Nouvel épisode dans la triste suite des scandales liés à l’analyse vocale et aux « assistants ». The Guardian a publié les confessions d’un Anglais travaillant en Chine pour une entreprise ayant eu accès à des fichiers audio provenant de Skype et Cortana.
Ce type de travail « humain » a justement été révélé par le dossier des enceintes connectées, où l’on apprenait que les GAFAM se servaient tous de sous-traitants, souvent étrangers, pour perfectionner leur reconnaissance vocale.
Dans le cas présent, les conditions de travail ont de quoi surprendre : les données étaient disponibles depuis une interface web, accessible depuis l’ordinateur à domicile, dans Chrome, avec un simple duo identifiant/mot de passe envoyé en clair par email.
Surtout, l’employé était capable d’écouter des conversations entières. Lui- même anglais, il ne pouvait écouter que les discussions et commandes vocales dont les appareils étaient réglés en « British English ».
Tout aussi impressionnant, le manque de gestion des personnes impliquées. Il n’y avait par exemple aucune assistance technique, ni de réelle procédure de validation avant d’embaucher les personnes. Selon le concerné, seuls lui ont été demandés quelques détails bancaires.
Ces informations sont en fait le prolongement de celles révélées par Vice l’été dernier. Microsoft affirme depuis que ces pratiques ont été complètements revues.
Les sous-traitants sont désormais sélectionnés avec soin, en provenance d’une courte liste de pays, dont la Chine ne fait plus partie. En outre, les extraits audio sont maintenant limités à 10 secondes.
L’éditeur promet qu’il sera plus transparent sur ce qu’il fait avec ces informations, mais les dégâts sont en partie déjà faits. On aurait apprécié, à l’instar d’Apple (elle aussi fautive), que Microsoft demande directement à l’utilisateur s’il voulait participer à l’amélioration de la reconnaissance vocale. Après tout, Windows 10 pose la question pour la reconnaissance manuscrite.