Vie privée et sécurité de nos données : comment mieux soutenir, informer et protéger ?

Vie privée et sécurité de nos données : comment mieux soutenir, informer et protéger ?

Tous ensemble, tous ensemble, ouais, ouais !

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David Legrand

Publié dans

Internet

29/06/2017 8 minutes
63

Vie privée et sécurité de nos données : comment mieux soutenir, informer et protéger ?

De nombreux outils qui assurent le fonctionnement du web et la sécurité de nos échanges, ou même la protection de notre vie privée, dépendent d'un mode de financement assez particulier : le don. Mais voilà, les efforts en la matière sont assez éclatés, ce qui mène parfois à une efficacité limitée. Et si l'on pensait les choses autrement ?

Il y a quelques semaines, nous évoquions dans nos colonnes la campagne de financement de GnuPG. Un outil utilisé au quotidien par de nombreux développeurs (qu'ils en aient conscience ou non) pour chiffrer, signer ou vérifier des fichiers et échanges. Les journalistes, leurs sources et autres professionnels ayant besoin de préserver le secret de leurs correspondances s'en servent également. Pourtant, il a failli disparaître en 2013, faute de soutien et de financement.

La sécurité du web ne tient parfois qu'à un fil

Il y a quelques années, le monde découvrait avec effroi la faille HeartBleed. Avec elle, on découvrait aussi qu'OpenSSL, un logiciel libre essentiel à la sécurité des échanges en ligne, était maintenu par une équipe réduite, peu soutenue par les grands noms du web qui exploitent pourtant au quotidien cet outil.

Que dire du cas de TrueCrypt, disparu du jour au lendemain alors qu'il était massivement utilisé pour le chiffrement et la protection de données sensibles, là aussi tant au niveau personnel que professionnel ? Puisqu'il s'agissait d'un logiciel libre, il a heureusement donné naissance à des projets dérivés. C'est notamment le cas de VeraCrypt, développé majoritairement par le développeur français Mounir Idrassi, qui aurait lui aussi sans doute besoin de plus de soutien.

Et il en va de même pour Tails ou encore le projet Tor, qui permettent d'assurer un certain niveau d'anonymat, mais aussi de disposer d'une sécurité accrue lorsqu'il s'agit d'effectuer des tâches sensibles en ligne ou non. Tous ont un point commun : ils sont utilisés au quotidien, parfois assez massivement, sont utiles à la démocratie et à la préservation de la vie privée des citoyens, sont recommandés par des organismes officiels pour le niveau de sécurité qu'ils apportent, mais ne sont pas toujours correctement financés ou soutenus.

Faut-il pour autant attendre que la fin soit proche, que l'on découvre des failles massives ou de larges scandales comme les révélation d'Edward Snowden pour réflechir à une solution ? Non.

Un financement aléatoire, mais nécessaire à l'évolution des outils

Ces différents projets ont d'ailleurs en général trouvé comment résoudre leurs problèmes : faire des appels aux dons de manière récurrente. Certains dépendent aussi de sponsors, qui sont parfois des organismes publics, des structures telles que la fondation Mozilla ou encore Google. Il peut s'agir aussi d'acteurs plus proches de nous, tels que Mediapart qui a financé Tails à hauteur de 2 000 euros l'année dernière

Ces soutiens permettent de faire évoluer les choses, parfois assez vite. Suite à l'appel aux dons effectué en 2013 par GnuPG, alors que son développeur principal était sur le point d'abandonner, Facebook a fini par appuyer le projet, qu'il utilise désormais pour chiffrer certains échanges avec ses membres. Il en a été de même pour la Fondation Linux ou encore Stripe, pour un total de 160 000 dollars.

De quoi permettre d'améliorer l'outil, de revoir son système de partage des clefs via les Web Key Directories ou TOFU ainsi que le support des smartcards. Des objectifs que l'équipe veut dépasser avec sa nouvelle campagne, plus ouverte, et gérée à travers une solution maison.

Une disparité dans la façon de récolter les dons

Car de fait, aucun outil ne permet de centraliser les dons à de tels projets comme cela peut être le cas de la presse en France avec J'aime l'info, Presse et Pluralisme ou même La Presse Libre pour les abonnements.

Certains passent par des dons directs par virement, carte bancaire, PayPal, Bitcoin ou encore Flattr. Tails passe par l'intermédiaire de RiseUp Labs, une structure à but non lucratif qui permet de bénéficier d'une défiscalisation outre-Atlantique. Tor a de son côté directement ce statut lui permettant de se passer d'intermédiaire.

