Le projet Tor a élu un nouveau comité de direction

Le projet Tor a élu un nouveau comité de direction

L'oignon change de peau

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Kevin Hottot

Publié dans

Internet

18/07/2016 3 minutes
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Le projet Tor a élu un nouveau comité de direction

Le projet Tor a procédé cette semaine à l'élection d'un nouveau bureau. Six nouvelles têtes font leur apparition pour soutenir Roger Digledine et Nick Mathewson, les deux cofondateurs du projet. Un renouvellement qui fait suite au départ de Jacob Appelbaum, accusé notamment de harcèlement sexuel.

Le 12 juillet dernier, les anciens directeurs du projet Tor ont procédé à l'élection de leurs remplaçants. Comme souvent, cette liste comprend des figures importantes dans le domaine de l'informatique mais également de la protection des droits de l'Homme. Pour rappel, l'un des objectifs du projet Tor est de permettre à tout un chacun d'échanger de manière anonyme sur Internet, notamment dans les cas où les gouvernements s'en prennent à leurs opposants politiques par exemple. 

Roger Digledine et Nick Mathewson, les deux cofondateurs du projet en restent à la tête afin de chapeauter les travaux de recherche et développement autour du réseau et de son protocole. Ils seront épaulés par six nouvelles têtes fraichement élues. 

Un bureau riche avec des profils complémentaires

Parmi eux on retrouvera Matt Blaze, un professeur d'informatique de l'université de Pennsylvanie, travaillant sur des technologies de surveillance depuis plus de 20 ans. Cindy Cohn, l'actuelle directrice exécutive de l'Electronic Frontier Foundation est également de la partie. Avocate de profession elle est notamment montée au créneau lors de plusieurs procès contre la NSA et ses pratiques d'espionnage.

Gabriella Coleman occupe la chaire en littérature scientifique et technologique de la prestigieuse université McGill à Montreal. Elle est également auteur de deux livres sur l'éthique des hackers et sur le mouvement Anonymous.  À ses côtés on retrouvera aussi Linus Nordberg, un activiste suédois faisant partie des fondateurs de la Swedish Digital Rights Organization.

Départ de Jacob Appelbaum fin mai

On notera enfin la présence de Megan Price, directrice executive du Human Rights Data Analysis Group, une ONG spécialisée dans l'étude de données ayant trait aux droits de l'Homme. Bruce Schneier, conseiller spécial en sécurité pour IBM, CTO de Resilient et auteur de 14 livres sur la cybersécurité, complète le tableau. 

Ces spécialistes arrivent à la tête du projet après le départ de Jacob Appelbaum, une figure des défenses des libertés numériques, fin mai. Il est entre autres accusé d'abus et de harcèlement sexuels, ce qu'il a démenti jusqu'ici. Le rôle de cette nouvelle équipe consistera à soutenir la communauté du projet Tor et d'assurer son organisation, mais ses projets à venir ne sont pas encore connus. 

Écrit par Kevin Hottot

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Sommaire de l'article

Introduction

Un bureau riche avec des profils complémentaires

Départ de Jacob Appelbaum fin mai

Commentaires (12)


La répartition des instances officielles américaines est connue ?




Il est entre autres accusé d’abus et de harcèlement sexuels



Ca semble être devenu la norme pour essayer de couler un politicien.


Ce serait bien d’attendre le procès avant de dire ce genre de chose.


Pourquoi? Il a été accusé d’harcèlement sexuel. C’est un fait. Que ce soit fondé ou pas ne change rien à l’accusation. Et je dis que ce genre d’accusation est devenu la norme, pas que les politiciens soient devenus des violeurs.








gokudomatic a écrit :



Pourquoi? Il a été accusé d’harcèlement sexuel. C’est un fait. Que ce soit fondé ou pas ne change rien à l’accusation. Et je dis que ce genre d’accusation est devenu la norme, pas que les politiciens soient devenus des violeurs.






" la norme pour essayer de couler", ça laisse sous-entendre que le but de l'accusation n'est pas la justice, mais de porter préjudice à cette personne. Ce qui n'est vraiment pas super super si les faits sont avérés, et accessoirement ça décrédibilise la présumée victime. Donc c'est le genre de chose qui peuvent être dites après un non-lieu, mais avant le procès c'est très limite.     





Edit : accessoirement, je suis pas sûr de mettre un membre d’un comité de direction d’une application dans la case politicien. 



Je ne vois pas trop l’intérêt de l’écarter pour des raisons “politiques”, vu qu’il est remplacé par un autre qui peut être encore plus engagé que lui.



Ç’aurait été plus crédible si les accusations venaient de personnes ayant des idéaux opposés à celui de Tor, ou si on pouvait constater que le choix du remplaçant n’est pas pertinent.



D’un autre côté, ça illustre une vraie possibilité: si un jour j’ai ce genre de poste, je saurais que je peux me permettre n’importe quel abus, et si je me fais accuser, on me donnera le bénéfice du doute (et on donnera le déficit de la suspicion à qlq’un qui m’accusera, ce qui découragera les gens à s’opposer à moi).


Tu ne le prends pas du même point de vue, c’est pour ça. Je m’y essaye :





  • Remplacé par un autre qui est peut être plus engagé : Mais non ! Il y a eu du lobbying/pots de vins et le remplaçant est un vendu/à la solde de l’adversaire.

     

  • Accusations de personnes ayant des idéaux opposés : Ah bah non, ça serait trop évident, qu’avoir quelqu’un qui saborde le projet de l’intérieur ça évite de se faire griller, voyons.



     - Je peux me permettre n’importe ..etc : Je ne suis pas juriste, mais il me semble que la Présomption d’innocence c’est un truc dans nos lois.



