Des associations défendent sans équivoque le chiffrement, « rempart » contre la surveillance

Des associations défendent sans équivoque le chiffrement, « rempart » contre la surveillance

Des Chiffres et des lettres

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Guénaël Pépin

Publié dans

Internet

26/01/2017 4 minutes
34

Des associations défendent sans équivoque le chiffrement, « rempart » contre la surveillance

Un groupement d'associations et organisations de défense des libertés fustige les atteintes au chiffrement et s'inquiète de sa remise en cause par les États. Il souhaite obtenir des garanties sur le respect de ces outils, qui seraient devenus le principal rempart contre la surveillance de masse.

Le débat autour du chiffrement est toujours aussi vif. L'Observatoire des libertés et du numérique (OLN), composé notamment d'Amnesty International, du Cecil, de la Ligue des droits de l'Homme, la Quadrature du Net et du Syndicat de la magistrature, a publié son positionnement sur le sujet.

Sans surprise, il s'agit d'une défense univoque de ces techniques, considérées comme un « rempart [...] aux intrusions arbitraires et illégales de nombreux acteurs, étatiques, privés, ou criminels ».

Acteurs publics contre ministère de l'Intérieur

Le groupement est loin d'être le premier à s'élever pour défendre le chiffrement en Europe. Pêle-mêle, nous pouvons citer l'agence de sécurité informatique de l'État (l'ANSSI), le gardien des données personnelles (la CNIL) ou encore l'agence européenne de sécurité des réseaux (l'ENISA). Cette dernière mettait les gouvernements en garde contre la tentation des portes dérobées, quand l'ANSSI insiste sur le fait qu'il s'agit d'une des seules vraies protections pour les données.

À l'occasion du Forum international sur la cybersécurité (FIC), le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux affirmait d'ailleurs hier souhaiter que le chiffrement ne soit pas un obstacle aux enquêtes de police. Même si le moyen d'y parvenir semble encore à connaître.

Au FIC, Guillaume Poupard, directeur de l'ANSSI, proposait soit d'aligner les obligations de collaboration des services en ligne sur celles des opérateurs télécom, soit de faire évoluer les techniques d'enquête. Sur ce sujet, l'observatoire estime que malgré l'usage de services de communication chiffrés, notamment dans des affaires de terrorisme, « les possibilités d'enquête ou de renseignement restent importantes ». Il rappelle notamment que le code de procédure pénale permet déjà en principe la « mise au clair des données chiffrées » lors d'une perquisition par un officier de police judiciaire.

Affaiblir le chiffrement, un coût important

Plus globalement, l'observatoire répète qu'il n'y a pas de technique permettant d'affaiblir le chiffrement qui ne touche que les criminels, et qui ne profiterait qu'à des acteurs bien intentionnés. Pour mémoire, c'est la position qu'a défendu Mounir Idrassi, développeur de VeraCrypt, dans nos colonnes il y a quelques mois. « Les portes dérobées qui n'acceptent qu'une personne n'existent pas » nous expliquait-il.

« Le bénéfice d’un affaiblissement supplémentaire du chiffrement dans la lutte contre la criminalité semble très faible, pour ne pas dire incertain. Ce qui est certain par contre, c'est que les conséquences seraient dévastatrices pour les droits et libertés de chacun, l’économie et la sécurité du pays, et pour la vie en société de manière générale » écrit le groupe. Il s'agirait donc avant tout d'un moyen de lutte contre la surveillance, qui met à mal le droit à la vie privée et la liberté d'expression. Elles dénoncent d'ailleurs sa mise en cause croissante par les États.

Pour la suite, l'Observatoire des libertés et du numérique propose de renoncer à affaiblir « juridiquement ou techniquement » le chiffrement. Il souhaite aussi que tout projet concernant ces outils passe par les institutions compétentes et la société civile. Il demande également la garantie d'un chiffrement robuste pour tous, ainsi que sa promotion auprès du public et la facilitation de son développement.

Écrit par Guénaël Pépin

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Acteurs publics contre ministère de l'Intérieur

Affaiblir le chiffrement, un coût important

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Commentaires (34)


Ca fait plaisir de lire des articles qui parlent de chiffrage et non de cryptage !




