#Replay : Titanic, intelligence du ventre et rétrofuturisme

#Replay : Titanic, intelligence du ventre et rétrofuturisme

Qui veut des neurones ?

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Guénaël Pépin

Publié dans

Société numérique

14/04/2017 6 minutes
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#Replay : Titanic, intelligence du ventre et rétrofuturisme

Ces derniers jours, la télévision a pris une cure de clickbait, a plongé dans le lac Titicaca, a tenté de comprendre le naufrage du Titanic et a même imaginé quelques futurs alternatifs. De quoi nous détourner quelques heures de notre faim et de la volonté propre de notre ventre.

Chaque semaine, nous vous proposons une sélection manuelle de ce qu'il ne fallait pas manquer dans vos programmes TV. Garantie sans sponsoring et autre tracking de vos habitudes, vous permettant de savoir ce qu'il y a d'intéressant à regarder en replay ce week-end (surtout s'il ne fait pas beau et que votre séance de VTT tombe à l'eau).

Nous utilisons ainsi seulement nos petits bras et éventuellement vos suggestions. Si vous repérez une émission qui mérite selon vous de paraître dans notre sélection, vous avez deux possibilités : 

Notez que la sélection se limite pour le moment aux replays de programmes TV, mais pourra s'étendre à d'autres médias. Nous avons pour le moment quelques idées et ferons sans doute des essais dans les semaines à venir. Mais n'hésitez pas à nous proposer vos idées, cette chronique évoluant pour vous et avec vous, à ciel ouvert ;)

Groupe Cerise, dessalement et Yellowstone

Cette semaine, Le Tube de Canal+ est allé voir le Groupe Cerise, un média en ligne « sans journaliste », situé dans une ancienne d'usine textile devenue « usine à clics » avec des médias comme Gentside. L'émission a consacré un autre sujet au service Musical.ly, une application qui propose aux adolescents de devenir « stars » de la musique, via des vidéos de 15 secondes où sont repris des morceaux populaires. 

De son côté, Xenius se demande (encore) pourquoi le mouvement est si important pour le corps, évitant bien des problèmes de santé communs. En parallèle, Vox Pop a enquêté sur le coût et le poids environnemental du dessalement de l'eau de mer, en Espagne. En tirer de l'eau potable ne serait pas une si bonne idée. L'émission continue sur le poids de la propagande russe en Europe, qui s'exprime fortement sur Internet, au point d'inquiéter les autorités européennes.

Pour sa part, France 5 a plongé dans le lac Titicaca pour en tirer ses secrets, un lieu immense situé à 4 000 mètres d'altitude entre deux pays (Bolivie et Pérou). Les constructions anciennes (et leur emplacement) sont au centre des questionnements. Dans un autre documentaire, la chaine suit une colonie de manchots, notamment les premiers pas de nouveau-nés. Les deux vidéos sont en ligne jusqu'au 19 avril.

France 5 chronique également la vie du parc naturel de Yellowstone et de son volcan, indispensable à l'équilibre de sa faune. L'émission est disponible jusqu'au 20 avril. Enfin, elle a suivi la construction de MuCEM, le musée de la Méditerranée. Elle est visionnable jusqu'au 10 avril.

Le naufrage du Titanic, (ré)expliqué (jusqu'au 19 avril)

France 5 propose un documentaire revenant en détail sur le naufrage du Titanic. Le drame de la submersion du prétendu insubmersible, intervenue en 1912, est expliqué dans ses aspects les plus techniques, en répondant à certaines questions qui reviennent souvent... Par exemple, pourquoi le bateau n'a-t-il pas contourné l'iceberg qui a coûté la vie à plus de 1 400 personnes ?

Par des documents d'époque, des entretiens plus ou moins fictifs et le retour sur des aspects souvent oubliés (comme un incendie dans la salle des machines), le documentaire tente d'expliquer le déroulement exact des faits. Le budget de construction de l'ambitieux paquebot aurait aussi contraint ses concepteurs à des choix importants, notamment en termes de sécurité.

