« Depuis plusieurs mois, un conflit oppose les chercheurs du prestigieux Institut de recherche en informatique et en automatique à leur PDG, Bruno Sportisse », relève Mediapart : « outre son autoritarisme, ils lui reprochent de délaisser la recherche fondamentale au profit de créations de start-up ».
« Le PDG de l’Inria est en pleine dérive autocratique », dénonçait déjà, le 22 décembre 2020, le syndicat SNCS-FSU. « Dans de nombreux services, des agents s’interrogent sur le sens de leur métier et subissent des conditions de travail dégradées », s’alarmait encore le syndicat dans ses vœux pour l’année 2022.
Certains chercheurs déplorent que Bruno Sportisse ait plus un profil de « startupeur » que de chercheur. S'il était déjà passé à Inria entre 2008 et 2012, c’était d'ailleurs en tant que directeur du transfert et de l’innovation, et non comme chercheur.
Beaucoup se demandent ce que cet ambassadeur de la « start-up nation », réputé proche de La République en marche, et notamment de Cédric O, et promoteur du label « French Tech », vient faire à la tête d’un institut plus réputé pour son travail de recherche fondamentale en mathématiques que pour être un incubateur d’entreprises.
Ils lui reprochent de négliger la recherche fondamentale pour privilégier le « transfert », c’est-à-dire la valorisation de recherche, par des partenariats industriels, la création de start-ups et de projets menés pour le compte du gouvernement.