Rest of the World, qui documente les enjeux technologiques vus du « reste du monde » (non occidental), estime que les restrictions et mesures de rétorsion états-uniennes visant à tarir l'approvisionnement de semi-conducteurs en Chine « ne fait pas que nuire à la Chine », mais « fait aussi mal à Taïwan ».
Après avoir imposé des contrôles sur les exportations de semi-conducteurs avancés vers la Chine en octobre puis, en décembre, avoir mis sur liste noire 21 entreprises chinoises supplémentaires dans le secteur des puces, le gouvernement états-uniens a en effet « réussi à faire pression sur le géant taïwanais des puces TSMC pour qu'il ouvre des installations de fabrication (ou "fabs") aux États-Unis – une décision qui a suscité des inquiétudes quant à l'équité et la faisabilité parmi les employés de l'entreprise » :
« Mais en se concentrant sur l'indigénisation des semi-conducteurs, la stratégie des États-Unis menace le modèle de réussite des sociétés de puces taïwanaises, qui dépend fortement d'une économie mondiale ouverte. »
En 2021, les revenus de Huawei auraient ainsi chuté de 29 % et les bénéfices de HiSilicon de 81 %. « Mais TSMC, dépendant des apports américains pour une gamme de technologies critiques, a également subi des pertes financières considérables [...] coupant TSMC des avantages qui lui avaient autrefois permis de prospérer », déplore Rest of the World.