« Israël a empêché l'Ukraine d'acheter le logiciel espion Pegasus, craignant la colère de la Russie », titre le Guardian.
Des personnes ayant une connaissance directe de l'affaire expliquent que des responsables ukrainiens avaient fait pression sur Israël en 2019 pour le convaincre d'octroyer une licence du logiciel espion à l'Ukraine.
Mais ces efforts ont été repoussés par le groupe NSO, dont les exportations sont réglementées par le ministère israélien de la Défense, qui ne l'avait donc pas autorisé à commercialiser son logiciel espion à l'Ukraine.
Les reportages du « Projet Pegasus » – du nom de ce consortium de médias ayant enquêté sur NSO – avaient montré comment, de la Hongrie à l'Arabie saoudite, les ventes de Pegasus étaient souvent alignées sur la politique étrangère israélienne.
Des sources proches du dossier expliquent que la décision d'Israël reflétait une réticence à interférer avec la Russie, qui entretient des relations de renseignement étroites avec Israël.
Le pays craignait qu'accorder à l'Ukraine la possibilité de cibler les numéros de téléphone mobile basés en Russie via Pegasus ne soit considéré comme un acte d'agression contre les services de renseignement russes.
D'autres personnes affirment que l'Estonie, membre de l'OTAN, a quant à elle obtenu l'accès à Pegasus en 2019, mais a été informée par NSO en août de la même année que la société n'autoriserait pas les responsables estoniens à utiliser le logiciel espion contre des cibles russes.