L'intelligence cachée du ventre (jusqu'au 15 avril)

Dans ce documentaire, nous apprenons qu'il y a autant de neurones dans notre ventre que dans le cerveau de certains animaux. Une intelligence qui contribue à nos décisions, dans une mesure qui semble encore aujourd'hui méconnue. L'émission détaille l'activité de ces neurones hors de notre cerveau, ainsi que sur les similitudes entre ces deux organes.

Cerveau et ventre communiquent entre eux, la sérotonine jouant aussi un rôle dans la régulation de nos émotions. La recherche sur ces liens pourrait apporter des réponses dans la lutte contre certaines maladies, à l'image de celle de Parkinson. Des espoirs scientifiques qu'il reste encore à confirmer.

Des plateformes pétrolières à remettre d'aplomb (jusqu'au 20 avril)

Pour sa part, RMC Découverte est revenu sur les travaux pour remettre les plateformes pétrolières en état après l'ouragan Katrina, de 2005. Les dégâts ont été importants et touchaient l'ensemble des pièces de ces immenses édifices de forage en pleine mer. Malgré une mise en scène grandiloquente, et un langage hyperbolique, cette émission revient tout de même de manière détaillée sur le travail nécessaire au contrôle de ces plateformes.

L'intérêt est que la narration revient en détail sur les différents éléments de la construction, dont sa nature : une barge de plusieurs millions de tonnes, sensible à ce type d'événement exceptionnel. Le contrôle de la tige de forage, notamment sous l'eau, reste une opération délicate pour ceux qui s'y attèlent.

BiTS se paie un trip rétrofuturisme

À chaque semaine son sujet. Cette fois, BiTS sort la DeLorean pour parler de rétrofuturisme, soit prendre la vision du futur d'époques lointaines. Une pratique qui sert autant à marquer des technologies dans leur époque qu'à mesurer l'écart des préoccupations selon les décennies. L'émission reprend donc le concept pour le tordre et en tirer quelques leçons sur notre vision du monde.

Ces visions s'imagineraient en bonne partie en contraste avec la réalité, avec les détails qui ont fait qu'un futur ne s'est pas créé. Le thème est exploité par de nombreux genres, qu'ils soient littéraires ou cinématographiques, ne limitent pas son utilisation à la simple uchronie. Comme cette dernière, le rétrofuturisme serait, avant tout, un regard sur nous-mêmes et nos contradictions.

Écrit par Guénaël Pépin

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Groupe Cerise, dessalement et Yellowstone

Le naufrage du Titanic, (ré)expliqué (jusqu'au 19 avril)

L'intelligence cachée du ventre (jusqu'au 15 avril)

Des plateformes pétrolières à remettre d'aplomb (jusqu'au 20 avril)

BiTS se paie un trip rétrofuturisme

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

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Commentaires (17)


Il y aurait des neurones dans l’intestin ? Vraiment ?



Je croyais que c’était une fake news&nbsp; <img data-src=" />


ça te fait ch* ?

Ou bien ça te prend aux tripes?

Pete un coup ça va te détendre





Avoir mal au ventre en cas de stress, c’est lié à ça.


J’ai un ami (ancien directeur d’un fonds monétaire, ancien ministre et ancien candidat à une présidentielle mais qui a décidé de se retirer du monde politique) se demande s’il y a des neurones au niveau des organes génitaux.

Il pense que sa verge a des problèmes de conscience.


On dit toujours que les hommes pensent avec leur bite.

T’as la réponse. <img data-src=" />


Il pense, donc il essuie.



C’est bon, je suis déjà parti 😄


Pour avoir zieuté ce matin le doc sur le Titanic, j’avoue avoir été agréablement surpris.

Les documentaires commençant par “la vérité sur…” sont souvent de gros nanards partisans.



Bien que j’ai trouvé le ton du doc un peu trop sûr de lui voire conspirateur sur la fin, les différents faits retrouvés sont intéressants et permettent effectivement de corroborer avec les autres études que j’avais déjà vu à ce sujet. Notamment le fait que la construction des navires de classe Olympic a été réalisée en tirant à mort sur les coûts (un autre doc avait démontré que les rivets et l’acier utilisé étaient foireux).

A part le ton accusateur de la fin (je dis pas qu’ils ont tort, juste que je préfère m’intéresser aux faits et non aux coupables), le doc et l’enquête sont intéressants.



