techniques, qui permettraient de garantir "la cessation de la diffusion" des données à caractère personnel. »

 

Quelles pistes ? La CNIL évoque :

  • « l’anonymisation de l’identité du titulaire du droit et, s’il y a lieu, l’effacement des éléments permettant de l’identifier (fonction, ville, etc.) ;
  • la désindexation du ou des articles concernés dans les moteurs de recherche afin qu’ils n’apparaissent plus dans les résultats d’une recherche faite sur la base de l’identité du titulaire du « droit à l’oubli » ;
  • la définition concertée d’une durée au-delà de laquelle les articles diffusés en ligne devraient être versés dans un fonds d’archives accessible en ligne, mais uniquement sur abonnement. »

Les risques d'un droit absolu à l'oubli

Poussées à l'excès, avec une application cumulative, ces trois pistes obligeraient les sites de presse à rendre leurs articles plus difficilement accessibles quand bien même les contenus seraient d’une parfaite véracité. Ils pourraient alors avoir à rendre anonymes les noms des personnes citées (« François Hollande »), ou tous les autres éléments permettant d’en deviner fortement l’identité (« François H., président de la République »). Ces mêmes sites auraient à plonger les articles citant des noms dans une sphère « abonnement » au bout d’une durée à définir. S'il s'agit d'un abonnement payant, on obligerait finalement toute la presse en ligne à changer de business model, ou à effacer les données personnelles ou à se gommer des moteurs si elle compte rester en l’état (balise no follow).

 

Autre chose, avec une application vaste de ce dispositif, un individu qui tenterait vainement de faire supprimer un article jugé diffamatoire à son encontre - alors qu’il ne l’est pas - pourrait se rattraper à la branche du droit à l’oubli pour exiger l'effacement de ses traces. Économie de temps, économie de procédure et mise en œuvre d’un droit dur contre lequel le site ne pourra que difficilement lutter. Et quid d'une personne citée en marge d’un article, voire dans les commentaires placés dessous ? Pourrait-elle exiger la désindexation intégrale pour la seule raison que son nom y a été cité ? 

La réaction de la CNIL

Contacté hier en fin de journée, Édouard Geffray, secrétaire général de la CNIL, nous a expliqué que cette consultation (dont nous avons été destinataire comme plusieurs acteurs du web dont aujourd'hui Numérama) n’était en rien les positions de la Commission mais simplement un reflet des hypothèses évoquées par les professionnels du secteur. Le représentant veut ainsi relativiser la portée du document : « ce ne sont que des pistes pour voir ce qui est crédible. C’est une démarche qui se veut ouverte et surtout qui ne part d’aucun préjugé ou présupposé. Il ne faut pas faire une fausse présentation de cette consultation. »

 

En somme, les scénarios envisagés dans cette consultation B2B s'analyseraient avant tout comme une première prise de température pour coupler deux normes en confrontation : liberté de la presse d’un côté et droit à l’oubli de l’autre, lequel ne devrait être activé qu’en cas de « motif légitime ». La CNIL s'est lancée dans la quête d’une articulation magique en demandant à plusieurs personnes et acteurs du secteur de réagir à ces pistes, d'en proposer de nouvelles ou de les critiquer. Il ne s’agit pas, nous assure-t-elle, qu’une personne puisse systématiquement invoquer le droit à l’oubli pour contrarier la liberté de l’information. Soit.

Droit à l'effacement de nos actes ?

Mais l'idée est-elle déjà bonne dans son principe ? Dans Libération, Serge Tisserond a déjà dit tout le mal qu'il pense d'un tel droit à l'oubli. « L’idée de contrôler en toutes circonstances sa propre image est incompatible avec la culture des écrans. Et la possibilité d’effacer ce qu’on juge indésirable pourrait vite s’avérer créer plus de problèmes que ceux qu’on prétend résoudre. Non seulement cela risquerait d’encourager tous les excès à l’adolescence - voire au-delà ! - mais aussi de contribuer à nous cacher le caractère irréversible de chacun de nos actes. Je fais, j’efface, quelle illusion !»

