Ces derniers jours on voit monter ici ou là des critiques sur le niveau de gratuité proposé par les hyperscalers tels qu'AWS, Azure ou GCP. Selon leurs détracteurs, ils abuseraient de leur position de force et de leur large portefeuille pour rendre les startups et autres entreprises accroc à leur service à coup de factures à 0 euro, avant de leur faire payer le prix fort une fois qu'elles sont dépendantes. Une pratique vieille comme le monde, aussi pratiquée par des acteurs locaux, mais c'est l'ampleur et le manque de transparence des grands acteurs qui serait au cœur du problème.
Des parlementaires européens viennent d'ailleurs de se saisir du sujet à travers une question écrite à la commission dans laquelle ils évoquent les pratiques anti-concurrentielles des acteurs américains dont « les offres gratuites, ou «crédits cloud» [qui] posent particulièrement question, car elles sont assimilables à du dumping: proposées à très large échelle dans l’écosystème numérique européen, ces offres ne sont ni encadrées, ni limitées, ni sujettes à la fiscalité ou soumises à des obligations de transparence ».
Ainsi, ils demandent à la Commission si elle est « informée de ces pratiques, en particulier des crédits cloud ? Prévoit-elle de diligenter des études pour mieux caractériser leur incidence sur les conditions de concurrence, la liberté de choix des utilisateurs et la libre circulation des données sur le marché unique ? ».
Ils posent également la question des sanctions éventuelles « si leur lien avec du dumping était avéré ? ». Aucune réponse n'a pour le moment été donnée.