Ce qui est le plus chouette dedans, ce sont les photos faites par un ingénieur lors de sa construction qui ont été retrouvées et permettent de le voir sous un nouvel angle. (et qui ont déclenché ces nouvelles découvertes, accessoirement)








PercevalIO a écrit :



Il pense, donc il essuie.



C’est bon, je suis déjà parti 😄



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pour les bricoleurs : je ponce donc j’essuie









SebGF a écrit :



Pour avoir zieuté ce matin le doc sur le Titanic, j’avoue avoir été agréablement surpris.

Les documentaires commençant par “la vérité sur…” sont souvent de gros nanards partisans.







Mince. Faut que j’arrête de regarder “la vérité sur les origines extra-terrestres des mégalithes construits par les égyptiens mayas de l’Atlantide”. <img data-src=" />









SebGF a écrit :



Ce qui est le plus chouette dedans, ce sont les photos faites par un ingénieur lors de sa construction qui ont été retrouvées et permettent de le voir sous un nouvel angle. (et qui ont déclenché ces nouvelles découvertes, accessoirement)





Le feu était connu depuis longtemps, après ses conséquences sur les parois restent inconnu. C’est pas des études/témoignage de déformation qui vont éclairer quoique soit. Faudrait savoir quel acier a été utilisé, et ça on le saura pas, car comme pour les rivets (et même la coque, certaines informations des fondeurs de l’époque ne collent pas, mettant en doute la qualité des plaques utilisées), il y a manifestement eu malfaçon à cause du manque d’acier de bonne qualité à cette époque.



Par contre je savais pas que la Titanic était partie sans assez de charbon pour faire la traversé à son aise, et cette affirmation m’étonne. Je me demande quelles sont leurs sources sur ce point.



Dans tous les cas, ce naufrage est clairement criminel (même sans l’incendie, l’histoire des rivets est rédhibitoire) et heureusement la justice maritime a fait des progrès depuis cette époque et les armateurs mettant en service des bateaux comportant des défauts (souvent à cause de mauvaises modification) crache bcp d’argent en cas de naufrage… C’est aussi ça le progrès !



Enfin, elle a suivi&nbsp;la construction&nbsp;de MuCEM, le musée de la Méditerranée. Elle est&nbsp;visionnable jusqu’au 10 avril.&nbsp;C’est pratique quand la news sort le 14 …


pour les cavaliers: je panse, donc j’essuye








SebGF a écrit :



Pour avoir zieuté ce matin le doc sur le Titanic, j’avoue avoir été agréablement surpris.

Les documentaires commençant par “la vérité sur…” sont souvent de gros nanards partisans.





Ton jugement a priori était le bon : c’est un gros nanard conspi, partisan… du biais de confirmation.



Comme toi j’ai noté la tonalité conspi du bouzin, qui a fait tilter mon détecteur de BS.



Vérifications faites - ce qui m’a permis de découvrir l’Encyclopedia Titanica et son forum, il s’agit bien de foutaises conspi, démontées une par une avec un luxe inouï de précisions et d’illustrations dans cet énorme article (2017. PDF, en anglais) : Titanic: Fire & Ice (Or What You Will).



Quelques unes de leurs conclusions :





  • La tache sur le côté droit (tribord) de la coque sur 2 photos, montrées ad nauseam, qui sert de point de départ et de justification pour le bazar, non seulement n’est pas présente sur une troisième photo, évidemment non montrée, de l’album de photos récemment retrouvé, mais encore sur aucune des autres photos de ce même côté prises à d’autres moments par d’autres photographes (et bien évidemment elles non plus non montrées).

  • Qui plus est, l’emplacement de la tache ne correspond pas à l’endroit où il y a eu un feu couvant (endroit qui est correctement suggéré plus tard dans cette fiction documentarisée, mais sans rappel de la localisation de la tache) : il y a juste dans les 18 mètres (54 feet) de différence dans le sens de la longueur du bateau !

  • Le feu couvant, qui n’avait rien d’exceptionnel pour l’époque et ce type de navire à vapeur, a été éteint un jour avant la rencontre avec le glaçon.