Amnesty International, la Ligue des droits de l’Homme, la Quadrature du Net et du Syndicat de la magistrature



Pfff, des associations de terroristes



De toute façon rien ne va changer, les politiciens continueront de mettre les morts sur le dos du chiffrement plutôt que sur leur incompétence/je-m’en-foutisme/massacre du nombre de personnel dans le vrai renseignement

A quoi bon




Amnesty International, la Ligue des droits de l’Homme, la Quadrature du Net et du Syndicat de la magistrature

Pfff, des associations de terroristes De toute façon rien ne va changer, les politiciens continueront de mettre les morts sur le dos du chiffrement plutôt que sur leur incompétence/je-m’en-foutisme/massacre du nombre de personnel dans le vrai renseignement A quoi bon 



           









Altair31 a écrit :



Ca fait plaisir de lire des articles qui parlent de chiffrage et non de cryptage !






   Moi un article qui parle de chiffrage ça me foutrait autant les boules que s'il parlait de cryptage       

Même si c'est apparemment accepté : chiffrage 



Un mot existe, utilisons-le



Chiffrement <img data-src=" />



Le chiffrage, c’est pour les devis.


Le compte est bon.



😅😅


Ouais merci pour l’article sur la cryptationisation !



😮


Le chiffrement a été créé pour sécuriser les transactions contre les pirates, aujourd’hui il sert aux citoyens à se protéger de leur propre gouvernement…


tu ne serais pas crypto-gauchiste, toi ? <img data-src=" />


Non merci pas de café !



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<img data-src=" />&nbsp;Merci a eux !

Avec de la persévérance et l’ANSSI qui en remet une couche, vont ils finir par comprendre ?! C’est beau de rêver !!<img data-src=" />








Altair31 a écrit :



Ca fait plaisir de lire des articles qui parlent de chiffrage et non de cryptage !





On dit chiffrement, et pas chiffrage, qui sont deux choses totalement différentes. <img data-src=" />









jackjack2 a écrit :



Pfff, des associations de terroristes&nbsp;De toute façon rien ne va changer, les politiciens continueront de mettre les morts sur le dos du chiffrement plutôt que sur leur incompétence/je-m’en-foutisme/massacre du nombre de personnel dans le vrai renseignement&nbsp;A quoi bon&nbsp;



   &nbsp;         






    Moi un article qui parle de chiffrage&nbsp;ça me foutrait autant les boules que s'il parlait de cryptage        

Même si c'est apparemment accepté :&nbsp;chiffrage&nbsp;



Un mot existe, utilisons-le



&nbsp;

&nbsp;https://chiffrer.info/ <img data-src=" />





Il rappelle notamment que le code de procédure pénale permet déjà en principe la « mise au clair des données chiffrées » lors d’une perquisition par un officier de police judiciaire.





Une loi peu décrypter un truc chiffré ? Tiens donc… <img data-src=" />


Si on passe le chiffrage d’un budget au chiffrement on obtient un discours politique sur l’état de la dette et du chômage !



<img data-src=" />



Et si tu trouves l’algo et la clé, on te retrouve suicidé…








CryoGen a écrit :



Si on passe le chiffrage d’un budget au chiffrement on obtient un discours politique sur l’état de la dette et du chômage !



<img data-src=" />



Et si tu trouves l’algo et la clé, on te retrouve suicidé…





Merci bien. Le débat d’hier soir entre Valls et Hamon m’a suffit.<img data-src=" />









Ricard a écrit :



Merci bien. Le débat d’hier soir entre Valls et Hamon m’a suffit.<img data-src=" />





C’était bien ? J’ai pas trouvé le nombre d’étoile sur imdb… <img data-src=" />









CryoGen a écrit :



C’était bien ? J’ai pas trouvé le nombre d’étoile sur imdb… <img data-src=" />





Je sais pas, je me suis endormi sur le canapé. <img data-src=" />



La loi peut dire que tu es obligé de fournir la clé aux services de police, et définir des sanctions si tu refuses.








Freeben666 a écrit :



La loi peut dire que tu es obligé de fournir la clé aux services de police, et définir des sanctions si tu refuses.





