L’Autorité des télécommunications pakistanaise a annoncé le 4 février bloquer l’accès à l’encyclopédie participative Wikipédia.
En cause : des contenus jugés « blasphématoires », une problématique particulièrement sensible dans ce pays à majorité musulmane, que Wikipédia n’aurait pas supprimé dans les délais. Par le passé, le pays avait déjà bloqué les accès à Facebook, YouTube ou TikTok pour des motifs similaires.
La fondation Wikimedia a rapidement publié un communiqué appelant le gouvernement pakistanais à revenir sur sa décision, expliquant qu’en interdisant l’accès à son site, elle privait la population du cinquième pays le plus peuplé au monde d’un accès gratuit au plus grand entrepôt de savoir du monde.
L’ONG y rappelle aussi les bases de son fonctionnement et explique ne « pas être décisionnaire sur les contenus qui sont publiés ou non sur Wikipédia » : l’encyclopédie a été construite de telle sorte que c’est la somme de ses contributeurs qui décident ce qui peut ou non y être publié.
Le 6 janvier, le Premier ministre Shehbaz Sharif a déclaré que l’interdiction complète de l’accès à l’encyclopédie n’était « pas une mesure appropriée pour restreindre l'accès à certains contenus répréhensibles/sacrilèges qui s'y trouvent ».
Dans une lettre visible sur Twitter, son bureau déclare que « les conséquences indésirables de cette interdiction générale l'emportent donc sur ses avantages ». L’accès à Wikipédia a été rouvert.
Shehbaz Sharif en a profité pour constituer un comité constitué de ses ministres du Numérique et des Télécommunications, de la Justice, de l’Information et de l’Audiovisuel, ainsi que du Commerce et des Communications pour prendre les décisions relatives à Wikipédia et à tout autre type de contenu numérique, notamment lorsqu’il s’agit de bloquer des éléments jugés inacceptables.