Sous pression de Bruxelles, Amazon revoit ses accords avec les éditeurs d'ebooks

Sous pression de Bruxelles, Amazon revoit ses accords avec les éditeurs d’ebooks

Coup d'e-bottin

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Guénaël Pépin

Publié dans

Société numérique

04/05/2017 4 minutes
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Sous pression de Bruxelles, Amazon revoit ses accords avec les éditeurs d'ebooks

Amazon devra désormais permettre aux éditeurs d'ebooks de proposer de meilleures conditions à d'autres boutiques en ligne, voire de garder leurs autres contrats confidentiels. Une avancée que vient de valider la Commission européenne, qui enquête depuis la mi-2015 sur les pratiques du géant de l'e-commerce.

Le travail de la Commission européenne se conclut sur une victoire pour les éditeurs de livres. Amazon s'est engagé à ne plus imposer aux éditeurs des contrats lui garantissant les meilleures conditions de commercialisation des ebooks. Par exemple, le cybermarchand ne pourra plus obtenir systématiquement le meilleur prix sur un livre numérique, les éditeurs étant bien libres de privilégier un concurrent.

« Amazon appliquait certaines clauses de ses accords avec des éditeurs qui étaient susceptibles de rendre l'innovation et l'exercice d'une concurrence effective plus difficiles pour d'autres plateformes de livres numériques » affirme Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence.

La direction de la concurrence avait ouvert son enquête en juin 2015, craignant que les clauses en question soient contraires au droit européen. Son implication suit un conflit ouvert entre l'entreprise américaine et l'éditeur français Hachette, en 2014 qui avait impliqué le ministère français de la Culture.

Les concurrents empêchés de se différencier

La marque Kindle, qui englobe les ebooks et les liseuses, reste l'une des marques les plus connues du géant Amazon. Celui-ci ne détaille pourtant pas les revenus qu'il tire de ces produits (y compris sur le dernier trimestre), alors que le marché du livre numérique stagne, voire baisse. C'est le cas au Royaume-Uni, où le marché a plongé de 17 % en 2016, à 204 millions de livres sterling, sur un revenu global de 4,8 milliard de livres (+3 %) pour le secteur de l'édition.

Le groupe américain aurait construit sa place de choix sur ce marché à coups de contrats déloyaux, pense la Commission. Elle note, par exemple, qu'un éditeur lié à Amazon pouvait empêcher un distributeur concurrent de se différencier, via un modèle commercial différent, des actions promotionnelles ou des formats de livre plus innovants que celui fourni habituellement. Désormais, les éditeurs pourront garder leurs accords avec les autres boutiques loin des yeux du distributeur.

« Amazon s'est efforcée de lever les craintes de la Commission en proposant de ne pas appliquer, de ne pas introduire ou de ne pas modifier les conditions de ses contrats avec des éditeurs » rapporte la Commission. En janvier, l'institution avait demandé des retours au milieu de l'édition. Elle affirme aujourd'hui que le père du Kindle a revu sa proposition d'arrangement suite aux demandes du secteur, qui ne sont pas détaillées.

La Commission veille au grain

L'entreprise s'est engagée pour cinq ans auprès de la Commission. En cas de manquement, et d'atteinte à la concurrence, la direction de la concurrence prévient qu'elle peut sévir, à hauteur de 10 % du chiffre d'affaires annuel mondial de la société. À la mi-2015, elle craignait qu'Amazon abuse de sa position dominante sur la distribution de livres pour imposer ses conditions aux éditeurs ; qui semblent avoir au moins été fondées en partie.

Cette intervention suivait un conflit ouvert entre Amazon et Hachette, lancé en mai 2014, quand le cybermarchand entravait les commandes de produits de l'éditeur français outre-Atlantique, par exemple en signalant (faussement selon Hachette) des stocks comme limités. Le combat semblait porter sur une baisse des prix des livres numériques, que voudrait Amazon, et à laquelle 900 auteurs s'étaient vertement opposés dans les pages du New York Times.