 

Le psychanalyste poursuit : « un peu comme si Internet fonctionnait à la façon d’une bobine de pellicule ou d’une antique cassette vidéo : je peux rembobiner pour revenir au point de départ. Méfions-nous de cette idée d’introduire dans l’utilisation de ces technologies l’illusion d’un effacement définitif de ce qui nous déplaît. Car on finit toujours par avoir l’idéologie, et même la psychologie des technologies qu’on utilise. À effacer à volonté les traces qui témoignent sur Internet de ce qu’ils ont vécu, les jeunes risquent de finir par croire qu’ils peuvent les effacer pareillement dans leur propre esprit, voire dans leur vie. »

Le droit à l'oubli, sujet du prochain 14h42

L'article 17 sur le projet de règlement qui consacre ce droit à l’oubli n’est toujours pas finalisé. Avec cette consultation B2B, la CNIL espère glaner des contributions avant d'apporter son eau au moulin du débat européen, rien n'étant arrêté à ce stade. Les différentes problématiques seront en tout cas au menu de notre prochaine émission du 14h42, montée avec Arrêt sur Images, mardi 24 septembre. Parmi les invités, Edouard Geffray, le secrétaire général de la CNIL.

Écrit par Marc Rees

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Des exceptions aux exceptions au droit à l'oubli ?

Les risques d'un droit absolu à l'oubli

La réaction de la CNIL

Droit à l'effacement de nos actes ?

Le droit à l'oubli, sujet du prochain 14h42

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

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Commentaires (35)


Et pourrait-ils nous oubliez aussi, le Net je veux dire.<img data-src=" />




La CNIL rêve d’exceptions aux exceptions au droit à l’oubli



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Je pense qu’il y en a au moins un qui voit plus loin que le bout du nez : Serge Tisserond. <img data-src=" />


Il est à noter qu’actuellement, il y a de ci de là quelques tentatives d’exercer un droit à l’oubli en utilisant des dispositions déjà existantes de la loi informatique et liberté.



Par exemple, une personne souhaite obtenir le retrait de son nom d’un article de presse quelconque, elle adresse donc une demande fondée sur l’article 38 de la loi qui régi le droit d’opposition.



(a noter qu’il s’agit du seul droit reconnu par la loi informatique et liberté qui soit applicable aux organismes de presse)



Je trouve d’ailleurs ça assez intéressant parce que justement ce droit d’opposition ne peut normalement être exercé qu’à la condition de reposer sur “des motifs légitimes”…. suivez mon regard.



Quoiqu’il en soit le problème est ailleurs. En effet, il s’agit normalement d’un droit qui est utilisé pour s’opposer, à priori, au traitement de ses données personnelles à des fins de prospection commerciale… cherchez l’erreur.



Bref je trouve que la CNIL est loin d’être sortie de l’auberge sur le sujet de la cohabitation du droit à l’oubli avec la liberté de la presse.



Personnellement, je trouve ça assez choquant que l’on puisse obtenir la modification, autrement dit la censure, d’un article de presse en faisant usage de ce genre de dispositions. On mélange un peu tout, assimiler le contenu d’un article à un traitement de données à caractère personnel c’est limite.




Ils pourraient alors avoir à rendre anonymes les noms des personnes citées (« François Hollande »),



Ils le remplacent par un pseudo.

Flamby <img data-src=" />


Et si on ne veut pas être oublié? Perso j’assume tout les conneries que je peut faire ou dire sur le net (Faute d’orthographe compris). Faut assumer ce que l’on peut dire et laissé derrière nous.


Si les réseaux sociaux respectaient la vie privée, ce serait déjà un pas en avant, mais vouloir toujours les effacer après (quoi que se soit un plus), c’est se foutre des gens.

S’attaquer à ces réseaux doit être prioritaire et non en dernier ressort, je veux dire.


je demandes mon déréférencement du moteur de recherche ‘Fisc’ … <img data-src=" />



sinon rien a pét c’est que ceux qui racontent des politiqueries .. euh Con en gros les personnages publics .. qui peuvent profiter de ça . (par contre pour Wikipédia ça risque d’être dur)








amikuns a écrit :



Et si on ne veut pas être oublié? Perso j’assume tout les conneries que je peut faire ou dire sur le net (Faute d’orthographe compris). Faut assumer ce que l’on peut dire et laissé derrière nous.







C’est en substance ce que dit Serge Tisserond. (va lire l’article dans libé, il est intéressant).









Inny a écrit :



Ils le remplacent par un pseudo.

