Comment Hey veut réinventer l'email

Comment Hey veut réinventer l’email

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David Legrand

Publié dans

Internet

16/06/2020 8 minutes
55

Comment Hey veut réinventer l'email

Réinventer l'email. Beaucoup ont essayé, aucun n'a jusque-là réussi. Car aussi vieux, complexe à mettre en œuvre et parfois mal conçu qu'il soit, l'email est aussi bourré de qualités : il est résilient, interopérable et surtout très largement implémenté ou utilisé. Hey vient de se lancer en promettant de changer la donne.

« Objectif zéro inbox », « Communiquez avec votre époque », « Pensez à supprimer des emails pour sauver la planète ». S'il y a bien une chose que l'on peut dire à propos de l'email, c'est qu'il fait l'objet de nombreuses injonctions, étant accusé de tous les maux. Mais on n'a pour le moment rien inventé de mieux pour communiquer en ligne de manière interopérable.

L'email, c'est le diable

Car oui, quand un article vous parle de « Comment Slack, l'IRC moderne, va tuer l'email », il oublie de vous dire qu'il s'agit d'une plateforme privée, centralisée, sans implémentation open source, pas exploitable partout et qui n'a finalement pas grand-chose à voir avec IRC, si ce n'est un « # » dans le nom des salons de discussion.

Surtout : il n'a pas tué l'email. Car cela reviendrait à n'avoir une boîte aux lettres que pour recevoir des courriers et colis expédiés par UPS. Cela ne vous viendrait pas à l'idée, n'est-ce pas ? Pour l'email, c'est pareil.

Cette technologie, née au début des années 70 et popularisée lors de la décennie suivante, reste pourtant une source de problèmes. Massivement utilisée pour envoyer des publicités et messages non sollicités, avec une couche de sécurité encore souvent trop faible (chiffrement et signature du contenu), absence d'utilisation des protections diverses par de grands acteurs du marché, etc. On y subit régulièrement spam, phishing, spoofing et autres envois de malwares.

Dès lors, que faire ? Certains pensent que la solution ne passe pas tant par une évolution des serveurs que par le service proposé en surface. Une approche qui a déjà montré ses limites par le passé mais qui n'empêche pas certains d'espérer. C'est le cas de Hey qui vient de se lancer. Véritable révolution ou nouveau coup d'épée dans l'eau ?

Hey : un manifeste et des promesses

Commençons par un point positif. Dans son manifeste partagé avant le lancement du projet, Basecamp – à l'origine de Hey – est partie d'un postulat : si l'email doit être pensé différemment, ce ne sera pas en s'en débarrassant. C'est alors que l'emphase commence : « c'est un trésor, qui mérite mieux. Nous l'avons donc repensé à travers une philosophie nouvelle et originale nommée la HEY Way ». Loin des géants de l'Internet et leur part de marché de 80 %.

Passé les captures de tweets enthousiastes des premiers fans du service, on a droit à la promesse d'une approche « fraîche », de problèmes résolus, d'un design et de workflows réinventés. L'Inbox laisse la place à l'Imbox. Autre grande phrase : « Vous contrôlez votre email, pas l'inverse ». Tant mieux, mais concrètement ?

Hey.com
L'Imbox concentre ce qui est important. En haut le screener liste les emails de personnes non encore autorisées

C'est là que les premières déceptions se font sentir. Hey se veut une plateforme, pas un client. Une manière polie de dire que tout trésor que l'email soit, il n'est pas question d'interopérabilité totale. Et pour cause, le service passe par un site web, mais également des applications pour ordinateurs et appareils mobiles. Elles sont disponibles pour Android, iOS, macOSWindows 10 ou le Snap Store. C'est assez large, mais les adeptes d'AppImage seront déçus.

Ainsi, bien que Hey « soit un fournisseur d'email complet », « vous n'utilisez pas Hey pour accéder à votre compte Gmail, mais votre compte Hey. Nous sommes notre propre plateforme, la seule dont vous ayez besoin ». Dont vous serez dépendant, donc. Les protocoles POP, IMAP et SMTP ne sont pas supportés, pas plus que les clients tiers via des API.