Mais si l'on veut soutenir tout ce petit monde, il faut en passer par plusieurs paiements et autant d'interfaces... et recommencer chaque année, ou dès que notre carte bancaire expire.

Dons GnuPG

Fédérer, informer, soutenir, protéger

Ainsi, ne serait-il pas plus intéressant de disposer d'une structure qui permettrait de centraliser et de répartir la récolte de ces dons, éventuellement avec une reconnaissance d'intérêt public ? Car au-delà de la question du financement, c'est aussi celle de l'information et de l'accès à ces outils qui semble essentielle, alors que la protection des données des citoyens est au cœur des préoccupations européennes avec RGPD et ePrivacy.

L'éducation et l'information sur la protection des données, le respect de la vie privée, les dispositifs de sécurité comme le chiffrement peuvent aisément rentrer dans le cadre de ce que permet la loi au niveau français (et européen ?). Il en va de même pour la défense d'un internet qui veut évoluer hors d'une invasion publicitaire à outrance et d'un tracking généralisé opéré par les géants du net et autres adeptes de l'achat programmatique et autres solutions big data.

Le but ne serait pas ici de mener des combats politiques, mais de permettre au citoyen qui doit protégrer sa vie numérique de disposer de meilleurs outils et d'une meilleure information les concernant. « Il va falloir faire de la pédagogie et développer notre culture de la cybersécurité chez les citoyens pour que chacun apprenne à protéger son espace personnel et ses données numériques. Et cette prise de conscience numérique, c'est elle qui va nous protéger » déclarait hier Mounir Majoubi, secrétaire d'État au numérique, à nos confrères de BFM TV. Banco ! Mais qui pour s'en charger ?

Tracking Cibles
Crédits : AndreyPopov/iStock/Thinkstock

Il existe déjà de nombreux mouvements allant dans ce sens, des chiffro-fêtes et autre cafés vie-privée aux efforts que font des associations et des organismes comme le CECIL, Framasoft ou La quadrature du net qui militent déjà à leur niveau pour la défense de la vie privée et de ces solutions.

Mais ne serait-il pas temps de fédérer une partie des efforts afin de leur donner une autre ampleur, et de mettre en place des outils pour faciliter les dons, les soutiens, organiser des évènements, informer et porter la voix des internautes dans ce débat ? Car dans le même temps, ceux qui veulent s'attaquer à la sécurité pour tous et vantent une société ou nos données ne sont qu'un pétrole comme les autres, disposent de moyens sans commune mesure, et d'une écoute parfois très attentive de nos dirigeants.

Une solution à court terme : le soutien de Next INpact à différents projets

En attendant que ces discussions puissent avoir lieu et que la situation évolue, nous voulions trouver une solution à court terme. Ainsi, nous avons décidé de reverser chaque année l'équivalent du montant de 33 % des dons effectués à Next INpact à des projets qui correspondent à nos valeurs.

Comme expliqué dans le billet de blog publié ce matin, nous avons dans un premier temps sélectionné GnuPG, Tails, Tor et VeraCrypt. Une manière de vous permettre de soutenir en un seul paiement cinq projets qui peuvent vous tenir à cœur. Cette liste pourra être étendue à travers une sélection dont les modalités seront précisées dans un second temps.  

Pour rappel, les dons effectués à Next INpact par des entreprises ou des particuliers peuvent faire l'objet d'une défiscalisation. Toutes les informations sont données au sein de notre collecte opérée par J'aime l'info et Okpal. Bien entendu, les montants récoltés et reversés seront détaillés chaque année lors de la publication de nos comptes annuels.

Nous serons présents à l'édition 2017 de Pas Sage en Seine jusqu'à dimanche. Tous ceux qui veulent discuter de ces questions et nous aider à trouver des solutions ensembles sont les bienvenus. 

Écrit par David Legrand

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

La sécurité du web ne tient parfois qu'à un fil

Un financement aléatoire, mais nécessaire à l'évolution des outils

Une disparité dans la façon de récolter les dons

Fédérer, informer, soutenir, protéger

Une solution à court terme : le soutien de Next INpact à différents projets

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Commentaires (63)




Ainsi, ne serait-il pas plus intéressant de disposer d’une structure qui permettrait de centraliser et de répartir la récolte de ces dons, éventuellement avec une reconnaissance d’intérêt public ?

