« L’intérêt pour le streaming en particulier le streaming audio par abonnement – continue de croître, grâce à la capacité des auditeurs à disposer de leurs chansons et artistes préféré ». Dans son dernier rapport annuel, l’IFPI applaudit la popularité du streaming dans le monde. Le temps passé à écouter de la musique par le biais des services de streaming audio a ainsi augmenté de 51 % à l’échelle de la planète.
En France, la durée hebdomadaire d’écoute de musique s’établit à 16,6 heures, soit près de trois heures de plus qu’en 2019. « Soit l’équivalent de 333 chansons de 3 minutes chaque semaine » calcule le représentant des majors. Entre 2019 et 2021, il enregistre 97 % de progression de la durée d’écoute de musique via l’abonnement payant au streaming.
Cette hausse n’est rien d’autre que le miroir d’un changement générationnel, celui d’une consommation de flux, non plus de stock. Changement qui peine à se manifester sur les rendements de la copie privée, toujours au plus haut malgré la crise sanitaire.
L’étude mondiale assure que 12 % des personnes interrogées (43 000 consommateurs dans 21 pays) ont acheté un CD audio le mois dernier. 8 %, un vinyle. Toujours sur l’ensemble de cette population, en 2021, « 30 % ont eu recours à la violation du droit d’auteur » et 27 % ont utilisé une solution de stream ripping.
Selon les majors de la musique, « le stream ripping est la pratique illégale consistant à créer un fichier téléchargeable à partir d’un contenu disponible en ligne. C’est aujourd’hui la forme la plus répandue de violation des droits d’auteur dans le domaine de la musique en ligne ».
En France, les ayants droit considèrent que ces pratiques réalisées directement à partir de YouTube relèvent de la copie privée. Une grille de lecture qui a convaincu le Conseil d’État, dont l’ADN n’est pas vraiment la propriété intellectuelle.
Ce levier permet en tout cas à ces bénéficiaires d’alourdir les études d’usages destinées, en amont, à déterminer les barèmes de perception. Et ce, même si la licence YouTube interdit ces pratiques.