Mais revenons à cette volonté d'avancées concrètes : que propose Hey ?

Un email moins distractif

Pour ses initiateurs, l'un des gros problèmes de l'email serait ce que d'autres considèrent comme l'une de ses plus grandes forces : la liberté qu'il offre au monde entier de vous contacter « et de voir le message d'un inconnu arriver en tête de votre boîte aux lettres ». Désormais, il lui faudra votre accord préalable, un peu comme un Mailinblack inversé.

Une fonctionnalité intéressante sur le papier, mais pas toujours très bien acceptée. D'autres comme Sanebox (et autres boîtes prioritaires) ont opté pour une approche différente triant vos emails selon certains critères, comme le fait que vous ayez déjà échangé avec une personne ou non. Seuls ceux jugés pertinents restent dans votre boite de réception, les autres sont placés dans un dossier « @SaneLater ». Si vous effectuez un changement manuel, il sera pris en compte.

Une façon de faire présente dans Hey, promet le service, qui veut aussi couper court aux emails marqués comme non lus ou d'un drapeau pour penser à y répondre plus tard (vous aussi vous le faites puis oubliez ?). Ce sera mieux, promis.

Hey.com
Qui à le droit de vous contacter ? Le Screener, c'est simple comme Tinder

Hey propose ainsi quelques bonnes idées : renommer les conversations, une recherche de pièces jointes, des notes, une organisation ne se focalisant pas que sur l'heure de réception ou le statut lu/non lu (qui n'est d'ailleurs pas présent sur les emails), les notifications push désactivées par défaut ou encore le pistage bloqué. Mais ne rêvez pas : il n'y a pas de chiffrement/signature du contenu. Le modèle de sécurité du service et les procédures mises en place sont détaillés ici.

Et si le message en pied de message ou l'import des emails depuis un service tiers n'est pas proposé, ce n'est pas un manque, mais une fonctionnalité. Cette dernière exprime, selon le service, la volonté du nouveau départ qu'elle appelle de ses vœux, le besoin de couper ses liens avec le passé. Une chose est sûre : l'équipe marketing est douée. 

D'autres fonctionnalités sont annoncées comme manquantes. Certaines arriveront un peu plus tard, comme la gestion d'entreprise pour plusieurs utilisateurs ou la possibilité de lier un domaine personnalisé. Ou elles ne semblent tout simplement pas au programme, comme la gestion du calendrier ou des tâches, renvoyées à des outils tiers. Il en est de même pour la gestion des comptes multiples, un seul pouvant être connecté aux applications à la fois.

Bonne nouvelle : des enregistrements SPF et DMARC sont présents sur le domaine hey.com.

99 dollars par an, rien de moins

Pour le moment l'accès est sur invitation uniquement. L'ouverture à tous sera faite courant juillet. Une manière de tester le service à petite échelle, puis de monter progressivement en charge. Vous pouvez essayer le service pendant 14 jours, sans avoir à donner de numéro de carte bancaire. Après quoi, deux possibilités.

Soit quitter le service, auquel cas votre compte n'existera plus sous 90 jours, l'adresse pouvant alors être réutilisée. Soit payer pour un an, et l'adresse email utilisée « sera la vôtre à tout jamais ». Même en cas de coupure d'abonnement, elle ne sera pas récupérable par un tiers. Un export des données (MBox) est possible pour une réintégration ailleurs.

Une fois passé cette période il vous en coûtera... 99 dollars par an (avec 100 Go de stockage). C'est assez cher, et sans alternative mensuelle. Pour ce prix, pas de domaine personnalisé, juste un @hey.com.

Pour rappel, vous pouvez disposer d'un email (certes classique) pour une dizaine d'euros par an avec votre propre nom de domaine, comme nous l'évoquions récemment. Un service orienté sécurité avec une bonne dose de chiffrement comme Proton Mail est facturé 48 euros par an pour 5 Go, 75 euros par an pour l'offre « Pro » avec cinq adresses par utilisateur.

Certes, la promesse d'un email repensé est belle et intéressante, le service semble avoir de bonnes idées, mais il n'échappe pas aux travers de l'exercice : l'absence d'interopérabilité, la dépendance des utilisateurs à la plateforme, l'obligation d'utiliser des clients spécifiques au code fermé, l'impossibilité de chiffrer ou signer les emails envoyés, etc. 

