[MàJ] « Après deux ans de labs Hadopi, c’est fini »

[MàJ] « Après deux ans de labs Hadopi, c’est fini »

Labs de crocodile

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Marc Rees

Publié dans

Droit

21/12/2012 4 minutes
46

[MàJ] « Après deux ans de labs Hadopi, c’est fini »

C’est Turblog aka Spyou ou Bruno Spiquel qui le révèle sur son site ce matin. Celui qui avait été nommé « expert associé » au sein de ces entités, rémunéré sur le budget de la haute autorité, l'annonce : les labs Hadopi, c'est fini.

labs hadopi fin délibération

 

En substance, « cette décision s’inscrit, à l’issue d’un bilan de l’activité des Labs, dans un contexte institutionnel et budgétaire global contraint » lui a indiqué la Hadopi qui n’aura donc pas attendu la fin de la mission Lescure pour prendre cette décision de fermeture.

 

« Après deux ans à louvoyer entre la rigidité de nos amis qui ont des droits et l’élasticité des internets, après deux ans à me faire traiter d’hérétique d’un côté et de vendu de l’autre, après deux ans à juger sur pièce que l’administration française est un puits sans fond d’où il ne sort jamais rien, même si on tente d’y jeter plein de choses, après deux ans à expliquer à qui voulait bien l’entendre comment fonctionne internet, comment pensent les nouvelles générations, comment l’outil prend de l’importance au point d’être, pour certains, une fin en soi. Une fin classieuse, il faut bien l’avouer. J’ai déjà été « non reconduit » dans quelques missions, mais on ne me l’avait jamais annoncé par email sans même un coup de fil avant. Y’a un début à tout ».

 

La Hadopi n'est pas à son premier abandon puisqu'elle a déjà laissé tomber sa mission sur les spécificités fonctionnelles du logiciel de sécurisation. Quant à celle sur le filtrage, elle a fait pschittt comme l'a reconnu la Rue de Texel dans son dernier rapport annuel.

 

Nous attendons des détails de la Hadopi sur cette décision, notamment sur son périmètre exact. Ces « labs » étaient des entités sans aucune existence juridique, avec pour seule légitimité celle que veut bien leur accorder la seule Hadopi. Outre la partie prospective, l’intérêt de ces labs pour la Hadopi était d’accueillir sous son toit ceux qui contestaient le dispositif. On ne compte plus les messages sur Twitter où elle les invitait à venir rejoindre ses murs sous des appellations diverses, dont celle « d’observateurs ». Pour notre part, nous avions refusé sans l’espace d’une hésitation d’y entrer.

Il était logique d'arrêter les Labs

Les cinq labs (Économie numérique de la création, Internet et sociétés, Propriété intellectuelle et internet, Réseaux et techniques, Usages en ligne) étaient cependant une pépinière qui pouvait être utile en théorie…. Sous réserve de corriger les problèmes de gouvernance. « Il aurait été dommage de ne pas les continuer en 2012, il est logique d’arrêter en 2013 » nous confie un proche du dossier.

 

2 000 euros par mois versé aux experts pilotes, sans oublier la mobilisation de salariés embauchés à la Hadopi, un chargé de mission par Labs et des coordinateurs transversaux, eux aussi salariés. Une question : que va faire la Hadopi des contrats qui devaient s’arrêter en 2013 ? Les renouveller pour un temps moindre que les trois ans ? Ou les transformer en CDI ? Mais cette hypothèse serait un parti trop optimiste quant à l’avenir de la Hadopi.

 

Selon nos informations, la fin des labs fait suite à la décision du collège votée en décembre. « Compte tenu du contexte, cela n’a rien d’anormal qu’une institution dont l’avenir même est en question ne reconduise pas un système qui devait être relancé chaque année pour un an » nous confie un membre de la Hadopi.

Écrit par Marc Rees

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Il était logique d'arrêter les Labs

Commentaires (46)


Le seule question qui nous intéresse :

a-t-il été obligé de coucher avec Marie-Françoise pour obtenir ce job ? <img data-src=" />


Etait ce une “soupape de sécurité” pour que les plus engagés dans le combat, soient d’une certaine manière canalisés ?


Le formidable bilan de la Hadopi depuis sa création : couper l’accès à son fournisseur d’IP et coller une amende de 150€ à un Michu.

Les pirates sont morts de peur, c’est sûr. <img data-src=" />


Bin voilà, fin de la mission.

C’est bien fait pour lui, au lieu de faire expert associé, il avait qu’à faire traiteur, je suis sûr que pour ce qui est de la livraison de petits fours “le contexte institutionnel et budgétaire global” n’a pas dû être trop contraint.


