Daniel Kaminsky, chercheur en sécurité connu pour sa découverte d'une faiblesse fondamentale dans le protocole DNS, est décédé vendredi à son domicile de San Francisco. Il avait 42 ans, déplore le NYT. Sa tante, la Dr Toby Maurer, a déclaré que la cause était une maladie diabétique grave qui avait entraîné de nombreuses hospitalisations ces dernières années.
Son père lui avait offert un ordinateur à 4 ans. À 5, il avait déjà appris à coder, explique sa mère. Lorsqu'il avait 11 ans, ses parents reçurent un appel téléphonique d'un administrateur système se plaignant que Dan se baladait sur des réseaux militaires. Il menaçait de « punir » la famille en lui coupant l'accès à Internet.
Ce à quoi la mère de Dan répondit que s'il exécutait la menace, elle publierait une annonce dans le San Francisco Chronicle dénonçant la sécurité du Pentagone : « Votre sécurité est si merdique, même un enfant de 11 ans peut la casser », lui avait-elle alors répondu, avant d'opter pour un compromis : trois jours sans Internet.
Entre autres failles, il avait depuis trouvé un moyen permettant de manipuler secrètement le trafic DNS afin qu'une personne accédant au site web d'une banque soit à la place redirigée vers un site imposteur qui pourrait voler le numéro de compte et le mot de passe. Suite au scandale du rootkit des CD Sony-BMG, il avait également découvert que le logiciel espion avait infecté plus de 568 000 ordinateurs.
Commentaires (19)
#1
Très intéressant, merci de nous faire partager ces petits moments de l’Histoire de l’informatique !
Merci à tous ces passionnés amateurs et professionnels qui nous alertent.
#2
Merci de l’information.
Quand on lit aujourd’hui “Son père lui avait offert un ordinateur à 4 ans. À 5, il avait déjà appris à coder, explique sa mère.” ; C’est tellement à contre courant de l’éducation que l’on “doit” donner à nos enfants (pas d’écran avant 6 ans, bla bla bla).
Est-ce qu’avec notre vision de l’adoption des écrans pour les jeunes, de nouveaux “Dan” se révéleront ? Je doute.
Je suis aujourd’hui confronter à ce “problème” avec mon fils de 4 ans… Est-ce que je lui propose de coder en scratch ? Est-ce que je lui montre Internet ? Est-ce que … etc.
#2.1
Il y a écran et écran. Je pense que la règle du 3/6/9 ans c’est d’abord pour la tv, où l’enfant est passif et absorbe surtout des publicités. Avant 3 ans, il ne comprend pas que c’est une image diffusée.
Ensuite, on peut initier au code sans pour autant être devant un écran. J’ai en tête l’exemple Hello Ruby (mais il y en a plein d’autres), qui est une histoire permettant de s’initier aux algorithmes en douceur. Par exemple, prendre une tâche du quotidien (mettre la table, ranger sa chambre, se laver les dents), et la découper en toutes petites tâches (mettre le dentifrice sur la brosse, etc), et ainsi comprendre l’ordre des actions (il faut mettre le dentifrice su la brosse avant de mettre la brosse dans la bouche), des conditions (si tu n’as plus de dentifrice, alors il faut prendre un nouveau tube), les boucles (tant que le sablier ne s’est pas écoulé, continuer à brosser), etc.. Ainsi l’initiation se fait naturellement, sous forme de jeu, et tout le monde peut participer (tu peux introduire des pièges dans l’énoncé pour que l’enfant le découvre, et s’y adapte, ou lui demander de découper l’action en 5 tâches maximum).
Il y a aussi pas mal de jeux sur papier qui font travailler l’enfant sans être sur un écran : des mots croisés, du sudoku, des cahiers tels que labyrinthes, association de paires, c’est presque infini. Il ne faut pas penser qu’apprendre le code (ou l’informatique) ça ne se passe qu’avec un écran devant les yeux.
Scratch ça peut venir ensuite, vers 6⁄7 ans, selon la maturité et le goût de l’enfant.