Le conflit s'est réglé par un accord en novembre 2014, actant qu'Hachette gardait la main sur les prix de ses ebooks. Elle a même laissé des séquelles, impliquant à l'époque le ministère de la Culture français et Aurélie Filippetti, qui défendait bec et ongles l'éditeur face au géant américain. Elle avait agité le chiffon d'une enquête européenne, qui a finalement bien été ouverte.

Rappelons que la Commission avait déjà agi en 2011 contre Apple et quatre éditeurs, accusés d'entente sur les prix des livres numériques. L'enquête avait été close en décembre 2012, les acteurs revoyant leurs accords pour mettre fin à certaines clauses inquiétant le cerbère européen.

Écrit par Guénaël Pépin

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Les concurrents empêchés de se différencier

La Commission veille au grain

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Commentaires (21)


tant mieux!



J’en ai particulièrement marre de ces barrières artificielles destinée à créer des monopoles artificiels qui permettent ensuite de créer des barrières artificielles.



S’ils veulent être dominants, qu’ils innovent, sinon tant pis pour eux.


Quand on voit les bouquins au format numérique plus cher qu’au format papier on se dit qu’il y a un problème quelque part.


Cool maintenant si l’Europe pouvait faire en sorte que je puisse acheter des E-Books depuis la Réunion sans passer par un vpn ou autre filouteries ça serait bien aussi <img data-src=" />


M’en fous, je sais pas lire !








Soltek a écrit :



Quand on voit les bouquins au format numérique plus cher qu’au format papier on se dit qu’il y a un problème quelque part.





entièrement d’accord tout ce que ça fait c’est favoriser le piratage. Une initiative intelligent auraient pu être un tarif réduit sur le format numérique si tu achète la version papier mais bon….&nbsp;









BrainBSOD a écrit :



entièrement d’accord tout ce que ça fait c’est favoriser le piratage. Une initiative intelligent auraient pu être un tarif réduit sur le format numérique si tu achète la version papier mais bon….





Pas sûr qu’ils en aient la possibilité, sinon ils l’auraient fait comme avec AutoRIP



10 % du chiffre d’affaires annuel mondial de la société &gt; Ah quand même, à ce niveau-là ça sera p’tet dissuasif.








Niktareum a écrit :



M’en fous, je sais pas lire !





<img data-src=" /> C’est valable aussi pour les BD. <img data-src=" />



Ben moi je continue le papier et je refile mes bouquins à des amis qui les refilent à des amis et même que mes amis m’en refilent etc ..

En fait j’aime bien le système du papier .

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BrainBSOD a écrit :



entièrement d’accord tout ce que ça fait c’est favoriser le piratage. Une initiative intelligent auraient pu être un tarif réduit sur le format numérique si tu achète la version papier mais bon….&nbsp;





Oui, enfin, si j’ai le livre papier, je refuse de payer un centime pour une version numérique…



Et pour le reste, je suis d’accord, il est choquant de voir qu’un livre en édition de poche est presque tout le temps moins cher que le tarif numérique… Après, je préfère le papier (même si c’est moins pratique pour le transport et le stockage.).



M’en fous, je sais pas répondre !


C’estparfois (souvent ?) parce que quand le livre sort il n’est pas en poche et est à un tarif élevé, la version numérique est souvent au même prix. Puis le livre sort en poche ou dans un autre format et baisse de tarif, par contre la version numérique reste au prix fort …








JoePike a écrit :



Ben moi je continue le papier et je refile mes bouquins à des amis qui les refilent à des amis et même que mes amis m’en refilent etc ..

En fait j’aime bien le système du papier .

