The Access Industries (Warner Music) prend le contrôle de Deezer

The Access Industries (Warner Music) prend le contrôle de Deezer

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Kevin Hottot

Publié dans

Économie

08/09/2016 3 minutes
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The Access Industries (Warner Music) prend le contrôle de Deezer

L'Autorité de la concurrence a rendue publique une décision concernant le service de musique en ligne Deezer. Elle autorise la prise de contrôle exclusif de l'entreprise par The Access Industries (TAI), la maison-mère de Warner Music.

En janvier dernier, Deezer annonçait une importante levée de fonds, à laquelle deux groupes ont pris part : Orange, actionnaire historique de l'entreprise, et The Access Industries, un groupe de médias contrôlant notamment la major Warner Music. Montant total de l'opération : 100 millions d'euros.

Ces fonds représentaient à l'époque un bol d'air plus que bienvenu pour la société, qui avait dû renoncer à son introduction en bourse quelques mois plus tôt, officiellement en raison de « conditions de marché défavorables ». Selon une source bancaire Deezer n'était pas parvenue à remplir son carnet d'ordres avec les 300 millions d'euros requis. 

Une valorisation divisée par deux ?

Cette levée de fonds a eu d'importantes conséquences pour l'entreprise. TAI a en effet pris le « contrôle exclusif » de Deezer, comme le révèle la décision 16-DCC-97, récemment rendue publique par l'Autorité de la concurrence. En d'autres termes, TAI dispose désormais de plus de 50 % des droits de vote de Deezer. Un « non-évènement » selon un représentant de l'entreprise. « L'actionnariat a changé, mais en ce qui concerne le management et la direction, cela ne change strictement rien », nous précise-t-on.

La question de la valorisation de l'entreprise se pose néanmoins. Lors de sa tentative d'introduction en bourse, Deezer a publié un état des lieux précis de son actionnariat dans un prospectus présenté à l'Autorité des Marchés Financiers (AMF). En voici le détail : 

Deezer Actionnariat

On y note que TAI disposait au 16 octobre 2015 de 29,7 % du capital. En supposant que chaque action donne droit à un vote (ce qui n'est pas exactement le cas ici, Deezer ayant également distribué un nombre inconnu d'actions « préférentielles » avec droits de vote augmentés), il manquait donc environ 20 % du capital à TAI pour prendre le contrôle. 

En sachant que TAI et Orange ont participé à la dernière levée de fonds à hauteur de 100 millions d'euros au total, la valorisation totale de l'entreprise aurait alors été, selon cette hypothèse, inférieure à 500 millions d'euros. Un coup dur pour la société et ses actionnaires, qui espéraient une valorisation comprise entre 900 millions et 1,1 milliard d'euros lors de la tentative d'introduction en bourse.

Pas d'entrave à la concurrence

Quoi qu'il en soit, si l'Autorité de la concurrence s'est penchée sur le cas de Deezer, c'est parce qu'elle estimait que la situation méritait un examen approfondi. En effet, la prise de contrôle d'une plateforme de diffusion de musique, par une major (Warner Music, via TAI) soulevait un certain nombre de questions, notamment concernant la disponibilité de son catalogue chez les autres acteurs du milieu. 

L'Autorité note que lors de son instruction, certains concurrents ont manifesté des craintes quant à la possibilité pour Warner d'attribuer à Deezer des licences exclusives pour certains titres ou artistes. La réponse apportée est sans équivoque : « Ce scénario n’est cependant pas crédible, tant au regard de la pression concurrentielle à laquelle fait face Deezer que des incitations de Warner Music ».

Bref, Deezer n'est pas assez gros, pour que cela représente un risque. En effet, le service s'adjuge moins de 5 % du marché européen de la vente au détail de musique enregistrée numérique (téléchargement et streaming inclus), contre plus de 40 % chacun pour iTunes et Spotify.

Écrit par Kevin Hottot

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Une valorisation divisée par deux ?

Pas d'entrave à la concurrence

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Commentaires (18)


« Ce scénario n’est cependant pas crédible, tant au regard de la pression concurrentielle à laquelle fait face Deezer que des incitations de Warner Music ».

 Ba si tu mets des exclusivités, tu en fait la pub et paf ! Abonnements supplémentaires !


Le “% du capital (non-dilués)”, ça signifie quoi ? Ce sont les actionnaires qui n’ont pas encore coulé ?


Je pense que c’est une bonne chose pour Deezer dans l’ensemble, à voir comment cela va évoluer.

Ceci amène une autre question par contre : dois-je garder mon abonnement deezer alors ? La concurrence a-t-elle réellement des avantages ? Spotify sur pc nécessite toujours une appli ?


