IBM : le cloud ne suffit pas à empêcher la chute des revenus

IBM : le cloud ne suffit pas à empêcher la chute des revenus

La tête dans les nuages

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Kevin Hottot

Publié dans

Économie

19/07/2017 4 minutes
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IBM : le cloud ne suffit pas à empêcher la chute des revenus

IBM a présenté ses résultats pour le deuxième trimestre 2017. Le géant américain poursuit sa transition vers le cloud à un rythme plutôt soutenu, même si cela doit se traduire par une baisse des revenus et des marges. 

Le mot d'ordre pour IBM est clair : « Renforcer notre position dans le cloud ». Depuis quelques années, le géant américain tente de se faire une place sur ce secteur et petit à petit ses efforts portent leurs fruits, faisant oublier l'abandon du marché du PC et des serveurs pour entreprise (à l'exception du haut de gamme) au profit de Lenovo. 

Une transition et des concessions

Sur le deuxième trimestre, IBM a enregistré un chiffre d'affaires de 19,289 milliards de dollars, contre 20,238 milliards un an plus tôt, soit un recul de 5 %. Les revenus de l'ensemble des principales branches de l'entreprise ont vu leurs revenus reculer, avec en détail : 

  • Cognitive Solutions : 4,559 milliards de dollars (-2,5 % sur un an)
  • Global Business Services : 4,097 milliards de dollars (-3,7 % sur un an)
  • Technology Services & Cloud Platforms : 8,406 milliards de dollars (-5,1 % sur un an)
  • Systems : 1,747 milliard de dollars (-10,4 % sur un an)
  • Global Financing : 415 millions de dollars (-2,1 % sur un an)

Le bénéfice net de Big Blue enregistre lui aussi un recul significatif. Il s'établit à 2,332 milliards de dollars au dernier trimestre, contre 2,505 milliards un an plus tôt à la même période, soit une chute de 6,9 %.

Des marges qui s'érodent partout

Si le bénéfice se contracte, c'est notamment parce que les marges brutes enregistrées par les différentes divisions d'IBM font de même, parfois de façon spectaculaire. En voici le détail : 

  • Cognitive Solutions : 79,0 % (-3,2 points sur un an)
  • Global Business Services : 24,9 % (-1,4 point sur un an)
  • Technology Services & Cloud Platforms : 40,6 % (-1 point sur un an)
  • Systems : 52,7 % (-3,8 points sur un an)
  • Global Financing : 30,8 % (-7,9 points sur un an)
  • Ensemble : 45,6 % (-2,3 points sur un an)

Pour certaines branches, l'explication du recul n'est pas compliquée à trouver. Du côté de Systems par exemple, qui centralise la vente de serveurs haut de gamme pour l'entreprise (dont les fameux Mainframe), IBM se trouvait au deuxième trimestre à la fin d'un cycle, juste avant le lancement de sa gamme System z. Les prix de l'ancienne gamme ont donc fondu et les clients ont reporté leurs achats au troisième trimestre, quand les nouveaux serveurs z14 seront disponibles. Ces derniers ont d'ailleurs été lancés à la veille de la présentation de ces résultats, le 17 juillet.

Du cloud à tous les étages

Plutôt que de mettre en avant les résultats des branches, IBM préfère se concentrer sur ses « impératifs stratégiques », qui sont au cœur de sa transformation, à savoir le cloud et les « solutions cognitives ». Des activités qui sont réparties un peu partout dans l'ensemble de ses branches historiques. 

Ces impératifs stratégiques ont compté sur les douze derniers mois pour 43 % du chiffre d'affaires de l'entreprise (soit 34 milliards de dollars environ), une part qui progresse un trimestre après l'autre. Dans le détail, cela représente 8,8 milliards de dollars sur le deuxième quart de l'année, un total en hausse de 7 % sur un an.

Le cloud pèse à lui seul pour 3,9 milliards de dollars sur le dernier trimestre (et plus de 15 milliards sur les 12 derniers mois), soit 17 % de plus qu'il y a un an. Les activités liées au mobile ont quant à elles progressé de 29 % sur la période, pour venir s'établir à 1,2 milliards de dollars. Le plus gros morceaux, lié aux outils « analytics », a crû de 6 % sur l'année pour atteindre 5,1 milliards de dollars. Si le total est supérieur à 8,8 milliards, c'est parce que certains secteurs se superposent à d'autres. 

Des reserves saines

Pour poursuivre sa mutation, IBM peut compter sur de solides réserves de liquidités, avec pas moins de 12,3 milliards de dollars disponibles, sans toucher aux investissements de la branche Global Financing. La dette du groupe augmente quant à elle légèrement pour atteindre 45,7 milliards de dollars, contre 42,2 milliards il y a trois mois, dont 29 milliards sont à mettre au bilan de Global Financing. 

