« Favoritisme, failles de sécurité, revente de données: que reproche-t-on à Elyze, le Tinder de la présidentielle ? » titre CheckNews : « Connaissant un fort succès depuis deux semaines et truffée de maladresses techniques, l’application créée par deux étudiants est sous le feu des projecteurs, et de la Cnil ».
L'application, créée par deux étudiants qui veulent réconcilier la jeune génération avec la politique pour lutter contre l’abstention, a fait l'objet de plusieurs threads critiquant ses dysfonctionnements et conditions générales d'utilisation sur Twitter.
Un bug met par exemple Emmanuel Macron en premier en cas d'égalité. Ensuite, certains candidats ayant pourtant reçu plus de likes, arrivaient plus bas dans le classement. D’autres soulignent que des candidats avaient plus de propositions que d’autres, ce qui biaisait tout le processus.
Résultat, si Elyze est toujours n°1 des téléchargements, les notes des utilisateurs dégringolent, affichant ce lundi deux étoiles sur cinq pour un total de 2 450 avis sur Google Play Store. Les commentaires se suivent et se ressemblent : « Le classement ne fonctionne tout simplement pas » ; « Ne tient aucun compte des réponses données » ; « Macron arrive toujours premier ».
« On a été dépassé par le succès de l’application, je suis le seul à coder dans l’équipe, j’essaye de prendre en compte tous les retours, qui sont normaux, mais la surcharge de travail est énorme », confie le développeur de l'application, peiné par les critiques parfois violentes sur Twitter.
Suite aux demandes répétées sur les réseaux sociaux, le code de l’application va être rendu public dans la semaine. « Ne serait-ce que pour être transparent sur l’algorithme, ce qui est assez logique », précise-t-il.
De nombreux Twittos déplorent que les CGU d’Elyze prévoient au surplus « la revente des données d’utilisation, toujours anonymisées, à des tiers ». Or, selon l’article 9 du règlement européen sur les données personnelles (RGPD), « le traitement des données à caractère personnel qui révèle les opinions politiques » est interdit, sauf si le consentement explicite est récolté et lié à une finalité précise.
La CNIL a annoncé à l’AFP qu’elle allait vérifier si l’application est en conformité avec la réglementation sur ces « données sensibles ».