Désormais candidat à la présidentielle, l'ancien ministre de François Hollande, grand défenseur du made in france, a officialisé son slogan et un site de campagne ce dimanche.
Dans les mentions légales du site, on peut lire qu'il est hébergé chez « plusieurs fournisseurs de services : GitHub (88 Colin P Kelly Jr St, San Francisco, CA 94107, US) et Netlify (2325 3rd Street, Suite 296, San Francisco, CA 94107, US) ». On trouve une mention similaire sur celui de son mouvement l'Engagement.
Netlify est pour rappel un spécialiste des sites statiques peu onéreux, avec une interface simple, GitHub étant utilisé en général pour gérer les versions du code source et comme origine du déploiement. C'est d'ailleurs le principal argument évoqué dans une réponse envoyée à un internaute.
Netlify y est présenté « comme un CDN et non un hébergeur », une solution opposée à un hébergement « centralisé » n'ayant pas d'équivalent chez nous. Ce qui devrait faire bondir quelques spécialistes du PaaS français, secteur où notre pays compte des pépites comme Clever Cloud, Platform.sh ou Scalingo.
D'autant que l'avantage de tels sites et de git est au contraire leur gestion simple depuis différentes plateformes et leur diffusion depuis n'importe quel hébergeur, notamment des acteurs français. Montebourg visitait d'ailleurs Scaleway fin juin.
Ce n'est pas la première fois qu'il fait un tel faux pas. Son site de campagne de 2017 était déjà hébergé chez Microsoft Azure. À l'époque, il s'était défendu (19:53) en expliquant que c'était le choix de son prestataire bordelais Multivote.
Il n'est pas le seul à aller vers des solutions américaines en contradiction avec ses propos. Fin août, à l'occasion des 30 ans de Linux, Eric Piolle défendait le logiciel libre… alors que son site de campagne est basé sur la solution propriétaire de l'américain NationBuilder, très prisé des politiques français.
Mise à jour, 15h24 : Suite à notre article, le sénateur Mickaël Vallet a indiqué sur Twitter : « Merci à tous pour votre vigilance. @montebourg a ordonné la migration de cette première version du site chez un hébergeur souverain en France. Il soutient d’ailleurs activement certains de ces hébergeurs innovants ». Le nom du prestataire choisi n'a pour le moment pas été dévoilé.