Difficultés des PME avec les « Marketplaces » : le site gouvernemental fait un flop

Difficultés des PME avec les « Marketplaces » : le site gouvernemental fait un flop

#FarWest

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Marc Rees

Publié dans

Droit

23/11/2018 3 minutes
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Difficultés des PME avec les « Marketplaces » : le site gouvernemental fait un flop

Fin octobre, Mounir Mahjoubi a lancé un espace en ligne afin de « recenser les difficultés des TPE/PME avec les plateformes de vente en ligne ». Le secrétaire d’État chargé du Numérique espérait sans doute un raz-de-marée. Ce ne fut qu’un clapotis.

Le secrétaire d'État au numérique a lancé le 31 octobre dernier, un espace en ligne permettant aux entreprises de faire connaitre les problématiques rencontrées sur les marketplaces. « Connectez-vous et partagez vos difficultés pour que nous entamions un dialogue avec les plateformes sur la base des problématiques rencontrées ». Voilà la phrase placardée sur le site de la DGE, la direction générale des entreprises. 

À en croire ce communiqué, le dirigeant d’une TPE du Bas-Rhin avait alerté le secrétaire d’État à la suite de son déréférencement de la marketplace d’Amazon. « Ce déréférencement a eu des conséquences immédiates pour l’éditeur : une perte estimée de chiffre d’affaires à hauteur 20 %, l’impossibilité d’obtenir des pièces comptables, sans capacité à recourir au service client ».

Mounir Mahjoubi y est évidemment allé de sa petite phrase : « La France n’est pas un Far West numérique. Par la médiation, je demande aux plateformes de bâtir des relations de confiance avec le tissu des PME françaises. » 

Il assurait même dans une interview au Dauphiné avoir « reçu une centaine de messages » similaire à la PME alsacienne. Très logiquement, ses services ont ainsi été appelés à trouver « des réponses concrètes aux problématiques récurrentes » d’ici les fêtes de fin d’année.

Seules 56 entreprises ont témoigné

Qu’en est-il en réalité ? Selon nos informations, ce 21 novembre, une ribambelle de plateformes ont été invitées, très exactement à 19 heures, dans les locaux de la DGE à Ivry-sur-Seine. Alibaba, eBay, Rakuten (ex-PriceMinister), Amazon, la Redoute, ManoMano, le BonCoin ou encore Cdiscount se sont tous retrouvés face aux huiles de la direction des entreprises.

La réunion avait lieu avec Thomas Courbe, son directeur général, et Pierre Pelouzet, le Médiateur des entreprises. Les services ont à cette occasion tiré un bilan de cet espace encore ouvert aux TPE/PME durant sept petits jours.

Le bilan est beaucoup moins ambitieux qu’on pouvait le penser à entendre le secrétaire d’État au numérique : en effet, seules… 56 entreprises se sont manifestées auprès de cet espace, a-t-on appris.

Un charte et une valorisation du Made in France

Malgré ce succès d’estime, la DGE semble avoir un cap à fixer : dès l’invitation, il a été annoncé la volonté d’élaborer avec ces gros acteurs du e-commerce « des réponses concrètes aux problématiques soulevées par les TPE/PME et de permettre à ces entreprises de profiter au mieux des opportunités offertes par vos plateformes ». 

Derrière ces lignes, selon nos informations encore, une charte d’engagement est sur la rampe à Bercy. Mieux, en plus de ces échanges, une initiative va être lancée afin de valoriser les produits « fabriqués en France » sur ces plateformes « en particulier pour Noël ». 

Contactée dans l'après-midi, la DGE nous a indiqué ne pas pouvoir répondre à nos questions, nous invitant à contacter le cabinet du secrétaire d'Etat.

Écrit par Marc Rees

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Seules 56 entreprises ont témoigné

Un charte et une valorisation du Made in France

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Commentaires (18)


Dans l’idée pourquoi pas, mais il faut encore que l’info parvienne aux PME, perso j’ai sans-doute manqué d’attention mais j’avais totalement zappé cette plateforme, alors que pourtant j’ai pas manqué une miette des tentatives de faire le buzz de Mahjoubi, au moins parce que j’aime bien rire ^^


J’ignore quel était le nombre d’entreprises attendu, mais cinquante six pour répondre à un appel en l’espace de trois semaines, sans vraiment savoir quoi s’en attendre, voire risquer d’éventuelles représailles de la part des places de marché, voici qui est déjà un bon début.



