Dans l'espace, la Chine continue ses essais avant la construction d'une station « permanente »

Dans l’espace, la Chine continue ses essais avant la construction d’une station « permanente »

Le bateau rencontre le palais céleste

Avatar de l'auteur
Sébastien Gavois

Publié dans

Sciences et espace

26/04/2017 5 minutes
34

Dans l'espace, la Chine continue ses essais avant la construction d'une station « permanente »

La Chine veut rattraper son retard dans le domaine spatial. Le pays expérimente des stations qui serviront de base pour des taïkonautes afin qu'ils puissent mener des expériences. Une nouvelle étape importante vient d'être franchie par l'agence chinoise : le vaisseau cargo Tianzhou-1 s'est arrimé sans anicroche à Tiangong-2.

Si l'on parle souvent de la Station Spatiale Internationale (ISS), c'est qu'elle est toujours en activité avec une rotation continue d'astronautes à son bord. En ce moment, un Français se trouve d'ailleurs sur place : Thomas Pesquet.

Tiangong-1 vit ses derniers moments, mais la relève est prête

Même si l'on ne parle quasiment que d'elle, ce n'est pour autant pas la seule station en activité dans l'espace. Il y en a une seconde, chinoise cette fois-ci : Tiangong-2, qui signifie littéralement « palais céleste ». Pour rappel, celle-ci fait suite à Tiangong-1, lancée en 2011.

Bien qu'elle tourne encore autour de la Terre, cette première version est en fin de vie et ne devrait pas tarder à être détruite. Comme nous avons eu l'occasion de le détailler, elle est en train de redescendre doucement vers la Terre (elle se trouve en ce moment à 352 km d'altitude) et devrait bruler dans l'atmosphère dans le courant de l'année.

La question qui reste à définir est de savoir quand précisément la désintégration aura lieu et surtout au-dessus de quelle zone. En effet, selon certains observateurs, la Chine pourrait avoir perdu le contrôle de sa station, rendant son retour incontrôlé. 

La station spatiale Tiangong-2 reçoit de la visite

Dans tous les cas, la China Manned Space Agency (CMSA) continue d'avancer avec son « palais céleste » de seconde génération. Il y a quelques jours, elle est parvenue à réaliser une opération importante : y arrimer son vaisseau cargo Tianzhou-1, alias le « bateau céleste ». Celui-ci a décollé le 20 avril à bord d'une fusée Longue Marche 7.

Il s'agit de la première étape d'une mission qui en comprend trois, comme l'explique le CMSA. Cette fois-ci le vaisseau cargo s'est branché à la station spatiale depuis l'arrière et s'occupe de faire le plein en ergol, sa mission principale.

Grâce à ce succès, la Chine revendique être la troisième nation à « maîtriser la technique du ravitaillement dans l'espace », après les États-Unis et la Russie.

Tiangong-2

Et un, et deux et trois arrimages avec le même vaisseau cargo

La suite du programme est déjà connue : les deux modules se détacheront. Le cargo dépassera alors la station Tiangong-2 afin de s'y connecter à l'avant cette fois-ci, le but étant de tester la viabilité des différentes possibilités. Il est ensuite prévu qu'ils se séparent à nouveau quelques semaines plus tard, avant de se retrouver une troisième fois, trois mois plus tard.

Lors de cette dernière manche, la Chine devrait tester une procédure de « fast-docking » qui ne devrait prendre que six heures au lieu de deux jours normalement, selon le designer en chef du cargo Bai Mingsheng. Étant donné qu'aucun taïkonaute ne se trouve à bord, l'ensemble de ces opérations est réalisé automatiquement et/ou gérées depuis la Terre. 

Fait amusant, le vaisseau cargo est plus imposant que la station Tiangong-2 qui ne mesure « que » 10,4 mètres par 3,35 mètres, contre respectivement 10,6 mètres, 3,35 mètres pour Tianzhou-1. Ce dernier peut emmener une charge utile de 6 tonnes à la station (13,5 tonnes au décollage).