Comment ne pas abandonner Hadopi quand Hadopi abandonne tous les outils qu’elle est sensé mettre en place pour remplir ses objectifs….

<img data-src=" />


Sinon quand est-ce qu’on ferme définitivement ce gouffre à fric qui ne sert strictement à rien ?


Le 21/12/2012 à 10h 23

En clair comprenez :

“Maintenant qu’on a Flamby et son gouvernement dans la poche, vous et vos impôts allez déguster avec le DPI et tout ce qui viendra avec sans que l’on vous donne quoi que ce soit en retour” <img data-src=" />








Inny a écrit :



Le formidable bilan de la Hadopi depuis sa création : couper l’accès à son fournisseur d’IP et coller une amende de 300€ à un Michu.

Les pirates sont morts de peur, c’est sûr. <img data-src=" />





<img data-src=" /> (150 € par chanson)



+1 Hadopi a été imaginé par une bande de vieux grisonnant ne comprenant rien a l’Internet et voulant faire plaisir a leurs petits camarades ! Bref Hadopi coute chère et ne rapporte rien il faut donc fermer cette mascarade !


Pourquoi arrêtent-ils d’abord ce qui coûte le moins cher ?



Entre différentes choses d’égale inutilité, autant arrêter l’usine à SPAM qui coûte beaucoup plus.

Ah oui, j’aimerais bien qu’ils payent les FAI pour les identifications aussi. Mon FAI pourrait augmenter ses tuyaux les US <img data-src=" />


S’il y en avait besoin, Turblog met les points sur les i.




après deux ans à expliquer à qui voulait bien l’entendre comment fonctionne internet



c’est pas croyable. Ce type est masochiste.


Pour certains, c’est bien la fin du monde.


Le 21/12/2012 à 10h 47

L’offre légale est améliorée pourtant : 6 chaînes TNT qui rediffusent Joséphine, ça vous suffit pas ? <img data-src=" />


Que de millions et de temps de cerveaux gâchés pour STRICTEMENT RIEN !!!<img data-src=" />


Le 21/12/2012 à 10h 51







goodwhitegod a écrit :



Que de millions et de temps de cerveaux gâchés pour STRICTEMENT RIEN !!!<img data-src=" />





Quel cerveau ? Car à la Hadopi, je n’en vois pas <img data-src=" />



Une pompe à fric inutile disparait. à quand le tour de l’usine-à-gaz-pompe-à-fric ?








GoldenTribal a écrit :



L’offre légale est améliorée pourtant : 6 chaînes TNT qui rediffusent Joséphine, ça vous suffit pas ? <img data-src=" />







Tout ça financé notamment via une licence globale ! <img data-src=" />









jayr0m a écrit :



Comment ne pas abandonner Hadopi quand Hadopi abandonne tous les outils qu’elle est sensé mettre en place pour remplir ses objectifs….

<img data-src=" />





+1



Plus exactement, je dirais : « Pourquoi ne pas abandonner Hadopi… ».









GoldenTribal a écrit :



Quel cerveau ? Car à la Hadopi, je n’en vois pas <img data-src=" />





<img data-src=" />



(je me suis retenu quelques secondes, et puis, non, je l’ai tout de même écris… <img data-src=" />)



Le 21/12/2012 à 10h 59







paradise a écrit :



Plus exactement, je dirais : « Pourquoi ne pas abandonner Hadopi… ».





Si on la supprime, tout nos acteurs vont se faire naturaliser Belge <img data-src=" />









Ricard a écrit :



Pour certains, c’est bien la fin du monde.





+1

<img data-src=" />





Le secrétaire général de la Hadopi nous l’assure : « on a rogné sur tous les postes budgétaires, toutes les dépenses sont passées au rabot ».



Mais pas son salaire ? <img data-src=" />








goodwhitegod a écrit :



Que de millions et de temps de cerveaux gâchés pour STRICTEMENT RIEN !!!<img data-src=" />





Je ne suis pas vraiment d’accord,

je connais plein de gens qui ont arrété le torrent de peur de se faire prendre par la hadopi.

ensuite ils se sont tournés vers megaupload qui a fermé.

ils se sont retrouvés a arréter de télécharger.

ils regardent la tv, et ecoutent la radio… <img data-src=" />

certains sont passés à Deezer, Zune, Spotify, ITunes, etc

mais pour les videos, c’est fini pour eux…



est-ce que ca a apporté aux auteurs ?

pour la musique, oui.

