Réinventer l'email. Beaucoup ont essayé, aucun n'a jusque-là réussi. Car aussi vieux, complexe à mettre en œuvre et parfois mal conçu qu'il soit, l'email est aussi bourré de qualités : il est résilient, interopérable et surtout très largement implémenté ou utilisé. Hey vient de se lancer en promettant de changer la donne.
« Objectif zéro inbox », « Communiquez avec votre époque », « Pensez à supprimer des emails pour sauver la planète ». S'il y a bien une chose que l'on peut dire à propos de l'email, c'est qu'il fait l'objet de nombreuses injonctions, étant accusé de tous les maux. Mais on n'a pour le moment rien inventé de mieux pour communiquer en ligne de manière interopérable.
L'email, c'est le diable
Car oui, quand un article vous parle de « Comment Slack, l'IRC moderne, va tuer l'email », il oublie de vous dire qu'il s'agit d'une plateforme privée, centralisée, sans implémentation open source, pas exploitable partout et qui n'a finalement pas grand-chose à voir avec IRC, si ce n'est un « # » dans le nom des salons de discussion.
Surtout : il n'a pas tué l'email. Car cela reviendrait à n'avoir une boîte aux lettres que pour recevoir des courriers et colis expédiés par UPS. Cela ne vous viendrait pas à l'idée, n'est-ce pas ? Pour l'email, c'est pareil.
Cette technologie, née au début des années 70 et popularisée lors de la décennie suivante, reste pourtant une source de problèmes. Massivement utilisée pour envoyer des publicités et messages non sollicités, avec une couche de sécurité encore souvent trop faible (chiffrement et signature du contenu), absence d'utilisation des protections diverses par de grands acteurs du marché, etc. On y subit régulièrement spam, phishing, spoofing et autres envois de malwares.
Dès lors, que faire ? Certains pensent que la solution ne passe pas tant par une évolution des serveurs que par le service proposé en surface. Une approche qui a déjà montré ses limites par le passé mais qui n'empêche pas certains d'espérer. C'est le cas de Hey qui vient de se lancer. Véritable révolution ou nouveau coup d'épée dans l'eau ?
Hey : un manifeste et des promesses
Commençons par un point positif. Dans son manifeste partagé avant le lancement du projet, Basecamp – à l'origine de Hey – est partie d'un postulat : si l'email doit être pensé différemment, ce ne sera pas en s'en débarrassant. C'est alors que l'emphase commence : « c'est un trésor, qui mérite mieux. Nous l'avons donc repensé à travers une philosophie nouvelle et originale nommée la HEY Way ». Loin des géants de l'Internet et leur part de marché de 80 %.
Passé les captures de tweets enthousiastes des premiers fans du service, on a droit à la promesse d'une approche « fraîche », de problèmes résolus, d'un design et de workflows réinventés. L'Inbox laisse la place à l'Imbox. Autre grande phrase : « Vous contrôlez votre email, pas l'inverse ». Tant mieux, mais concrètement ?
L'Imbox concentre ce qui est important. En haut le screener liste les emails de personnes non encore autorisées
C'est là que les premières déceptions se font sentir. Hey se veut une plateforme, pas un client. Une manière polie de dire que tout trésor que l'email soit, il n'est pas question d'interopérabilité totale. Et pour cause, le service passe par un site web, mais également des applications pour ordinateurs et appareils mobiles. Elles sont disponibles pour Android, iOS, macOS, Windows 10 ou le Snap Store. C'est assez large, mais les adeptes d'AppImage seront déçus.
Ainsi, bien que Hey « soit un fournisseur d'email complet », « vous n'utilisez pas Hey pour accéder à votre compte Gmail, mais votre compte Hey. Nous sommes notre propre plateforme, la seule dont vous ayez besoin ». Dont vous serez dépendant, donc. Les protocoles POP, IMAP et SMTP ne sont pas supportés, pas plus que les clients tiers via des API.
Mais revenons à cette volonté d'avancées concrètes : que propose Hey ?
Un email moins distractif
Pour ses initiateurs, l'un des gros problèmes de l'email serait ce que d'autres considèrent comme l'une de ses plus grandes forces : la liberté qu'il offre au monde entier de vous contacter « et de voir le message d'un inconnu arriver en tête de votre boîte aux lettres ». Désormais, il lui faudra votre accord préalable, un peu comme un Mailinblack inversé.
Une fonctionnalité intéressante sur le papier, mais pas toujours très bien acceptée. D'autres comme Sanebox (et autres boîtes prioritaires) ont opté pour une approche différente triant vos emails selon certains critères, comme le fait que vous ayez déjà échangé avec une personne ou non. Seuls ceux jugés pertinents restent dans votre boite de réception, les autres sont placés dans un dossier « @SaneLater ». Si vous effectuez un changement manuel, il sera pris en compte.