    Je précise pour la forme que je ne suis pas en train de défendre Jake (qui sait être un sacré trou du cul parfois) ou ses accusatrices (qui font bien un peu des conneries aussi), j’essaie juste de te montrer la façon de penser qu’on peut trouver&nbsp;<img data-src=" />&nbsp;(Et que la présomption d’innocence ça existe&nbsp;<img data-src=" />&nbsp;)


Les deux premiers tirets impliquent qu’il y ait des éléments.

Si tu crois aux deux premiers tirets “par défaut”, alors, c’est que tu ne respectes pas la présomption d’innocence: tu pars du principe que l’accusateur est en fait un complotiste.



Je n’ai aucun problème avec le fait de dire qu’il y a eu des sabotages. Mais UNIQUEMENT quand ces affirmations sont le résultat d’indices récoltés sur le terrain.

Ici, ce n’est pas le cas: l’accusation de tentative d’écartement de Jake est faite alors qu’on ne connait pas les remplaçants et les personnes qui ont émis les accusations à l’encontre de Jake.



C’est le sens de mon dernier paragraphe: si tu dis “il est possible que ce soit une tentative d’évincer Jake”, alors, tu devrais accepter sans broncher qu’un autre dise “il est possible que la réfutation des faits de Jake soit des mensonges”: les deux sont tout autant hypothétiques, tout autant probables étant donné ce que tu sais factuellement.

Pourtant, bizarrement, si on fait le premier, cela ne te choque pas, mais si on fait le second, c’est pour toi du non respect de la présomption d’innocence.

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La présomption d’innocence, c’est de dire: avant le procès TOUT LE MONDE est innocent (exactement ce que je fais).

Si tu dis: avant le procès, par respect de la présomption d’innocence, je vais émettre des doutes qui sous-entendent que les accusateurs sont coupables d’avoir fait des fausses déclarations, ce n’est PAS de la présomption d’innocence.

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Le troisième tiret souligne bien le problème: le fait de dire “mouais, Jake dit qu’il est innocent mais c’est une ruse” te fait réagir. Par contre, le fait de dire “mouais, on dit que Jake est coupable, mais c’est une ruse” ne te fait pas réagir. Pourtant, les deux cas sont identiques.

Tu noteras que je ne prétends nulle part que Jake est coupable (le débat sur la présomption d’innocence n’est donc pas valable dans le troisième tiret, car il réagit sur un passage qui ne présume rien sur Jake). La vraie possibilité que je souligne, c’est que MOI j’exploite la sympathie par défaut envers l’individu qui est accusé de ces accusations.

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Donc j’essaie de faire une réponse semi-humoristique pour t’expliquer qu’il y a certaines personnes qui voient le mal partout et sont persuadées d’avoir raison, et qu’il est peu utile d’essayer de les raisonner, et toi tu m’envoies un pavé me prouvant que tu es de cette catégorie (c’en est drôle d’ailleurs, mais je ne vais pas tout relever, on n’irait pas très loin).

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Fort bien l’ami, passe un bon après-midi, je vais en faire de même.&nbsp;<img data-src=" />


Désolé si je n’avais pas compris ton premier commentaire.



Qu’il y ait des personnes qui voient le mal partout, c’est ce que je disais dans mon commentaire initial. Tu me donnes les arguments qu’ils ont alors en tête. Désolé de n’avoir pas vu que cette liste était semi-humoristique et que tu voyais clairement en quoi ces arguments sont mauvais.



Mais du coup, je ne vois pas ce que tu me reproches:

Soit tu es d’accord avec le démontage de ces arguments qui ne tiennent pas la route, et dans ce cas, difficile de me reprocher de les avoir démonter.

Soit tu n’es pas d’accord avec ce démontage, et du coup, c’est un peu faux de prétendre que cette liste était semi-humoristique et un peu vrai que c’était pertinent de ma part de réagir pour montrer que ce raisonnement n’est certainement pas une défense de la présomption d’innocence, au contraire, c’est une violation de la présomption d’innocence des accusateurs.

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Ça fait toujours mal de voir la parole d’amies et de contributrices du projet mise en doute. Avant de parler de complot, ce serait bien de prendre le temps de lire les témoignages d’Isis et d’Alison, et plus vieux et périphériques, ceux de Nick Farr , Leigh Honeywell ,&nbsp; Ásta Guðrún Helgadóttir , Violet Blue



Force est de constater que ce type, même s’il pouvait parfois être brillant, a coûté beaucoup d’énergie au projet au fil des années. Et il aura fait souffrir suffisament de personnes pour qu’elles décident de prendre en main le problème. L’arrivée de Shari a permi que la situation se débloque, et elle a agi comme un employeur responsable face à un employé pratiquant du harcèlement. Par ailleurs, en tant que communauté, même si ça nous a coûté, on a fait le nécessaire pour répondre aux demandes des personnes qui ont souffert, et pour protéger les particpant·e·s présent·e·s ou à venir.



Maintenant, plutôt que de penser « justice », ça me paraît plus intéressant de se demander comment est-ce qu’on fait pour éviter que de telles situations se reproduisent. Valerie Aurora ,&nbsp; Mary Gardiner, et Leigh Honeywell ont pris le temps d’écrire quelques pistes que je trouve intéressantes.








Lunar a écrit :



Maintenant, plutôt que de penser « justice », ça me paraît plus intéressant de se demander comment est-ce qu’on fait pour éviter que de telles situations se reproduisent. Valerie Aurora ,  Mary Gardiner, et Leigh Honeywell ont pris le temps d’écrire quelques pistes que je trouve intéressantes.





Tout à fait. Il n’y a rien à dire de plus concernant le problème en lui-même.



Et merci pour le lien des pistes !