Pionnier français du djihad et membre d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), Peter Cherif est connu pour avoir endoctriné Chérif Kouachi, l'un des deux auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo, et Salim Benghalem, le responsable de l'accueil des Français et des francophones au sein de l'État islamique, et l’un des geôliers de quatre otages français en Syrie.
Peter Cherif était également en contact avec Kouachi avant et après que ce dernier se soit rendu au Yemen en prévision de l'attentat de Charlie Hebdo, et sera à ce titre jugé pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », par une cour d'assises spécialement composée.
Interviewé par Le Parisien à l'occasion de la parution de son livre de souvenirs intitulé « Espion : 44 ans à la DGSE », un jeune retraité de la DGSE vient de révéler les dessous de son arrestation à Djibouti en 2018.
D'abord géolocalisé au Yemen, « grâce à ses communications et à l’argent envoyé par la famille de son épouse », la CIA, « capable de déchiffrer les messageries cryptées », aurait ensuite découvert qu'il avait trouvé refuge, avec sa famille, à Djibouti :
« On découvre que le couple et ses deux enfants se font passer pour des réfugiés yéménites. Elle a trouvé un emploi d’enseignante et lui de comptable dans une entreprise. Son épouse commet une bourde : elle "like" la page Facebook d’un centre commercial et on réalise qu’elle a adossé son profil à un numéro djiboutien. Grâce à ce numéro, on remonte jusqu’à celui de son mari. »
Une gaffe qui tranche avec ce que Peter Cherif avait rétorqué aux enquêteurs qui le soupçonnaient d'être l'un des commanditaires de l'attentat de Charlie Hebdo : « Il faut vraiment avoir vécu dans l’organisation pour comprendre comment les informations doivent circuler. Par exemple, Salim et Chérif ne savaient pas ce que je faisais, et je n’avais pas à savoir ce qu’ils faisaient. »