pour la vidéo, non.



hadopi a eu le mérite de faire prendre conscience aux gens que c’etait pas bien de télécharger, sinon prison…

par contre, si hadopi s’arrete, j’ai bien peur que tout le monde se remette à télécharger comme des porcs, arreter leur abonnement deezer…

quand le chat n’est pas la, les souris dansent !



en tout cas, merci aux volontaires qui ont essayé de faire prendre conscience à hadopi de la réalité, au prix d’etre détestés par tous… <img data-src=" />









GoldenTribal a écrit :



Si on la supprime, tout nos acteurs vont se faire naturaliser Belge <img data-src=" />





<img data-src=" />









tAran a écrit :



Mais pas son salaire ? <img data-src=" />







Ni les dépenses pour les télés 47” avec son 7.1 (ils les ont eut finalement ??)









John Shaft a écrit :



Ni les dépenses pour les télés 47” avec son 7.1 (ils les ont eut finalement ??)





C’est clair, pas besoin d’avoir du matos dernier cri pour assister à la fin du monde en 3D Dolby Surround <img data-src=" />









GoldenTribal a écrit :



Si on la supprime, tout nos acteurs vont se faire naturaliser Belge <img data-src=" />







Oui,mais avec Poutine tu as une nouvelle carte plus rapidement. <img data-src=" />



Donc, si j’ai bien compris, l’état (nous donc) paye pour une instance qui surveille et signale, en cas de fraude, des contenus privés partagés illégalement ? Mais alors, pourquoi, alors que les bénéficiaires sont privées, est-ce à l’état de financer ? Les bénéficiaires devraient payer non ?








rafununu a écrit :



Donc, si j’ai bien compris, l’état (nous donc) paye pour une instance qui surveille et signale, en cas de fraude, des contenus privés partagés illégalement ? Mais alors, pourquoi, alors que les bénéficiaires sont privées, est-ce à l’état de financer ? Les bénéficiaires devraient payer non ?





Tu payes les flics pour qu’ils enquêtent sur le vol de ta bagnole et sa restitution ?









HarmattanBlow a écrit :



Tu payes les flics pour qu’ils enquêtent sur le vol de ta bagnole et sa restitution ?





Avec mes impôts, oui. Et puis le parallèle est quelque peu osé, non ?









rafununu a écrit :



Avec mes impôts, oui. Et puis le parallèle est quelque peu osé, non ?





Donc tout comme eux avec leurs IS. Et je ne vois pas en quoi le parallèle est osé, dans les deux cas il s’agit de faire respecter la loi et les éditeurs fournissent la liste des fichiers à surveiller tout comme toi tu fournis immatriculation de ta caisse.



On peut discuter de la loi mais son application ne peut être que de la responsabilité de l’Etat.









GoldenTribal a écrit :



Si on la supprime, tout nos acteurs vont se faire naturaliser Belge <img data-src=" />







Si au moins ils arrêtaient de jouer dans des films, je voterais pour…



Le 21/12/2012 à 12h 12







HarmattanBlow a écrit :



Donc tout comme eux avec leurs IS. Et je ne vois pas en quoi le parallèle est osé, dans les deux cas le cas des ayants droit il s’agit de faire respecter leur interprétation de la loi





<img data-src=" />



Est ce que Marc peut nous donner le cout total de ces labs et surtout quels sont aujourd’hui les produits/documents sortis de ces labs ?

Histoire de savoir de combien le peuple s’est fait enculer


Le 21/12/2012 à 12h 39

C’est complètement bidon tout ça… complètement bidon… et ça couterait de l’argent?

C’est une couverture tout ça.



Bon… abrogation. Fini de jouer.









Inny a écrit :



Le formidable bilan de la Hadopi depuis sa création : couper l’accès à son fournisseur d’IP et coller une amende de 150€ à un Michu.

Les pirates sont morts de peur, c’est sûr. <img data-src=" />





<img data-src=" /> très drôle. Mais tellement vrai. Et tellement avec mes impôts <img data-src=" />









HarmattanBlow a écrit :



On peut discuter de la loi mais son application ne peut être que de la responsabilité de l’Etat.





A la différence que dans l’exemple que tu prends utiliser sa voiture ne prive personne de l’accès aux transports là où les ayant droit créent une rareté artificielle de l’offre et prennent en otage le public.



Le piratage ce n’est pas juste des pingres qui ne veulent pas rémunérer la création, c’est surtout l’inadaptation du secteur culturel à Internet, au temps réel, à d’autres façons de se financer/rémunérer que par la vente de supports de lecture.



