Facebook recrute 3 000 modérateurs, après avoir étudié la publicité pour ados vulnérables

Facebook recrute 3 000 modérateurs, après avoir étudié la publicité pour ados vulnérables

Un scandale, un recul

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Guénaël Pépin

Publié dans

Internet

04/05/2017 5 minutes
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Facebook recrute 3 000 modérateurs, après avoir étudié la publicité pour ados vulnérables

Après une série de diffusions en direct « choquantes » sur Facebook Live, le réseau social annonce le recrutement de 3 000 modérateurs sur l'année à venir. L'entreprise a aussi réagi à la révélation, en Australie, qu'elle vantait sa capacité à cibler les adolescents en manque de confiance. La direction promet une enquête sur cette étude publicitaire.

Facebook renforce le contrôle des vidéos en direct. Le réseau social annonce le recrutement de 3 000 modérateurs pour Facebook Live, portant le total à 7 500 pour l'ensemble de l'entreprise. Live est l'un des produits dans lequel elle investit massivement ces derniers mois, que ce soit sur les méthodes de diffusion que sur la monétisation.

Pour référence, sa récente certification en ligne pour journalistes réserve une large place à cet outil, alors que la diffusion en direct d'événements est devenue l'un des domaines les plus porteurs pour les réseaux sociaux. Ces dernières semaines pourtant, Facebook Live a été plus remarqué pour la diffusion de contenus « choquants », contre lesquels l'entreprise doit donc agir.

Dans le même temps, elle a été épinglée pour une présentation fournie à une banque australienne, dans laquelle elle affirme pouvoir cibler les adolescents dans leurs moments de doute et de vulnérabilité... Que Facebook serait bien en mesure de pouvoir reconnaître.

Les limites du contrôle a posteriori

Les problèmes se sont donc multipliés dernièrement sur Facebook Live. Le service a, par exemple, diffusé le meurtre d'un nourrisson par un homme en Thaïlande, avant qu'il se suicide. Les deux vidéos sont restées disponibles une journée avant d'être supprimées, après avoir été vues des centaines de milliers de fois, sans que la police ne puisse arriver à temps pour sauver l'un des deux.

Facebook, l'un des deux principaux acteurs de la publicité en ligne, martèle vouloir construire « une communauté plus sûre », où les internautes n'ont pas à subir ce type de diffusion. Les 3 000 nouveaux modérateurs travailleront dans des conditions non précisées, soit en tant qu'employés de Facebook ou prestataires tiers. En 2014, Wired avait rencontré une partie de ces modérateurs aux Philippines, où les géants du Net emploieraient une partie de leurs modérateurs.

Les nouvelles recrues doivent contribuer à repérer les problèmes en direct, plutôt que de compter sur les signalements d'internautes, comme l'entreprise en a l'habitude. Ils sont aussi censés aider à la modération a posteriori des contenus estimés haineux et exploitant des enfants, suite aux millions de remontées que Facebook reçoit chaque semaine.

Bien entendu, Facebook promet de simplifier le signalement et le contrôle des publications par ses équipes, sans préciser la méthode retenue. Ces promesses rappellent fortement celles émises à tour de bras autour des fake news (fausses nouvelles) depuis fin 2016.

Cibler des ados vulnérables, c'est possible

De façon plus discrète, Facebook continue d'améliorer ses outils publicitaires, en allant toujours plus loin dans les capacités de ciblage. C'est ce qu'a encore révélé le journal The Australian, qui a pointé un document fourni à un annonceur australien par le réseau social. Elle y explique pouvoir reconnaître « des adolescents ayant besoin d'un regain de confiance », pour que des entreprises leur adresse des publicités taillées pour y répondre.

Dans ce document daté de cette année, Facebook annonce pouvoir reconnaître des personnes qui, dès l'âge de 14 ans, se sentent « défaits », « dépassés », « stressés », « anxieux », « nerveux », « stupides », « idiots », « inutiles » ou « ratés ». Cela via un système d'analyse des sentiments, à partir de données qui seraient récupérées sur des adolescents australiens et néozélandais, par exemple pour déterminer les moments de la semaine les plus sensibles.

À The Australian, Facebook affirme ouvrir une enquête sur ces pratiques, qui seraient « inappropriées », voire contraires à la loi australienne. La présentation aurait été fournie à « l'une des quatre plus grandes banques australiennes ».