Tianzhou pour le cargo, Shenzhou pour les Humains

De leur côté, les taïkonautes (et éventuellement des astronautes d'autres pays partenaires) prendront place à bord d'une fusée Shenzhou pour se rendre dans Tiangong-2.

Le dernier lancement, Shenzhou 11, date de fin 2016 et avait à son bord deux Chinois. Ils sont restés dans l'espace pendant 33 jours, un record pour le pays. Pour le moment, rien n'est précisé concernant une éventuelle date de lancement pour une mission Shenzhou 12.

Une première étape avant la mise en place d'une station spatiale permanente

Grâce à ces manœuvres d'arrimage, la Chine espère bien gagner en expérience et valider ses concepts afin de construire par la suite une station spatiale habitée de l'envergure de l'ISS. Les travaux de celle-ci pourraient commencer dès l'année prochaine. Dans son communiqué, le CMSA ne s'en cache pas : « la Chine vise à construire une station spatiale permanente qui devrait orbiter pendant au moins 10 ans ».

Si le développement de la station Tiangong-2 est important pour les Chinois afin d'acquérir une indépendance spatiale, le vaisseau Tianzhou-1 l'est tout autant. En effet, son rôle est d'amener provisions et matériels pour les taïkonautes et la station. Sans navette capable d'assurer cette mission, une base en orbite ne servirait à rien. 

Prendre la relève de l'ISS ?

Le calendrier se goupille parfaitement bien avec celui de la Station Spatiale Internationale. En effet, en 2014 la durée de vie de celle-ci a été prolongée de quatre ans pour aller jusqu'en 2024. Pour l'administrateur adjoint de la NASA, William Gerstenmaier, ce laboratoire en orbite disposerait même d'une espérance de vie qui lui permettrait de tenir jusqu'en 2028.

Si tout se passe comme prévu, la Chine devrait ensuite lancer une nouvelle station spatiale à laquelle elle ajoutera des modules afin d'en faire un laboratoire encore plus imposant, sur le même principe que la construction de l'ISS. Comme cette dernière, elle pourrait accueillir des scientifiques de plusieurs nationalités.

Notez que la France coopère d'ores et déjà avec la chine pour Cardiospace qui se trouve à bord de la station. Cette mission « a pour objectif d’étudier l’adaptation du système cardiovasculaire lors des vols spatiaux habités ».

Écrit par Sébastien Gavois

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Tiangong-1 vit ses derniers moments, mais la relève est prête

La station spatiale Tiangong-2 reçoit de la visite

Et un, et deux et trois arrimages avec le même vaisseau cargo

Tianzhou pour le cargo, Shenzhou pour les Humains

Une première étape avant la mise en place d'une station spatiale permanente

Prendre la relève de l'ISS ?

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

Fermer

Commentaires (34)


“une procédure de « fast-docking » qui ne devrait prendre que six heures au lieu de deux jours normalement”



2 jours pour s’arrimer ?!! je pensais pas que c’était si long pour s’arrimer








tifounon a écrit :



“une procédure de « fast-docking » qui ne devrait prendre que six heures au lieu de deux jours normalement”



2 jours pour s’arrimer ?!! je pensais pas que c’était si long pour s’arrimer





Moi non plus je ne m’y attendais pas. Apres vu que ça tourne à 28 000 km/h ça semble assez logique.



C’est comme si tu cherche à arrimer sans accroc deux voitures à 150 km/h. ça met du temps.



Très compliquer d’aligner deux objet dans l’espace, la moindre erreur et c’est le crash avec perte de tous.


Pourtant dans Interstellar &nbsp;[SPOIL] ils s’arriment super vite juste avant que le vaisseau ne rentre dans l’atmosphère [/SPOIL] Quoi c’est pas comme ça dans la réalité de la vraie vie ?&nbsp;<img data-src=" />








A-snowboard a écrit :



Moi non plus je ne m’y attendais pas. Apres vu que ça tourne à 28 000 km/h ça semble assez logique.





Les deux objets sont sur la même trajectoire, donc dans leur référentiel, la vitesse relative de l’un à l’autre est très réduite. Ils pourraient être à 10 km/h, cela ne changerait pas grand chose.

