Suite à la mise sur la touche de son directeur, Nicolas Barré, la rédaction des Échos a décidé en fin de semaine dernière de faire une grève des signatures, c'est-à-dire de continuer à publier leurs articles, mais sans y apposer leur nom. La Société des journalistes du journal a communiqué sur les réseaux sociaux jeudi en affirmant la détermination des journalistes « à faire respecter l'indépendance de la rédaction ».
« Nous ne sommes pas dupes » affirme-t-elle, « le communiqué de la direction du groupe annonçant le départ de Nicolas Barré de son poste de directeur de la rédaction des Échos ne peut masquer la réalité qui est celle de son éviction brutale par l'actionnaire avec les garanties d'indépendance négociées âprement au moment du rachat des Échos par LVMH en 2007 ».
Selon ces garanties, la révocation du directeur de la rédaction doit être d'abord approuvée par la majorité du conseil de surveillance du journal. Mais ici, Nicolas Barré n'a pas été révoqué mais a été changé de poste, ce qui permet à la direction de contourner ses engagements.
Selon l'Informé, ce serait la publication d'une critique positive du livre d'Erik Orsenna sur Vincent Bolloré qui serait à l'origine de la disgrâce de Nicolas Barré. Une interview croisée de l'auteur du livre avec la PDG de Veolia, Estelle Brachlianoff aurait aussi été annulée. Le nom de François Vidal, actuel directeur délégué de la rédaction, circulerait pour remplacer Nicolas Barré, selon Libération.