Non. Une structure unique multiplie le risque de capture et de préemption par des individus ou institutions mal intentionnés (détournement d’intérêt), surtout avec le stigmate « reconnaissance d’intérêt public ». Le mieux est l’ennemi du bien.


Il est toujours plus aisé de se trouver des raisons de ne rien faire <img data-src=" />


C’est très vrai. &nbsp;



&nbsp;Une analogie me vient en tête avec la Sacem, une structure pour protéger notre culture et pour le bien des artistes….<img data-src=" />








David_L a écrit :



Il est toujours plus aisé de se trouver des raisons de ne rien faire <img data-src=" />



Il faut surtout du courage pour résister à la tentation de proposer une pseudo-solution pour régler un non-problème.



Reste bien courageux alors <img data-src=" />








Larsene_IT a écrit :



C’est très vrai. &nbsp;



&nbsp;Une analogie me vient en tête avec la Sacem, une structure pour protéger notre culture et pour le bien des artistes….<img data-src=" />





Bien d’accord



autant de courage qu’à une autruche pour planter sa tête dans le sol en cas de danger <img data-src=" />








David_L a écrit :



Reste bien courageux alors <img data-src=" />



Cela n’a rien de personnel. La centralisation, en dépit de son sex-appeal idéologique, souffre de défauts congénitaux irréfragables, accentués dans le cas où de l’argent et sa redistribution sont en jeu.



On ne voit souvent (involontairement) que le bon côté des choses initiales, qui se transforment au cours du temps et petit à petit en levier politique (pour l’intérêt général, bien sûr) ou en rente (une spécialité française). Tout cela pour dire que le système actuel éclaté n’est peu -être pas optimal, mais il fonctionne, ce que démontre l’article d’ailleurs.



Tu as sans doute mal lu ;)&nbsp;


Et on fini comme nuit debout à débattre et au final se rendre compte qu’aucune action concrète est menée ou que ceux qui décident réellement d’agir sont minoritaires car il ne faut pas oublier on est naturellement des fainéants (c’est un des débats de nuit-debout lyon).


OK.



En lisant ce commentaire, je viens de me réabonner, et j’ai poussé la réglette plus vers la droite que je ne l’aurait fait avant.



@David : continuez ! Merci !


Si on pouvait éviter la dérive vers débat purement politique dans les commentaires et de pourrir le sujet initial, ce serait pas mal. Merci ;)








David_L a écrit :



Tu as sans doute mal lu ;)









Comme expliqué dans le billet de blog publié ce matin, nous avons dans un premier temps sélectionné GnuPG, Tails, Tor et VeraCrypt. Une manière de vous permettre de soutenir en un seul paiement cinq projets qui peuvent vous tenir à cœur.

Ce que j’ai décrit a déjà commencé à votre niveau. Quel projet a-t-il été retiré au dernier moment : il y en a 4 listés alors que les 2 billets en notent « cinq », ce qui ne peut pas être une erreur ?



La remarque n’était là que pour soutenir la remarque de “au moins quelqu’un essaye de faire quelque chose sur un sujet complexe”, mais en effet j’ai sous estimé la dérive que peut entrainer l’exemple (je l’automodère à postiori).



Edit: zut trop tard, peut tu t’en occuper david?


Quatre projets tiers + NXi = 5


Je comprends bien, mais je préfère prévenir <img data-src=" />








David_L a écrit :



Quatre projets tiers + NXi = 5



Peut-être faudrait-il reformuler, ce n’est pas très clair quand on lit les § à propos des projets financés et du % alloué.



https://www.nextinpact.com/blog/104657-comment-next-inpact-va-soutenir-projets-qui-protegent-vos-donnees-et-votre-vie-privee.htm





Dès cette année, nous réserverons l’équivalent de 33 % des dons effectués à Next INpact à des projets qui nous semblent rejoindre ces valeurs d’intérêt général. Pour le moment, nous avons décidé de soutenir à parts égales GnuPG, le projet Tor, le système d’exploitation Tails ainsi que VeraCrypt. Cette liste aura vocation à s’étendre à travers un dispositif ouvert que nous détaillerons dans un second temps.


Le mal progresse car le bien le regarde faire.








nick_t a écrit :



Le mal progresse car le bien le regarde faire.





Le bien régresse car le mieux a fait pire.