Si ces limitations et le tarif ne vous dérangent pas et que vous y voyez une approche moderne de l'email, complémentaire de services comme Slack par exemple, vous êtes peut-être la cible visée par Hey. Sinon, vous passerez sans doute votre chemin. Jusqu'à la prochaine promesse d'une révolution de l'email, plus équilibrée ?

Pour finir, sachez que Hey a fait l'objet d'une présentation vidéo par son PDG... sur YouTube bien sûr :

Écrit par David Legrand

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

L'email, c'est le diable

Hey : un manifeste et des promesses

Un email moins distractif

99 dollars par an, rien de moins

next n'a pas de brief le week-end

Le Brief ne travaille pas le week-end.
C'est dur, mais c'est comme ça.
Allez donc dans une forêt lointaine,
Éloignez-vous de ce clavier pour une fois !

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Commentaires (55)


Finalement aucun intérêt dans le fond.


Je dis peut être une énormité, mais les fonctions mises en avant (grosso-modo : présentation, filtre et triage) sont possibles avec le mail classique, sur plein de fournisseurs, plateformes et logiciels (plugin Thunderbird par ex).



Je ne vois pas pourquoi j'irais me coincer chez Hey. Zéro intérêt, cher, centralisé, absolument pas innovant, et peu crever du jour au lendemain. Ha, et j'espère qu'ils ne se gavent pas trop avec les données perso (pour de vrai, pas "officiellement" ou à cause d'un bug, comme on dit), sait-on jamais.

YADSU = Yet Another Disrupting Start Up.

Article intéressant


Je suis déçu, à la lecture du titre j’espérais une évolution du mail qui en aurait gardé les fonctions tout en ajoutant ce lui manque (en particulier la sécurité)


… comme protonmail ou tutanota par exemple ?


Autant je suis toujours très enclin à vouloir tester tout ce qui sort… autant là, pas du tout.



J’ai un peu de mal à m’imaginer comment ça pourrait percer mais bon… qui sait.


Donc en gros c’est juste grosse surcouche propriétaire sur un serveur mail standard ? “NEXT”. <img data-src=" />


Les protocoles POP, IMAP et SMTP ne sont pas supportés, pas plus que les clients tiers via des API



&nbsp;Bon et ben je me suis arrêté là….








grsbdl a écrit :



Je dis peut être une énormité, mais les fonctions mises en avant (grosso-modo : présentation, filtre et triage) sont possibles avec le mail classique, sur plein de fournisseurs, plateformes et logiciels (plugin Thunderbird par ex).&nbsp;





Y’a des choses que tu ne peux pas faire, si tu veux garder une compatibiltié avec du mail classique. C’est pour ça que ce genre de projet est un peu voué à l’échec by design.&nbsp;



Soit tu es compatible et c’est que tu respectes le fonctionnel du mail. Soit tu casses tout mais tu es incompatible (ce qui est le cas ici).&nbsp;

&nbsp;&nbsp;



GérardMansoif a écrit :



Article intéressant





J’ai hésité à l’ajouter à l’article, mais ça me semblait assez clair : on peut dire tout ce que l’on veut de Gmail, mais ça sait faire du IMAP/SMTP sans problème. Après tu peux ajouter toutes les couches de “gnia gnia les GAFAM à ton discours pour justifier le tarif de 99 $ par an, mais quand tu fais plus fermé que tout le monde, tu introduis un souci encore plus gros que l’existant. Du coup paie ta révolution…&nbsp;

&nbsp;



__fp__ a écrit :



… comme protonmail ou tutanota par exemple ?





Ils apportent du chiffrement, pas de changement fonctionnel majeur.



Clairement, si c’est pour s’enfermer ailleurs, ça n’est pas une solution, encore moins une révolution…



Je m’intéresse au protocole JMAP jmap.io (créé par Fastmail, mais qui est a priori ouvert et standardisé à l’IETF depuis un peu moins d’un an) :




  • gère l’envoi et la réception de mail (plus besoin de SMTP et IMAP)

  • peut gérer les contacts et un calendrier



    C’est encore jeune, mais ça m’a l’air de tenir la route, techniquement parlant.



