Législatives 2017 : près de cent candidats ont déjà signé le Pacte du logiciel libre

Législatives 2017 : près de cent candidats ont déjà signé le Pacte du logiciel libre

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Marc Rees

Publié dans

Droit

30/05/2017 4 minutes
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Législatives 2017 : près de cent candidats ont déjà signé le Pacte du logiciel libre

À l’occasion des législatives pour 2017, l’association pour la promotion du libre, l’April, relance sa campagne autour du « Pacte du logiciel libre ». Une initiative qui fête cette année ses 10 ans.

La défense et la promotion du logiciel libre ne sont pas de vains mots en France. Les débats autour du projet de loi Lemaire en 2016 en ont été le parfait témoignage : le législateur a souhaité que les administrations soient simplement tenues d’ « encourag[er] l'utilisation des logiciels libres et des formats ouverts lors du développement, de l'achat ou de l'utilisation, de tout ou partie, de [leurs] systèmes d'information ».

Plus en amont du calendrier parlementaire, la consultation lancée sur l’avant-projet avait pourtant fait éclater le vœu d’une véritable priorité pour ce type de licence

Près de 100 signatures sur le Pacte du Logiciel libre

Autre fait notable, Sergio Coronado, député des Français de l’étranger, avait écrit au Président de l’Assemblée nationale pour lui faire part de son mécontentement. Celui qui se présente comme le seul député à encore utiliser du libre sur son poste professionnel s’était plaint de l’absence de mise à jour, poussant de facto ses collègues à préférer au libre, les solutions propriétaires dont celle de Microsoft. 

À quelques jours de l'élection pour l’Assemblée nationale, et du renouvellement du contrat Microsoft - La Défense, l’April ne baisse pas la garde. Elle a relancé cette fois encore son Pacte du Logiciel Libre, où chaque prétendant à la députation s’engage à promouvoir et défendre les libertés associées au libre. Les électeurs sensibles à ces questions peuvent ainsi prendre connaissance des promesses de « leur » candidat sur le sujet, avant de glisser le bulletin dans l’urne. Sur les 7 882 femmes et hommes en lice, 96 ont déjà signé ce pacte dont la campagne vient de débuter.

Tous s’engagent ainsi « à promouvoir et défendre la priorité aux logiciels libres et aux formats ouverts dans les administrations, établissements publics et collectivités territoriales » mais également à « défendre les droits des auteurs et des utilisateurs de logiciels libres, notamment en demandant la modification de toute disposition légale fragilisant ces droits et en m'opposant à tout projet ou proposition qui irait dans ce sens ».

Un arc-en-ciel politique

Les couleurs politiques des signataires forment un bel arc-en-ciel avec une prédominance de députés écologistes, d’autres issus de Nouvelle Donne, du Parti Pirate, de La France Insoumise ou encore de l’Union Populaire Républicaine. On ne compte cependant pour l’heure que trois socialistes, deux Front national et également un Les Républicains. Du côté d’En Marche, deux ont apposé leur nom en bas du document dont Alexandre Zapolsky, PDG et cofondateur de Linagora.

Plutôt que d’opter pour un système centralisé, Candidats.fr, projet de l’April qui chapeaute la plateforme, s’appuie sur les volontaires disséminés dans toute la France. L’idée sous-jacente, nous explique Frédric Couchet, est de mettre en lien les candidats et les citoyens, pour que les électeurs se sentent investis et deviennent aussi des sortes de référents auprès des futurs élus. L’April a toujours préféré ce lien personnel plutôt qu’une vague promesse des partis. « Si la signature vient d’un parti, cela a finalement moins de poids face à l’engagement d’un certain nombre d’élus » détaille le délégué général de l’association.

Retour d'expérience

Lors de la campagne 2012, sur les 470 candidats signataires, 43 furent finalement élus. On remarquera néanmoins que le PS Laurent Grandguillaume faisait partie de ceux-là, alors qu’il avait apposé sa signature trois ans plus tard sur l’amendement du groupe socialiste destiné à simplement encourager l’usage du libre et des formats ouverts dans les administrations. Même situation pour ses collègues Bernard Roman et Pascale Crozon. 

