Plusieurs dizaines de studios et développeurs de jeux vidéos français, soutenus par une trentaine d'experts et entrepreneurs du numérique, viennent de co-signer une tribune appelant à la sobriété dans le domaine du jeu vidéo et du numérique, et s'inquiétant de l'impact environnemental des métavers.
Publiée sur Bonpote.com, un média indépendant créé par un ancien consultant qui a démissionné pour consacrer 100 % de son énergie à la sauvegarde de l’environnement, la tribune rappelle que la réalité virtuelle (VR) réclame 90 images par seconde, contre 25 à 30 pour les vidéos « classiques » (mais on monte aussi bien plus haut dans certains cas), entraînant « une très forte consommation d’énergie » :
« Le Métavers est à la croisée entre culture de l’optimisation (autant logicielle qu’artistique) et course à la puissance. On retrouve là deux des traits principaux du productivisme. Le temps réel, jeux vidéo ou Métavers, est la Formule 1 du numérique, une locomotive qui tire à la hausse de nombreux pans de la technologie. D’ailleurs, Raja Kudori d’Intel (fabricant de microprocesseurs) estime qu’il faudra multiplier par 1000 les capacités de calcul informatique pour fournir des services Métavers ! »
La normalisation du « Game as a service » permettant de « streamer » les jeux vidéos va de plus entrainer une « Netflixisation » du domaine « entraînant un effet rebond de surconsommation qui annule rapidement les éventuels gains d’efficacité énergétique » :
« Une prévision Cisco montre que le streaming de vidéo UHD en VR multiplierait par 30 les besoins de bande passante sur les réseaux par rapport aux techniques actuelles de cloud gaming. Dès lors, interagir de cette manière à travers le Métavers serait très probablement un gouffre énergétique. »