La loi européenne dit le contraire. <img data-src=" />



DTC la police.



Ce ne serait pas la première fois que la France déroge au droit Européen…








Freeben666 a écrit :



Ce ne serait pas la première fois que la France déroge au droit Européen…





Dans ce cas, faut voir ce qu’en dit la CEDH.<img data-src=" />



Ils disent quoi sur l’état d’urgence ?








Freeben666 a écrit :



Ils disent quoi sur l’état d’urgence ?





Qui ? Les dérogations à l’état d’urgence ne concerne qu’une (petite) partie de la convention de droits de l’homme. C’est extrêmement encadré et très limité.



A part une petite pique chacun à la fin, ce n’était pas un débat.


Ce que je veux dire c’est que l’état d’urgence (qui devait durer quelques mois maximum à la base…) n’est pas conforme au droit européen, et personne ne dit rien. Je ne vois pas pourquoi il y aurait plus de protestation si une loi passait en France obligeant les personnes à fournir leurs clés de chiffrement aux enquêteurs dans le cadre d’une enquête.








Freeben666 a écrit :



Ce que je veux dire c’est que l’état d’urgence (qui devait durer quelques mois maximum à la base…) n’est pas conforme au droit européen, et personne ne dit rien. Je ne vois pas pourquoi il y aurait plus de protestation si une loi passait en France obligeant les personnes à fournir leurs clés de chiffrement aux enquêteurs dans le cadre d’une enquête.





Tout ce qui n’est pas interdit par la loi est autorisé (par défaut). D’ailleurs, l’état d’urgence est clairement décrit en droit européen. Avec ses devoirs et obligations.

&nbsp;http://www.journal-du-droit-administratif.fr/?p=405









The Walking Beer a écrit :



A part une petite pique chacun à la fin, ce n’était pas un débat.





Oui, j’ai regardé le compte rendu sur BFM. <img data-src=" />









The Walking Beer a écrit :



A part une petite pique chacun à la fin, ce n’était pas un débat.





Pourtant, c’était vraiment instructif ! Comme tout bon politicard, il nous promettent le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière …



Une fois élu, il taxera le beurre, te piquera l’argent du beurre et confondra ton cul avec celui de la crémière.



Rien de neuf sous nos latitudes !



Bon si je dois choisir, je prendrais le cul de la crémière, que je louerais pour du beurre, que je revendrais pour acheter un hôtel particulier dans les 16ème, mais faut qu’elle soit mignonne la crémière hein, je ne veut pas me retrouver avec un studio a Lilles &gt;&lt;


Pour pouvoir acheter un hôtel particulier dans le XVI°, faut au moins travailler comme attaché parlementaire ou alors à la revue des deux mondes … <img data-src=" />




qui seraient devenus le principal rempart contre la surveillance de masse.





Dans ce cas, c’est qu’on a déjà perdu.

C’est comme dire: il ne faut pas légiférer sur les armes à feu, c’est le principal rempart contre les agresseurs qui rentrent la nuit dans nos maisons.



La première protection contre la surveillance de masse, ce sont des contre-pouvoirs qui fonctionnent dans les entités à risque.

Par exemple, au lieu de stoquer les metadata récoltées par les FAI chez les FAI, elles peuvent être stoquées chez un tiers qui fait preuve de plus de transparence et plus de contrôles.

Autre exemple, on peut imaginer des systèmes à “double clés”, où deux entités séparées et concurrentes doivent être consultées pour techniquement pouvoir accéder à des données, ce qui réduit les risques de succès des tentatives de surveillance non justifiée.

&nbsp;


Le terme de cryptage est très communément admis comme synonyme de chiffrement, notamment chez nos amis canadiens. Je pense qu’il faut s’y faire même si chiffrement me semble plus élégant.



Ceci dit, je salue le travail de ces organisations qui continuent contre vents et marées leur tâche presque impossible et font entendre un discours solide bien éloigné du standard politique.








bloossom a écrit :



Le terme de cryptage est très communément admis comme synonyme de chiffrement, notamment chez nos amis canadiens. Je pense qu’il faut s’y faire même si chiffrement me semble plus élégant.







Il n’y a qu’à dire cryptement, comme ça tout le monde est content.