« Depuis quelques heures, des voix s’élèvent pour demander le retrait de la racine d’Internet des TLD russes, ou leur blocage au niveau des serveurs racine, ou des retraits des adresses IP attribuées ». Cette idée, soufflée par les autorités ukrainiennes, consistant à révoquer le .ru, le .su et le .рф, est lourdement déconseillée par l’association qui gère le .fr.
Pierre Bonis, DG de l’Afnic rappelle que « si les organisations responsables de maintenir les noms de domaine (DNS) ne font pas de politique, c’est parce que l’ensemble de la structure doit rester neutre et agnostique pour qu’Internet fonctionne. Exclure une part de l'humanité du fonctionnement du DNS, ce n'est pas comme interdire un espace aérien souverain. Parce que derrière cela, il y a des usagers et des usages, et pas uniquement dans le pays du ccTLD ».
Faire droit à cette demande serait « valider définitivement l'absence de neutralité du net, fragmenter l'internet, et finir de pousser les autocrates à s'enfermer dans des intranets nationaux, au détriment des droits fondamentaux de leurs concitoyens ». Ce serait « le début de la fin d'Internet. »
Pour Stéphane Bortzmeyer , « cela signifierait la fin immédiate de la racine unique du DNS », avec des Russes qui « monteraient une autre racine, probablement avec les Chinois, qui seraient ravis du prétexte, et avec d'autres pays qui, jusqu'à présent, supportaient la gestion de la racine par les États-Unis puisque cette gestion restait relativement raisonnable ».