À l’occasion de ses 75 ans, le Commissariat à l'énergie atomique laisse la parole à son chef de programme (Patrice Tochon) qui revient sur le « mix énergétique décarboné » de l’institut, qui mélange trois sources : chaleur, gaz et électricité.
Ils « sont à la fois centralisés pour la production et déconnectés les uns des autres concernant les usages. Or, cela doit changer. D’une part, les énergies renouvelables, par nature intermittentes et décentralisées, auront demain une part importante dans le mix énergétique. D’autre part, tout le monde pourra produire de l’énergie et donc en injecter dans le réseau ».
Pour Patrice Tochon, « L’enjeu est de décloisonner ces réseaux et repenser leur pilotage à l’échelle locale, en partant des usages ». À moyen terme, il est par exemple question de « généraliser le stockage d’énergie en créant des ponts entre les trois vecteurs ». Sur le long terme, les voitures électriques pourront être utilisées de deux manières : à l’arrêt pour participer au délestage du réseau via leurs batteries, puis renvoyer des électrons vers le réseau en cas de besoin, le tout grâce à des bornes bidirectionnelles.
L’autre piste concerne l’hydrogène : « il permettra non seulement d’absorber les surplus d’électricité mais aussi d’en produire quand elle manque par l’intermédiaire de piles à combustible, selon un processus réversible de power-to-power (électricité-électricité) ».