L’histoire a pris de l’ampleur lorsque des auditeurs d’EY (Ernst & Young) ont refusé de certifier les comptes de la société allemande pour 2019, ce qui n’est jamais bon signe. Pour rappel, cette fintech est un géant mondial du paiement, notamment concurrent de PayPal.
Depuis plusieurs jours, le scandale couve et l’action a rapidement dégringolé, perdant plus de 90 % de sa valeur explique Reuters. De plus de 100 euros mi-juin, elle est désormais à 3,5 euros… La cotation du titre a été suspendue.
En cause : un « trou » – on est plus au niveau de la fosse des Mariannes qu’à celui d’un vulgaire coup de pelle dans le cas présent – de 1,9 milliard d’euros dans les comptes de la société, soit un quart de son bilan.
« Elle laisse ainsi ses créanciers face à une dette de 3,5 milliards d’euros qui ne leur sera pour l’essentiel probablement jamais remboursée, dont 1,75 milliard empruntés à quinze banques et 500 millions auprès d’investisseurs obligataires », détaillent nos confrères en s’appuyant sur les déclarations d’une source proche du dossier.
Markus Braun, président du directoire de Wirecard depuis 2002, est soupçonné d’avoir truqué les comptes de la société afin de rendre le bilan « plus attractif pour les investisseurs et les clients ». « Il a été remis en liberté conditionnelle contre une caution de 5 millions d’euros », ajoute Reuters.
De son côté, Wirecard a publié un communiqué indiquant qu’elle a lancé une procédure de dépôt de bilan à Munich, « en raison d’une insolvabilité imminente et d’un surendettement ».
« La justice peut désormais opter pour l’ouverture d’un règlement judiciaire, qui permettrait à la société de se restructurer, ou bien sa mise en liquidation s’il n’y a aucun espoir de reprise », indique Le Monde.