Un ciblage théorique, selon Facebook

« L'analyse effectuée par un chercheur australien était censée aider les annonceurs à comprendre comment les gens s'expriment sur Facebook. Elle n'a jamais été utilisée pour cibler des publicités, s'appuyant sur des données anonymes agrégées » répond Facebook dans un communiqué, jugeant l'article de The Australian « trompeur ».

Ce scandale en suit d'autres. Par exemple sur des publicités immobilières excluant des personnes de certaines ethnies, ce que les outils permettaient d'automatiser. Elle s'est rapidement engagée à interdire ce type de publicités, annonçant lutter contre toutes les annonces discriminantes. Des promesses qui ne semblent pourtant pas empêcher la promotion de sa régie pour le ciblage abusif, avec des reculs réguliers à chaque médiatisation.

Écrit par Guénaël Pépin

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Introduction

Les limites du contrôle a posteriori

Cibler des ados vulnérables, c'est possible

Un ciblage théorique, selon Facebook

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Commentaires (14)


Finalement on peut dire que le troll créé de l’emploi :) 


Oui, et puis c’est un emploi tellement captivant et enrichissant !



“En 2014, Wired avait rencontré une partie de ces modérateurs aux Philippines, où les géants du Net emploieraient une partie de leurs modérateurs.”

Évidemment, il faut faire ça loin, pas cher et sans contraintes sociales/morales.








gwado a écrit :



Oui, et puis c’est un emploi tellement captivant et enrichissant !



“En 2014, Wired avait rencontré une partie de ces modérateurs aux Philippines, où les géants du Net emploieraient une partie de leurs modérateurs.”

Évidemment, il faut faire ça loin, pas cher et sans contraintes sociales/morales.





Oui, mais si tu pars dans ce combat là, c’est pareil pour quasiment tous :




  • tes fringues

  • ton iphone

  • la hotline de ton FAI

  • les t-shirts de campagne du FN… (A gerber quand on voit le discours de lepen…)



    et je parle même pas de l’optimisation fiscale dont tout le monde se fou royalement….

    ou de l’affaire panana papers….



    bref, t’as du boulot <img data-src=" />





    &nbsp;



Ouais, donc on dit rien, on fait rien. <img data-src=" />








gwado a écrit :



Ouais, donc on dit rien, on fait rien. <img data-src=" />





si tu as une solution, bah je suis preneur!

&nbsp;



Essayer de faire des choix différents, une chose après l’autre selon nos possibilités/moyens, aussi minimes soient-elles.

Si si, je t’assure, c’est pas la voie la plus facile, mais c’est possible, seulement c’est plus simple de suivre le courant, les gens courageux s’extirpant de ce dernier sont rares. <img data-src=" />








bingo.crepuscule a écrit :



Essayer de faire des choix différents, une chose après l’autre selon nos possibilités/moyens, aussi minimes soient-elles.

Si si, je t’assure, c’est pas la voie la plus facile, mais c’est possible, seulement c’est plus simple de suivre le courant, les gens courageux s’extirpant de ce dernier sont rares. <img data-src=" />





j’aurais tendance à dire que c’est mignon.

c’est ce que j’essaye de faire depuis 10 ans, et c’est de plus en plus compliqué pour plein de raisons.

et ça ne résout pas les 2 derniers points.



Kill them all. Plus d’humain, plus de problème.&nbsp;<img data-src=" />


Mais… Tu es la solution !



Tu n’as pas vu la trilogie Matrix ?


Petite déprime, hop facebook lance le catalogue cordes de casto.

Pas beau tout ca ?








joma74fr a écrit :



Mais… Tu es la solution !



Tu n’as pas vu la trilogie Matrix ?





non, tu te trompes de trilogie, moi je suis la force



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jeje07bis a écrit :



non, tu te trompes de trilogie, moi je suis la farce



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FYP <img data-src=" />



J’en fais de même depuis 10ans également, et j’ai du mal à voir pourquoi c’est de plus en plus compliqué ? Je vois surtout de plus en plus d’alternatives émerger, donc non, ça n’a rien de mignon ni de bisounours. D’ailleurs ça serait super à terme, de participer à l’élaboration d’un mon un peu plus mignon/bisounours.


j’sais pas vous mais moi facebook il me fait de plus en plus penser au réseau social Invite dans watchdogs2 où il s’associe avec un politicien pour influencer les votes des utilisateurs.