« C’est sur Facebook que Samuel Paty a été désigné comme cible ; c’est ensuite sur Twitter que cet attentat a été revendiqué de la manière la plus immonde et c’est sur ces mêmes réseaux et sur des sites extrémistes que des copies de cette image d’une tête décapitée ont circulé des jours, voire des semaines ».
Laetitia Avia a donné le ton hier, lors de la présentation du projet de loi Séparatisme. « Enfin, nous le savons, c’est sur internet que recrutent et sévissent les séparatistes par le biais de stratégies d’endoctrinement numérique auprès des plus vulnérables d’entre nous, auprès de notre jeunesse ».
Sur le chapitre des acteurs du numérique du projet de loi, « nous responsabiliserons et nous superviserons les plateformes pour rendre à internet ses lettres de noblesse, afin que ce soit un lieu de communication et de partage, et non un lieu de propagation de la haine ».
Une version 2.0 de l’Internet civilisé cher à Nicolas Sarkozy. Pour elle, « c’est aussi un enjeu de souveraineté : c’est le moment de déterminer qui décide des règles qui s’appliquent à tous, et nous répondons que c’est à la loi de le faire, en ces murs ».
Laetitia Avia a vanté les mérites du texte dont elle est rapporteure des articles relatifs aux infractions en ligne et aux obligations de moyens des plateformes. La députée est en effet spécialiste de ces questions après avoir défendu vigoureusement sa propre proposition de loi sur le sujet, déposée en mars 2019.
Le 18 juin 2020, la pelle du Conseil constitutionnel : une censure quasi-totale de son texte, pour violation de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Une douloureuse morsure dans le parcours de l’avocate devenue parlementaire.