Après SFR Distribution, la supervision du réseau Numericable en grève « illimitée »

Après SFR Distribution, la supervision du réseau Numericable en grève « illimitée »

« Pas d’impact significatif » selon SFR

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Sébastien Gavois

Publié dans

Société numérique

10/04/2017 6 minutes
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Après SFR Distribution, la supervision du réseau Numericable en grève « illimitée »

La colère gronde chez des employés de SFR. Alors que le réseau de boutiques était en grève samedi 1er avril, la supervision du réseau de Numericable est en « grève illimitée et reconductible » depuis une semaine. En cause, la question de la rémunération qui revient sur le tapis dans les deux cas.

Depuis quelques mois, SFR subit de nombreux revers. L'opérateur a ainsi été condamné pour des retards sur le déploiement de la fibre et pour le sabordage d'Outremer Telecom. Il est aussi critiqué par certains pour son option SFR Presse et les plaintes des clients auprès de l'AFUTT ont explosé en 2016.

Du côté des employés, la situation n'est pas non plus au beau fixe avec des mouvements de grève chez SFR Distribution et la supervision du réseau Numericable. Dans le second cas, nous avons pu nous entretenir avec certains employés afin d'en savoir plus sur leurs revendications. De son côté, SFR nous affirme que cela n'aurait « pas d’impact significatif ».

Après une grève, SFR Distribution temporise en attendant un entretien

Le 1er avril était ainsi une journée de grève pour SFR distribution (le réseau de boutiques), à cause des conditions de travail et des salaires. Selon la CGT Fatp, cette journée a donné lieu à une mobilisation « sans précédent », l'organisation d'affirmer que « sur le territoire ce ne sont pas moins de 147 boutiques sont restées portes closes ».

Dans un communiqué commun publié la semaine dernière, plusieurs syndicats – CGT Fapt, CFDT, CFTC, UNSA et CFE-CGC –expliquent que « quand un outil ne marche pas, un vendeur ne peut pas vendre et quand il ne peut pas vendre, il ne génère pas de rémunération. Ce n’est pas aux vendeurs de subir financièrement les déboires informatiques ». 

Les syndicats veulent également que leur direction essaye de comprendre « ce qui se passe véritablement sur le terrain » et affirment qu'ils sont ouverts à la discussion :

Suite à un possible entretien entre des représentants et la direction des ressources humaines de l'opérateur, les syndicats ont demandé aux employés de « donner le maximum de chance à la discussion » et de « freiner leur initiative de reconduction de la grève ».

Nous avons tenté de joindre les différentes organisations qui ont signé ce communiqué, pour avoir des précisions sur l'avancement des discussions, sans aucune réponse pour le moment.

La supervision du réseau de Numericable en « grève illimitée et reconductible »

Aujourd'hui, nous apprenons qu'une autre branche de SFR est en grève : la supervision – NOC ou Network Operating Center – du réseau fixe de Numericable (FTTLA) à Saint Denis. Depuis le 4 avril, soit il y a quasiment une semaine, 25 employés seraient en « grève illimitée et reconductible ». Celle-ci n'est pas portée par une organisation syndicale, mais autogérée par les salariés.

Un employé de la marque au carré rouge, qui souhaite rester anonyme, nous explique que ce centre est en charge de surveiller – 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 – le réseau câble de l'opérateur (qui est également utilisé par Bouygues Telecom pour certaines offres en marque blanche) afin de détecter et remonter d'éventuels incidents pour qu'ils soient traités le plus rapidement possible.

« Quasiment pas de surveillance » pour l'un, « pas d'impact significatif » pour l'autre

Conséquence de cette grève, depuis une semaine il n'y aurait « quasiment pas de surveillance » nous indique notre contact, nous expliquant qu'en cas de panne cela pourrait évidemment être problématique pour les clients.

Une vision que ne partage pas vraiment SFR. En effet, un porte-parole de l'opérateur nous confirme bien qu'une grève est en cours, mais qu'elle « concerne quelques collaborateurs » de la supervision du réseau Numericable. Il ajoute que cela n'aurait « pas d’impact significatif » sur le fonctionnement des services.