A ma connaissance quand les gens n’achètent plus un modèle de voiture l’état ne met pas en place de dispositif pour contraindre les gens à ne plus se déplacer autrement qu’avec ce mode de transport… si on veut continuer les parallèles foireux (vendredi tout est possible).



Là il s’agit bien d’un business privé qui ne s’étant pas adapté au marché utilise l’argent public et la loi pour continuer à exister. Rien à voir avec ton exemple de vol de bagnole.









rafununu a écrit :



Donc, si j’ai bien compris, l’état (nous donc) paye pour une instance qui surveille et signale, en cas de fraude, des contenus privés partagés illégalement ? Mais alors, pourquoi, alors que les bénéficiaires sont privées, est-ce à l’état de financer ? Les bénéficiaires devraient payer non ?







Ça serait simple si l’état ne subventionne pas une grande partie des spectacle vivant et des manifestation culturelles : Exception culturelle,tout ça,tout ça.



Croire que les seules bénéficiaires de cette loi font parti du secteur privé est un doux rêve. <img data-src=" />









Amethyste a écrit :



Est ce que Marc peut nous donner le cout total de ces labs et surtout quels sont aujourd’hui les produits/documents sortis de ces labs ?

Histoire de savoir de combien le peuple s’est fait enculer







lien

les coût ne sont pas inscrits mais ça devrait répondre en partie à ta question.









yvan a écrit :



A la différence que dans l’exemple que tu prends utiliser sa voiture ne prive personne de l’accès aux transports là où les ayant droit créent une rareté artificielle de l’offre et prennent en otage le public.



Le piratage ce n’est pas juste des pingres qui ne veulent pas rémunérer la création, c’est surtout l’inadaptation du secteur culturel à Internet, au temps réel, à d’autres façons de se financer/rémunérer que par la vente de supports de lecture.





a) Le piratage consiste tout de même à profiter du travail d’autrui sans le rémunérer.

b) Si tu pirates au lieu d’acheter (ce qui n’est pas toujours le cas), tu lèses financièrement.



c) Demain avec le haut-débit, le P2P offrira du streaming HD, contre lequel aucune offre légale ne pourra lutter à moins de tout proposer en streaming HD avec pas plus de 15s de pub, à peine de quoi amortir la BP. Imagine maintenant si on légalise le piratage : alors tous les FAI fourniront des box capables de piocher dans le catalogue P2P. et à 21h plus personne ne regarde la télé ni n’achètera de DVD. Ce qui ne me dérange pas en soi mais rendra inviable la production de séries et forcera les films à s’amortir sur les seuls billets de cinéma, donc plus de risques financiers, donc encore plus de suites et autres succès garantis et sans imagination.



Il faut raisonner secteur par secteur et voir quelles seront les conséquences. La musique, on s’en tape : ça ne coûte rien à produire et il y aura toujours des gens pour en faire, sans baisse de qualité (avec concentration sur les revenus des concerts et le merchandising mais avec baisse de revenus pour tous les artistes et surtout les moyens). Le film et les séries, j’en ai causé. Les jeux vidéos, ça ferait longtemps qu’on n’aurait plus de superprods hors-ligne s’il n’y avait pas les consoles (environnements fermés et protégés) et je honnis personnellement le F2P et les mmos.



Vouloir généraliser le piratage en décrétant que c’est aux producteurs de trouver d’autres moyens que la consommation à la maison pour faire leur chiffre, c’est faire disparaître à terme certaines formes de création et en forcer d’autres à se concentrer sur les business models les plus pourris (projets hyper-commerciaux, exploitation à outrance des données personnelles, dépendance à des ressources fermées et non-pérennes tels que les mmo, etc).



Ta position à toi est : “mais de toute façon c’est de leur faute, qu’on nous autorise à consommer tout ce qui nous plaît sans jamais rien raquer et à eux de se débrouiller avec ça”. La mienne est de chercher un compromis entre nous et eux pour bâtir un modèle viable pour demain et préserver ce que j’aime aujourd’hui dans la production culturelle et empêcher que cette dernière ne se dirige vers ce que je hais le plus. Et je me fous bien de savoir que la rareté est créée artificiellement et autres considérations théoriques, tout ce qui m’importe c’est d’aboutir à un résultat qui me satisfera.





Là il s’agit bien d’un business privé qui ne s’étant pas adapté au marché utilise l’argent public et la loi pour continuer à exister. Rien à voir avec ton exemple de vol de bagnole.