Toujours en 2012, d’autres ont signé sans pour autant porter des amendements, puisque le sujet appelle généralement les compétences d’une petite brochette de députés spécialisés. L’April juge malgré tout utile qu’un maximum de personnes prenne position et que des citoyens dans les circonscriptions se sentent capables d’informer, au fil des cinq années de mandat, de l’importance du sujet.

Écrit par Marc Rees

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Introduction

Près de 100 signatures sur le Pacte du Logiciel libre

Un arc-en-ciel politique

Retour d'expérience

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Commentaires (38)


C’est pas un peu futile à la veille du renouvellement du contrat Microsoft openbar de la Défense ?


ils sont élus pour 5 ans, l’eau aura le temps de couler, il n’y aura pas que ça, je crois bien.



Rien que mettre en place le référentiel général d’interopérabilité pour de vrai, bosser le socle interministériel de logiciels libres, favoriser les initiatives existantes…. c’est plus large que juste le contrat de la défense, même si ça doit jouer.


Pour information, c’est la (Premier Ministre/SGMAP/)DISINC qui travaille sur ces sujets techniques  … pas les députés.



Les députés sont élus pour voter des lois, pas des textes techniques.


mais ils ont moyen d’influer, j’imagine ?


La DISINC est composée de Fonctionnaires et de Prestataires.



L’adage dit “Les Ministres passent, les fonctionnaires restent”.



A méditer.


Et les français pourront apprendre à utiliser Linux de B à Z (mais par A)<img data-src=" />


exit ar, awk, apache2, apt, autoconf, automake, aspell…








heret a écrit :



exit ar, awk, apache2, apt, autoconf, automake, aspell…







C’est vrai ça commence mal <img data-src=" />



Une signature, ça peut rapporter une élection.



Une fois élus, au chiottes les promesses, reprise des affaires juteuses avec les lobbyistes, remplissage de comptes en banques, et engraissement personnel au frais des cons tribuables.



Eh oui, c’est ça la politique à la française.


Non justement c’est utile et nécessaire.








IMPulsion a écrit :



Une signature, ça peut rapporter une élection.



Une fois élus, au chiottes les promesses, reprise des affaires juteuses avec les lobbyistes, remplissage de comptes en banques, et engraissement personnel au frais des cons tribuables.



Eh oui, c’est ça la politique à la française.





J’aurais pas dit mieux.<img data-src=" />





Législatives 2017 : près de cent candidats ont déjà signé le Pacte du logiciel libre





S’ils sont élus ils signeront également le pacte avec Microsoft.



C’est ca l’esprit d’ouverture…


100 candidats, c’est relativement peu. Le sujet ne les intéresse pas <img data-src=" />








Jarodd a écrit :



100 candidats, c’est relativement peu. Le sujet ne les intéresse pas <img data-src=" />







Il faut aussi qu’ils soient élus <img data-src=" /> (je me rappelle Martine Billard qui a disparu par la suite, elle en savait pas mal sur l’informatique)



C’est surtout qu’il faut les appeler un à un et qu’il n’y a pas une masse de bénévoles pour le faire. Bien qu’étant membre de l’April, j’avoue culpabiliser, mais ne pas avoir envie de le faire. Ensuite, qui a envie de se peler à demander à des gens dont les idées politiques lui sont insupportables d’adhérer au pacte des logiciels libres.








2show7 a écrit :



Il faut aussi qu’ils soient élus <img data-src=" /> (je me rappelle Martine Billard qui a disparu par la suite, elle en savait pas mal sur l’informatique)





C’est bien ce que je dis. A la louche, avec 15 candidats par circonscription, il y aurait plus de 8600 candidats. On est dans l’ordre de 1% des candidats qui ont signé ce pacte.



&nbsp;





numerid a écrit :



C’est surtout qu’il faut les appeler un à un et qu’il n’y a pas une masse de bénévoles pour le faire. Bien qu’étant membre de l’April, j’avoue culpabiliser, mais ne pas avoir envie de le faire. Ensuite, qui a envie de se peler à demander à des gens dont les idées politiques lui sont insupportables d’adhérer au pacte des logiciels libres.