Prochaine étape : Orange mange TAI et on obtient un nouveau Vivendi bien boursouflé prêt à conquérir le monde








SChlafi a écrit :



Je pense que c’est une bonne chose pour Deezer dans l’ensemble, à voir comment cela va évoluer.

Ceci amène une autre question par contre : dois-je garder mon abonnement deezer alors ? La concurrence a-t-elle réellement des avantages ? Spotify sur pc nécessite toujours une appli ?







Spotify dispose d’un accès web depuis qq temps déjà



Je crois que la différence de catalogue entre Deezer et Spotify est minime quand on regarde les chiffres (nombre de morceaux, nombre d’albums, etc) mais il peut y avoir des différences suivant tes gouts musicaux car Deezer à signé des labels plus ou moins indépendants différents de Spotify et ça peut se ressentir sur ce que tu recherches…



Ce que TAI devrait faire surtout, c’est partager ces actions avec les autres majors pour jouer des coudes avec les Spotify et Apple Music.



On aura comme ça au moins trois acteurs crédible sur le marché du streaming et pourquoi pas aussi de la vente d’album et single. Parce que sur ce dernier point, je trouve iTunes un peu trop seul…








KP2 a écrit :



Prochaine étape : Orange mange TAI et on obtient un nouveau Vivendi bien boursouflé prêt à conquérir le monde





Tu serais pas un lecteur de clubic toi par harsard ?



ouai..enfin deezer c’est des enculés…

C’est vraiment des rapiats

sur les royalties. Là où Google et Apple paient \(0,00828 / Stream, ils

sont a \)
0,00067 soit 12x moins…


Source ?


Le streaming musical est mort, pour la simple et bonne raison que les plateformes sont détenues en majorité par des labels de musique, les mêmes qui ont combattu pdt des années les mutations de l’industrie musicale.


12 x “presque rien” = “presque rien”



En gros, si j’en crois l’article de FranceTVinfo ci-dessous, un artiste gagne 100 € grâce à :





  •              14 passages en radio

  •            100 albums vendus

  •    250 000 écoutes en streaming payant

  • 1 000 000 d’écoutes en streaming gratuit



     

      « Un artiste gagne 100 euros quand il passe quatorze fois à la radio,

    quand il vend 100 albums, ou bien quand il est écouté 250 000 fois en

    streaming payant, et un million de fois en streaming gratuit. Il s’agit

    évidemment d’une moyenne établie à partir des diffusions de dix radios

    généralistes et musicales. »

     

    source : FranceTVinfo


Le streaming, c’est comme la radiodiffusion et la télédiffusion : soit c’est payant (ex : Canal+, OCS, etc), soit c’est rémunéré par la publicité (ex : groupe TF1, Youtube, NRJ group, etc), soit ce sont des associations sans but lucratif, rémunérées par les dons et les adhésions.


Il faut comparer ce qui est comparable : A combien d’écoutes correspond un passage radio ?


Très bonne question.



Sans répondre à la question, je dirais qu’un passage radio correspond à beaucoup d’écoutes. Et c’est sûrement la raison pour laquelle, il ne passe en radio que des artistes à grosse valeur d’audience et des artistes soutenus par des partenariats commerciaux entre la radio et le producteur de musique enregistrée.



En résumé, en streaming il y a un catalogue, une diversité d’artistes plus importante qu’en radio, avec des artistes sélectionnés par le distributeur de musique (dont le streaming ne rémunère presque pas la majorité de ces artistes), alors qu’en radio il faut faire de l’audience : artistes à forte notorité, artistes participants à un programme marketing (tournée sponsorisée par la radio, participation à une émission TV, à la sortie d’un CD événementiel - compil’, spectacle, etc).





Personnellement, je ne crois pas que le streaming soit la technologie qui libéralise ou popularise la musique, en tout cas pas plus que les radios libres dans les années 1980. Netflix ou Spotify ne feront jamais mieux que NRJ/TF1 (modèle financé par la pub) ou OCS/Canal+ (modèle financé par abonnement) - sauf en terme de ciblage des programmes (et éventuellement de ciblage des publicités).


Effectivement, 100 000 auditeurs = 100 000 écoutes/passage radio :) 

14 passages radio = 1 400 000 écoutes, la radio peut payer moins que l’écoute gratuite!


“Autres employés : 0.1%”

Le monde merveilleux des startups.


” Anciens employés”. <img data-src=" />


Pour être précis :

&nbsp;

1- en radio, il ne passe pas autant d’artiste qu’en streaming. Autrement dit, un artiste inconnu n’a quasi aucune chance de passer en radio (sauf a vouloir saborder l’audience) alors qu’il aura plus d’opportunités de passer en streaming.



2- l’audience de NRJ ne vaut pas celle de Avorig FM : le nombre d’auditeur ne sera pas le même. Tous ces nombres ne sont que des moyennes.