Le dimanche 8 janvier, au cœur de Brasilia, la capitale fédérale du Brésil, des milliers de manifestants pro-Bolsonaro ont déferlé pour protester contre la défaite de leur champion contre Lula. Pendant trois heures, ils ont saccagé la place des Trois-Pouvoirs, où sont réunis le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême du pays. L’action a rapidement été comparée avec l’attaque du capitole américain le 6 janvier 2021 par les partisans de Trump, pour sa tendance d’extrême-droite, sa violence et son irrespect du processus démocratique.
Autre similarité importante : le rôle des infrastructures numériques. Une enquête de la communauté internationale d’activistes en faveur des droits humains, de la protection du climat et de la lutte contre la corruption SumOfUs a ainsi démontré le rôle de Meta dans l’organisation en ligne des pro-Bolsonaro comme dans la diffusion de publications semant le doute sur l’intégrité des élections brésiliennes ou appelant à la violence.
Pour Politico, « tout le monde voyait le risque, sauf les géants des réseaux sociaux » : il est de notoriété publique que Bolsonaro soutient, voire promeut la radicalisation, rappelle Coda, y compris en ligne. Pourtant, ni les équipe de WhatsApp, ni celles de Twitter, ni celles de Telegram n’ont tenté d’éteindre le feu des publications virales appelant au rejet des résultats des élections. Et si Meta a pris la décision d’interdire les publicités politiques, des comptes très influents comme celui du président sortant lui-même ont pu publier de fausses informations quasiment sans censure.