Snap : 3,4 milliards de dollars de pertes annuelles et un rebond de 32 % en bourse

Snap : 3,4 milliards de dollars de pertes annuelles et un rebond de 32 % en bourse

Ça fait cher le hot-dog qui danse

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Kevin Hottot

Publié dans

Économie

07/02/2018 5 minutes
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Snap : 3,4 milliards de dollars de pertes annuelles et un rebond de 32 % en bourse

La saison des annonces de résultats trimestriels a repris, et aujourd'hui c'est au tour de Snap Inc., maison mère de Snapchat, de présenter les siens. Si certains signes sont positifs, l'ensemble n'est pas parfait, comme en témoignent les pertes vertigineuses enregistrées par la société cette année. Pas de quoi refroidir les marchés pour autant.

Depuis son introduction en bourse en mars 2017, les résultats de Snap Inc. sont scrutés de très près par les analystes et investisseurs de la Silicon Valley. Longtemps montrée comme la future pépite qui allait bouleverser la hiérarchie des réseaux sociaux, Snapchat tente de trouver sa place, mais peine à le faire en restant au-dessus de sa ligne de flottaison. Chaque jour, de nouveaux utilisateurs arrivent, mais la rentabilité n'est toujours pas là. Pire, elle s'éloigne. 

Des pertes doublées en un an

Sur le quatrième trimestre 2017, Snap Inc. a enregistré un chiffre d'affaires de 285,7 millions de dollars, en hausse de 72 % sur un an, ce qui dans l'absolu est une très bonne nouvelle. Mais en même temps, l'EBITDA a reculé de 4 %, avec des pertes de 158,9 millions de dollars. Les pertes nettes, elles, ont plus que doublé pour atteindre 350 millions de dollars, contre 170 millions un an plus tôt. 

Sur l'ensemble de 2017, les recettes ont progressé de 104 %, passant de 404,5 à 825 millions de dollars. L'EBITDA a quant à lui sombré, les pertes de 459 millions de dollars de 2016 laissant place à un déficit de 720 millions de dollars sur le dernier exercice.

Snap Resultats Q4 17

Les pertes nettes s'élèvent quant à elles à 3,445 milliards de dollars sur 2017. Si l'on exclut 2,6 milliards de dollars liés à des charges exceptionnelles liées à l'introduction en bourse de l'entreprise, il reste tout de même un trou d'environ 845 millions de dollars, contre 514 millions de dollars l'an passé. Une pilule difficile à avaler. 

L'audience progresse tranquillement

Toutes les nouvelles ne sont pas mauvaises. Du côté des audiences par exemple, Snap a su tirer son épingle du jeu. De 158 millions d'utilisateurs actifs quotidiennement (DAU) fin 2016, le réseau social est passé à 187 millions au dernier pointage fin 2017, soit une progression de 18 % sur un an. Sur les trois derniers mois, ce sont 9 millions d'utilisateurs qui sont venus s'ajouter au total. 

La répartition de ces nouveaux arrivants est équitablement répartie entre les différentes régions du globe observées par l'entreprise : 3 millions en Amérique du Nord, 3 millions en Europe, et 3 millions dans le reste du monde. Cela porte le total dans ces zones à respectivement 80 millions (+17 % sur un an) 60 millions (+15 % sur un an) et 47 millions (+20 % sur un an).

  • Snap Resultats Q4 17
  • Snap Resultats Q4 17
  • Snap Resultats Q4 17

La distribution des recettes selon les régions reste quant à elle très inégale, même si la part du marché nord-américain tend à se réduire. Ainsi, au quatrième trimestre, Snap a réalisé 76,5 % de son chiffre d'affaires dans cette zone, soit 219 millions de dollars, contre 14 % en Europe (40 millions de dollars) et les derniers 9,5 % (26 millions de dollars) partout ailleurs sur le globe. 

Les disparités sont aussi toujours très nettes du point de vue de l'ARPU (revenu moyen par utilisateur). Il atteint en moyenne 1,53 dollar (+45 % sur un an), avec l'Amérique du Nord comme moteur (2,75, en hausse de 28 %). Les progressions sont toutefois plus impressionnantes en Europe (+136 % sur un an, à 0,66 dollar) et dans le reste du monde (+273 % sur un an, à 0,56 dollar).  

Des coûts en augmentation

En face de ces revenus en augmentation, il faut aussi jeter un œil sur les différents coûts supportés par la plateforme. Et justement, Snap Inc. est assez transparente sur cette question. L'entreprise communique volontiers sur ses frais d'hébergement et le partage des revenus publicitaires avec ses partenaires. 

En l'espace d'un an, les coûts liés à l'hébergement ont significativement augmenté (+16 %), ce malgré la signature d'accords pluriannuels avec Google et Amazon pour la fourniture de services cloud, entre autres pour l'hébergement.

Snap Resultats Q4 17

Rapportés au nombre d'utilisateurs, ces coûts restent néanmoins stables. L'an dernier, Snap Inc. dépensait à ce titre 0,72 dollar par tête, contre 0,70 dollar au quatrième trimestre 2017. Les coûts totaux incluant le partage des revenus publicitaires avec les créateurs de contenus et des dépenses diverses atteignent quant à eux 0,98 dollar par utilisateur, soit une marge brute de 36 %. 

Prévisions prudentes

Pour le prochain trimestre, Snap Inc. s'attend toujours à une croissance de son chiffre d'affaires, mais bien plus modeste que celle observée aujourd'hui. Plusieurs facteurs entrent en compte, dont les dépenses publicitaires moindres des annonceurs hors périodes de fêtes. Or, celles-ci représentent, de l'aveu même de l'entreprise, « la majorité des revenus ». 