Flamby <img data-src=" />







Gnéééé ! <img data-src=" />





Et prochain sujet du 14h42



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La CNIL rêve d’exceptions aux exceptions au droit à l’oubli





we need to go deeper


pas de pub pour la vaseline Svp (en plus un produit pétrolier … )


Pour le droit à l’oubli, il faut déjà exclure les politiques du champ d’application: trop facile.



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Après, le plus gênant de mon point de vue peut être une information imprécise ou mal comprise à un instant “t” et corrigée après: une recherche ne donnera pas forcément la correction.



Exemple:



“M. XXXX a été arrêté dans le cadre d’une accusation de pédophilie” à la date t1.



Mais:



“M. XXXX a été innocenté d’accusations de pédophilie quand le plaignant a avoué avoir tout inventé” à la date t2.





Alors je sais que ce n’est pas le droit à l’oubli, mais plutôt le fait d’obtenir par recherche de fausses informations (ou plus exactement évolutives).



Et là, c’est difficile d’avoir des “corrections”. :/


La grande lessive pour laver la crasse des politiques va bientôt commencer.<img data-src=" />








Ricard a écrit :



La grande lessive pour laver la crasse des politiques va bientôt commencer.<img data-src=" />







Quoi, le cumul des mandats ? <img data-src=" /><img data-src=" />

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fbzn a écrit :



Après, le plus gênant de mon point de vue peut être une information imprécise ou mal comprise à un instant “t” et corrigée après: une recherche ne donnera pas forcément la correction.



Exemple:



“M. XXXX a été arrêté dans le cadre d’une accusation de pédophilie” à la date t1.



Mais:



“M. XXXX a été innocenté d’accusations de pédophilie quand le plaignant a avoué avoir tout inventé” à la date t2.





Alors je sais que ce n’est pas le droit à l’oubli, mais plutôt le fait d’obtenir par recherche de fausses informations (ou plus exactement évolutives).



Et là, c’est difficile d’avoir des “corrections”. :/







La loi devrait se contenter d’autoriser le droit à l’effacement et à l’oubli uniquement pour les informations fausses et diffamatoires. Avec sanction pour tous ceux qui ont diffusé l’information sans vérification.

Cela protégera la e-reputation des individus et forcera (révons un peu) les journalistes a ne publier que des informations et non des rumeurs ou du sensationnel.



Qu’es ce qui se passe si par exemple un acteur/actrice qui souhaite utiliser ce droit ?

Par exemple un acteur en colere avec sa prod (Exemple bidon : L’acteur incarnant Dark Vador n’a pas aimé le rachat de la franchise starwars par Disney) ou une actrice porno souhaitant se mettre au vert ?



Avec ce droit a l’oubli il peut faire effacer & déréférencer toutes references a son nom sur chacun des sites (“Prend ca dans la face Allociné !”) ? Il peut en faire de meme pour les images et produits commerciaux le representant meme sans le citer (“Prend ca dans la face netflix !”) ?


Je trouve la 3éme proposition (en considérant un abonnement non payant) plutôt pas mal si on parle de 10,15 voir 20 ans à partir du moment où on exclu toute publication scientifique (hors de question que les articles publiés soient mis sous cloche au bout de 15 ans, au contraire…).



L’article du psychologue est bien beau mais si on l’écoute toutes les générations précédentes devaient avoir de gros problèmes psychologiques sans G* pour leur rappeler d’assumer publiquement tous les jours chacune des stupidité qu’ils ont dites/faites dans leur vie…. sans oublier la possibilité qu’ils avaient de pouvoir déménager pour recommencer leur vie à 0 ailleurs…. donc, pour moi : Bullshit !



Imaginons que Mme X cambriole une superette en 1993 et un article est publiée dans le journal régional. Est-ce que 15 ans après, la seule chose qu’on doit trouver en tapant son nom sur G* c’est ça ? Je ne pense pas.

Il y a 20 ans, elle aurait même pu déménager à l’autre bout de la France dans une ville où personne n’aurait su qu’elle avait eut un instant de folie et purgé sa peine.



Et j’avoue ne pas vraiment croire aux autres exemples :




  • les politiques tombent très vite dans la catégorie “faits historiques” donc pas applicable (l’impact d’un Cahuzac sur la politique publique nationale fait que ce n’est pas “oubliable”, c’est de l’histoire) ;

  • si il y a une raison de ressortir une histoire (par ex comme référence dans un nouvel article pour lier des faits anciens/nouveaux), ce sera un nouvel article et donc idéalement pas impacté par le délai de 1015 ans (que les journalistes doivent faire leur boulot en retrouvant une source dans un truc pas directement indexé me parait pas aberrant, mince journaliste c’est un boulot.).