Notez que les deux parties se rejoignent au moins sur un point : l'importance du centre de supervision du réseau. Sur son site, SFR le présente en effet comme étant « la clé de voûte de la qualité de service attendue par nos clients ». 

Grève à choix multiples : rémunération, reconnaissance, suppression de postes

Les causes de cette grève sont multiples, selon l'employé de SFR avec qui nous avons échangé : une « perte de rémunération », un « manque de reconnaissance » et de possibles suppressions de postes. Dans le premier cas, il s'agit d'une prime qui ne serait « pas calculée de la même manière » depuis le passage des employés de Numericable/Completel à SFR, avec des pertes qui seraient « significatives » pour certains d'entre eux.

Ce point de discorde n'est pas vraiment nouveau. En effet, en juillet 2016, une grève de 48h avait déjà eu lieu, afin de « prévenir » cette perte de salaire ; un point qui était alors contesté par la direction selon un tract (voir ci-dessous). En août, SFR aurait garanti une « non perte de rémunération », mais le couperet serait finalement tombé en février avec une décision différente, toujours selon les salariés mécontents. 

SFR supervision grève

Les grévistes demandent donc le « maintien de la rémunération » et auraient installé un piquet de grève sur le campus de SFR afin d'ouvrir les négociations. De son côté, la marque au carré rouge nous explique simplement que des « discussions sont en cours » sur cette question, sans plus de détail pour le moment.

Chaque jour depuis une semaine, cette grève des employés de SFR supervision serait prolongée avec un vote à l'unanimité durant une assemblée générale, nous déclare notre interlocuteur. Il ajoute que l'ambiance actuelle est plus à la reconduction du mouvement qu'à son arrêt.

Bientôt trois ans que Numericable a racheté SFR...

Quoi qu'il en soit, la situation de SFR risque de se compliquer encore un peu plus au cours des prochains mois. En effet, c'est en novembre 2014 que Numericable rachetait son concurrent, avec une garantie sur l'emploi de trois ans... qui arrivera bientôt à échéance.

Patrick Drahi a déjà annoncé la couleur : selon lui, SFR est en « sureffectif », ce qui fait donc craindre aux syndicats un « carnage » sur l'emploi (voir notre analyse). Pour rappel, SFR pourrait se séparer de 5 000 salariés d'ici 2019, ce qui sera l'occasion d'un échange musclé entre les équipes et la direction.

Écrit par Sébastien Gavois

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Après une grève, SFR Distribution temporise en attendant un entretien

La supervision du réseau de Numericable en « grève illimitée et reconductible »

« Quasiment pas de surveillance » pour l'un, « pas d'impact significatif » pour l'autre

Grève à choix multiples : rémunération, reconnaissance, suppression de postes

Bientôt trois ans que Numericable a racheté SFR...

Commentaires (24)


Y’a que moi ou leurs affiches piquent les mirettes ?



En tout cas, bonne chance à eux :)


popcorn.


« Pas d’impact significatif » ? Ils sont optimistes, on verra s’ils ne révisent pas leur jugement en cas de pépin technique.



Ou bien c’est juste pour faire croire aux grévistes qu’ils sont dispensables ?


the Altice way, espérons que cette holding soit démantelée le plus vite possible, on voit ce qu’elle amène


Grève illimitée*





* Voir conditions en magazin, tarifs et réductions applicable au delà de 5 Kpersonnes / mois réduits a 8 départs volontaires par jours par Kpersonnes en grèves.


je rigole bien … même si ca ne me fait pas plaisir pour les employés… Y a 3 ans, quand certains (dont moi) disaient que valait mieux Bouygues ou free comme acheteur au lieu du numericable, les gens hurlaient au scandale, bouygues c’est le mal , bla bla bla, numericables c’est super bla bla bla…

Quand à l’époque on avait vu venir le coup des emplois supprimés à 3 ans, on nous disait “mais non”



oui, maintenant je me bidonne un peu, mais j’ai mal au ventre pour les employés….








fraoch a écrit :



je rigole bien … même si ca ne me fait pas plaisir pour les employés… Y a 3 ans, quand certains (dont moi) disaient que valait mieux Bouygues ou free comme acheteur au lieu du numericable, les gens hurlaient au scandale, bouygues c’est le mal , bla bla bla, numericables c’est super bla bla bla…

Quand à l’époque on avait vu venir le coup des emplois supprimés à 3 ans, on nous disait “mais non”



oui, maintenant je me bidonne un peu, mais j’ai mal au ventre pour les employés….





