Alors que YouTube s'était engagé à « amplifier les voix et les perspectives des Noirs », The Markup a découvert que sa maison-mère empêche les annonceurs d'utiliser des dizaines de termes de « justice sociale et raciale » (notion qui n'existe pas en français, ndlr), y compris « Black Lives Matter », pour trouver des vidéos et chaînes YouTube sur lesquelles faire de la publicité.
Or, et dans le même temps, Google leur donne pourtant accès à des centaines de millions de chaînes et vidéos suprémacistes liées à des recherches type « White Live Matters » ou « White Power ». Contacté, le porte-parole de Google a refusé de répondre aux questions de The Markup, mais n'en a pas moins bloqué les expressions suprémacistes litigieuses.
Plus intrigant : alors que Google Ads ne bloquait jusque-là qu'une quinzaine de termes et expressions (dont « Colonialism », « Antifascist », « American Muslim », « Sex Work » et même... « Homosexual »), une trentaine d'autres ont depuis été eux aussi bloqués, dont « LGBTQ », « Antiracism », « Civil Rights » ou « I Can't Breathe ».
The Markup a de plus découvert que les musulmans étaient eux aussi plus discriminés que les catholiques et les juifs. « Muslim fashion » faisait ainsi partie de la liste des expressions bloquées, contrairement à « catholic [ou jewish, ndlr] fashion » et ce, alors même que les expressions « white sharia » ou « civisational jihad » n'étaient elles non plus pas black-listées.
Nos confrères ont également découvert que si Google bloquait 18 termes ou expressions suprémacistes tels que « KKK » ou « Neo-Nazi », il n'en filtrait pas des dizaines d'autres, tels que « White Power » ou « Great Replacement ». Contacté, Google les a bloqués dans la foulée.
The Markup n'en a pas moins constaté qu'il suffit de les mettre au pluriel, ou d'enlever les espaces, pour pouvoir déjouer les filtres de la régie publicitaire de Google et placer des annonces ciblant les vidéos répondant aux mots-clés « WhiteGenocide » ou « GlobalistJews », entre autres exemples.