Le 1er mars, le Conseil d’État a refusé de suspendre le passe vaccinal. Les requérants, dont les professeurs de droit Paul Cassia et Serge Slama, estimaient pourtant que le niveau des différents indicateurs (taux de vaccination, taux d’incidence, hospitalisation, un variant moins grave, etc.) ne permettait plus de justifier son maintien.
En vain, dans son ordonnance (non publiée), la juridiction s’est laissée convaincre par les données produites lors de l’audience par le gouvernement, pour considérer que la circulation du Covid-19 reste « toujours à un niveau élevé », avec des conséquences « fortes » sur le système de santé.
Bref, impensable d’ordonner une telle suspension !
Ce 3 mars, nous apprend le Figaro, Emmanuel Macron « a décidé lors d'un Conseil de défense sanitaire mercredi de lever purement et simplement le passe vaccinal à partir du lundi 14 mars prochain ».
Soit « moins de deux mois seulement après son adoption dans la douleur, le 24 janvier dernier ». Et 48 petites heures après la décision du Conseil d’État refusant la suspension, sur foi des données fournies par l’exécutif. Et moins d’un mois avant le premier tour.
Une parfaite « Illustration du fait du prince en République », aux yeux de Paul Cassia.