    &nbsp;


Le problème dans cette histoire est qu’il faudrait surtout pondre une nouvelle norme SMTP… mais accorder à la fois le coté décentralisé/pratique et ajouter de la sécurité efficace me parait être hautement difficile à faire pour pas dire impossible…



Et puis un autre problème qui n’arrange rien, c’est que les opérateurs/plateformes ont énormément de mal à proposer des solutions interopérables depuis 10-15 ans. J’ai trouvé absolument dingue que XMPP n’ait pas percé à l’époque… alors oui, la techno elle-même avait plein de défauts mais les opérateurs/plateformes n’ont fait strictement AUCUN effort pour l’interopérabilité voire ont freiné des 4 fers pour certains.



Et aujourd’hui, je ne vois pas par quel miracle ils feraient cet effort si jamais un nouveau protocole arrivait sur le marché pour remplacer SMTP. Ils ont proposé les mails à une époque car c’était nécessaire mais j’ai vraiment l’impression que si ça pouvait disparaitre pour être remplacé par des Slack/Whatsapp/Messenger/Whatever-like, ils en auraient rien à foutre finalement…


Bref choisir cette solution c’est s’emprisonner tout seul dans une cage dorée, un peu comme ce qu’on a avec Apple, en pire.








unk a écrit :



Je m’intéresse au protocole JMAP jmap.io (créé par Fastmail, mais qui est a priori ouvert et standardisé à l’IETF depuis un peu moins d’un an)&nbsp;





Oui après un standard que t’es seul à faire c’est pas trop un standard, même si c’est bien que ce soit ouvert <img data-src=" />&nbsp;









David_L a écrit :



Oui après un standard que t’es seul à faire c’est pas trop un standard, même si c’est bien que ce soit ouvert <img data-src=" />&nbsp;





Certes !









David_L a écrit :



Oui après un standard que t’es seul à faire c’est pas trop un standard, même si c’est bien que ce soit ouvert <img data-src=" />







Bah, faut bien commencer qqpart… Après, faudrait que Fastmail bouge le cul d’un peu tout le monde mais le problème est qu’ils ont normalisé avant de recevoir du soutien et des autres contributions, c’est pas vraiment dans ce sens là que ça marche.









tiret a écrit :



Bref choisir cette solution c’est s’emprisonner tout seul dans une cage dorée, un peu comme ce qu’on a avec Apple, en pire.







<img data-src=" />









KP2 a écrit :



le problème est qu’ils ont normalisé avant de recevoir du soutien et des autres contributions, c’est pas vraiment dans ce sens là que ça marche.





Voilà <img data-src=" /> Enfin ça marche quand t’es Google et que tu fais ça dans Chrome. Sinon… <img data-src=" />









David_L a écrit :



Voilà <img data-src=" /> Enfin ça marche quand t’es Google et que tu fais ça dans Chrome. Sinon… <img data-src=" />







Clair !









KP2 a écrit :



Bah, faut bien commencer qqpart… Après, faudrait que Fastmail bouge le cul d’un peu tout le monde mais le problème est qu’ils ont normalisé avant de recevoir du soutien et des autres contributions, c’est pas vraiment dans ce sens là que ça marche.





A l’époque de Far West sur internet cette méthode marchait <img data-src=" />



Hey!



Ça a l’air d’être bien de la merde ! <img data-src=" />



<img data-src=" />


La stagnation de SMTP/IMAP/POP ne serait-elle pas comparable à IPv4 ?



 SMTP&amp;co sont popularisés, normés, établis, stables. Utiliser une nouvelle norme nous obligerait à supporter les deux pendant pas mal de temps, alors que la première fonctionne toujours bien. On y applique des rustines (chiffrement des mails par ex), et... ça passe. Comme IPv4, qui devrait laisser la place à IPv6, sauf qu'on rivalise d'ingéniosité pour rester sur IPv4 et... ça continue de passer, malgré une pénurie d'IP qui ne cesse d'être annoncée : on a des solutions IPv4.      

