Alors que le Midem de Cannes doit ouvrir ses portes ce week-end, l’Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI) vient de demander à la ministre de la Culture de prendre plusieurs mesures en faveur de la filière musicale. Au programme : l'instauration d'un droit à rémunération sur certains opérateurs de l’internet, à commencer par les moteurs de recherche, mais également une mise à contribution des FAI.
Selon les producteurs indépendants représentés par l’UPFI, « force est de constater que les mesures prises au cours [des dix dernières années] par les différents Gouvernements et majorités ont manqué de vision d’ensemble ». À bon entendeur... En outre, l’organisation affirme qu’en dépit des « perspectives encourageantes » offertes aujourd'hui par l’offre légale en ligne, la filière musicale reste dans une passe relativement difficile, comme l’ont illustré les récents déboires de magasins comme les Virgin Megastore. Face aux « graves dangers » de la mutation en cours, l’UPFI estime ainsi qu’il est « urgent de passer à une nouvelle étape et de tirer toutes les conclusions liées au transfert de valeur des industries de contenu vers les réseaux numériques ».
La taxe Google fait des émules
Alors que les professionnels du secteur doivent se réunir à partir de samedi au Midem de Cannes, l’UPFI vient de publier un communiqué à destination de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, qui y est attendue dimanche. Les producteurs réclament ainsi des autorités qu’elles adoptent plusieurs mesures, à commencer par la mise en place d’un « droit à rémunération au bénéfice des industries culturelles ». Son but ? « Compenser le transfert de valeur considérable opéré au profit de certains opérateurs de l’internet, au premier rang desquels les moteurs de recherche». L’UPFI estime en effet que « l’exception numérique, dont ont largement bénéficié les intermédiaires de l’internet », doit conduire à un « rééquilibrage en faveur des industries culturelles ».
Cette revendication n’est pas sans rappeler celle de certains éditeurs de presse, qui sont d’ailleurs toujours en discussion avec Google. Hasard du calendrier, la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP) a elle aussi réclamé la semaine dernière l’instauration d’un « droit à rémunération », afin de faire payer les moteurs de recherche pour la captation de valeur réalisée sur les contenus qu’ils indexent.
Les FAI également dans le collimateur de l'UPFI
Mais ce n’est pas tout. L’UPFI aimerait également que les fournisseurs d’accès à Internet soient mis - un peu plus - à contribution, l’idée étant de créer un compte de soutien visant à financer la création et la production musicales. Notons que cette demande fait penser au mécanisme dont bénéficie la filière audiovisuelle via la Taxe sur les services de télévision (TST), qui est versée directement par les FAI au Centre national du cinéma (CNC). Le député Joël Giraud avait d’ailleurs suggéré le mois dernier à la ministre de la Culture qu’une partie des sommes collectées à ce titre soient transférées à la filière musicale. L’élu reprenait ainsi les revendications de certaines organisations du secteur.
Enfin, l’UPFI propose deux autres mesures : que l’exposition des nouvelles productions musicales et des artistes à la radio et à la télévision soit améliorée ; que le plafond du crédit d’impôt à la production phonographique soit revalorisé, en faveur de l’innovation. Les producteurs indépendants concluent en précisant qu’ils espère bien obtenir des « réponses précises » de la part d’Aurélie Filippetti. Ils indiquent d'autre part que suite à leur audition du mois d’octobre, ils « attendent également beaucoup des conclusions des travaux de la Mission confiée à Pierre Lescure ».
Filippetti temporise
Notons enfin que la locataire de la Rue de Valois a justement répondu aujourd’hui à la question parlementaire du député Giraud, temporisant ses réclamations relatives à la TST. Aurélie Filippetti défend en effet l’enterrement du Centre national de la musique (CNM), expliquant que « le Gouvernement considère qu'il est toujours indispensable de concevoir un dispositif de soutien à la filière musicale, capable de prendre en compte de façon cohérente la diversité des besoins, l'émergence des talents, la dynamique de la création, l'irrigation des territoires, l'exigence de proximité et fonctionnant avec des moyens élargis ». La ministre indique surtout qu’il faudra attendre les préconisations de différentes personnaliés mandatées (notamment Pierre Lescure sur l’acte 2 de l’exception culturelle, mission Colin et Collin sur la fiscalité numérique, dont les conclusions ont été remises la semaine dernière), pour connaître ses positions définitives.