Rappelons que les TPE et PME étaient en train de préparer les Black Friday, Cyber Monday, et, surtout, les fêtes de fin d’année, pour enchaîner ensuite sur les soldes de janvier. Leurs petits patrons ont un calendrier déjà largement chargé, et échanger avec un Secrétaire d’Etat n’est sans doute pas leur priorité, même pour tenter de résoudre des difficultés commerciales.


Le problème des market place c’est la gratte de 30% à chaque transaction ainsi que certains contrat d’exclusivité pour les petits… Alors que les grand du genre mac donald avec uber eat c’est un contrat au petit oignon de 10%…



 


Le probleme c’est les médias francais, j’ai jamais entendu parler de ce”marketplace” par contre les marketplaces des groupes de l’etranger, ca oui, la presse est la








crocodudule a écrit :



Dans l’idée pourquoi pas, mais il faut encore que l’info parvienne aux PME, perso j’ai sans-doute manqué d’attention mais j’avais totalement zappé cette plateforme, alors que pourtant j’ai pas manqué une miette des tentatives de faire le buzz de Mahjoubi, au moins parce que j’aime bien rire ^^



Pas mieux.









skankhunt42 a écrit :



Le problème des market place c’est la gratte de 30% à chaque transaction ainsi que certains contrat d’exclusivité pour les petits… Alors que les grand du genre mac donald avec uber eat c’est un contrat au petit oignon de 10%…



 





Tu dis surtout une bêtise :&nbsphttps://sellercentral.amazon.fr/gp/help/external/200336920?language=fr_FR&am…









wanou2 a écrit :



Tu dis surtout une bêtise : https://sellercentral.amazon.fr/gp/help/external/200336920?language=fr_FR&ld…





J’ai parlé de uber eats pour donner un exemple, j’aurais aussi pu prendre google play, apple appstore, ect, qui pompent 30% de chaque transaction ce qui est énorme. Alors évidement qu’il y à des plateformes qui prennent moins mais en l’état personne ne les y obligent et c’est ça le fond du problème.



Et n’oublie pas qu’une market place peut être prise au sens très large du terme, comme par exemple une galerie d’art ou une boutique de vêtement et qui la encore peut au moins te prendre 30%.



Pourquoi devrait-on obliger les places de marché à limiter leurs tarifs ? Est-ce bien le rôle de l’Etat, que de réguler les tarifs d’un marché libre, en particulier sur des biens ou services non essentiels, comme c’est le cas habituellement ?



30 % de marge, que tu juges “énorme”, correspond à la moyenne de la marge commerciale du commerce de détail, en France (2016).


Cette espace en ligne pour les PME/TPE me fait penser au Dossier Médical Partagé (la lettre de diffusion “ameli&vous” #7 de novembre 2018 en fait la promotion) :



Une belle idée, mais c’est tellement sécurisé que les procédures pour s’inscrire ou pour récupérer un mot de passe sont dignes d’un banquier luxembourgeois paranoïaque. En un mot : i-n-u-t-i-l-i-s-a-b-l-e








Sans intérêt a écrit :



Pourquoi devrait-on obliger les places de marché à limiter leurs tarifs ? Est-ce bien le rôle de l’Etat, que de réguler les tarifs d’un marché libre, en particulier sur des biens ou services non essentiels, comme c’est le cas habituellement ? 30 % de marge, que tu juges “énorme”, correspond à la moyenne de la marge commerciale du commerce de détail, en France (2016).





Parce que sinon c’est trop “facile” surtout quand tu est en situation de monopole… Qu’a la fin t’aura beau avoir -30% sur ta boutique à toi que personne n’ira dessus. Je ne sais pas si c’est le rôle de l’état de réguler tout ça mais il est important qu’une entité le fasse et autant que ça soit l’état.



Et la différence entre le numérique et le commerce traditionnel c’est qu’il y à absolument aucun frais pour la plateforme tant qu’une vente n’est pas effectuée… C’est pas un fichier de 10 mo et quelques images qui coutent cher. Contrairement à un vendeur de meuble qui doit réserver une place sur un showroom + du stock.



Il y a peu de coûts variables, mais d’énormes coûts fixes : la R&D de la place de marché, sa mise en place. Plus l’ensemble des frais marketing liés à sa notoriété.



Sur Android, Google Play est prépondérant, mais ce n’est pas la seule boutique. Chaque constructeur de mobile a la sienne, dont Samsung et Amazon. Même une boutique de jeux vidéo aussi modeste (!) que Humble Bundle a la sienne, indépendante de Google Play. Epic Games a créé la sienne, de boutique, pour y vendre un seul jeu vidéo : Fortnite. Chaque développeur peut fournir son exécutable à loisirs, pour peu, en effet, qu’il sache convaincre ses utilisateurs de configurer leur téléphone en conséquence.