Seulement parce que tu estimes que l’Etat devrait t’autoriser à jouir du travail d’autrui sans le rémunérer. Et si les éditeurs ont de grands torts (pauvreté de l’offre vidéo légale, DRM, etc), certains sont de toute façon confrontés à un problème insoluble sans lutte contre le piratage.





Je laisse maintenant la place, comme à chaque fois que j’exprime mon avis sur le sujet, aux flots d’insultes, accusations de travailler pour les majors ou la Hadopi, smileys sarcastiques et compagnie. Pas de ta part je pense mais de celle d’autres personnes.









HarmattanBlow a écrit :



a) Le piratage consiste tout de même à profiter du travail d’autrui sans le rémunérer.





Pas forcément, ça concerne également les artistes morts

Pas forcément car ça concerne également les disques que tu as déjà achetés

Pas forcément car ça concerne aussi les chansons que tu aurais eu le droit d’enregistrer en radio en payant la taxe copie privée mais que tu as préféré récupérer taguées et de bonne qualité.

Pas forcément car la diffusion massive sert aussi de publicité aux travailleurs en question.



C’est malheureusement un problème complexe et qu’on ne peut résumer à du pillage de gentils ayant droit.







HarmattanBlow a écrit :



b) Si tu pirates au lieu d’acheter (ce qui n’est pas toujours le cas), tu lèses financièrement.





Oui, sauf qu’un piratage ne vaut pas une vente ratée et que la personne lésée est possiblement elle même quelqu’un qui utilise indument le travail d’autrui (ayant droit &lt;&gt; artiste).







HarmattanBlow a écrit :



c) Demain avec le haut-débit, le P2P offrira du streaming HD, contre lequel aucune offre légale ne pourra lutter à moins de tout proposer en streaming HD avec pas plus de 15s de pub, à peine de quoi amortir la BP. Imagine maintenant si on légalise le piratage : alors tous les FAI fourniront des box capables de piocher dans le catalogue P2P. et à 21h plus personne ne regarde la télé ni n’achètera de DVD. Ce qui ne me dérange pas en soi mais rendra inviable la production de séries et forcera les films à s’amortir sur les seuls billets de cinéma, donc plus de risques financiers, donc encore plus de suites et autres succès garantis et sans imagination.





C’est pour cela que le système a trois options :




  • évoluer vers une autre manière de se rémunérer, souscriptions, licence globale etc.

  • criminalisation massive des usages culturels et interdiction de périphériques non verrouillés via DRM

  • filtrage généralisé et qualitatif des échanges réseau, surveillance globale des communications.



    Tu reconnaitras qu’au moins deux des options sont mauvaises en termes de libertés.







    HarmattanBlow a écrit :



    Il faut raisonner secteur par secteur et voir quelles seront les conséquences. La musique, on s’en tape : ça ne coûte rien à produire et il y aura toujours des gens pour en faire, sans baisse de qualité (avec concentration sur les revenus des concerts et le merchandising mais avec baisse de revenus pour tous les artistes et surtout les moyens). Le film et les séries, j’en ai causé. Les jeux vidéos, ça ferait longtemps qu’on n’aurait plus de superprods hors-ligne s’il n’y avait pas les consoles (environnements fermés et protégés) et je honnis personnellement le F2P et les mmos.





    A priori généraliser par secteur n’est pas pertinent. En France des lois protègent les séries francophones, les musiciens interprètes sont à considérer différemment des compositeurs, certains films sont déjà payés le jour de leur sortie via les inclusions produits etc.

    Concernant les jeux purement PC j’aurais tendance à dire que ça existe encore donc tu racontes des bêtises. Ceci sans compter que les consoles étant bien plus vendues que les PCs elles ont naturellement mangé le marché des jeux PC qui sinon serait à des niveaux bien supérieurs. Si on ajoute qu’une bonne part du marché est constitué de jeux flash ou désormais pour terminaux mobiles ton argument ne tient pas une seconde.







    HarmattanBlow a écrit :



    Vouloir généraliser le piratage en décrétant que c’est aux producteurs de trouver d’autres moyens que la consommation à la maison pour faire leur chiffre, c’est faire disparaître à terme certaines formes de création et en forcer d’autres à se concentrer sur les business models les plus pourris (projets hyper-commerciaux, exploitation à outrance des données personnelles, dépendance à des ressources fermées et non-pérennes tels que les mmo, etc).





    C’est ce qui est toujours arrivé, les moines copistes ont aussi disparu avec l’arrivée de l’imprimerie. Pourtant leur travail était de bien meilleure qualité (les parchemins sont toujours lisibles si bien conservés, pas le papier).