Commentaires (53)
#1
Donnez une main, on vous prendra le bras…
#2
Faudrait qu’on fasse une demande de taxation de la caisse des intermitants du spectacle pour renflouer le déficit induit sur le régime général à cause de leur cotisations trop basses aussi…
#3
Franchement , je suis pour la défense d’une musique nationale, d’un cinéma nationale mais là …. " />
Marre de ce système de taxes permanents… Au final ca fait une fiscalité hyper complexe, pas simple à comprendre, qui permet toutes les dérives…
Allez tout le monde, on lance un mouvement geonpi, on veut une taxe sur Google et les FAI car notre salaire net ne correspond pas à notre train de vie.
Allez je suis sur que ca peut passer " />
#4
Et moi, et moi, et moi ? " />
#5
Va vraiment falloir arrêter ces conneries, si des secteurs sont condamnés à mourir, qu’ils crèvent, plutôt que de vivre au crochet des autres, l’économie évolue en permanence, faut arrêter de vouloir tout maintenir sous perfusion en France.
Entre la RCP et le reste, ça commence à bien faire, ce parasitage.
#6
Il faudrait faire un test :
Déréférencer et bloquer tout accès aux œuvres musicales pendant un mois pour voir…
Peut être qu’alors ils se rendraient compte que sans les moteurs de recherches et sans les FAI ils ne vendent pas plus et que pire, ils se coupent de la visibilités que ça leur donne auprès de la majorité de leurs publics clients
#7
Le prochain quémandeur, ce sera la Sécurité Sociale qui viendra demande sa part de la taxe Google. Autant nationaliser cette société, ça ira plus vite et ça rapportera plus à l’Etat et aux français aux députés et sénateurs.
On me siffle à l’oreille que Google est américain. Tant pis, on a qu’à nationaliser Total. Ils sont fort dans l’optimisation fiscale eux aussi. " />
#8
Leur cupidité n’a pas de limite.
Quand on voit que Johny est le “musicien” le mieux payé de France … sic … avec pour seul activité 40 concerts dans l’année …
Normal, ce sont les travailleurs qui payent les salaires de tous les employés de Monsieur l’“artiste”.
#9
:facepalm:
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#11
reponse simple et precise:
“bite the bullet, stop crying and GTFO”
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" /> Si même les indépendants s’y mettent….
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« force est de constater que les mesures prises au cours [des dix dernières années] par les différents Gouvernements et majorités ont manqué de vision d’ensemble »
Humhum, Ho,Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !…… blablabla.. orgueil… blablabla.
Et pour HADOPI donc? même constat, un truc inutile qui “manque de vision d’ensemble”?
Compenser le transfert de valeur considérable opéré au profit de certains opérateurs de l’internet, au premier rang desquels les moteurs de recherche
Le seul transfert de valeur que j’ai vu dans l’industrie musicale, c’est vers la médiocrité !
#14
Même punition que les journaux plus de référencements
On vera bien qui a besoin de qui
#15
Bande de sales crevards. Dégoûtant.
Edit : Juste une question, comme ca : “Indépendant”, ca ne voudrait pas dire également “indépendant du financement d’autrui (et donc des FAI)” ?
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#17
Je ne comprends toujours pas pourquoi on devrait payer pour des gens qui ne savent pas faire fonctionner leur business…
Si leur modèle économique est pourri, qu’ils coulent, ils devraient réfléchir à des solutions plutôt que de mendier.
Je ne vois pas le rapport entre leur financement et encore une taxe sur les FAI…
Heureusement qu’ils ont parlé d’autres mesures, qui elles relèvent de leur domaine… Parce que c’est bien en s’arrangeant avec les radios et les télés qu’ils pourront faire connaître leurs oeuvres (et leurs bouses aussi).
