Critiqué pour ses résultats en baisse par rapport à la 4G et à ses concurrents, l'opérateur a livré sa vision des choses via son compte Twitter « Free 1337 ».
Ce dernier répondait hier que « ces disparités résultent du protocole de mesure [qui] utilise une seule connexion (monothread) TCP Cubic ». Il mesure donc « le temps de download d’un fichier et en déduit le débit [et] le débit auquel l'algorithme de contrôle de congestion Cubic autorégule sa vitesse sur une seule connexion ».
Pour Free Mobile, ce n'est pas le meilleur choix, ce protocole datant de 2008. Il « est fondé sur les pertes de paquets mais peut ajouter des délais et dégrader les performances. Le TCP BBR, de 2016, qui devient majoritaire, utilise des estimations de bande passante et de temps d'aller-retour (RTT) et s’approche de l'optimum théorique » vante l'opérateur.
Il ajoute que son réseau « a été optimisé pour un usage à plusieurs connexions (multithread), cas d’usage des abonnés mobiles » et cite « les services comme Wetransfer, iCloud, Netflix ou Youtube et quasiment tous les sites web dont celui de http://arcep.fr utilisent entre 2 et 200 connexions TCP associées à 1 à 10 connexions UDP QUIC pour le contenu vidéo ».
Il met en avant ses propres mesures, effectuées par un prestataire de l'Arcep sur 50 points à Paris qui montreraient des débits améliorés en 5G, sans préciser si cela se fait sur des antennes à 700 MHz ou 3 500 MHz. Un point d'importance, puisque contrairement à ses concurrents, le 700 MHz est la bande principale de son déploiement 5G et l'une des raisons de ses débits faibles.
L'opérateur termine en indiquant que « le protocole de mesure de l'ARCEP ne reflète pas les usages réels des abonnés mobile et les débits des abonnés Free Mobile. Les prochaines campagnes de test devront évoluer pour être plus proches des réalités terrain ». Espérons également que l'entreprise prendra le temps d'indiquer sur ses cartes de couverture quels sont les débits auxquels ses clients peuvent prétendre, zone par zone.
Pour Vivien, administrateur du forum LaFibre.info travaillant à l'Arcep, « Ceux qui demandent que tous les tests de l'Arcep soient réalisés avec le protocole de congestion BBR, car les débits de Free sont multiplié par 10 quand on prend BBR se trompent : sur internet c'est Cubic qui est majoritaire. Un bon réseau a un débit proche en Cubic / BBR et mono / multi-thread ».
Pour l'expert, « même si BBR n’est pas très représentatif sur internet, avoir la différence de débit entre Cubic et BBR permet de tirer des conclusions sur la santé d’un réseau au-delà du débit offert. C’est aussi un moyen de donner des pistes pour comprendre les mauvais débits et inciter les opérateurs à faire le nécessaire, car oui, en traquant les pertes de paquets on peut chercher à les éliminer (et donc à avoir un débit proche entre Cubic et BBR) ».
Interrogée pour un commentaire officiel, l'Arcep ne nous avait pas encore répondu ce matin.