La semaine dernière, le gouvernement dévoilait sa nouvelle stratégie, favorisant l'usage de tels services par l'administration et imposant de nouvelles règles afin de préserver la sécurité des données, notamment vis-à-vis des acteurs étrangers. Il a néanmoins laissé la porte ouverte à une mécanique de licences, permettant une offre « hybride », avec des outils issus de ces entreprises, mais proposés à travers des hébergeurs partenaires français. C'est ce qu'a mis en place Google à travers OVHcloud et Anthos.
On savait que Microsoft allait suivre, sans savoir qui allait signer avec l'entreprise. On apprend aujourd'hui que c'est avec « Bleu », une coentreprise créée par Capgemini (par qui passe une bonne partie de la commande publique) et Orange pour l'occasion. Elles « mettront en commun leur savoir-faire, en partenariat avec Microsoft, afin de créer un fournisseur de services cloud français répondant aux besoins spécifiques de certaines organisations ».
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Bleu « fournira ses solutions aux Opérateurs d’Importance Vitale (OIV), aux Opérateurs de Services Essentiels (OSE), à l’Etat français, à la fonction publique, aux hôpitaux et aux collectivités territoriales requérant la mise en place d’un Cloud de Confiance adapté au degré de sensibilité de leurs données et à leur charge de travail », précise le communiqué.
Cela concernera « les suites de collaboration et de productivité Microsoft 365 ainsi que l’ensemble des services de la plateforme cloud Microsoft Azure ». La société ne dit pas si elle espère pouvoir héberger le Health Data Hub à l'avenir.
Elle indique vouloir rejoindre l'initiative Gaia-X et disposer d'une gouvernance fondée sur des principes qui « reposent en premier lieu sur l’immunité de Bleu à l’égard de législations extraterritoriales et son indépendance économique (Capgemini et Orange en seront les investisseurs majoritaires) ».
Ses centres de données et son personnel seront en France, indépendants de Microsoft, avec des pratiques qui répondront aux exigences de la qualification SecNumCloud de l'ANSSI. Rien n'est précisé sur la nature des contrats qui lient l'entreprise à Microsoft ou un éventuel audit des solutions telles qu'elles seront mises en place au sein de ses datacenters.