    HarmattanBlow a écrit :



    Ta position à toi est : “mais de toute façon c’est de leur faute, qu’on nous autorise à consommer tout ce qui nous plaît sans jamais rien raquer et à eux de se débrouiller avec ça”. La mienne est de chercher un compromis entre nous et eux pour bâtir un modèle viable pour demain et préserver ce que j’aime aujourd’hui dans la production culturelle et empêcher que cette dernière ne se dirige vers ce que je hais le plus. Et je me fous bien de savoir que la rareté est créée artificiellement et autres considérations théoriques, tout ce qui m’importe c’est d’aboutir à un résultat qui me satisfera.





    Osef de qui est la faute. Et merci de m’expliquer ce que je pense. Ma position est qu’on ne peut pas censurer de la consommation culturelle juste pour préserver un “business model” qui a l’âge d’Elvis et qu’on ne peut pas lutter par la loi contre la technologie (ou alors pas longtemps).







    HarmattanBlow a écrit :



    Seulement parce que tu estimes que l’Etat devrait t’autoriser à jouir du travail d’autrui sans le rémunérer. Et si les éditeurs ont de grands torts (pauvreté de l’offre vidéo légale, DRM, etc), certains sont de toute façon confrontés à un problème insoluble sans lutte contre le piratage.





    Je laisse maintenant la place, comme à chaque fois que j’exprime mon avis sur le sujet, aux flots d’insultes, accusations de travailler pour les majors ou la Hadopi, smileys sarcastiques et compagnie. Pas de ta part je pense mais de celle d’autres personnes.





    En fait le problème ne se pose pas en ces termes, de fait l’état n’y peut pas grand chose sauf à pratiquer des niveaux de surveillance dignes de dictatures. On ne peut imaginer sacrifier notre intimité et nos libertés politiques (dis moi ce que tu lis/écoutes/regardes et je te dirais pour qui tu votes et ta religion voire ta “race” en gros…) pour préserver le moyen actuel de rémunérer la création.



    La question est plus : dans un monde qui a changé et qui bouge technologiquement plus vite que la loi et les moyens de l’exécutif, comment finance t on les grands perdants de ce dialogue de sourd : les créatifs?



    Pour l’instant on reste arc boutés sur une grille d’analyse qui mélange allègrement créatifs, producteurs, ayant droits, interprêtes etc. il y a certaines catégories de professionnels de la culture qui doivent disparaitre dans un monde où Internet court circuite les intermédiaires.



    Ces mêmes professionnels ont pour l’instant choisi de court circuiter les créateurs du public et on est coinçés et tout le monde y perd.









yvan a écrit :



Pas forcément, ça concerne également les artistes morts

Pas forcément car ça concerne également les disques que tu as déjà achetés

Pas forcément car ça concerne aussi les chansons que tu aurais eu le droit d’enregistrer en radio en payant la taxe copie privée mais que tu as préféré récupérer taguées et de bonne qualité.

Pas forcément car la diffusion massive sert aussi de publicité aux travailleurs en question.





Bien sur. Mais dans le cas général c’est tout de même jouir du travail d’autrui sans le rémunérer.





C’est malheureusement un problème complexe et qu’on ne peut résumer à du pillage de gentils ayant droit.



Les ayant-droits n’ont rien de gentils, beaucoup sont des crevures. Mais là n’est pas le problème, celui qui nous importe est le financement de toutes les formes de production culturelle dans un monde haut débit où le piratage serait légal. Cest une équation impossible pour beaucoup de domaines.





Oui, sauf qu’un piratage ne vaut pas une vente ratée et que la personne lésée est possiblement elle même quelqu’un qui utilise indument le travail d’autrui (ayant droit &lt;&gt; artiste).



Stop ! Pitié, pas de ce genre de discours irréalistes à propos des gentils artistes exploités par les méchantes majors. Dans la musique le deal a toujours été jusqu’à récemment que la major se goinfraient le pognon des disques et les artistes celui du marchandising et des concerts. Sachant que dans l’équation la major amène des milliers d’employés à travers le monde pour des campagnes marketings gigantesques et les dizaines de millions de dollars d’investissement qui vont avec.



Les artistes ne sont pas contraints d’aller chez les majors. Mais ceux qui n’y sont pas rêvent pour beaucoup d’y être.





C’est pour cela que le système a trois options :




  • évoluer vers une autre manière de se rémunérer, souscriptions, licence globale etc.

  • criminalisation massive des usages culturels et interdiction de périphériques non verrouillés via DRM

  • filtrage généralisé et qualitatif des échanges réseau, surveillance globale des communications.