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#21
de mieux en mieux… après la SACEM (et toutes ses copines, SACD, SDRM, SGDL, SCAM etc. sans oublier la SPPF) voilà la petite soeur qui s’y met !!! " />
#22
bientot intel (ou autre fabriquant de materiel) va demander sa taxe pake sans lui, aucun ordi ne fonctionne.
Puis edf (ou autre) va demander une taxe pake sans electricité pas d’ordi etc…
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#24
en regardant les membre de l’UFPI, on voit quand même qu’il n’y a pas grand monde et surtout que certains label ont coulé depuis un certain temps , et d’autres ne sont pas des labels mais distributeurs " />
http://www.upfi.fr/adherents/
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oups
#26
Maintenant qu’ils ont tous compris que la Fillippetti est 100% pro lobby, tout le monde vient demander ça part du gâteau.
Quand es-ce qu’on se fera payer pour aller sur le net? Après tout c’est grâce à nous internaute que les autres existent. Sans nous ils n’ont pas lieu d’être… " />
#27
Ils finiront par nous dégouter de la musique à cause d’une économie musicale digne d’une mafia “légale”.
" />
#28
force est de constater que les mesures prises au cours (des dix dernières années) par les différents Gouvernements et majorités ont manqué de vision d’ensemble
force est de constater que ces mesures étaient réclamées à cors et à cris (et obtenues) par les ayant-droits de l’industrie culturelle et du show-biz, qui, comme à leur habitude, ont fait la sourde oreille à toute tentative de les raisonner, puisqu’ils ont toujours raison.
c’est l’archétype d’un manque de vision d’ensemble, et cette lettre à la ministre en est l’exemple le plus criant.
urgent de passer à une nouvelle étape et de tirer toutes les conclusions liées au transfert de valeur des industries de contenu vers les réseaux numériques
+1. il est urgent que les AD tirent les conclusions d’une vision totalement archaïque de la culture dans le monde numérique, et passent à une nouvelle étape.
droit à rémunération au bénéfice des industries culturelles
c’est ça, la nouvelle étape? c’est le résultat d’un tirage de conclusion, qui apporte une vision d’ensemble?
Wow, quelle innovation dans les demandes au Ministère! Y’a 10 ans les AD avaient des idées totalement différentes!
Compenser le transfert de valeur considérable opéré au profit de certains opérateurs de l’internet, au premier rang desquels les moteurs de recherche
Compenser les lois stupides soufflées par le monde du show-biz et les stratégies totalement débiles mises en place par l’industrie culturelle, qui se tire des rafales dans ce qu’il lui reste de pieds depuis 10 ans. Mais visiblement c’est pas prêt de changer; comme on dit, y’a que les cons qui changent pas d’avis.
bref, poubelle, idées suivantes.
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Je comprend pas trop là " />
Encore, pour la presse il y a des arguments :fumeux,foireux, vrai, on s’en fout mais au moins y a une base : la présentation de bouts d’articles directement pioché par les moteurs.
Là il est où le problème ?? Le moteur de recherche il pompe des bout de film ? Je ne crois pas " />
Modèle économique foireux = tu dégages. Il n’y a plus de place pour les parasites de nos jours " />
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“Bouh Bouh Bouh, on veut des sioux nous aussi” " />
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On a qu’a monter un “kickstarter” francophone. Puisqu’ils ne sont pas capable de se financer tout seul : mécénat.
Après tout, si on finance du “culturel”(via taxe et impôt) je veux pouvoir financer les restos du coeur aussi " /> comme çà on aura l’exception des pauvres français.
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Deux mots me viennent à l’esprit : assistanat et assistés.
Lorsqu’on utilise ces termes, nombre de personnes y associent RSA et CMU (rien qu’à lire ces deux mots Commentaire Supprimé va faire tilt car c’est son coeur de métier). Mais dans le cas présent, les membres l’UFPI collent parfaitement bien à la définition.
JM
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Tout le monde veux faire des disques et il n’y a pas assez de talent pour tout le monde…
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Encore des moines copistes qui veulent taxer des imprimeurs…
Qu’ils crèvent !
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On pourrait pas taxer les avant droit au profit des intérimaires informatique ?
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