Dans un communiqué publié fin août, le Centre « déplore les prises de position publiques de certains scientifiques, souvent plus soucieux d’une éphémère gloire médiatique que de vérité scientifique, sur des sujets éloignés de leurs champs de compétences professionnelles comme par exemple sur la vaccination contre la Covid ».
Le comité d’éthique du CNRS a d’ailleurs récemment approuvé une recommandation sur ce sujet :
« En s’exprimant dans l’espace public, le chercheur engage sa responsabilité de scientifique. S’il fait ou est fait état de sa qualité, le chercheur qui intervient dans l’espace public doit préciser à quel titre il prend la parole : en spécialiste apportant son expertise sur le sujet débattu, en tant que représentant de l’organisme de recherche ou d’une institution, ou à titre de citoyen engagé voire de militant.
Le chercheur doit faire la distinction entre ce qui relève de connaissances validées par des méthodes scientifiques de ce qui relève d’hypothèses de travail ou fait l’objet de débats. Il convient par ailleurs de signaler les marges d’incertitude des résultats de la recherche. »
Ce recadrage du CNRS arrive après que plusieurs chercheurs ont publié des propos controversés. On pense notamment à Laurent Mucchielli, sociologue et directeur de recherche au CNRS, qui appelait à suspendre la campagne de vaccination dans un billet de blog (signé de son nom) sur Mediapart. Nos confrères l’ont par la suite retiré, pour non respect de la Charte de participation.
Le Centre souhaite que les choses soient clairement spécifiées lors de la prise de parole de ses chercheurs. Si un scientifique s’exprime en tant que « citoyen engagé ou militant » (ce qui est évidemment son droit), « il est regrettable qu’il omette de le préciser, créant ainsi une confusion auprès du plus grand nombre ».
Enfin, le CNRS prévient qu’il « rappellera chaque fois que nécessaire les principes de la charte française de déontologie des métiers de la recherche ».