Si le mail doit évoluer, ça sera, je pense, tout en douceur, de façon quasi transparente. L'informatique, comme plein de domaines, aime la stabilité, et ça se comprend.







notarobot a écrit :



Les protocoles POP, IMAP et SMTP ne sont pas supportés, pas plus que les clients tiers via des API



 Bon et ben je me suis arrêté là….





<img data-src=" /> J’y suis pas arrivé, j’ai arrêté avant, et je me confesse, je me suis dit que les commentaires aller faire l’exégèse de l’article.



Mais là ça m’a tué.









David_L a écrit :



Oui après un standard que t’es seul à faire c’est pas trop un standard, même si c’est bien que ce soit ouvert <img data-src=" />&nbsp;





Cyrus, un serveur mail utilisé en prod dans de nombreux organismes publics et privés à travers le monde, vieux comme Mathusalem proportionnellement à l’âge de l’informatique, supporte le JMAP dans sa version 3.



Ah oui et c’est Open Source.



Et utilisé par quelle portion de ces utilisateurs qui sont quelle part de la population qui utilise du mail ? Comme dit, l’enjeu ce n’est pas les solutions faites ici ou là, mais de trouver des solutions globales. Le fait d’être ouvert/OSS/Libre est une bonne chose. Pas une baguette magique ou une fin en soi.








David_L a écrit :



Et utilisé par quelle portion de ces utilisateurs qui sont quelle part de la population qui utilise du mail ? Comme dit, l’enjeu ce n’est pas les solutions faites ici ou là, mais de trouver des solutions globales. Le fait d’être ouvert/OSS/Libre est une bonne chose. Pas une baguette magique ou une fin en soi.





Beaucoup de gens l’utilisent sans le savoir, déjà niveau État Français / Administration c’est la solution officielle et recommandée (cf. DINSIC/DINUM : MCEhttp://www.senat.fr/rap/r16-076/r16-0764.html par exemple).



Mais bon à la base ça vient des Etats-Unis.



J’ai une question : pourquoi cet article ?



Je veux dire par là, y a des tonnes de projet qui se ventent de révolutionner leur domaine et qui sont en fait des coquilles bien vides. Qu’est ce qui a entrainé la décision de faire cet article ?


ça fait suite je pense à la série d’articles sur les mails


Parce que ça vient de Basecamp probablement.



Basecamp c’est “l’anti-startup” de référence. Créée par le créateur de Ruby On Rails, qui fait un seul produit simple et apprécié. Les confondateurs écrivent de très bons bouquins sur le business “no bullshit”. En fait c’est à peu près la seule boite tech connue qui prône des valeurs de business “calme” : pas de levées de fonds, pas de stress, pas de recherche de croissance dangereuse, des employés bien payés et heureux, et surtout un produit simple, de qualité et avec un pricing simple et unique (99$/mois quel que soit la taille du client).



En vrai ce sont des gens très sympa à lire qui prônent une une certaine vision “raisonnable” de l’entreprise et du produit. C’est pour ça je pense que hey.com était très attendu. Pour moi il y a un foirage au niveau du prix, mais à mon avis ils ne visent pas la clientèle “particuliers”.



À mon avis c’est plutôt malin le prix, parce qu’ils savent que se mettre à portée du grand public risque de faire exploser, probablement leurs revenus, mais aussi leur nombre d’employés, notamment au support, et il n’y a qu’à lire leurs livres pour voir qu’ils pensent que la croissance des effectifs est le début de la fin de ce qu’ils considèrent comme une entreprise dans laquelle il est agréable de travailler.








bad10 a écrit :



ça fait suite je pense à la série d’articles sur les mails





Merci. C’est peut-être même un mélange des deux :)



Je trouvais le projet intéressant à analyser (oui, parfois c’est un peu con une ligne éditoriale <img data-src=" />)








David_L a écrit :



Je trouvais le projet intéressant à analyser (oui, parfois c’est un peu con une ligne éditoriale <img data-src=" />)





Ben tu vois, c’est le style de raison qui me parle <img data-src=" />



Merci pour la réponse.









jpaul a écrit :



Parce que ça vient de Basecamp probablement.