Il faut du courage pour ne rien faire ? Je pensais que c’était le contraire pourtant…


Je ne vois pas très bien le lien fait dans l’article avec des outils de protection de la confidentialité. Pourquoi NXi reverserait une partie des dons qu’il perçoit à d’autres activités qui n’intéressent pas nécessairement le lecteur-donateur ? Pour promouvoir des outils de chiffrement et d’anonymisation à une époque où les masses n’y comprennent strictement rien car elles ont une confiance absolue dans les outils connectés (matériels et logiciels) dont ils sont abreuvés ? o_Ô

Là je ne vous suis plus du tout.



De mon point de vue (certes fort discutable), la vraie question est de savoir comment faire prendre conscience aux masses que la confidentialité des données qu’elles génèrent est un enjeu majeur de la société de demain.

Et je ne crois pas qu’on puisse y parvenir en promouvant des outils de protection de la confidentialité.



Pour ce qui est d’optimiser le financement par les dons (car c’est bien de cela qu’il s’agit), je ne vois que la reproduction d’un modèle dépourvu de pérennité.


il me semble que justement NXI joue sur les deux tableaux en informant “les masses”, et là en finançant des outils.








piwi82 a écrit :



De mon point de vue (certes fort discutable), la vraie question est de savoir comment faire prendre conscience aux masses que la confidentialité des données qu’elles génèrent est un enjeu majeur de la société de demain.

Et je ne crois pas qu’on puisse y parvenir en promouvant des outils de protection de la confidentialité.





J’avoue être assez d’accord avec ça: le problème avec la protection de la confidentialité et de la vie privée aujourd’hui, je n’ai pas l’impression que c’est le manque de solutions, ou le manque de financement pour celles qui existent. Ca serait plutôt l’attitude “m’en fous, j’ai rien à cacher”.



Il faut des solutions à court et moyen terme. Concernant le manque de financement, il est réel et à déjà été clairement évoqué. Même pour des outils vitaux dont on sous-estime très souvent la portée (GPG est à mon avis le meilleur exemple même si la tendance de ceux qui n’en regardent pas plus loin que le bout de leur nez est au bashing de l’outil)


Très bonne initiative !! Vous ne pourriez pas faire une sorte de glossaire/service conseillés dans le but protection de la vie privée? (or repackage global type framasoft)



Là comme idée, sans recherche, je vois



OS : Tails /Linux…

&nbsp;








piwi82 a écrit :



…De mon point de vue (certes fort discutable), la vraie question est de savoir comment faire prendre conscience aux masses que la confidentialité des données qu’elles génèrent est un enjeu majeur de la société de demain…



À l’heure où Facebook vient d’atteindre les 2 Mds d’utilisateurs réguliers, ta question -

pertinente - relève d’un combat qui semble perdu d’avance. C’est le genre de situation qui ne se règlera que le jour où FB fera lui-même la boulette qui tue.



Et encore il restera tellement de réseaux sociaux et d’opportunités de confier ses données privées à des tiers…




Mince, l’édition ne marche pas, je reecrit:



Donc une page/mini-site d’aide qui recense les conseils, de type :



OS : Tails

&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp;Pour les Windows/MacOS &gt; paramêtrages conseillés

&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp;OS mobile:lineageOS? ou parametrages sur Android et iOS

Navigateur : Firefox/Vivaldi+quelles extensions???

Cloud : Serveur NAS ou ???

Maps/Navigation : OSM sur PC et ??? sur mobile

Chat:Telegram/Whatsapp

Social:Mastodon

MdP:Keepass

Moteur de recherche : Qwant, Drillo, Startpage



Je pense qu’un mini-site avec une description (quitte a ce qu’il y ai un lien sur un article détaillé comme le dossier sur les mdp par exemple) pourrait être sympa - et surtout accessible aux non-technophiles



PS:quand je mets des ???, c’est que je n’ai aucune idée de quel service peut offrir cela, alors s’il y a une âme charitable qui me lis&nbsp;<img data-src=" />

&nbsp;


Du coup ca me fait penser que NxI devrait rajouter framasoft dans la liste :)

Pour le mini site avec description:https://framalibre.org/

Pour les références cloud: le self hosted:https://github.com/Kickball/awesome-selfhosted


sans compter que Facebook utilise PGP (et OpenSSL, et Signal, etc…)

donc les masses non éduquées utilisent ces outils.








GvLustig a écrit :



Navigateur : Firefox/Vivaldi+quelles extensions???

