Ubisoft emprunte 400 millions d'euros pour accélérer son développement

Ubisoft emprunte 400 millions d’euros pour accélérer son développement

Tu t'endettes à te foutre de tout, mais pourvu qu'elles soient douces...

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Kevin Hottot

Publié dans

Économie

21/09/2016 3 minutes
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Ubisoft emprunte 400 millions d'euros pour accélérer son développement

Ubisoft vient d'annoncer l'émission de nouvelles dettes, à hauteur de 400 millions d'euros. L'éditeur compte employer ce montant pour assurer ses arrières sur le plan financier, à un moment où il fait face aux assauts répétés de Vivendi.

En début d'année, Ubisoft dévoilait ses ambitions pour l'horizon 2019, un jalon que l'éditeur souhaite atteindre tout en gardant son indépendance, actuellement menacée par les velléités de Vivendi. En rallongeant la durée de vie de ses jeux sur plusieurs années, Ubisoft espère augmenter ses revenus (via des ventes de DLC, d'extensions et des micro-transactions). Des objectifs qui passent par la production « de plus gros jeux », forcément plus coûteux à développer.

400 millions d'euros pour reprendre son souffle

Pour mettre toutes les chances de son côté, Ubisoft a décidé de se donner un peu d'air, en émettant des « obligations à option de conversion et/ou d'échange en actions nouvelles et/ou existantes », plus communément appelées OCEANE. En termes moins savants, il s'agit tout simplement d'une dette, remboursable en actions. L'éditeur compte récolter ainsi « environ 400 millions d'euros ». 

La société explique que cette somme doit lui permettre de « renforcer significativement la flexibilité financière d'Ubisoft, [en] dotant la Société de moyens financiers à des conditions attractives pour accélérer son développement si des investissements de croissance et de création de valeur se présentaient ». Bref, il s'agit là de s'assurer un peu de trésorerie supplémentaire pour subvenir aux « besoins généraux » de l'éditeur, ou éventuellement pour procéder à des rachats d'actions et se lancer dans de nouvelles acquisitions. 

Cette dette devra être remboursée le 27 septembre 2021, par l'émission de nouvelles actions Ubisoft. En supposant que le cours de l'éditeur ne varie pas d'un pouce d'ici la date butoir, l'entreprise devra émettre l'équivalent de 6,5 % de son capital actuel pour payer sa créance. 

Vivendi ne devrait pas en profiter

Il est à noter que seuls des investisseurs institutionnels (assurances, caisses de retraite, groupes de protection sociale, etc.) pourront souscrire à cette offre. Cette nouvelle n'apportera donc aucun élément nouveau dans le bras de fer qui oppose la famille Guillemot à Vivendi. Ubisoft pourra éventuellement racheter quelques-unes de ses propres actions avec ces fonds pour les annuler, mais cela ferait mécaniquement monter la part du capital détenu par son assaillant, ce qui ne serait pas forcément un très bon calcul.

Aux dernières nouvelles, Vivendi disposait de 20,2 % du capital et de 22,8 % des droits de vote d'Ubisoft. La famille Guillemot a quant à elle porté sa participation dans le groupe à 12,84 % du capital et 18,91 % des droits de vote, suite à ses récents rachats d'actions. Le prochain point chaud sera sans doute l'assemblée générale des actionnaires d'Ubisoft, qui doit se tenir la semaine prochaine. Vivendi devrait profiter de cette occasion pour demander à être représenté au conseil d'administration de l'entreprise, une demande que l'éditeur a fait mine de ne pas écouter pour le moment.

Écrit par Kevin Hottot

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

400 millions d'euros pour reprendre son souffle

Vivendi ne devrait pas en profiter

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

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Commentaires (17)


<img data-src=" /> pour le sous-titre !




…, mais pourvu qu’elles soient douces…



Mylène Farmer

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Le prochain point chaud sera sans doute l’assemblée générale des actionnaires d’Ubisoft





Va falloir acheter une action (pas plus hein), pour s’y pointer incognito <img data-src=" />


J’ai reçu la convocation, avec un gros livret donnant l’ordre du jour, les propositions de nomination etc. Point de Vivendi dans les propal de nouveaux arrivant au CA.

C’est à Bagnolet que l’assemblée générale se passe, mais j’ai pas le temps d’y aller, ça me désole de rater une probable passe d’arme pendant l’assemblée. ^^


J’attends le discours d’Yves Guillemot parler d’indépendance devant un parterre d’actionnaires <img data-src=" />


Oui mais comment dire, c’est plus compliqué que cela la notion d’indépendance, Yves parle d’indépendance dans la gestion des projets, de la ligne éditoriale etc, mais pour l’argent des actionnaires ils en veulent bien, faut juste qu’ils n’en possède pas trop pour pas les ennuyer au CA ( je précise que je suis clairement contre la montée en puissance de Bolloré chez Ubi, avant qu’on me taxe d’anti-Ubi ). <img data-src=" />




Bref, il s’agit là de s’assurer un peu de trésorerie supplémentaire pour subvenir aux « besoins généraux » de l’éditeur, ou éventuellement pour procéder à des rachats d’actions et se lancer dans de nouvelles acquisitions.



