Alors que le régulateur russe a menacé de bloquer le Wikipedia russe parce que son article sur la récente invasion de l'Ukraine ne correspondait pas au récit du Kremlin, la version « hors ligne » de l'encyclopédie – 29 Go – a été téléchargée plus de 105 000 fois dans les 15 premiers jours de mars, en hausse de 4 000 % par rapport à la première quinzaine de janvier, a calculé Slate.
Stéphane Coillet-Matillon, qui dirige Kiwix, l'organisation qui facilite ces téléchargements, explique qu'ils constituent désormais 42 % de tout le trafic sur les serveurs Kiwix, contre seulement 2 % en 2021.
Il estime cela dit que le récent pic de téléchargements en Russie serait encore plus important que ne le suggèrent les données : « De nombreuses personnes en Russie utilisent un navigateur VPN ou Tor, qui masque leur emplacement », surtout depuis la vague de censures en série érigées par la Russie.
Coillet-Matillon avait déjà vu des pics similaires après la censure gouvernementale de Wikipédia : la Turquie en 2017, le Venezuela en 2019 et la Chine à quelques reprises.
Si l'intégralité de Wikipédia en anglais pèse 87 Go (avec des images, ou 47 Go sans), sa version russe ne totalise « que » 1,8 million d'articles, contre 6,4 millions en anglais.