&nbsp;



Ami-Kuns a écrit :



Très compliquer d’aligner deux objet dans l’espace, la moindre erreur et c’est le crash avec perte de tous.





Oui, d’autant qu’il ne faut pas juste que les deux objets soient sur la même position, il faut qu’ils soient dans le même sens et avec le même angle - il faut les aligner sur 6 coordonnées et pas juste 3.



On a déjà eu Rosetta, Curiosity … mais ce genre de chose m’impressionne toujours, de se dire qu’on envoie des objets à au minimum plusieurs centaines de kilomètres (pour l’orbite basse ^^) jusqu’à des millions de kilomètres pour se rencontrer avec une précision de l’ordre du centimètre, voire moins, et tout ça en automatique.



Tu parles plutôt de Gravity, non ? Et Sandra Bullock n’arrime pas le Soyouz à Tiangong mais sort du vaisseau pour entrer dans la station “à pied”.


<img data-src=" />


Je sais même pas si leur sas sont compatibles entre les technologies.


Non c’est bien interstellar&nbsp;<img data-src=" />&nbsp;

&nbsp;

[SPOIL]

Quand l’autre enflure de la planète gelée essaye d’ouvrir la porte du vaisseau BOOOM.

Le vaisseau part en sucette et commence à rentrer dans l’atmosphère en tournant sur lui même.

Heureusement ils arrivent à s’arrimer en moins de 2min grâce à leur skill de fou.

[/SPOIL]


Faut savoir séparer les fictions qui nous font rêver et les réalités qui nous font rêver aussi.








Nenyx a écrit :



Les deux objets sont sur la même trajectoire, donc dans leur référentiel, la vitesse relative de l’un à l’autre est très réduite. Ils pourraient être à 10 km/h, cela ne changerait pas grand chose.







Je ne sais pas pour toi, mais ça me semble un peut plus facile de faire un arrimage en douceur à une vitesse de 10km/h qu’a une vitesse de 150 km/h



Après peut être que dans l’espace ça fonctionne différemment parce qu’il n’y a pas de frottement ou d’autres parasitages.



(j’explique juste mon raisonnement, je ne prétends pas avoir raison ^^ )









A-snowboard a écrit :



Je ne sais pas pour toi, mais ça me semble un peut plus facile de faire un arrimage en douceur à une vitesse de 10km/h qu’a une vitesse de 150 km/h



Après peut être que dans l’espace ça fonctionne différemment parce qu’il n’y a pas de frottement ou d’autres parasitages.



(j’explique juste mon raisonnement, je ne prétends pas avoir raison ^^ )





il précise “dans leur référentiel”. Sans obstacle et à des vitesses comparables, c’est la différence entre ces vitesses qui importe et non la vitesse elle-même (dit autrement, 2 objets qui seraient en orbite à 28 000 km/h auraient l’impression d’être immobile l’un par rapport à l’autre.



Dans Kerbal Space Programm j’ai toujours échoué <img data-src=" />


A condition d’être exactement sur la même orbite








zip a écrit :



A condition d’être exactement sur la même orbite





anéfé <img data-src=" />









zip a écrit :



Dans Kerbal Space Programm j’ai toujours échoué <img data-src=" />





toi, tu as du regarder les vidéos du joueur du grenier a propos de ce jeu, j’ai mis 2 heures a m’en remettre <img data-src=" />









Article a écrit :



La question qui reste à définir est de savoir quand précisément la désintégration aura lieu et surtout au-dessus de quelle zone. En effet, selon certains observateurs, la Chine pourrait avoir perdu le contrôle de sa station, rendant son retour incontrôlé.







Pacco ! Une idée pour la zone ?




