Vendredi soir, au lendemain des nouvelles mesures annoncées par le Premier ministre Jean Castex et à la veille de leur application, le gouvernement a mis en ligne les attestations révisées. Stupeur, leur complexité est telle qu’elles provoquent presque immédiatement un tollé.
Sur Twitter, les critiques fusent rapidement. Les nouvelles attestations seraient le summum de la bureaucratie et de la technocratie, deux termes revenant régulièrement.
Dès le lendemain matin, Camille Chaize, porte-parole de l’Intérieur, intervient à plusieurs reprises à la télé (sur BFM et LCI notamment), reconnaissant que l’attestation, avec ses deux parties et ses multiples cases, « est complexe ».
Mais dans un premier temps, le ministre Gérald Darmanin demande quand même aux préfets de faire preuve de « pédagogie » et de « beaucoup de compréhension » dans la verbalisation.
Toujours dans la journée de samedi, l’opposition s’en donne évidemment à cœur joie. On retrouve notamment un Eric Ciotti très en forme sur Twitter, avec un « 15 motifs et 2 feuilles pour se déplacer. Totalement délirant ! » et son mot-dièse #TechnocratieEnMarche moquant la majorité LREM.
Dans les heures qui suivent, les rumeurs enflent : une version plus simple sera produite. Puis Matignon confirme, signalant au passage qu’une attestation de domicile peut remplacer l’attestation dans les 16 départements aux mesures renforcées quand on se trouve à moins de 10 km de chez soi en journée (de 6h à 19h). Pour Nicolas Dupont-Aignan, « Ils sont devenus fous ! ».
Les deux nouvelles attestations simplifiées arrivent finalement samedi soir, mais un peu après 19h et donc l’activation du couvre-feu. Selon Le Parisien et Anne Saurat-Dubois, Emmanuel Macron aurait été particulièrement en colère en découvrant l’attestation de vendredi et aurait demandé une rectification rapide, expliquant l’arrivée des nouvelles en 24 heures.
« Honnêtement, ça ne ressemblait à rien. Les gens n'y comprenaient rien », selon un conseiller de la majorité. « À ce stade, il ne fallait pas appuyer sur le bouton 'stop', mais carrément arracher la prise », selon un membre de l’exécutif.