    Tu reconnaitras qu’au moins deux des options sont mauvaises en termes de libertés.



    La loi est en général moins privative de liberté que son absence. Si chacun peut foutre n’importe quoi, en général ça ne se termine pas par le meilleur des mondes et, comme je l’ai dit, je ne crois pas qu’un simple légalisation du piratage aboutirait à un monde qui me plairait davantage qu’un autre où un compromis aurait été trouvé.



    Heureusement il y a en fait d’autres perspectives que celles auxquelles tu te limites. L’une des propositions que je défends c’est celle d’un droit d’auteur dégressif. Exemple :

    * A la sortie d’une oeuvre, le système est le même qu’aujourd’hui avec une Hadopi plus agressive, façon radar routier : tu te fais flasher, tu paies une amende forfaitaire, sans risques de poursuites ultérieures, sauf pour releasers. Les sites proposant ces oeuvres en P2P sont traqués activement via une coopération internationale.

    * Après six mois les ayant-droits perdent leur pouvoir d’exclusivité et de restriction de la diffusion, si bien que n’importe quel site d’offre légale peut proposer l’intégralité des oeuvres de plus de six mois. Des tarifs forfaitaires sont établis pour cela, à l’image des droits SACEM sur la radio.

    * Après deux ans le piratage et l’usage à titres individuels (et quelques autres) sont légalisés. Les tarifs forfaitaires pour exploitation commerciale sont réduits.



    Bref, l’idée c’est que les ayant-droits ont deux ans pour se faire du fric, dont six mois où ils peuvent mettre en oeuvre des stratégies d’exclusivité. Arès deux ans, le piratage est légalisé. Qui plus est :

    * L’industrie est contrainte de mettre en place un système commun pour garantir la pérennité des droits numériques acquis (si Steam fait faillite, je dois pouvoir continuer à utiliser mes jeux, ce qui implique pour Steam de passer un accord avec un autre distributeur ou pour l’industrie de mettre en place une plateforme commune).

    * Après deux ans, toute diffusion doit se faire sans DRM et via des standards ou des protocoles ouverts, documentés et libres de brevets (si un site de streaming fournit un lecteur vidéo propriétaire, ses protocoles doivent être ouverts).

    * On revient sur DAVDSI & co : l’utilisateur doit avoir le droit de modifier une machine qui lui appartient et l’interopérabilité doit être possible en pratique (cas VLC)

    * Tant qu’on y est, intediction pour la concepteur d’une plateforme d’y associer exclusivement son propre magasin (AppStore mais aussi XBox live & co).



    Évidemment tout ça est loin d’être sans problème. Mais ça ne me semble pas liberticide pour deux sous alors que Hadopi y est maintenue et renforcée. D’ailleurs je ne crois pas qu’avec un tel compromis un tel foin aurait été fait autour d’Acta dont le principal tort, à mes yeux, portait sur les brevets pharmaceutiques, un point qui a pourtant été bien peu évoqué dans la presse grand-public (les pauvres peuvent bien crever tant que nous nous pouvons télécharger).





    Concernant les jeux purement PC j’aurais tendance à dire que ça existe encore donc tu racontes des bêtises.



    Mais les super-productions hors-ligne qui sortent sur PC ont d’abord été développées pour les consoles. Il n’est pas possible avec 90% de piratage sur PC de sortir une superproduction. Le chiffre se fait sur les consoles et le PC n’est qu’un bonus. Ce qui n’est possible que parce que les consoles sont fermées.





    Si on ajoute qu’une bonne part du marché est constitué de jeux flash ou désormais pour terminaux mobiles ton argument ne tient pas une seconde.



    J’ai explicitement mentionné les super-productions. Personnellement je souhaite qu’il soit encore possible demain de développer du AAA et que notre horizon ne se réduise pas à Angry Birds.





    C’est ce qui est toujours arrivé, les moines copistes ont aussi disparu avec l’arrivée de l’imprimerie. Pourtant leur travail était de bien meilleure qualité (les parchemins sont toujours lisibles si bien conservés, pas le papier).



    Mais la question est : veux-tu que des formes de production culturelle comme les jeux AAA, les séries TV ou d’autres disparaissent demain, comme ce serait le cas avec un piratage légalisé avec les avancées technologiques que j’ai précédemment décrites ?





    Osef de qui est la faute. Et merci de m’expliquer ce que je pense. Ma position est qu’on ne peut pas censurer de la consommation culturelle juste pour préserver un “business model” qui a l’âge d’Elvis et qu’on ne peut pas lutter par la loi contre la technologie (ou alors pas longtemps).