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Je suis partagé pour ma part, en effet, le papier a l’énorme avantage du partage, c’est frustrant de parler d’un livre à quelqu’un mais de ne pas pouvoir lui prêter. De plus, étant assez collectionneur, j’aime bien les belles bibliothèques bien fournies. En revanche, il faut avouer que niveau confort, pour un lecteur nomade, l’ebook est vraiment génial, j’ai presque toujours mon ebook reader sur moi avec des dizaines de livres, ça ne prend pas de place, c’est léger, on peut lire dessus dans n’importe quel condition lumineuse, les notes sont synchronisées, etc.



Ce que j’aimerais c’est surtout la vente “liée”, t’achètes la version physique, tu as la version numérique avec, pour 1 ou 2€ en plus à la rigueur, je serais prêt à payer. Ça permettrait d’acheter chez son libraire local (ça fait marcher le commerce local, on dispose de -parfois bons- conseils) sans sacrifier le côté pratique de l’ebook.



Je suis dans le même cas. Plus jeune, j’étais fan de belle bibliothèque et de belles collections en général. Et puis ça finit par prendre une place folle, ta vie change (femme et enfants) et quand tu déménages, tu te dis ouh la la où c’est que je vais mettre tout ça. Bref 36:15 mylife mais bon je trouve génial de pouvoir : amener ma bibliothèque avec moi, avoir un dico intégré, les notes, les marques pages, ne pas m’exploser le poignet avec un un livre de 1200 pages. J’achèterais toujours de beaux livres mais la majorité passe par la liseuse. J’aimerais également que la version numérique soit offerte avec la version papier, ça m’évite de passer par d’autres moyen pour la récupérer. Hors de question de repasser à la caisse 2 fois. Pour le prêt, il faudrait vraiment qu’on puisse avoir des options de partage (qu’un à la fois par exemple) mais bon ce qui semble marcher avec le livre, ne fonctionne pas avec le reste.


Je n’arrive pas à me décider de mon côté. D’une part j’ai une grosse bibliothèque (je suis vieux et j’ai fait des études de philo) mais c’est la galère quand je déménage ou que je bouge. J’ai un Kindle mais dernièrement je préfère acheter les ebooks sur iPad (ou bien j’utilise l’app Kindle sur iPad).

C’est vrai que c’est cher, beaucoup trop. Mais pratique.

J’achète chez le petit marchant du centre-ville parce que j’ai grandi avec l’odeur des livres et que ça me rend dingue, j’ai envie d’acheter le magasin. Mais en gros, si un livre me paraît important, je le prends en papier. Pour les choses moins importantes, le démat fait le job.


Idem, grilled.&nbsp;<img data-src=" />


Je comprend tout à fait l’aspect pratique mais bon je suis vieux jeu

Il y a environ 2 mois vu que ça débordait trop sur les étagères, j’ai décidé de me séparer de plein de bouquins.

Décidant d’emmener cela chez Emmaus j’ai choisi les poches de langue française et j’ai fait 2 voyages de caddy pleins vers Emmaüs qui est à 500 m de chez moi.



Voir la joie des employés ( ou peut-être des bénévoles je ne sais pas) a été un plaisir immense …

On aurait dit des gens devant un trésor ( il y en avait peut-être 200 )

Je ne suis pas sûr que j’aurais pu rendre des gens aussi heureux avec des copies numériques

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Question tient :les DOM-TOM faisant partie de la France,sont-ils de facto inclut dans l’UE ? Si oui, alors les &nbsp;conditions d’accès valables en France le sont aussi dans les DOM-TOM non ?


On fait partie de l’UE oui.

Les conditions d’accès de quoi?


aux E-Book dans ton cas par exemple,bénéficiez des “avantages” de la Métropole.


On bénéficie de rien du tout dans le cas des ebook, j’ai essayé sur le site de la fnac, celui de Décitre en autre impossible d’acheter un Ebook. Parce que j’habite la Réunion le blocage se fait sur l’adresse renseigné dans le compte et l’adresse IP. Il n’y a que surhttps://www.bookeenstore.com/ où j’ai pu télécharger un ebook gratuit sur les autres ça coince.



La faute à notre fiscalité particulière TVA à 8.5% je suppose