Il me fait bien marrer lui ! D’ailleurs ses vidéo sur le retrogaming sont bien sympa (les revanches aussi <img data-src=" />)


Non je préfère jouer que regarder les autres le faire à ma place <img data-src=" />


On oublie l’Europe qui a également des cargo de ravitaillement. Ce qui est fou c’est que techniquement on a tous, mais il n’a jamais eu la volonté d’être indépendant sur ce sujet, on a toujours préféré soutenir les autres. Mais bon cela n’empêche pas de faire des trucs sympa a côté…


l’Europe n’a toujours pas les moyens de ses ambitions malheureusement…

pognon pognon pognon








Nenyx a écrit :



Les deux objets sont sur la même trajectoire, donc dans leur référentiel, la vitesse relative de l’un à l’autre est très réduite. Ils pourraient être à 10 km/h, cela ne changerait pas grand chose.







Par contre leur référentiel n’est pas Galinéen, du coup il tourne l’un autour de l’autre et on chacun un mouvement de rotation.



Il serait aussi intéressant de connaître l’acvitée de la station durant la procédure. Elle ce qu’elle est passive, ou est-ce qu’elle pointe vers un point “fixe” éloigné ( une étoile par exemple), ou est-ce qu’elle pointe vers un point “fixe” proche ( la terre par exemple), ou est-ce qu’elle pointe vers le vaisseau ravitailleur ?






Pour ce qui est de l’arrimage entre deux vaisseaux spatiaux, la difficulté tient à la mécanique céleste en elle-même :



* Tu es au même niveau que ta cible = aucun mouvement relatif par rapport à elle. En clair, tu es immobile vis à vis d’elle;



* Tu veux te rapprocher d’elle = tu dois aller plus “bas” (comprendre, prendre une orbite plus proche du sol de la planète autour de laquelle tu tournes);



* Tu veux t’éloigner = tu prends de l’altitude.



Après, je vous invite à jeter un œil sur l’article sur le rendez-vous spatial sur WP, il est plus précis que mon introduction, et très bien fait.


Dit autrement : en orbite, vitesse et altitude sont liées.


Seulement 6 heures ?? <img data-src=" />

C’est juste impressionnant quand on sait la durée moyenne d’un arrimage.



Si ça continue, la Chine sera la numéro une dans pas longtemps si elle continue ce genre d’exploit.


Ben ils ont la volonté politique, et donc les moyens, de pouvoir tenter plein de choses.



En Europe on a le savoir faire, on saurait faire plein de choses, mais les agences spatiales rament pour avoir des crédits, et quand elles les ont, c’est une guéguerre pour savoir où seront construits les différents éléments, afin d’arroser les régions d’emplois liés au spatial … (ceci dit le problème s’est aussi posé aux USA, c’est pas que l’Europe)


Impressionnant de voir comment le programme de prisons pour dissidents politiques &nbsp;de station spaciale avance coté chinois.&nbsp;


En tant que fan hardcore du jeu ça m’a un peu énervé de le voir faire n’importe quoi surtout qu’il n’a volontairement pas fait les tutos. Je préfère les dieux de KSP : Scott Manley, Matt Lowne, Hazard-ish, Mark Thrim, Shadowzone, Marcus House et même Dany2462 (qui cherche toujours de nouvelles méthodes pour casser Unity et spaghetifier les kerbals <img data-src=" /> ).


Bah le but du JDG c’est de se fendre la poire <img data-src=" />

J’ai vu des vidéos de Scott Manley, et elles sont top mais limite ennuyeuses aussi… autant jouer au jeu :)


a mon corps défendant, je n’avais jamais entendu parler de Kerbal avant de voir les vidéos du JDG, mais c’est vrai qu’en regardant de plus prés, c’est balèze comme jeu <img data-src=" />








Alxnd a écrit :



Par contre leur référentiel n’est pas Galinéen





<img data-src=" /> Ce n’est pas parce qu’ils sont Chinois qu’ils mangent forcément du poulet !



<img data-src=" />

bien vu


Il est vrai que le point fort de Scott Manley c’est la connaissance du jeu et des sciences (le mec a un doctorat en astronomie et physique) et le skill de pilotage, il arrive souvent à sauver ses Kerbals d’une mort certaine en étant très créatif. Il a fait aussi pas mal de tutos pour le jeu mais ils sont un peu obsolètes aujourd’hui.



Pour l’humour, voir Dany2462 <img data-src=" />



&nbsp;


Je fais juste mon gricheux <img data-src=" />