La CNIL va organiser ses premiers grands débats prévus par la loi Numérique, sur les algorithmes

La CNIL va organiser ses premiers grands débats prévus par la loi Numérique, sur les algorithmes

Débats de l'aile

Avatar de l'auteur
Xavier Berne

Publié dans

Droit

12/01/2017 3 minutes
6

La CNIL va organiser ses premiers grands débats prévus par la loi Numérique, sur les algorithmes

En vertu de la récente loi Numérique, la CNIL est dorénavant chargée d’organiser des débats autour des questions de société soulevées par « l'évolution des technologies ». L’institution vient d’ailleurs de choisir sa première thématique : les algorithmes. Différents événements et manifestations publiques auront ainsi lieu à ce sujet pendant plusieurs mois.

La Commission nationale de l’informatique et des libertés inaugurera officiellement sa nouvelle prérogative le 23 janvier prochain, au travers de deux tables-rondes qui auront lieu dans ses locaux parisiens. Sont annoncés pour l’occasion : le sociologue Dominique Cardon, le cofondateur de la start-up Snips, Rand Hindi, l’ex-président du Conseil national du numérique, Benoît Thieulin, le mathématicien Cédric Villani...

Nouvelle mission confiée à la CNIL

Resté jusqu’ici assez inaperçu, l’article 59 de la « loi Lemaire » du 7 octobre dernier confie à la gardienne des données personnelles le soin de conduire « une réflexion sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par l'évolution des technologies numériques ». Dans son étude d’impact, le gouvernement expliquait que cette réforme devait conduire à l’organisation de débats sur « des sujets sur lesquels un débat démocratique approfondi apparaît nécessaire » : intelligence artificielle, humanité augmentée, etc.

« En 2017, cette réflexion portera sur les algorithmes » a annoncé la CNIL, mercredi 11 janvier. Pourquoi un tel choix ? « Ceux-ci occupent dans nos vies une place croissante, bien qu’encore souvent inaperçue. Résultats de requêtes sur un moteur de recherche, ordres financiers passés par des robots sur les marchés, diagnostics médicaux automatiques, affectation des étudiants à l’Université : dans tous ces domaines, des algorithmes sont à l’œuvre », explique l’institution.

Certains pourraient cependant regretter que ce choix soit encore un peu trop tourné vers la préoccupation clé de la CNIL – les données personnelles... L’autorité administrative indépendante clame néanmoins que l’organisation d’un « vaste débat public informé et contradictoire » sur ce dossier relève à ses yeux d’une « nécessité collective ».

Des débats en ligne et hors ligne, jusqu'à l'automne

Concrètement, cette réflexion se traduira par « un vaste cycle de débats et de manifestations [pour] tous ceux – institutions publiques, société civile, entreprises – qui souhaiteront y participer », tout au long de l’année. L’institution promet des événements au niveau local et national, ainsi que des initiatives « en ligne » (probablement une consultation publique).

La CNIL prévoit de rendre publique « à l’automne » une synthèse des débats et des positions exprimées au fil des mois. « Il s’agira d’établir un panorama général des défis, des arguments, des lignes de force et des solutions identifiés par les acteurs et les citoyens dans le développement des algorithmes », précise l’autorité.

Écrit par Xavier Berne

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Nouvelle mission confiée à la CNIL

Des débats en ligne et hors ligne, jusqu'à l'automne

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

Commentaires (6)




Certains pourraient cependant regretter que ce choix soit encore un peu

trop tourné vers la préoccupation clé de la CNIL – les données

personnelles…





Qui regrette ça ? <img data-src=" /> C’est son boulot…


Heu… question con. Ca sert à quoi ? <img data-src=" />


@Jarodd A mon avis ça veut dire que la question des algorithmes va bien au-delà du champ d’action de la CNIL et donc certains aimeraient bien que le débat soit élargi à l’ensemble des problématiques liées aux algorithmes.

Personnellement, une des questions que je me pose, c’est de savoir qui contrôle les algorithmes embarqués dans les véhicules équipés d’un système de conduite automatisée ? Un développeur comme moi a largement de quoi être inquiet.

@Ricard Dans le cas présent, débattre servira à confronter des points de vue afin d’établir des recommandations, voire des règles, favorables au plus grand nombre. Autrement, si on laisse faire sans broncher, le risque non négligeable est de se retrouver complètement asservis par ces algorithmes… ce que l’on est plus ou moins déjà mais de façon encore plus prononcée. Si tu n’a toujours pas compris, je t’invite sincèrement à continuer à te poser des questions, et à persévérer dans ce sens.


Je trouve ça dommage que le terme “algorithme” ait été ainsi transformé, il ne désigne plus que les traitements de données massives, les recommandations d’Amazon ou de Facebook…

J’arrête pas d’entendre des gens dire que “les algorithmes c’est effrayant”, voire “c’est une saloperie les algorithmes”.

&nbsp;

Pourtant à la base c’est si noble un algo.


Je voulais dire que justement, le boulot de la CNIL c’est les données perso, donc elle a choisi un truc en lien quand même très (trop?) direct avec son boulot… Alors qu’on aurait pu s’attendre à quelque chose de plus généraliste, mieux dans l’esprit de la loi, comme l’intelligence artificielle par exemple !








recoding a écrit :



Je trouve ça dommage que le terme “algorithme” ait été ainsi transformé, il ne désigne plus que les traitements de données massives, les recommandations d’Amazon ou de Facebook…

J’arrête pas d’entendre des gens dire que “les algorithmes c’est effrayant”, voire “c’est une saloperie les algorithmes”.

 

Pourtant à la base c’est si noble un algo.





Oui ; en plus, les algorithmes sont pondus par des hommes, et quand on parle des algorithmes comme d’une chose autonome venue de nulle part, ça n’a guère de sens (cf ce que les gens disent et que tu cites).