c’est peut être une question conne mais je vais quand même la poser :

si Ubisoft fait des acquisitions, une partie ne reviendrait pas automatiquement a Vivendi ? <img data-src=" />


TF1 n’est pas d’accord avec ça&nbsp;<img data-src=" />



Sinon Ubisoft appartient a ses actionnaires, j’imagine que tout ce qui appartient à Ubisoft &nbsp;appartient donc a ses actionnaires.&nbsp;




Tu t’endettes à te foutre de tout, mais pourvu qu’elles soient douces…



Rien que pour ça, je vous aime … <img data-src=" />


Quand une boite rachète ses propre actions cela augmente la valeur&nbsp; des actions restantes, mais si elle crée de nouvelles actions cela diminue t’il la valeurs des actions encore en cours ?


Oui.



C’est pour ça que les actionnaires sont en général contre (diminution des dividendes).








Tarvos a écrit :



Quand une boite rachète ses propre actions cela augmente la valeur  des actions restantes, mais si elle crée de nouvelles actions cela diminue t’il la valeurs des actions encore en cours ?







Tu compares deux choses différentes. Une boîte qui rachète ses actions ne fait pas augmenter mécaniquement la valeur de l’action : C’est toujours la même société avec le même nombre d’actions. Elle peut très bien les remettre sur le marché plus tard.

Par contre une société qui rachète ses actions et en diminue ensuite le nombre, oui ça fait monter mécaniquement la valeur : La société vaut toujours la même chose, mais divisé par un nombre d’actions inférieur.

Donc une société qui émet de nouvelles actions fait diminuer le cours : La société vaut toujours la même chose divisé par un plus grand nombre d’actions.

Parfois une société peut même faire un split ou un reverse split : Par exemple, elle coupe en deux une action. Tu as donc deux fois plus d’actions pour une même valeur. Ca peut permettre de diviser par deux par exemple le prix d’entrée et rendre une valeur plus “liquide” (plus accessible en gros).



Cette position théorique ne prend évidemment pas en compte les réactions de marché : Une société qui rachète ses actions peut, par exemple, rassurer les investisseurs en installant un climat de confiance et donc faire monter le cours.



Il ne faut donc pas se limiter à cette simple analyse pour anticiper une variation de cours,.






En 2015, le résultat net d’Ubisoft (autrement dit ses bénéfices) a été de 93 millions d’euros. Le remboursement de cette dette à la date butoir du 21 septembre 2021 est donc largement faisable, si ses bénéfices restent, au pire stables, au mieux en augmentation.



Le secteur du marché du jeux vidéos ne connaissant pas la crise, je ne me fais aucun souci.


Reste plus qu’à attendre la parade de Vivendi pour tenter de contrer la stratégie d’Ubi








Romaindu83 a écrit :



En 2015, le résultat net d’Ubisoft (autrement dit ses bénéfices) a été de 93 millions d’euros. Le remboursement de cette dette à la date butoir du 21 septembre 2021 est donc largement faisable, si ses bénéfices restent, au pire stables, au mieux en augmentation.



Le secteur du marché du jeux vidéos ne connaissant pas la crise, je ne me fais aucun souci.







Attention, seuls de rares (et souvent gros) studios ne connaissent pas la crise dans le monde du JV.



Le reste des boites/devs’ en tout genre vivotent gentillement en l’attente de pondre un miraculeux AAA (indé ou pas) ou de couler/se faire racheter.









John Shaft a écrit :



J’attends le discours d’Yves Guillemot parler d’indépendance devant un parterre d’actionnaires <img data-src=" />





Ah j’attends la suite de ce feuilleton avec impatience.

Hâte de voir ce que Vivendi va faire.









John Shaft a écrit :



Oui.



C’est pour ça que les actionnaires sont en général contre (diminution des dividendes).









t-la a écrit :



Tu compares deux choses différentes. Une boîte qui rachète ses actions ne fait pas augmenter mécaniquement la valeur de l’action : C’est toujours la même société avec le même nombre d’actions. Elle peut très bien les remettre sur le marché plus tard.

Par contre une société qui rachète ses actions et en diminue ensuite le nombre, oui ça fait monter mécaniquement la valeur : La société vaut toujours la même chose, mais divisé par un nombre d’actions inférieur.

Donc une société qui émet de nouvelles actions fait diminuer le cours : La société vaut toujours la même chose divisé par un plus grand nombre d’actions.

Parfois une société peut même faire un split ou un reverse split : Par exemple, elle coupe en deux une action. Tu as donc deux fois plus d’actions pour une même valeur. Ca peut permettre de diviser par deux par exemple le prix d’entrée et rendre une valeur plus “liquide” (plus accessible en gros).



Cette position théorique ne prend évidemment pas en compte les réactions de marché : Une société qui rachète ses actions peut, par exemple, rassurer les investisseurs en installant un climat de confiance et donc faire monter le cours.



Il ne faut donc pas se limiter à cette simple analyse pour anticiper une variation de cours,.





OK, merci a vous.

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