Il y a vraiment des gens pour penser que Altice est “super” ? Avec toutes les affaires qu’ils ont eu aux fesses depuis des années ? 



Les emplois marchant vont tous disparaitre, ne pas chercher une formation ou un nouveau job maintenant c’est du suicide, je dit maintenant mais ca fait 5 ans au moins qu’on sait que les emplois marchant n’on pas d’avenir


Leur affiche est claire , directe, lisible.



Ils ne demandent pas la lune mais seulement qu’on ne touche pas à leur salaire.

Bon courage à tous les salariés de SFR/Altice. De tout coeur avec vous.



PS : on sait si c’est à cause des nouvelles législations du code du travail que la direction à la possibilité légale de leur baisser le salaire? A-t-on des détails?


Sur l’affiche “En grève” dans l’article, on peut lire : “Nous sommes SFR”… Nous sommes légion et nous sommes en marche.

&nbsp;En Marche! ?&nbsp; <img data-src=" />&nbsp; <img data-src=" />


ils prévoient une nouvelle levé de fonds pour satisfaire les employés pas contents ? <img data-src=" />


De tout cœur avec eux mais malheureusement ils seront faciles à remplacer, des chômeurs rêvant sans doute de prendre leurs places.


Ben, y a Trekker&nbsp;<img data-src=" />


Alors que la plupart des salariés se battent pour les augmentations de salaire, ça fait mal de voir ceux-ci qui se mettent en grève en ne demandant que le maintien de leur niveau de revenu… courage à eux.


D’après ce que je comprends, c’est la rémunération variable qui est en cause, et celle-ci n’est peut-être pas formalisée par un accord écrit pérenne.








fraoch a écrit :



je rigole bien … même si ca ne me fait pas plaisir pour les employés… Y a 3 ans, quand certains (dont moi) disaient que valait mieux Bouygues ou free comme acheteur au lieu du numericable, les gens hurlaient au scandale, bouygues c’est le mal , bla bla bla, numericables c’est super bla bla bla…

Quand à l’époque on avait vu venir le coup des emplois supprimés à 3 ans, on nous disait “mais non”



oui, maintenant je me bidonne un peu, mais j’ai mal au ventre pour les employés….







Certes, mais tu penses vraiment qu’il n’y aurait pas eu de casse sociale si l’acheteur avait été une autre entreprise ?



Bouygues c’est pas une succursale de Lutte Ouvrière non plus..



Bouygues aurait peut être fait de la casse, surtout dans la partie mobile, mais il aurait eu besoin fortement du réseau fixe car Bouygues n’a que très peu de réseau à ce niveau là.



Pour ma part, j’ai encore RED (SFR) sur le mobile car le seul à passer chez moi, mais pour le câble très haut débit (HFC FTTLA) j’ai dû le quitter il y a 1 mois car trop de pannes :




  • Peu de soucis depuis des années, mais depuis l’hiver avec le froid ça sautait ici et là.

  • Début 2017 froid ou pas froid, déconnexions plus importantes, parfois des heures / jours.

  • SAV : “on répare d’ici 2 jours” (jusqu’à la fois d’après en fait…)

  • 2ème abonnement express pour essayer un autre modem câble : déconnexions à gogo, inutilisable.

  • A côté de chez moi, 2 amplificateurs câbles qui font un bruit bizarre, ils ont de l’âge… et puis il y en a tous les 50 mètres, il y en a des dizaines.

  • SAV : ne fait rien, j’ai donc résilié le 1er accès, et le 2ème qui ne marchait pas du tout j’ai fait la rétractation des 14 jours du code consommation.