Cloud : Serveur NAS ou ???

Maps/Navigation : OSM sur PC et ??? sur mobile



PS:quand je mets des ???, c’est que je n’ai aucune idée de quel service peut offrir cela, alors s’il y a une âme charitable qui me lis <img data-src=" />





Pour la navigation il y a OsmAnd sur Android (version payante ou gratuite avec nombre de téléchargement de map offline limité), et Marble Maps (gratuit, provient du projet KDE de mémoire, et basé sur OpenStreetMaps aussi)

Pour les extensions Firefox : pour moi les indispensables sont HTTPS Everywhere et uBlock Origin.

Pour les moteurs de recherche tu peux ajouter disconnect.me et duckduckgo









tmtisfree a écrit :



[…] Tout cela pour dire que le système actuel éclaté n’est peu -être pas optimal, mais il fonctionne, ce que démontre l’article d’ailleurs.







Le système actuel fonctionne mal voir pas du tout dans certains cas justement, cf. TrueCrypt qui a été arrêté subitement et la librairie OpenSSL qui est un truc massivement utilisé par les sociétés privées car gratuit et développé par de bons samaritains adeptes du libre qui ne leur coûte pas un sous –’

Enfin bon tout ça est dit dans l’article d’ailleurs.



La multitude des projets, l’éclatement des forces de travail et le manque de popularité desdits projets a toujours été une difficulté dans le libre (coucou les distributions GNU/Linux). Mais soyons réalistes cela restera toujours la préoccupation d’une minorité.



L’actualité donne pourtant un bon aperçu du comment les choses peuvent bouger.

Les masses changent de comportement lorsqu’elles se sentent menacées (que le menace soit fondée ou non n’a aucune importance). Tous ces vilains hacktivistes malintentionnés qui provoquent des fuites de données dans ces usines à bafouage de confidentialité (Facebook, Microsoft, Amazon, Apple, Alphabet, Baidu, Yandex, …) ou propagent des programmes malveillants en profitant de négligences humaines sont les seuls aujourd’hui (à ma connaissance) à être capable de faire baisser le niveau de confiance des masses dans les outils numériques. Si la gêne occasionnée est suffisamment importante, les masses chercheront des réponses (outils de protection de confidentialité) à des questions qu’elles ne se posent absolument pas aujourd’hui.

On gros, ça revient à dire qu’il faudra un mal pour un bien. Sans menace, pas de remise en question.



Ça tiendrait la route comme scénario de film ? <img data-src=" />








David_L a écrit :



Il est toujours plus aisé de se trouver des raisons de ne rien faire <img data-src=" />





Waow, vraiment déçu de cette réaction peu mature face à une critique qui aurait pu être constructive (ou pas, mais en tout cas, avec cette réponse, plus aucune chance).

&nbsp;



Tres bonne idée l’équipe!&nbsp;



Je serais ou aller lorsque je déciderai de faire un don.


Sauf que c’est Facebook qui a les clés, pas les masses. <img data-src=" />

Mais ça aussi, ça ne gêne personne.








Paul Muad’Dib a écrit :



Le système actuel fonctionne mal voir pas du tout dans certains cas justement, cf. TrueCrypt qui a été arrêté subitement et la librairie OpenSSL qui est un truc massivement utilisé par les sociétés privées car gratuit et développé par de bons samaritains adeptes du libre qui ne leur coûte pas un sous –’

Enfin bon tout ça est dit dans l’article d’ailleurs.



La multitude des projets, l’éclatement des forces de travail et le manque de popularité desdits projets a toujours été une difficulté dans le libre (coucou les distributions GNU/Linux). Mais soyons réalistes cela restera toujours la préoccupation d’une minorité.



L’éclatement n’a que des avantages : souplesse, expérimentation, adaptation au marché, difficulté à capturer, moindre coût, professionnalisme, motivation, etc.



La sécurité n’est un problème financier : c’est avant tout une problématique imposée par les agissements d’institutions centralisées à la botte des gouvernements et politiciens qui souhaitent transposer leurs guerres infantiles trop visibles pour le bon peuple drogué à la mamelle de l’État providence, vers le cyberespace plus discret et moins mortel.