  • Il n’existe aucune preuve que des économies particulières aient été faites par le constructeur (Harland & Wolff) sur la qualité de l’acier (se rappeler au passage que le jumeau du Titanic, l’Olympic, a navigué pendant 24 ans et que le croiseur qui lui a défoncé sa coque peu avant le lancement du Titanic avait une proue renforcée en béton destinée à éperonner et couler des navires de guerre).

  • La compagnie White Star était dans une très bonne santé financière (meilleure que sa rivale la Cunard).

  • Le Titanic avait une réserve de charbon amplement suffisante pour lui permettre d’atteindre New York à toute vapeur (et même de continuer pendant 1,8 jour à cette allure).

  • L’architecte naval de la Harland & Wolff, Thomas Andrews, qui avait participé à la conception Titanic, se trouvait à bord (et a péri) et a averti le capitaine que le Titanic était foutu (il lui donnait 1 h - 1 h 30 ; il a tenu 2 h 30), après avoir constaté que 5 des caissons étanches prenaient l’eau (le navire était conçu pour résister au percement de 4), et cela 34 d’heure avant que le soutier Barrett observe de l’eau entrer dans un caisson adjacent à l’endroit où il y avait eu le feu couvant (et l’hypothèse la plus probable pour expliquer cette intrusion d’eau est qu’elle a commencé à s’écouler par la porte du conteneur à charbon adjacent, qui n’était pas une porte étanche, et non à la suite de la rupture de la cloison, supposément fragilisée par le feu : si tel avait été le cas, la quantité d’eau se déversant aurait été aussi soudaine qu’énorme et Barrett aurait été noyé.

  • Etc.





Je tente de regarder Titanic, la vérité dévoilée sur pluzz.fr mais Privacy Badger détecte 18 traceurs et FranceTVpluzz bloque la visualisation de la vidéo. Merci France Télévisions.&nbsp;



Heureusement, je peux ruser sans alimenter les Big Data des prestataires de la télévision publique française.








picoteras a écrit :



Ton jugement a priori était le bon : c’est un gros nanard conspi, partisan… du biais de confirmation.

[…]&nbsp;





Je veux bien que ce soit un documentaire partisan et mis en scène, mais pourquoi y voir un documentaire conspirationniste ? Les mots ont un sens.



C’est inquiétant : de nos jours, on ne peut plus émettre d’hypothèses et de théories sans être accusé d’intentions malhonnêtes et accusé de faire preuve mauvaise foi.









joma74fr a écrit :



Je veux bien que ce soit un documentaire partisan et mis en scène, mais pourquoi y voir un documentaire conspirationniste ? Les mots ont un sens.





Cette fiction documentarisée est très clairement agencée autour d’une hypothèse conspirationniste : par intérêt - entendre financier ou corporatiste, le constructeur naval, la compagnie maritime et la commission d’enquête britannique auraient œuvré pour dissimuler les “vraies” raisons du naufrage et des pertes humaines (acier pourrave du navire pour faire des économies, insuffisance des provisions de charbon qui, conjuguée à un voire deux feux de charbon intenses (limite incendie : “raging fire”) dans un ou deux conteneurs à charbon aurait poussé le capitaine à forcer l’allure tandis qu’un des feux aurait fragilisé une paroi étanche, précipitant ainsi le naufrage).



Non, c’est ce qu’on appelle des hypothèses plausibles.



Pour que ce soit du conspirationnisme, il faudrait que :





  • le documentaire dénonce un complot. Or un chantier naval qui veut faire des économies et qui bâcle le travail, ce n’est pas fantasmatique - qu’il y ait des intérêts communs entre un constructeur naval, une compagnie de transport maritime et un responsable politique ne constitue pas un complot imaginaire, mais plutôt un conflit d’intérêt entre la recherche de la vérité menée après l’accident et une collusion d’intérêts économiques et diplomatiques évidents.

  • Senan Molony utilise des verbes à l’indicatif avec des affirmations péremptoires, alors que dans le documentaire, il utilise plusieurs fois le conditionnel et il parle de ce qui lui reste à prouver.



    &nbsp;

    Sinon, le scandale du Canal de Panama serait aussi du complotisme puisqu’on accuse des industriels et des personnalités politiques français de s’être mis d’accord en provoquant la ruine de centaines de milliers d’épargnants.