Sous Windows, on peut continuer à installer des applications indépendamment de toute boutique. On y trouve aussi le Windows Store, mais aussi des boutiques non affiliées à Microsoft, telles celles de Steam et de GoG.



Concernant la vente à distance de biens manufacturés, la concurrence entre places de marché existe. En France : Amazon, Fnac, Cdiscount, Rue du Commerce. Sans oublier eBay, ou encore Le Bon Coin. (Irai-je jusqu’à parler d’Alibaba et de son AliExpress ? Hum…)



Dans une autre vie, je maintenais, gratuitement, la boutique d’une e-commerçante qui y vendait ses propres poupées : elle considérait que payer quelques pour cent à eBay et PayPal était déjà trop cher payé. Mais elle a fini par céder : la maintenance de sa boutique (catalogue, marketing, facturation, service après-vente, etc.), même à base de logiciels gratuits et de maintenance technique gratuite était beaucoup plus cher. En temps.



Les places de marché coûtent peut-être trop, ou pas. Mais elles apportent tout de même une valeur ajoutée. Et celle-ci n’est pas moindre.








skankhunt42 a écrit :



J’ai parlé de uber eats pour donner un exemple, j’aurais aussi pu prendre google play, apple appstore, ect, qui pompent 30% de chaque transaction ce qui est énorme. Alors évidement qu’il y à des plateformes qui prennent moins mais en l’état personne ne les y obligent et c’est ça le fond du problème.



Et n’oublie pas qu’une market place peut être prise au sens très large du terme, comme par exemple une galerie d’art ou une boutique de vêtement et qui la encore peut au moins te prendre 30%.





30% pour uber eats c’est pas forcément très cher. Recruter un/des livreurs, acquérir un véhicule (si c’est un vélo ça va mais dans certains coin ce sont des scooters), recruter une personne pour gérer les commandes, le planning de livraison, la mise en place d’un site de ecommerce, la mise en place d’un contrat monétique en ligne, … tu mets tout ça bout à bout alors que la base de ton métier c’est juste servir des plats en salle.



Après tu n’es pas obligé de vendre des plats à emporter d’ailleurs 97,5% des restaurants ne sont pas sur ces plateformes, il faut relativiser&nbsp;<img data-src=" />



Et on peut également préciser qu’en France, le commerce en ligne est hyper atomisé. Amazon, en France, sur la part du commerce en ligne total c’est selon les estimations entre 6 et 7,5% du marché.



Précision : il faut faire attention aux sites qui affichent que amazon détient 15 / 20 /35 % de parts de marchés car ce sont des parts de marchés sur des secteurs spécifiques (hors services, hors alimentation ou encore hors pharmacie&nbsp; ou hors produits d’épilation définitive…. <img data-src=" />)


Le problème, ce n’est pas les 30%, c’est est les situations de monopole.

(Qui, en théorie, ne nécessite même pas d’avoir plus de 50% de part de marché - et sur des secteurs spécifiques ou pas !)

C’est est de ça dont le gouvernement devrait s’occuper !


Monopole != position dominante.



La position dominante est légale. En abuser est illégal.








BlueTemplar a écrit :



Le problème, ce n’est pas les 30%, c’est est les situations de monopole.

(Qui, en théorie, ne nécessite même pas d’avoir plus de 50% de part de marché - et sur des secteurs spécifiques ou pas !)

C’est est de ça dont le gouvernement devrait s’occuper !



Si une boîte a 30 ou 50%, elle n’est justement pas en monopole (monopole = 1 boîte sur le secteur complet).



Oui, pardon, le terme technique généralement utilisé est de nos jours, et en Union Européenne, plutôt “position dominante” que “monopole”.

(Justement pour éviter cette confusion qu’une boîte ne pourrait pas être condamnée pour des pratiques “monopolistiques” alors qu’elle a moins de 50% du marché…)


«&nbsp;des réponses concrètes aux problématiques soulevées par les TPE/PME et de permettre à ces entreprises de profiter au mieux des opportunités offertes par vos plateformes&nbsp;»

&nbsp;

&nbsp;Quels problemes Mounir ?

&nbsp;Des que quelqu’un offre un service innovant (ex. permettre a des PME/TPE de proposer leurs produits a un plus large groupe de prospects), il faut absolument que L’Etat vient y fourrer son nez pour faire croire que sans lui les innovations et les partenariats libres sont impossibles..



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