Vouloir centraliser et faire reconnaître public le financement des outils dont dépend notre sécurité, c’est demander au loup d’assurer la sécurité de la bergerie. Si au moins les agneaux étaient bien armés.









tmtisfree a écrit :



La sécurité n’est un problème financier : c’est avant tout une problématique imposée par les agissements d’institutions centralisées à la botte des gouvernements et politiciens qui souhaitent transposer leurs guerres infantiles trop visibles pour le bon peuple drogué à la mamelle de l’État providence, vers le cyberespace plus discret et moins mortel.





Ce qui est bien avec toi, c’est que tu es constant dans l’aveuglement…

Réduire les problèmes de sécurisation des données privées aux seuls agissements des Etats est très réducteur (pour être poli)



Comme ce qui a déjà été très bien expliqué, les acteurs privés qui disposent de moyens colossaux sont les mêmes qui représentent les pires dangers pour les données dites privées.

La proposition qui est faite est de fédérer les bonnes volontés pour contourner les problèmes de financement du libre tout en conservant son indépendance.

Sachant que cette centralisation ne veut pas se substituer aux dons personnels mais simplement ajouter une corde supplémentaire aux moyens de financement, je ne vois pas en quoi cela peut te poser problème.









j-c_32 a écrit :



Waow, vraiment déçu de cette réaction peu mature face à une critique qui aurait pu être constructive (ou pas, mais en tout cas, avec cette réponse, plus aucune chance).





Pour comprendre la réaction, il faut connaitre la personne à qui elle s’adresse: une critique peut être constructive, si et seulement si son auteur se veut constructif.

Or ici, ce n’est pas le cas: c’est l’ode au statut quo et au démerdez vous tout seul…



Protéger sa vie privée sur Internet est une problématique de vieux…



Les djeunz ont la problématique inverse: comment rendre sa vie privée davantage visible !





je serais tenté de dire bonne idée !!



Mais ne pas oublier que pour informer il faut continuer d’approfondir les articles.



&nbsp;La meilleure information est la grande qualité des articles déjà présents ici








carbier a écrit :



Ce qui est bien avec toi, c’est que tu es constant dans l’aveuglement…

Réduire les problèmes de sécurisation des données privées aux seuls agissements des Etats est très réducteur (pour être poli)



Paraphraser de travers est aussi une constante chez toi : j’ai écrit « avant tout », ce qui veut dire qu’il en existe d’autres. La technique de vouloir noyer son chien en l’accusant de la rage est d’un éculé.









carbier a écrit :



Comme ce qui a déjà été très bien expliqué, les acteurs privés qui disposent de moyens colossaux sont les mêmes qui représentent les pires dangers pour les données dites privées.

La proposition qui est faite est de fédérer les bonnes volontés pour contourner les problèmes de financement du libre tout en conservant son indépendance.





Il est dans l’intérêt commercial et financier des firmes de protéger leurs clients et leur base de données (et donc leurs informations privées), donc ton laïus dogmatique primaire ne tient pas. Qu’elles les utilisent à des fins internes ou de promotion n’est pas en soit dérangeant. Si on ne veut pas subir un traitement informatique, il suffit de ne pas s’identifier ou alors d’utiliser des identifiants anonymes.









carbier a écrit :



Sachant que cette centralisation ne veut pas se substituer aux dons personnels mais simplement ajouter une corde supplémentaire aux moyens de financement, je ne vois pas en quoi cela peut te poser problème.



Une corde au cou à nœud coulant agrémenté d’un fil à la patte « d’intérêt public » indéfini et flou ne rend pas « libre », il rend dépendant et susceptible d’être soumis ou capté par des intérêts autres. Le problème a été posé dans mon premier post, mais apparemment le commentariat n’est pas assez « mature » et préfère bavasser ou se prélasser dans les ad hominem.





Pour le dire clairement, aucun type de gouvernance d’une telle structure centralisée et de redistribution financière ne pourra jamais garantir que « l’intérêt public », quoi que veuille dire ou impliquer cette expression, sera assuré quelque soit le terme envisagé. À moins de croire aux contes de fées ou d’être d’une hypocrisie inqualifiable, la sécurité privée ne peut pas être un problème « d’intérêt public » quand la chose publique est la première à ne pas l’assurer, à tout faire pour la contourner, voire à la dégrader sciemment.



Bonne idée et initiative. Dans tous les cas: “Il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent jamais.” <img data-src=" />










127.0.0.1 a écrit :



Protéger sa vie privée sur Internet est une problématique de vieux…



Les djeunz ont la problématique inverse: comment rendre sa vie privée davantage visible !





