Manifestations : où est le fichier des journalistes qui se sont « signalés » à la préfecture ?Crédits : wellphoto/iStock

Alors que débutaient les débats sur la proposition de loi LREM sur la Sécurité Globale, plusieurs journalistes se sont plaints de ne pas avoir pu exercer leur métier lors de la manifestation organisée devant l’Assemblée nationale. 

Un journaliste de France 3 Paris Île-de-France a ainsi été interpellé puis placé en garde à vue alors qu’il filmait cette manif’. « Restriction aux droits de la presse » et « obstruction au bon exercice du droit d’informer », a réagi la direction du groupe. D’autres « ont été entravés : intimidations, blessures et interpellations ... », détaille ce fil Twitter, qui cite plusieurs cas. 

Dans une déclaration, Gérald Darmanin a indiqué que « si des journalistes couvrent des manifestations, conformément au schéma de maintien de l’ordre (…), ils doivent se rapprocher des autorités, en l'occurrence les préfets de département, singulièrement ici le préfet de police de Paris, pour se signaler, pour être protégés également par les forces de l'ordre, pour pouvoir rendre compte, faire son travail de journaliste dans les manifestations ». 

Une obligation de déclaration auprès de la préfecture pour être protégé ? Les propos ont fait bondir de nombreux acteurs, pas seulement des journalistes.

« Pour éviter la confusion au moment d’une opération, le schéma national du maintien de l’ordre que j’ai présenté en septembre prévoit que les journalistes peuvent, sans en avoir l’obligation, prendre contact avec les préfectures en amont des manifestations », a tempéré quelques heures plus tard le même ministre de l’Intérieur. 

« L’objectif ? Que chacun puisse faire son travail dans les meilleures conditions possibles. Cela vaut particulièrement en fin de manifestation. Quoi de plus normal ? ». « J’ai appelé la préfecture de police de Paris pour me faire accréditer..... eh bien ils ne sont juste "pas au courant" », a témoigné le photojournaliste Louis Witter, enregistrement à l’appui

La question de ce signalement peut également être analysée sous un autre angle, cette fois juridique : où se trouve ce fichier des journalistes déclarés ou signalés ? Combien de temps sont conservées ces informations ? Quels sont les droits d’accès ? 

Selon l’article 31 de la loi CNIL, les traitements mis en œuvre pour le compte de l'État et qui « intéressent la sûreté de l'État, la défense ou la sécurité publique » doivent être autorisés par arrêté du ou des ministres compétents, « pris après avis motivé et publié de la Commission nationale de l'informatique et des libertés ». Nous n’avons pas trouvé la trace d’un tel document. 

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