En vrai ce sont des gens très sympa à lire qui prônent une une certaine vision “raisonnable” de l’entreprise et du produit. C’est pour ça je pense que hey.com était très attendu. Pour moi il y a un foirage au niveau du prix, mais à mon avis ils ne visent pas la clientèle “particuliers”.







  • Non, aucun rapport

    &nbsp;

  • On peut être quelqu’un de bien et faire des erreurs, c’est le cas ici. J’ajoute qu’une bonne part de l’argumentation développé par Hey est parfaitement hypocrite au regard de ce qu’est le produit (dédicace au fait de surfer sur l’enquête EU sur Apple et son Store alors que les mecs privatisent des standards comme ceux de l’email pour une solution proprio, centralisée et non interoperable… un comble)



Techniquement ça avait l’air sympa… l’esprit de l’équipe aussi. Mais l’absence d’interopérabilité, la fermeture et le prix.



Je ne comprends juste pas.








Flykz a écrit :



Techniquement ça avait l’air sympa… l’esprit de l’équipe aussi. Mais l’absence d’interopérabilité, la fermeture et le prix.



Je ne comprends juste pas.





J’ai mal lu, je pensais que c’était 99$/mois, visiblement je ne dors pas assez. C’est cher mais je comprends un peu plus. Les critiques restent valides, cela dit.









TehMino a écrit :



Cyrus, un serveur mail utilisé en prod dans de nombreux organismes publics et privés à travers le monde, vieux comme Mathusalem proportionnellement à l’âge de l’informatique, supporte le JMAP dans sa version 3.



Ah oui et c’est Open Source.





Cyrus est majoritairement développé par des salarié⋅e⋅s de FastMail de nos jours :&nbsphttps://fastmail.blog/2016/12/22/cyrus-development-and-release-plans/



Pour moi le souci de Cyrus par rapport à d’autres comme Dovecot c’est qu’il n’a pas les dossiers virtuels. Dans Dovecot tu peux faire un dossier IMAP virtuel (“à traiter, en retard”) qui contient par exemple tous les mails marqués importants et qui ont plus de 30 jours, sauf ceux dans le dossier Spam. Perso j’ai un dossier “récents” comme ça qui met tous les mails des 90 derniers jours de tous les dossiers IMAP. Très pratique.



Mais sinon JMAP est bien un standard à l’IETF, et d’autres clients mails l’utilisent. :)



Pour Hey je suis pas mal déçu, surtout que là je vois pas ce qui ne serait pas compatible avec IMAP en fait. À partir du moment où tu maîtrise le serveur, tu peux faire du filtrage et des trucs un peu poussés. Du coup aucune raison de bloquer l’ouverture… Parler d’email avec tant de verve et ensuite se fermer du monde ouvert de l’email c’est un peu con comme stratégie.



Les fonctionnalités Hey dans un monde interopérable :

* Screen emails: faisable côté serveur, en mettant les mails d’expéditeurs inconnus dans un dossier spécifique, et ensuite en détectant si l’utilisateur a déplacé vers INBOX on sait quelle règle appliquer à l’avenir

* Find files: il suffit d’indexer les fichiers à réception, ensuite tu peux proposer un dossier virtuel qui liste les fichiers par type, ou tous les fichiers…

* Reply later: suffit d’utiliser le mot-clé “$ShouldReply” qui fait partie du standard IMAP

* Set aside: ben c’est juste un dossier

* Merge threads: un peu compliqué, mais en modifiant les entêtes In-Reply-To c’est possible

* Notes privées: il suffit de stocker des messages dans un thread directement dans le dossier IMAP, avec un entête spécifique, ou juste avec From et To équivalents pour identifier que c’est une note privée

* Classement automatique des factures: ben je le fait déjà il suffit d’un filtre qui classe dans un dossier

* Ignorer une discussion: pareil filtrage + mot-clé + dossier virtuel



Le reste c’est de l’UI donc ça dépend du client. Mais bref toutes les fonctionnalités “nouvelles” sont déjà possibles avec IMAP…



Donc intéressant car ce sont des fonctionnalités qui ne sont pas forcément présentes partout, mais quand même très décevant car c’est juste un silo fermé de plus.