C’est pas faux.

Mais c’est parce que ce sont des brêles en Histoire.



Après, en commentant du Hanouna sur les fofos tu prends pas trop de risques sociéto-politico-religieux…



Sans valider toute ta réflexion, je te rejoins sur un point: qui décide de ce qui est d’intérêt public ou pas?

l’Etat (reconnaissance d’utilité publique via décret du Conseil d’Etat).

Ce même état qui perfuse à tout va (exemple au hasard: la presse), et qui donc, indirectement, contrôle.



mais d’un autre côté il s’agit juste d’apporter une nouvelle solution de financement, à côté du système de dons qui existe déjà.



l’article dit “pourquoi pas d’intérêt public”, on voit que la réflexion n’a pas été poussée jusque là.








hellmut a écrit :



Sans valider toute ta réflexion, je te rejoins sur un point: qui décide de ce qui est d’intérêt public ou pas?

l’Etat (reconnaissance d’utilité publique via décret du Conseil d’Etat).

Ce même état qui perfuse à tout va (exemple au hasard: la presse), et qui donc, indirectement, contrôle.



mais d’un autre côté il s’agit juste d’apporter une nouvelle solution de financement, à côté du système de dons qui existe déjà.



l’article dit “pourquoi pas d’intérêt public”, on voit que la réflexion n’a pas été poussée jusque là.



Tout à fait : l’expression « intérêt public » a (pour certains) un côté « solution miracle à tous les problèmes » qui dans la réalité ne tient pas aux faits.



Sur la centralisation comme « solution de financement », je pense que les personnes intéressées par les dons préfèrent focaliser leur bienfaisance sur les questions/programmes/problèmes/etc. qui comptent pour eux. (Soit dit en passant, le financement par don est aussi vieux que l’humanité, il n’a rien de « particulier ».)



Vu l’éclatement et la diversité en amont et en aval, je ne vois pas comment une telle centralisation pourrait être faisable ou fédératrice (sans parler souhaitable) sans apparaître une solution de plus.



Si on s’en tient à ta reflexion, JLI ou P&P n’existerait pas pour la presse. Et pour certains titres indépendants, je peux te dire que ça pourrait poser de sacrés soucis. Après je sais que tu campes sur ton truc comme à ton habitude hein, mais sur le fond, tu devrais sortir du principe et regarder un peu ce qui se passe dans cette chose étrange que l’on nomme la réalité.








tmtisfree a écrit :



Il est dans l’intérêt commercial et financier des firmes de protéger leurs clients et leur base de données (et donc leurs informations privées), donc ton laïus dogmatique primaire ne tient pas. Qu’elles les utilisent à des fins internes ou de promotion n’est pas en soit dérangeant. Si on ne veut pas subir un traitement informatique, il suffit de ne pas s’identifier ou alors d’utiliser des identifiants anonymes.





Ouaip la solution miracle: pour ne pas avoir d’atteinte à la vie privée, il suffit de ne pas utiliser Internet (car si tu crois sincèrement qu’utiliser un identifiant anonyme est la solution <img data-src=" />)







hellmut a écrit :



Ce même état qui perfuse à tout va (exemple au hasard: la presse), et qui donc, indirectement, contrôle.





Donc avec ton raisonnement, Facebook controle GnuPG ?









David_L a écrit :



Si on s’en tient à ta reflexion, JLI ou P&P n’existerait pas pour la presse. Et pour certains titres indépendants, je peux te dire que ça pourrait poser de sacrés soucis. Après je sais que tu campes sur ton truc comme à ton habitude hein, mais sur le fond, tu devrais sortir du principe et regarder un peu ce qui se passe dans cette chose étrange que l’on nomme la réalité.



Je ne suis pas une fan des acronymes abscons et non définis, donc je ne peux pas répondre pour la première partie. Pour le reste et comme dit plus haut, un tel balayage de l’argument ne va pas le faire disparaître : la réalité est ce qui reste quand on arrête d’y croire.









carbier a écrit :



Ouaip la solution miracle: pour ne pas avoir d’atteinte à la vie privée, il suffit de ne pas utiliser Internet (car si tu crois sincèrement qu’utiliser un identifiant anonyme est la solution <img data-src=" />)



J’ai pourtant visé très bas et fait très simple pour te répondre mais tu as quand même réussi à généraliser abusivement. Le sophisme est un art qui se pratique déguisé, sinon c’est grossier et n’a plus de charme.



si FB représente 90% des revenus de GPG, oui.

j’en sais rien. tu sais, toi?