    Ce qui est important c’est que




  1. les journalistes puissent faire leur boulot en faisant référence à des événements anciens quelque soit la date de ces évènements (logique quoi) ;

  2. que les articles scientifiques ne soient pas impactés;

  3. qu’il y ait une définition claire de ce qui est “historique” et donc pas impacté (ok tout ce qui touche le président, les ministres mais la naissance du gamin d’un/une ministre pas sur..).




le droit à l’oubli





Encore une idée complètement inapplicable dans les faits.



Ca me rappelle la phrase “je vous interdis de penser à un éléphant !”.


En est en plein dans ce que Max Moser demande a Google.




par exemple en rendant non indexables les articles qui citent des données nominatives





L’idée est de corréler étroitement ce droit à la désindexation avec celui à l’effacement : à partir du moment où j’ai obtenu un droit à l’effacement d’une information, la logique voudrait que j’en obtienne le déréférencement.





Moi je trouve pas ça logique.

Autrement dit, ils veulent transformer google et cie en filtre pur afficher le web “légal”…

C’est tellement plus simple que d’agir à la source….

Je trouve complètement ridicule, un moteur de recherche ne devrait rien filtrer, si on a obtenu le droit d’effacement d’un truc, faut agir à la source. le contenu des recherche suivra. Si le moteur de recherche garde un cache longtemps, alors là on peut lui demander.



Ce droit à la désindexation, c’est n’importe quoi, du moins dans ce sens là. Le seul qui devrait l’avoir c’est le propriétaire d’un contenu indexé (un site web) (opt in bonjour !).


Avec ce genre de lois débiles, un jour on perdra le sens de l’Histoire :



“Bachar el-Assad ? C’est un grand humaniste du moyen-orient.”

“Adolf Hitler ? Je ne sais pas trop, c’était un grand dirigeant de l’Allemagne je crois ?”



(Allez, un Godwin gratuit, un).








dam1605 a écrit :



Ce droit à la désindexation, c’est n’importe quoi, du moins dans ce sens là. Le seul qui devrait l’avoir c’est le propriétaire d’un contenu indexé (un site web) (opt in bonjour !).







On peut vouloir exiger des corrections. L’exemple sorti précédemment (untel a été mis en cause dans une histoire de pédophilie, puis innocenté car l’accusation avait tout inventé).



D’ailleurs, la loi informatique et liberté prévoit qu’on puisse exiger la suppression ou la correction de données erronées. Et certes, même si les faits sont exacts, il n’échappera à personne que mentionner que l’accusation était totalement inventée change pas mal de choses, et qu’il vaut mieux avoir les deux informations.



Néanmoins, toute cette histoire de « droit à l’oubli » me fait froid dans le dos. Plutôt que d’accepter que quelqu’un ait grave déconné dans sa jeunesse, il faudrait l’« oublier » ? Le droit au pardon, à la seconde chance, c’est pas un modèle de société meilleur ?



Autant pour les accusations diffamantes et des cas similaires je suis ok, autant concernant ceux qui veulent faire de la ré-écriture de leur vie (comme ceux qui veulent faire enlever des passages de leur bio wikipedia), je trouve ça dangereux.


Je suis bien d’accord avec Serge Tisserond, déjà qu’aujourd’hui on est dans une société d’irresponsables (“ce n’est pas de ma faute/pas moi”, c’est la première phrase que tu entends si tu prends quelqu’un en tort), ça ne va pas aider : je fais plein de connerie, un avé Maria et hop je suis blanc comme neige : c’est extrêmement dangereux.


Droit à l’irresponsabilité !








Inny a écrit :



Ils le remplacent par un pseudo.

Flanby <img data-src=" />



<img data-src=" />



Tisseron n’a rien pigé à l’internet : il plane à 10.000. L’internet est une voie publique comme les autres, point barre.



Quand un délit, un accident, un meurtre, une agression, un viol, etc. surviennent sur une voie publique, les services publics se chargent de faire disparaître les épaves, d’évacuer les cadavres et les blessés et de prendre les victimes en charge, de réparer la voirie et de nettoyer les traces de sang et compagnie.