Comme quoi, c’est pas facile d’envoyer le papy de 50 balais à la retraite comme ça.





Massivement utilisée pour envoyer des publicités et messages non sollicités, avec une couche de sécurité encore souvent trop faible (chiffrement et signature du contenu), absence d’utilisation des protections diverses par de grands acteurs du marché, etc. On y subit régulièrement spam, phishing, spoofing et autres envois de malwares.





D’une certaine façon, le courrier IRL a également les mêmes risques (moindres niveau fréquence et impact, certes). Celui-ci est faiblement sécurisé, pas de protection en rapport avec son contenu, spam, l’expéditeur n’est que celui qui a bien voulu écrire un nom dans la case “EXP”, etc.

Pourtant y’a personne qui essaye de supprimer ce truc tous les 4 matins. <img data-src=" />


Non, mais il y en a toujours pour être trop pressés de vouloir toucher l’héritage <img data-src=" />









SebGF a écrit :



D’une certaine façon, le courrier IRL a également les mêmes risques (moindres niveau fréquence et impact, certes). Celui-ci est faiblement sécurisé, pas de protection en rapport avec son contenu, spam, l’expéditeur n’est que celui qui a bien voulu écrire un nom dans la case “EXP”, etc.&nbsp;

Pourtant y’a personne qui essaye de supprimer ce truc tous les 4 matins.&nbsp;<img data-src=" />





Je doute que certains ne soient pas tentés, trouvant ça archaïque et pas assez “green” comme méthode de communication. Mais bon, ça pourrait grogner à la poste (entre autres), alors l’idée leur passe sans doute assez vite <img data-src=" />



Et ben… ça fait beaucoup de déçu ^^

Pareil !



Mais je suis content de connaître le JMAP maintenant. :)








David_L a écrit :





  • Non, aucun rapport

    &nbsp;



    • On peut être quelqu’un de bien et faire des erreurs, c’est le cas ici. J’ajoute qu’une bonne part de l’argumentation développé par Hey est parfaitement hypocrite au regard de ce qu’est le produit (dédicace au fait de surfer sur l’enquête EU sur Apple et son Store alors que les mecs privatisent des standards comme ceux de l’email pour une solution proprio, centralisée et non interoperable… un comble)



      Ah mais, entendons nous bien : je suis 100% d’accord avec tout l’article, et je suis aussi déçu par le produit que toi, peut être plus parce que j’avais des attentes <img data-src=" />



      Je suis aussi très d’accord sur le discours hypocrite autour de l’interoperabilite : moyennant quelques ajustements ils auraient pu gérer leur cœur de métier dans un client mail plutôt que de proposer un service d’hébergement fermé.



      J’expliquais juste la hype autour de hey.com (qui n’est apparement pas la raison pour laquelle toi tu as écrit, mais qui est bien réelle) et aussi une raison probable du prix élevé.



      Même si j’ai l’impression qu’ils ciblent une population professionnelle et que sans nom de domaine et interoperabilité avec les mails du reste de la boîte ça va être difficile.



      Et si t’aimes tester des trucs à la recherche du service mail ultime, teste donc Fastmail, il y a moyen que tu tombes amoureux, ils font absolument tout, dans le respect des standards, sauf le chiffrement (et en plus ils font du WebDAV !)




C’est surtout que j’arrive vraiment pas à comprendre un truc. Ils sont dans le secteur depuis un moment, on un discours assez construit/réfléchit, qu’on aime ou pas Basecamp et ses produits c’est un fait.



Du coup, comment ils peuvent teaser un projet sur l’amour de l’email, la centralisation/dépendance des plateformes, la liberté que hey doit apporter évoquée à de multiples reprises, pour au final proposer… ça. Qui est à peu près l’anti-thèse de tout leur discours, simple surcouche d’UX sur les standards de l’email, placés sous camisole, pensée pour la startup nation accroc aux produits “c’est joli/pratique” sans autre considération.



Même-pas-une-foutue-API



Pour Fastmail, pas plus de commentaires pour le moment ;)


“la HEY Way” : ça commence mal.