Je me désespère de l’intérêt des candidats pour le sujet, loin de moi de critiquer le travail des bénévoles <img data-src=" /> (j’en suis ailleurs et je sais de quoi tu parles)









tpeg5stan a écrit :



ils sont élus pour 5 ans, l’eau aura le temps de couler, il n’y aura pas que ça, je crois bien.



Rien que mettre en place le référentiel général d’interopérabilité pour de vrai, bosser le socle interministériel de logiciels libres, favoriser les initiatives existantes…. c’est plus large que juste le contrat de la défense, même si ça doit jouer.







<img data-src=" />



Déjà que ma DSI a signé un contrat, pas Open Bar comme la Défense, mais Open Campus Super Select Education Kikoo (tm <img data-src=" />) pour que tout le monde, personnels comme étudiants, puisse piocher dans tout le catalogue Microsoft, Windows comme Serveurs et Office… <img data-src=" />

Et que si je leur installe LibreOffice à l’insu de leur plein gré, je me fais lyncher bien comme il faut… <img data-src=" /> <img data-src=" />



On n’est pas sorti de l’auberge, j’vous l’dit… <img data-src=" />









Jarodd a écrit :



100 candidats, c’est relativement peu. Le sujet ne les intéresse pas <img data-src=" />





Ou bien qu’ils ne comprennent pas le sujet …









IMPulsion a écrit :



Eh oui, c’est ça la politique à la française.





Sortir de chez soi permet de s’ouvrir un peu aux autres pays et ce qui s’y passent.



Sinon c’est bien, l’APRIL fait du lobbying comme tous les autres.



Le problème c’est ce genre d’idées



« Si la signature vient d’un parti, cela a finalement moins de poids face à l’engagement d’un certain nombre d’élus » détaille le délégué général de l’association.



Dans l’idéal c’est normal, dans la réalité c’est tout le contraire. L’APRIL devrait arrêter de rêver la société qu’elle désire et être plus pragmatique si elle veut vraiment faire bouger les choses.


Et que fait l’APRIL quand des logiciels libres sont rachetés par de grosses boites qui s’ingénient à les tuer : open office, glassfish,…

En passant, les proprio de ces logiciels libres s’en sont mis pleins les fouilles en vendant leurs softs (après avoir gentiment bénéficier d’assistances gratuites de ceux qui ont épluché et fait améliorer le code des dites appli).



Alors pourquoi forcer à prendre du libre ? Le modèle économique n’est pas forcément meilleur et les différentes briques logiciels manquent de coordination dans les développements contrairement à des solutions développées sous une même gouvernance.



Ce n’est pas parce qu’il est libre ou pas que doit être choisi un logiciel, c’est le rapport coût/fonctionnalités et la couverture du besoin qui doivent guider au choix d’un logiciel. Il existe aussi des cas où il vaut mieux faire développer son soft plutôt que de choisir un ERP.








Jarodd a écrit :



C’est bien ce que je dis. A la louche, avec 15 candidats par circonscription, il y aurait plus de 8600 candidats. On est dans l’ordre de 1% des candidats qui ont signé ce pacte.







8600 ! (à vrai dire la France est plus grande que la Belgique)<img data-src=" /><img data-src=" />



Un peu H.S en voyant cette news: un petit focus sur le Parti Pirate pour les législatives NXi?


tu as tenté de leur dire que ça avait valeur d’obligation ? Parce que un moment il faudra faire un procès pour appliquer la loi, c’est pas possible autrement : ils ont l’obligation de te proposer du libreoffice, et l’ooxml pourrait être toléré pour l’échange de tableaux. C’est pas moi qui le dis, c’est la loi française



&nbsp;s’ils ne la refusent pas, la dernière fois que l’armée frouze est venue chez nous, on brûle ton village, on fusille ta population et c’est la même chose<img data-src=" />








carbier a écrit :



L’APRIL devrait arrêter de rêver la société qu’elle désire et être plus pragmatique si elle veut vraiment faire bouger les choses.





l’april devrait arrêter de se plaindre de l’absence d’appel d’offres et du non-respect de la loi et commencer à faire ses magouilles logiciel libre de son côté ?