En bourse, ces quelques nouvelles n'ont pas spécialement réjoui les investisseurs, l'action d'IBM chutant de 3,6 % au moment où nous rédigeons ces quelques lignes. La valorisation de Big Blue atteint 140 milliards de dollars, soit 10 % de moins qu'au premier janvier 2017 et 7 % de recul sur un an.

 

 

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Écrit par Kevin Hottot

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Sommaire de l'article

Introduction

Une transition et des concessions

Des marges qui s'érodent partout

Du cloud à tous les étages

Des reserves saines

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

Commentaires (19)


La grande époque où IBM pouvait traire les entreprises est révolue. Les DSI ont fini par apprendre à compter leurs sous et s’orienter vers des solutions moins onéreuses et les concurrents se sont installés.

Quasi tous les contextes clients où je suis passé ont abandonné les produits IBM (software et hardware) ou sont en cours au profit de solutions open source ou d’autres produits moins chers.



Exception faite des AS400, ça a la peau dure ces bêtes là… (pareil pour les mainframes j’imagine)


Partly cloudy.


En même temps vu l’ergonomie à chier de leurs logiciels ça leur pendait au nez…


Spafo… Les consoles IBM que j’ai connues, en plus d’être horriblement lourdes ont une ergonomie inexistante.



J’ai principalement connu les produits Tivoli, et c’était pas beau à voir.


je comprend assez cette glissade vers le cloud: ses avantages sont importants et déjà bien connus. Ses désavantages, eux,  commencent à  être renversés par l’avancée de la technologie ce qui le rend toujours plus intéressant pour toujours plus de domaines.


J’utilise Lotus Notes et Sametime au quotidien… Je sais pas qui a pondu cette ergonomie qui a pas bougé en plus de dix ans, mais il faudrait qu’il apprenne que des utilisateurs utilisent son logiciel !



(et bien entendu, Notes utilise un serveur de documents à la structure totalement différente d’un serveur de mail ce qui fait que les boîtes ont peur de migrer, à raison)


Notes, c’est un SGBD qui consent à être utilisé pour le mail. Ça explique bien des choses…


ben pareil ici. tout pareil.

qu’est-ce que c’est moche et lourd!


À la rigueur, Notes en tant qu’Intranet sur la base d’une BDD non relationnelle c’est pas déconnant. C’est en effet l’utilisation principale comme logiciel de courrier sans aucune pensée ergonomique qui pose problème. Et même si c’était bien conçu, c’est basé sur Eclipse ! (oui, Notes, un logiciel de visualisation de BDD utilisé comme client mail est basé sur un IDE)



Mais bon, la banque pour laquelle je travaille a absolument tout basé sur IBM : IBM AIX, WebSphere, etc. ça va jamais changer <img data-src=" />


avant j’utilisais Notes, maintenant IBM a sorti l’outil Verse, c’est une messagerie en ligne à la webmail. On l’a en parallèle de Notes au bureau, je n’ai pas ouvert Notes depuis 6 mois. <img data-src=" />


On est encore la moitié des gens sous Lotus Notes 8.5, alors pour passer à la messagerie en ligne… En fait pour nous le plus simple serait d’activer le composant ActiveSync (IBM Traveler) pour qu’on puisse utiliser Outlook qui est installé de base sur nos postes. Mais ils vont jamais le faire je pense.








SebGF a écrit :



Exception faite des AS400, ça a la peau dure ces bêtes là… (pareil pour les mainframes j’imagine)





Oh oui, on a “balancé” le notre il y a 3 après …. &nbsp;33 ans d’utilisations&nbsp;<img data-src=" />



&nbsp;Mais bon ça &nbsp;a demandé des années de développements, avec changement de techno etc

&nbsp;

Les dev java sont dans nos moyens financiers, plus les dev cobol



moi c’est lotus notes 9.



à ta place je rêverais plutôt de thunderbird que d’outlook, mébon

&nbsp;


Je suis passé à Notes 9, mais à part un thème un peu plus agréable, le seul changement est que c’est plus lent qu’avant…



Pour Outlook, ce n’est pas une question de préférence (j’aime pas plus Thunderbird que Outlook, et je sais pas lequel est plus prêt pour un usage pro - réunions, absences, etc.), c’est surtout parce que ça serait un changement simple à faire : on a déjà IBM Traveler pour les iPhones du management, et on a déjà Outlook installé par défaut sur tous les ordinateurs. Il “suffirait” d’activer l’option et de déployer. Après, on parle d’une boite qui a migré de Windows XP en 2015 et on a toujours Office 2010…








Hadrien01 a écrit :



Après, on parle d’une boite qui a migré de Windows XP en 2015 et on a toujours Office 2010…





ah oui :O



Une bénéfice net de 2,332 milliards de dollars. Tout va bien donc ?


Ah moi aussi 2010, mais Windows 7 ;)


Ah bah oui Windows 7, cela va de soi voyons ! Plus grande banque de France, on a pas assez d’argent pour mettre à jour !


&nbsp; C’est bien Windows 7, c’est connu et fiabilisé. Mais va falloir préparer la transition.