Voilà tu résumes bien ma propre déception :)



À la limite ils auraient sorti ça en communiquant clairement sur le fait que c’est un MVP un peu réduit par le coronavirus (et encore ils pronnent le full-remote en interne depuis des années )


même sans le soucis de la Poste, aujourd’hui encore, dans certains domaines, les contrats et documents papiers ont plus de valeur juridique que leur version électronique.



De fait, pour les échanger avec des tiers, soit il faut y aller soit même (pas forcément rentable) soit prendre un prestataire (La Poste, DHL, UPS, …) pour le faire, qui font également le transfert de colis.



La Poste vise depuis un moment a se diversifier avec la chute du volume de courriers échangés, mais au final, ils sont bloqués avec malgré eux. Ils ont ralé à l’ouverture à la concurrence, mais au final, je cris qu’ils gardent la plus grosse part de ce qui reste. Les facteurs avec des tournées courtes faut quand même les payer, du coup, revenus en berne mais masse salariale et frais fixe constant.



Sinon pour l’article, sur le principe, la solution “on révolutionne tout” de Hey, pourrait être bien, mais couper tout contact avec les messageries tiers c’est se tirer une grosse balle dans le pied. Tous les systèmes de messagerie mémorisent l’adresse de tes contacts réguliers, changer pour une adresse @hey.com déjà, là c’est compliqué. Avoir outils de gestion AppHey et AppMail a gérer ça va en saouler vite plus d’un, etc … l’absence de gestion d’autres domaines que hey.com, surtout si tu vises certaines clientèles, c’est encore se tirer une balle.


Je ne vois pas l’intérêt <img data-src=" />



J’ai l’impression que ça s’adresse aux flemmards qui de toute façon ne changeront pas de service de messagerie.








the_Grim_Reaper a écrit :



même sans le soucis de la Poste, aujourd’hui encore, dans certains domaines, les contrats et documents papiers ont plus de valeur juridique que leur version électronique.







&nbsp;En Belgique on peut signer des emails avec sa carte d’identité électronique, ils ont la même valeur juridique qu’une signature.



Mais c’est très peu utilisé je pense









TehMino a écrit :



Cyrus, un serveur mail utilisé en prod dans de nombreux organismes publics et privés à travers le monde, vieux comme Mathusalem proportionnellement à l’âge de l’informatique, supporte le JMAP dans sa version 3.





Avec Cyrus JMAP est uniquement utilisé comme remplacent d’IMAP il ne gère pas le reste donc cela n’a pas vraiment d’intérêt.



Je pense que la plus-value du service est d’offrir ces fonctionnalités clés-en-main à l’utilisateur. Nous, on sait se débrouiller avec des filtres Sieve ou intégrés à Exchange, voire créer des règles de filtrage directement dans le client mail. Mais je pense qu’il-y-a un marché pour ça. Au final, les Nylas et compagnie tournent bien, malgré le fait que les emails doivent passer par leurs serveurs, ce qui est hors de question pour tout geek qui se respecte.



Après, 99$/an, c’est un peu fort, et l’avenir nous dira si c’était une bonne idée ou pas.


Je recommande d’ailleurs Fastmail à celles et ceux qui n’ont pas de soucis à dépenser quelques euros par mois pour un service mail de qualité, et riche en fonctionnalités.








David_L a écrit :



Pour Fastmail, pas plus de commentaires pour le moment ;)







Un article à venir ? <img data-src=" />



Ça m’intéresse bien, ayant pris un abo chez eux suite a différents avis dans les commentaires, curieux d’en savoir plus.



Hey way?

Eh nan!


Ahah pareil! Je viens de prendre un abo cette semaine après avoir lu des commentaires et fait quelques tests…



J’espère que le “sans commentaire” n’est pas trop négatif… Hein David?! <img data-src=" />


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David_L a écrit :



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Ce teasing … <img data-src=" />



J’ai les genoux qui tremblent… Je le savais que j’aurais dû être patient ! Je le savais…!


Franchement entre payer du mailo/fastmail/protonmail beaucoup moins cher (mailo c’est même 1€ par mois) je vois vraiment aucun intérêt à Hey.



Nan mais 99 dollars par an !!