La corruption, c’est bien&nbsp;<img data-src=" />



Ce que fait l’APRIL, je ne sais pas; mais ce que fait «la communauté du libre», ça je sais: un fork.

Cf. LibreOffice, Payara.



(En pratique,&nbsp; «communauté du libre» ça ne veut rien dire.

&nbsp;Au cas par cas, pour les logiciel cités, un groupe de développeurs a lancé un fork.)


Tu habites sur une circonscription, contente toi d’appeler les 4-5 principaux candidats, ça sera déjà ça de fait. Sur les partis bien implantés (avec des sous) ils ont souvent une permanence du parti (avec téléphone), donc tu peux même contacter tous les candidats du département d’un coup.








carbier a écrit :



Sortir de chez soi permet de s’ouvrir un peu aux autres pays et ce qui s’y passent.





Cesser de toujours se cacher derrière ‘Ce qui se passe chez les autres’ pour ne pas parler de la nullité crasse de ce qui se déroule chez nous serait un bon début.

&nbsp;









CUlater a écrit :



Un peu H.S en voyant cette news: un petit focus sur le Parti Pirate pour les législatives NXi?





Tu t’est trompé de région le PP c’est chez les Germains, en France les pirates font du taboulé et des cassolettes de sciure chez tipiak ^_^









tpeg5stan a écrit :



l’april devrait arrêter de se plaindre de l’absence d’appel d’offres et du non-respect de la loi et commencer à faire ses magouilles logiciel libre de son côté ?



La corruption, c’est bien <img data-src=" />





Les mots ont un sens: relis calmement le post initial et revient m’en parler.



Je disais simplement que faire signer quelques députés ne sert à rien: une fois élus c’est généralement la ligne du parti qui est suivie. Donc pour faire bouger les choses, il vaut bien mieux faire signer les partis/mouvements que quelques députés qui ne feront rien.

A moins que l’APRIL veuille rester dans la complainte et la victimisation permanente…









IMPulsion a écrit :



Cesser de toujours se cacher derrière ‘Ce qui se passe chez les autres’ pour ne pas parler de la nullité crasse de ce qui se déroule chez nous serait un bon début.





Je ne vois pas en quoi l’un empêche l’autre









carbier a écrit :



A moins que l’APRIL veuille rester dans la complainte et la victimisation permanente…





dans une société non corrompue, oui.



Mais on est en France, du coup il faut faire du lobbying.



Sous Staline, tu voles ne serait-ce qu’un oeuf=une balle. &nbsp;Ici pour les marchés publics ou quoi que ce soit, c’est les copains d’abord.



Ca doit être de cet ordre là. Et encore, je n’ai pas compté les suppléants <img data-src=" />








Jarodd a écrit :



Ca doit être de cet ordre là. Et encore, je n’ai pas compté les suppléants <img data-src=" />







<img data-src=" /><img data-src=" />









CUlater a écrit :



Mouais… Ou pas





<img data-src=" />&nbsp;



Perso je connais plus madame J.Reda

(députée du PP au Parlement Européen) et ses positions sur le sujet.



Pas qu’en France, partout. Le mot, d’ailleurs, vient des États-unis.


[quote::]Promouvoir et défendre la priorité aux logiciels libres et aux formats ouverts dans les administrations, établissements publics et collectivités territoriales;[/quote]

Ça veut dire quoi priorité? Utilisation à tout prix? à concurrence d’un certain coût? Je l’étudie en premier, mais je n’ai aucune obligation?

Il est fort probable que je n’aurais en pratique pas de difficulté à ‘suivre la ligne attendue’, si j’avais été candidat, j’aurais refusé de signer, hors de question de s’engager à des choses aussi floues.

Je crois plus au vrai lobbying (celui qui prépare un texte applicable aux députés, qu’ils n’ont plus qu’à soutenir à l’assemblée, avec l’argumentation associée) qu’à des engagement ‘de communicants’, qui n’apportent rien de concret, et n’engagent que ceux qui y croient.

Je sais pas, un truc à base d’obligation d’utiliser des formats ouverts, par exemple (avec vraie sanction à ceux qui ne le font pas).