Le droit à l’oubli est comparable à cela. Le droit à l’oubli est un droit humain fondamental.









white_tentacle a écrit :



On peut vouloir exiger des corrections. […]



D’ailleurs, la loi informatique et liberté prévoit qu’on puisse exiger la suppression ou la correction de données erronées. […]



[…] Le droit au pardon, à la seconde chance, c’est pas un modèle de société meilleur ?







1 : Vous avez déjà été confronté à la réalité ?



2: Vous avez déjà été confronté à la réalité ?



3: Vous êtes peut-être chrétien, ce qui serait tout à fait respectable, mais moi je suis réaliste en diable.









MarcRees a écrit :



C’est en substance ce que dit Serge Tisserond. (va lire l’article dans libé, il est intéressant).







Tisserond dit ce que disent tous ceux qui ne savent pas de quoi il en retourne. Il bêle avec les moutons dans son salon.



J’en ai assez de cette stupide boîte à échos de la pensée copicollée. Vraiment !









MarcRees a écrit :



C’est en substance ce que dit Serge Tisserond. (va lire l’article dans libé, il est intéressant).





Mouais. Tisserond plaide surtout contre le droit à l’effacement de notre propre production. Il n’aborde que peu le cas de ce qui est produit pas les autres sur nous.









nimportequi a écrit :



Tisseron n’a rien pigé à l’internet : il plane à 10.000. L’internet est une voie publique comme les autres, point barre.



Quand un délit, un accident, un meurtre, une agression, un viol, etc. surviennent sur une voie publique, les services publics se chargent de faire disparaître les épaves, d’évacuer les cadavres et les blessés et de prendre les victimes en charge, de réparer la voirie et de nettoyer les traces de sang et compagnie.



et il reste des traces administratives à côté, a minima pour les stats. donc pas complètement oublié non plus…

d’ailleurs lors de mon accident en 2007 j’ai réussi à planter un panneau de direction en même temps avec la voiture. il a juste été recollé (enfin ressoudé serait plus juste), on voit encore les traces des 2 endroits où il avait pété aujourd’hui…









Patch a écrit :



et il reste des traces administratives à côté, a minima pour les stats. donc pas complètement oublié non plus… […]







Je ne suis pas venu ici pour pinailler, mais défendre le droit à l’oubli, au respect de la dignité et des droits humains fondamentaux, et me battre contre le statut actuel - inique - des marchands de soupe qui n’en ont rien à fiche de la vie des gens. Seul le pognon leur importe et ils sont ravis de constater à quel point la masse des ignares les applaudit.



Nous sommes très peu à le faire et aucun journaliste à ma connaissance jusqu’à présent, a eu l’honnêteté intellectuelle et le courage d’aller à contre-courant en offrant une voix aux victimes de l’internet.



C’est la seule et unique raison qui me motive à écrire dans ce journal.












nimportequi a écrit :



1 : Vous avez déjà été confronté à la réalité ?



2: Vous avez déjà été confronté à la réalité ?



3: Vous êtes peut-être chrétien, ce qui serait tout à fait respectable, mais moi je suis réaliste en diable.









  1. oui



  2. oui



  3. je ne suis pas chrétien. Les chrétiens n’ont pas le monopole du pardon.









nimportequi a écrit :



Je ne suis pas venu ici pour pinailler, mais défendre le droit à l’oubli, au respect de la dignité et des droits humains fondamentaux, et me battre contre le statut actuel - inique - des marchands de soupe qui n’en ont rien à fiche de la vie des gens. Seul le pognon leur importe et ils sont ravis de constater à quel point la masse des ignares les applaudit.



Nous sommes très peu à le faire et aucun journaliste à ma connaissance jusqu’à présent, a eu l’honnêteté intellectuelle et le courage d’aller à contre-courant en offrant une voix aux victimes de l’internet.



C’est la seule et unique raison qui me motive à écrire dans ce journal.







Il y a deux combats qui sont totalement différents :




  • lutter contre l’appropriation des données personnelles par des sociétés privées et leur monétisation et contrôle

  • effacer les données publiquement accessibles



    Personnellement, j’estime que le premier point est indispensable, et que le deuxième est une erreur.



    Et à mon avis, pour achever le premier objectif sans toucher au second, il faut taper là où ça fait mal, à savoir sur la monétisation des données. Mais bon, là ça va mettre beaucoup de gens au chômage…