Une façon de faire présente dans Hey, promet le service, qui veut aussi couper court aux emails marqués comme non lus ou d'un drapeau pour penser à y répondre plus tard (vous aussi vous le faites puis oubliez ?). Ce sera mieux, promis.
Qui à le droit de vous contacter ? Le Screener, c'est simple comme Tinder
Hey propose ainsi quelques bonnes idées : renommer les conversations, une recherche de pièces jointes, des notes, une organisation ne se focalisant pas que sur l'heure de réception ou le statut lu/non lu (qui n'est d'ailleurs pas présent sur les emails), les notifications push désactivées par défaut ou encore le pistage bloqué. Mais ne rêvez pas : il n'y a pas de chiffrement/signature du contenu. Le modèle de sécurité du service et les procédures mises en place sont détaillés ici.
Et si le message en pied de message ou l'import des emails depuis un service tiers n'est pas proposé, ce n'est pas un manque, mais une fonctionnalité. Cette dernière exprime, selon le service, la volonté du nouveau départ qu'elle appelle de ses vœux, le besoin de couper ses liens avec le passé. Une chose est sûre : l'équipe marketing est douée.
D'autres fonctionnalités sont annoncées comme manquantes. Certaines arriveront un peu plus tard, comme la gestion d'entreprise pour plusieurs utilisateurs ou la possibilité de lier un domaine personnalisé. Ou elles ne semblent tout simplement pas au programme, comme la gestion du calendrier ou des tâches, renvoyées à des outils tiers. Il en est de même pour la gestion des comptes multiples, un seul pouvant être connecté aux applications à la fois.
Bonne nouvelle : des enregistrements SPF et DMARC sont présents sur le domaine hey.com.
99 dollars par an, rien de moins
Pour le moment l'accès est sur invitation uniquement. L'ouverture à tous sera faite courant juillet. Une manière de tester le service à petite échelle, puis de monter progressivement en charge. Vous pouvez essayer le service pendant 14 jours, sans avoir à donner de numéro de carte bancaire. Après quoi, deux possibilités.
Soit quitter le service, auquel cas votre compte n'existera plus sous 90 jours, l'adresse pouvant alors être réutilisée. Soit payer pour un an, et l'adresse email utilisée « sera la vôtre à tout jamais ». Même en cas de coupure d'abonnement, elle ne sera pas récupérable par un tiers. Un export des données (MBox) est possible pour une réintégration ailleurs.
Une fois passé cette période il vous en coûtera... 99 dollars par an (avec 100 Go de stockage). C'est assez cher, et sans alternative mensuelle. Pour ce prix, pas de domaine personnalisé, juste un @hey.com.
Pour rappel, vous pouvez disposer d'un email (certes classique) pour une dizaine d'euros par an avec votre propre nom de domaine, comme nous l'évoquions récemment. Un service orienté sécurité avec une bonne dose de chiffrement comme Proton Mail est facturé 48 euros par an pour 5 Go, 75 euros par an pour l'offre « Pro » avec cinq adresses par utilisateur.
Certes, la promesse d'un email repensé est belle et intéressante, le service semble avoir de bonnes idées, mais il n'échappe pas aux travers de l'exercice : l'absence d'interopérabilité, la dépendance des utilisateurs à la plateforme, l'obligation d'utiliser des clients spécifiques au code fermé, l'impossibilité de chiffrer ou signer les emails envoyés, etc.
Si ces limitations et le tarif ne vous dérangent pas et que vous y voyez une approche moderne de l'email, complémentaire de services comme Slack par exemple, vous êtes peut-être la cible visée par Hey. Sinon, vous passerez sans doute votre chemin. Jusqu'à la prochaine promesse d'une révolution de l'email, plus équilibrée ?
Pour finir, sachez que Hey a fait l'objet d'une présentation vidéo par son PDG... sur YouTube bien sûr :
Commentaires (55)
#1
Finalement aucun intérêt dans le fond.
#2
Je dis peut être une énormité, mais les fonctions mises en avant (grosso-modo : présentation, filtre et triage) sont possibles avec le mail classique, sur plein de fournisseurs, plateformes et logiciels (plugin Thunderbird par ex).
#3
YADSU = Yet Another Disrupting Start Up.
Article intéressant
#4
Je suis déçu, à la lecture du titre j’espérais une évolution du mail qui en aurait gardé les fonctions tout en ajoutant ce lui manque (en particulier la sécurité)
#5
… comme protonmail ou tutanota par exemple ?
#6
Autant je suis toujours très enclin à vouloir tester tout ce qui sort… autant là, pas du tout.