    Le câble, c’est bien quand ça marche, mais c’est trop sensible, trop d’équipements actifs sur le chemin, et une supervision visiblement nulle, même avant la grève.



    La vraie fibre FTTH, aucun autre équipement actif que : OLT (côté NRO), ONT (côté client), entre les 2 il n’y a que des branchements ou soudures passifs.

    En attendant je perds le débit 100Mbps down et 5 Mbps up, et retour en ADSL + 4G faible avec 2 ventes privées Free.



    La direction SFR a du mal à comprendre qu’avec un vrai SAV et un réseau béton, les clients resteraient (je serai resté, le débit était bon, et le peering bien meilleur que Free).

    Néanmoins, ce n’est pas le cas, et en plus depuis le rachat du réseau câble, SFR ne sait pas le gérer.



    Je comprends bien sûr la grève, je leur souhaite de bonnes conditions ou à défaut un meilleur travail ailleurs.


Je comprend Darhi, il y a trop de gars gens chez SFR. mais ce n’est pas ça qui m’énerve. C’est le fait qu’il fasse genre qu’il n’avait pas prévu le coup au moment du rachat et qu’il attend sagement la fin de ses contrainte pour ensuite faire ce qu’il veut. Le pire, et c’est bien un truc qui m’énerve, c’est que l’entreprise ne va pas mal. Elle a beau avoir une mauvaise image, ses revenues tienne presques encore. Du coup, c’est un licenciement pour économiser de l’argent. Non pas par nécessité pour sauver l’entreprise.



Du coup, cela me dégoûte. Supprimer des postes par nécessité pour survrire, je peux comprendre. Mais ce n’est pas le cas chez SFR. Instaurer un climat de merde au seins de l’entreprise pour forcer les gens à partir, cela me dégoûte tout autant. Mettte en place des conditions inatignable pour la prime avec les difficultés informatique qui en découle et faire porter la faute des mauvaise vente au employé (qui ne sont pas non plus des anges avec leur ventes forcer ou disimuler aussi), est regrettable. Cela ne donne absolument pas envie de travailler dans cette entreprise. Pareil pour Orange hein. J’ai quelque retour sur cette boite, et pour s’en sortir, il faut écraser son prochain et cela me donne envie de vomir.



Bref, ces entreprises énormément ne résonne plus correctement, c’est de la folie de vouloir travailler la bas. C’est juste un hachoir géant et rien de bon ne sort à l’arrivée…



J’avoue que c’est vraiment quelque chose qui m’interroge à chaque fois que je vois quelqu’un parler d’Altice et de super Drahi en bien… <img data-src=" />


Y’a de ça, mais au sens large, je pense qu’ils ont ras le bol des conditions de travail + l’atmosphère délétère…


oui oui y en avait …. et tout comme toi, je trouve cela effarant …

&nbsp;


Quand les boîtes comprendront que ce n’est pas en traitant un employé comme un larbin et en le sous-payant qu’il sera productif et fera du bon boulot… C’est, de mon avis, la logique de base du management.



Ou alors la vie en entreprise est juste révélatrice de la nature humaine : dès que quelqu’un a un semblant de pouvoir, il en use et en abuse et prend son pied à tyranniser ses “subalternes”… <img data-src=" />


C’est à peu près ça. Après l’atmosphère foireuse peut venir (j’y bosse pas, je suppute uniquement) du “récent” top management qui colle la pression pour justement pousser les gens à partir…



C’est une “méthode” comme une autre…


Comme leur très grand chef, veut s’introduire sur le marché américain, &nbsp;et se faire coter à la bourse de NY, je pense que cela risque fort, &nbsp;que l’entreprise disparaisse corps et biens, pour cacher les pertes colossales que monsieur Drahi va avoir en France et ailleurs auprès des banques après le passage des élections présidentielles et des législatives, surtout si c’est JLM qui devient le prochain PR.

JLM appliquera sa politique de nationalisation de toutes les entreprises de Drahi. Et ce dernier ira comme la bande des faux marchants de droits à polluer, ou du sentier parisien, se mettre à l’abri en Israël. Qu’elle est belle la vie de milliardaire avec l’argent des autres, surtout celui des contribuables français.