La transition des « outils créatifs » de Snapchat vers une plateforme de publicité programmatique devrait toutefois selon Snap Inc. mener à un nombre plus élevé d'affichages, et compenser au moins en partie le prix de vente plus faible de ces espaces. Le rythme des embauches sera également « modéré » dans les prochains mois.

En bourse, ces nouvelles encourageantes font que le cours de l'action Snap Inc. a bondi de 32 % dans les échanges avant l'ouverture du NYSE. Cela porte la valorisation de l'entreprise à environ 22,3 milliards de dollars, soit encore 25 % de moins que lors de la cloture de sa première séance post introduction.

Écrit par Kevin Hottot

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Des pertes doublées en un an

L'audience progresse tranquillement

Des coûts en augmentation

Prévisions prudentes

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Commentaires (20)


C’est quand même une belle blague cette boîte ^^


cette appli sans queue ni tête, à l’ergonomie immonde et malgré tout une armée d’accros <img data-src=" />


Je sais que le système fonctionne ainsi mais ça ferra toujours halluciné de voir une entreprise être à la fois si bien côté et engendrer autant de perte…&nbsp;

Ces mecs parlent de milliards et de millions comme nous d’euros et de centimes&nbsp;<img data-src=" />


” sans queue ni tête” –&gt; faut avoir oublié l’utilisation principal de snapchat au début pour dire ca!^^








KBO Zoreil a écrit :



Je sais que le système fonctionne ainsi mais ça ferra toujours halluciné de voir une entreprise être à la fois si bien côté et engendrer autant de perte…&nbsp;

Ces mecs parlent de milliards et de millions comme nous d’euros et de centimes&nbsp;<img data-src=" />





Tu n’es pas le seul. Je ne comprend pas comment les américains continuent a investir des millions/milliards dans des startup qui affichent des pertes colossales avant d’etre rentables.



Si en France on avait des groupes d’investissement prets a foutre autant de millions par les fenetres, ont aurait plus de boites qui prendrait forme.



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jb18v a écrit :



cette appli sans queue ni tête, à l’ergonomie immonde et malgré tout une armée d’accros <img data-src=" />





Pour avoir testé c’est clairement une belle merde et dès que l’effet “mode” passe “salut la compagnie”.

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Homo_Informaticus a écrit :



Tu n’es pas le seul. Je ne comprend pas comment les américains continuent a investir des millions/milliards dans des startup qui affichent des pertes colossales avant d’être rentables.



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Parce que les gens “dégoutent”… L’arnaque est toujours la même alors que de plus en plus obvious et les gens tombent dans le panneau… De l’utilisateur “forcé d’utiliser cette merde” qui finira par poster des photos pathétique avec des oreilles de chiens au type qui invertira une partie de ses économies pour espérer gagner trois sous en passant par les fausse star à la “allo quoi” sponsorisés.









gogo77 a écrit :



C’est quand même une belle blague cette boîte ^^







si ce n’est déjà fait je t’invite à mater la série Silicon Valley, tu vas y trouver des éléments de réponses <img data-src=" />



L’année dernière, 82% de la richesse produite est allée aux 1% les plus riches (cf OXFAM). Ca laisse aux 1% en question de quoi faire joujou et permet de ne pas attendre une rentabilité immédiate.

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boogieplayer a écrit :



si ce n’est déjà fait je t’invite à mater la série Silicon Valley, tu vas y trouver des éléments de réponses <img data-src=" />





Parait que Nabila fait de la pub Bitcoin sur Snapchat

c’est ça l’effet Silicone ?

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JoePike a écrit :



Parait que Nabila fait de la pub Bitcoin sur Snapchat

c’est ça l’effet Silicone ?

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Andouille <img data-src=" />



J’ai mis presque 10 ans à comprendre le fonctionnement de Twitter. J’ai essayé SnapChat pendant quelques mois et je crois qu’il me faudra 20 ans pour m’y mettre <img data-src=" />



(si SnapChat existe encore d’ici là)








jb18v a écrit :



cette appli sans queue ni tête, à l’ergonomie immonde et malgré tout une armée d’accros <img data-src=" />





Mince alors, Snap serait donc au numérique ce qu’Hanouna est à la France ?



Les mecs annoncent 3,4 Milliards (!) de Dollars de pertes et le cours de l’action prends 32%.

C’est merveilleux la bourse …


“not hot dog”


Et comme les prévisions pour le prochain trimestre sont encore une accumulation de pertes, ça prend encore plus de sens.








Juju251 a écrit :



Les mecs annoncent 3,4 Milliards (!) de Dollars de pertes et le cours de l’action prends 32%.

C’est merveilleux la bourse …





Le cours de bourse à un instant t n’a de rapport qu’avec une estimation (une probabilité, un pari) sur la valeur future de l’entreprise (ce qui intéresse les investisseurs, c’est de faire du profit).



C’est pour cela que mentionner un cours de bourse n’a que peu d’intérêt (outre d’estimer cette valeur future) et zéro valeur explicative et/ou causale (sauf mouvement général) : on ne peut pas connaître les raisons particulières de tous les participants sur le marché qui ont déterminé ce cours à cet instant t.



Il n’y a donc rien de “merveilleux”, et ces investisseurs procèdent exactement comme les acheteurs de Nutella.



une honte ? <img data-src=" />








Ellierys a écrit :



“not hot dog”







oui… hiihihihi…. <img data-src=" />



Il y a bien des gens qui achètent en pré-commande des jeux vidéos ou des smartphones, pourquoi pas des actions en attendant les bénéfices ? ça s’appelle anticiper sur l’avenir.