Facebook, YouTube et Twitter suppriment des preuves de crimes de guerreCrédits : Joel Carillet/iStock

En durcissant et automatisant leurs processus de modération des contenus pendant le Covid-19, les grandes plateformes du web ont fait disparaître des centaines de comptes de journalistes et activistes syriens, et des milliers de preuves de crimes de guerre, déplore Arrêt sur images. 

L'ONG Syrian Archive dénombre 35 comptes supprimés. En réaction, une campagne est menée sur Twitter, sous le hashtag  #FBFightsSyrianRevolution ("Facebook contre la révolution syrienne"). La Syrie n'est pas le seul pays touché : pour le seul mois de mai, 52 comptes de journalistes palestiniens et 60 comptes de l'écosystème médiatique tunisien ont subi le même sort. La plupart seront remis en ligne en quelques jours. 

Pour expliquer cette vague de censures inattendue, les plateformes plaident l'erreur technique liée à la méthode d'apprentissage machine (machine learning) de leurs programmes, et mettent en avant le contexte de l'épidémie de Covid-19.

Mais pour l'ONG britannique Syrian Archive, interrogée par NBC, l'argument du confinement ne suffit pas à expliquer que « depuis le début de l'année, la part de contenus liés aux droits humains en Syrie supprimée par YouTube a plus ou moins doublé (de 13 à 20%) ». En mai, selon le décompte de l'ONG, 350 000 vidéos « d'attaques aériennes, de manifestations et de destruction de maisons » auraient été effacées au nom de la protection de la sensibilité des utilisateurs.

Le problème dure depuis des années, sans que les plateformes ne parviennent à enrayer ces censures répétées. 16 % des 1,7 million de vidéos qui constituent la base de données de Syrian Archive auraient été effacées involontairement, alors que YouTube assure travailler de concert avec l'ONG. Et la technologie de modération est de plus en plus invasive : selon YouTube, 80 % des contenus violents publiés au second trimestre 2019 ont été identifiés et supprimés par le système... avant même leur publication !

« Ils effacent l’Histoire », se désole Nick Waters, journaliste chez Bellingcat, joint par ASI. « Les plateformes s'en fichent, elles détruisent des preuves ! Pourquoi ne pas juste les mettre de côté ? »

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