Non sa généralisation est intéressante et surement pas un sophisme. Le principe de vie privée remonte jusqu’à savoir qui peux tracer ce que tu fais sur internet (interception “man in the midle” etc …) le login “anonyme” ne repousse le problème que d’une case comme il l’a généralisé.








Sheepux a écrit :



Non sa généralisation est intéressante et surement pas un sophisme. Le principe de vie privée remonte jusqu’à savoir qui peux tracer ce que tu fais sur internet (interception “man in the midle” etc …) le login “anonyme” ne repousse le problème que d’une case comme il l’a généralisé.



Qui a dit le contraire ? Personne. Qui m’a attribué d’avoir prétendu affirmer que l’anonymisation était une solution miracle ? Carbier. Plus précisément, ce dont il est coupable c’est d’un homme de paille. Mais bon, c’est Carbier, il est hermétique au raisonnement logique et n’a pas assez potassé Schopenhauer.



Oui, ils publient leurs comptes <img data-src=" />


Ce sitehttps://www.privacytools.io/ référence les bonnes pratiques en matière de vie privée et de sécurité. Les services, outils préconisé etc etc, des dossiers (en anglais). Que du bon. Bonne lecture, y’a pas d’quoi <img data-src=" />








j-c_32 a écrit :



Waow, vraiment déçu de cette réaction peu mature face à une critique qui aurait pu être constructive (ou pas, mais en tout cas, avec cette réponse, plus aucune chance).



Constructive, de la part de tmt? Toi tu ne connais pas le personnage…

Il est nettement plus simple de coloniser Mars!



Schopenhauer…. Ça laisse songeur…



Bon sinon c’est une bonne initiative dans l’absolu, d’un point de vue privé ou personnel.

Mais, et ça me fait mal au cul de le reconnaitre, tmtmachtfrei a raison au moins sur un point : la politisation de la question de votre part est assez malvenue.

Vous dites que vous ne voulez pas mener le “combat” au niveau politique, mais vous parlez de democratie, de citoyebs et vous faites reference a la loi… Etrange.


Quelques chose comme ce site web :https://prism-break.org/fr/



Je crois que c’est ce que tu cherches :-)


Même si cette solution centralisée par NextInpact a certains défauts listés par les membres, je trouve que cela permet de faciliter le don et pousse à en faire un. Il n’y a pas de problème de concentration ou de choix imposé puisque NxI n’est pas hégémonique.



Bref je soutiens fortement ce projet qui, sans être parfait, est beaucoup mieux que de ne rien faire.



==&gt; M’en vais faire un don, la meilleure des preuves !


OK merci, donc:





In 2016 we had 268 individual donations summing up to 9615 Euro, we received 50000 USD each from Facebook and Stripe resulting in 92539 Euro, and 60000 USD (54220 Euro) from the Linux Foundation.





donc Facebook représente un tiers du budget de GNUPG.

c’est juste énorme.


Juste pour pousser la logique jusqu’au bout (vu qu’on parle d’outils pour préserver sa vie privée <img data-src=" />) et peut être qu’en fin de compte il s’agit également d’une solution au problème :

Ne serait il pas intéressant d’utiliser un outil monétaire anonyme, décentralisé et qui ne prend pas de commissions (enfin j’en ai jamais utilisé mais il me semble que c’est un des arguments) =&gt; dit autrement une cryptomonnaie !

Donc en gros, une page internet (d’initiative privée pour le coup) qui recense les différents projets avec descrption etc … (avec un bouton pour demander l’inscription de tel ou tel projet à la liste) et à côté un bouton “donner en cryptomonnaie”.&nbsp; Bon après je sais pas comment ça se passe pour les impôts. Mais si il s’agit juste de centraliser pour donner à un grand nombre de projets au même endroit tout en le faisant facilement, je vois pas pourquoi ça serait pas suffisant.

À moins que le but serait d’avoir un “super intermédiaire” qui répartisse lui même selon certaines règles tout l’argent qu’il reçoit (que ce soit en fonction d’un questionnaire que les donnateurs remplirait ou selon ses propres règles). Parce que c’est vrai que ça peut faire peur de se retrouver sur une pages avec des milliers de projets avec un bouton “donner” à côté =&gt; comment savoir à qui donner etc…

&nbsp;