J’ai un peu de mal à m’imaginer comment ça pourrait percer mais bon… qui sait.
#7
Donc en gros c’est juste grosse surcouche propriétaire sur un serveur mail standard ? “NEXT”. " />
#8
Les protocoles POP, IMAP et SMTP ne sont pas supportés, pas plus que les clients tiers via des API
Bon et ben je me suis arrêté là….
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#10
Clairement, si c’est pour s’enfermer ailleurs, ça n’est pas une solution, encore moins une révolution…
Je m’intéresse au protocole JMAP jmap.io (créé par Fastmail, mais qui est a priori ouvert et standardisé à l’IETF depuis un peu moins d’un an) :
C’est encore jeune, mais ça m’a l’air de tenir la route, techniquement parlant.
#11
Le problème dans cette histoire est qu’il faudrait surtout pondre une nouvelle norme SMTP… mais accorder à la fois le coté décentralisé/pratique et ajouter de la sécurité efficace me parait être hautement difficile à faire pour pas dire impossible…
Et puis un autre problème qui n’arrange rien, c’est que les opérateurs/plateformes ont énormément de mal à proposer des solutions interopérables depuis 10-15 ans. J’ai trouvé absolument dingue que XMPP n’ait pas percé à l’époque… alors oui, la techno elle-même avait plein de défauts mais les opérateurs/plateformes n’ont fait strictement AUCUN effort pour l’interopérabilité voire ont freiné des 4 fers pour certains.
Et aujourd’hui, je ne vois pas par quel miracle ils feraient cet effort si jamais un nouveau protocole arrivait sur le marché pour remplacer SMTP. Ils ont proposé les mails à une époque car c’était nécessaire mais j’ai vraiment l’impression que si ça pouvait disparaitre pour être remplacé par des Slack/Whatsapp/Messenger/Whatever-like, ils en auraient rien à foutre finalement…
#12
Bref choisir cette solution c’est s’emprisonner tout seul dans une cage dorée, un peu comme ce qu’on a avec Apple, en pire.
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Hey!
Ça a l’air d’être bien de la merde ! " />
" />
#21
La stagnation de SMTP/IMAP/POP ne serait-elle pas comparable à IPv4 ?
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#24
Et utilisé par quelle portion de ces utilisateurs qui sont quelle part de la population qui utilise du mail ? Comme dit, l’enjeu ce n’est pas les solutions faites ici ou là, mais de trouver des solutions globales. Le fait d’être ouvert/OSS/Libre est une bonne chose. Pas une baguette magique ou une fin en soi.
#25
#26
J’ai une question : pourquoi cet article ?
Je veux dire par là, y a des tonnes de projet qui se ventent de révolutionner leur domaine et qui sont en fait des coquilles bien vides. Qu’est ce qui a entrainé la décision de faire cet article ?
#27
ça fait suite je pense à la série d’articles sur les mails
#28
Parce que ça vient de Basecamp probablement.
Basecamp c’est “l’anti-startup” de référence. Créée par le créateur de Ruby On Rails, qui fait un seul produit simple et apprécié. Les confondateurs écrivent de très bons bouquins sur le business “no bullshit”. En fait c’est à peu près la seule boite tech connue qui prône des valeurs de business “calme” : pas de levées de fonds, pas de stress, pas de recherche de croissance dangereuse, des employés bien payés et heureux, et surtout un produit simple, de qualité et avec un pricing simple et unique (99$/mois quel que soit la taille du client).
En vrai ce sont des gens très sympa à lire qui prônent une une certaine vision “raisonnable” de l’entreprise et du produit. C’est pour ça je pense que hey.com était très attendu. Pour moi il y a un foirage au niveau du prix, mais à mon avis ils ne visent pas la clientèle “particuliers”.
À mon avis c’est plutôt malin le prix, parce qu’ils savent que se mettre à portée du grand public risque de faire exploser, probablement leurs revenus, mais aussi leur nombre d’employés, notamment au support, et il n’y a qu’à lire leurs livres pour voir qu’ils pensent que la croissance des effectifs est le début de la fin de ce qu’ils considèrent comme une entreprise dans laquelle il est agréable de travailler.
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Je trouvais le projet intéressant à analyser (oui, parfois c’est un peu con une ligne éditoriale " />)
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Techniquement ça avait l’air sympa… l’esprit de l’équipe aussi. Mais l’absence d’interopérabilité, la fermeture et le prix.
Je ne comprends juste pas.
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#36
Comme quoi, c’est pas facile d’envoyer le papy de 50 balais à la retraite comme ça.
Massivement utilisée pour envoyer des publicités et messages non sollicités, avec une couche de sécurité encore souvent trop faible (chiffrement et signature du contenu), absence d’utilisation des protections diverses par de grands acteurs du marché, etc. On y subit régulièrement spam, phishing, spoofing et autres envois de malwares.