    Pas pour préserver un business model. Pour garantir qu’un business model existera pour toutes les formes de production culturelle que nous souhaitons conserver.





    Ces mêmes professionnels ont pour l’instant choisi de court circuiter les créateurs du public et on est coinçés et tout le monde y perd.



    Non, les ayant-droits ne court-circuitent pas les créatifs. Cette vision-là est fausse. Tu ne peux pas espérer que les créatifs se mettent soudain à contacter dix mille médias en cinquante langues, à mettre X millions sur la table & co, et à gérer la logistique d’approvisionnement pour plusieurs centaines de milliers de point de vente. Ça c’est un métier à part et c’est celui des éditeurs.





puisqu’elle a déjà laissé tomber sa mission sur les spécificités fonctionnelles du logiciel de sécurisation



La sécurisation de mon accès est devenue facultative ?







On le dit depuis trop longtemps déjà, hadopi sert à rien et coûte cher.








dargos a écrit :



hadopi a eu le mérite de faire prendre conscience aux gens que c’etait pas bien de télécharger illégalement, sinon prison…

par contre, si hadopi s’arrete, j’ai bien peur que tout le monde se remette à télécharger comme des porcs, arreter leur abonnement deezer…

quand le chat n’est pas la, les souris dansent !



en tout cas, merci aux volontaires qui ont essayé de faire prendre conscience à hadopi de la réalité, au prix d’etre détestés par tous… <img data-src=" />





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Mais je pense qu’elle a surtout eu le mérite de faire prendre conscience qu’on peut télécharger discrètement.









HarmattanBlow a écrit :



Bien sur. Mais dans le cas général c’est tout de même jouir du travail d’autrui sans le rémunérer.





Ca je n’en sais rien, la plupart des études pointaient que ceux qui piratent le plus sont aussi ceux qui lâchent le plus d’argent…







HarmattanBlow a écrit :



Les ayant-droits n’ont rien de gentils, beaucoup sont des crevures. Mais là n’est pas le problème, celui qui nous importe est le financement de toutes les formes de production culturelle dans un monde haut débit où le piratage serait légal. Cest une équation impossible pour beaucoup de domaines.





Qui n’a rien à voir avec les ayant droit qui sont des gestionnaires de catalogue et n’ont aucune obligation de financer la création.







HarmattanBlow a écrit :



La loi est en général moins privative de liberté que son absence.





C’est ton a priori, pas le mien







HarmattanBlow a écrit :



Si chacun peut foutre n’importe quoi, en général ça ne se termine pas par le meilleur des mondes et, comme je l’ai dit, je ne crois pas qu’un simple légalisation du piratage aboutirait à un monde qui me plairait davantage qu’un autre où un compromis aurait été trouvé.





Le compromis est impossible, les coûts ayant baissé une partie des acteurs du copyright doit disparaitre.







HarmattanBlow a écrit :



Heureusement il y a en fait d’autres perspectives que celles auxquelles tu te limites. L’une des propositions que je défends c’est celle d’un droit d’auteur dégressif.





inapplicable pour financer la création, à part pour des groupes de musique à la mode. Si tu composes du classique ou des pièces de théâtre tu peux passer dix ans avant que ta pièce ne soit jouée par exemple. Même pour des arts qui vont vite comme la musique pop des fois un producteur attend dix ans avant de rentabiliser un contrat de production avec un artiste (et généralement c’est jamais et ce sont quelque grosses locomotives qui financent toute l’écurie).



Ceci sans parler du fait que dans ta proposition les états savent précisément qui consomme quoi <img data-src=" /> . Je comprends que tu te réfères au meilleur des monde dans ton argumentation.



Il n’y a rien de plus dangereux que le fait que les états sachent ce que leur population croit/lit/consomme. Et c’est aussi dans l’intérêt de la liberté de création culturelle.

Si en plus on y ajoute une dimension internationale ça voudrait dire que des états à la politique extérieure aussi finaude que la Turquie, Israel, la Russie sauraient qui consomme des médias liés à ceux qu’ils estiment leurs ennemis à éliminer physiquement.

Le simple fait que quelqu’un en France puisse imaginer ça donne froid dans le dos. Normalement on a été éduqués en histoire avec le fichier des juifs, nos parents/grands parents se sont battus contre l’ORTF, les listes des évéchés etc.



C’est juste triste ce que tu as écrit <img data-src=" /> (et absolument pas une solution pour les artistes)