#2.2
non mais là c’est pas le gosse classique, si il savait coder à cet âge c’est qu’à priori il savait aussi lire et écrire un minimum, je pense qu’on n’a pas tous ces capacités. Je pense qu’il faut savoir adapter l’éducation à son gamin et l’ouvrir à plusieurs choses, y compris les écrans en quantité limitée.
#2.3
Quand on parle de “pas d’écran” c’est parce que c’est souvent la solution de facilité de les laisser seul devant en écran.
Hors ils ne doivent pas rester passif devant un écran. Les enfants ont besoin d’être stimulé et les programmes télé ne font que rarement ça.
#3
Apprends-lui comme tu lui apprendrais comment sortir en ville et traverser les rues : avec bienveillance et vigilance, tout en le prévenant des dangers que ça peut constituer.
#4
La réponse de la mère est magique.
RIP Dan Kaminsky
#5
Pas mal le compromis des 3j sans internet: Cela avait-il permis à notre administrateur négligeant de remédier à la sécurité du Pentagone?
Maman Kaminsky avait presque inventée le “responsible disclosure”, en fait!
Fichue maladie…
#6
On lui a pas donné un écran. On lui a donné un clavier.
#7
Précoce, et chanceux, le gamin. Il ne devait pas y avoir beaucoup de foyers reliés à Internet en 1990…
#8
#8.1
on lui a moins donner un écran (pour consommer) qu’un clavier (pour produire)
#9
4:3 ou 16:9 ne signifie pas de 3 à 16 ans.
C’est les parents qui font du cinéma…
#10
Avant 3 ans, il n’a surtout pas forcément le réflexe de cligner des yeux quand il regarde un point fixe, entre autre. Et il y a d’autres pbs du même genre qui peuvent aussi lui abîmer les yeux.
#11
Déjà oui, tu t’en care totalement.
Qui va te demander de justifier pourquoi ton gamin a dit “j’ai fait de l’ordinateur” ? Si c’est ta famille, tu envoies bouler bien bien fort, l’école te parlera jamais de ça et encore moins si ça n’a pas d’impact négatif sur son apprentissage scolaire.
Je te rassure (ou pas), pendant que tu te poses les questions de ce que vont penser les autres de ton fils de 4 ans qui dit qu’il a “fait de l’ordinateur”, ces mêmes autres ont probablement laissé leur propre gamin devant la TV ou la tablette pendant des heures pour “avoir un peu de temps à eux”.
Perso j’en ai un de bientôt 4 ans aussi, la politique à la maison est simple : 0 écran en libre accès, 0 autonomie. Mais je me gène pas pour le laisser me regarder quand je joue à Mario, il s’imagine des trucs, il me pose des tas de questions, il me dit quoi faire, on se marre bien, et il se marre encore plus quand je lui file le joy-con et qu’il fait tomber Mario dans le vide 24 fois par minute. Puis après on arrête et il va jouer avec ses jouets, mais avec un imaginaire rempli de plein d’histoires cheloues starring bébé bowser et de la lave partout.
#12
J’ai commencé à coder à 11 et c’était compliqué. A 5 ans ca relève du génie !
#12.1
Cette histoire sentirait presque le mercure 🤔
#13
L’époque et le matériel jouent aussi : laisser un enfant devant un CPC en 1990 (ou un 486SX sans carte réseau en 1997, pendant que son père bossait sur son Pentium derrière lui), c’est pas tout à fait pareil que de le laisser avec une tablette sous Android ou un PC d’aujourd’hui avec connexion permanente. Les usages n’étaient pas les mêmes (dans leur déroulement), et les dangers bien moindres (puisque pas d’Internet).
Ils ne disent pas quel langage : à l’époque, c’était plutôt le BASIC qui avait la cote (je doute qu’il touchât déjà à l’assembleur), et c’est pas très compliqué à assimiler. Aujoud’hui, forcément, ce sera pas la même paire de manche avec tout ce qui existe : C, C++, C#, Python, Rust, etc.
#14
https://twitter.com/dakami/status/1381716799905886210