D’une certaine façon, le courrier IRL a également les mêmes risques (moindres niveau fréquence et impact, certes). Celui-ci est faiblement sécurisé, pas de protection en rapport avec son contenu, spam, l’expéditeur n’est que celui qui a bien voulu écrire un nom dans la case “EXP”, etc.
Pourtant y’a personne qui essaye de supprimer ce truc tous les 4 matins. " />
#37
Non, mais il y en a toujours pour être trop pressés de vouloir toucher l’héritage " />
#38
Et ben… ça fait beaucoup de déçu ^^
Pareil !
Mais je suis content de connaître le JMAP maintenant. :)
#39
#40
C’est surtout que j’arrive vraiment pas à comprendre un truc. Ils sont dans le secteur depuis un moment, on un discours assez construit/réfléchit, qu’on aime ou pas Basecamp et ses produits c’est un fait.
Du coup, comment ils peuvent teaser un projet sur l’amour de l’email, la centralisation/dépendance des plateformes, la liberté que hey doit apporter évoquée à de multiples reprises, pour au final proposer… ça. Qui est à peu près l’anti-thèse de tout leur discours, simple surcouche d’UX sur les standards de l’email, placés sous camisole, pensée pour la startup nation accroc aux produits “c’est joli/pratique” sans autre considération.
Même-pas-une-foutue-API
Pour Fastmail, pas plus de commentaires pour le moment ;)
#41
“la HEY Way” : ça commence mal.
#42
Voilà tu résumes bien ma propre déception :)
À la limite ils auraient sorti ça en communiquant clairement sur le fait que c’est un MVP un peu réduit par le coronavirus (et encore ils pronnent le full-remote en interne depuis des années )
#43
même sans le soucis de la Poste, aujourd’hui encore, dans certains domaines, les contrats et documents papiers ont plus de valeur juridique que leur version électronique.
De fait, pour les échanger avec des tiers, soit il faut y aller soit même (pas forcément rentable) soit prendre un prestataire (La Poste, DHL, UPS, …) pour le faire, qui font également le transfert de colis.
La Poste vise depuis un moment a se diversifier avec la chute du volume de courriers échangés, mais au final, ils sont bloqués avec malgré eux. Ils ont ralé à l’ouverture à la concurrence, mais au final, je cris qu’ils gardent la plus grosse part de ce qui reste. Les facteurs avec des tournées courtes faut quand même les payer, du coup, revenus en berne mais masse salariale et frais fixe constant.
Sinon pour l’article, sur le principe, la solution “on révolutionne tout” de Hey, pourrait être bien, mais couper tout contact avec les messageries tiers c’est se tirer une grosse balle dans le pied. Tous les systèmes de messagerie mémorisent l’adresse de tes contacts réguliers, changer pour une adresse @hey.com déjà, là c’est compliqué. Avoir outils de gestion AppHey et AppMail a gérer ça va en saouler vite plus d’un, etc … l’absence de gestion d’autres domaines que hey.com, surtout si tu vises certaines clientèles, c’est encore se tirer une balle.
#44
Je ne vois pas l’intérêt " />
J’ai l’impression que ça s’adresse aux flemmards qui de toute façon ne changeront pas de service de messagerie.
#45
#46
#47
Je pense que la plus-value du service est d’offrir ces fonctionnalités clés-en-main à l’utilisateur. Nous, on sait se débrouiller avec des filtres Sieve ou intégrés à Exchange, voire créer des règles de filtrage directement dans le client mail. Mais je pense qu’il-y-a un marché pour ça. Au final, les Nylas et compagnie tournent bien, malgré le fait que les emails doivent passer par leurs serveurs, ce qui est hors de question pour tout geek qui se respecte.
Après, 99$/an, c’est un peu fort, et l’avenir nous dira si c’était une bonne idée ou pas.
#48
Je recommande d’ailleurs Fastmail à celles et ceux qui n’ont pas de soucis à dépenser quelques euros par mois pour un service mail de qualité, et riche en fonctionnalités.
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#50
Hey way?
Eh nan!
#51
Ahah pareil! Je viens de prendre un abo cette semaine après avoir lu des commentaires et fait quelques tests…
J’espère que le “sans commentaire” n’est pas trop négatif… Hein David?! " />
#52
" />
#53
#54
J’ai les genoux qui tremblent… Je le savais que j’aurais dû être patient ! Je le savais…!
#55
Franchement entre payer du mailo/fastmail/protonmail beaucoup moins cher (mailo c’est même 1€ par mois) je vois vraiment aucun intérêt à Hey.
Nan mais 99 dollars par an !!